Ceci est le sixième – et dernier – chapitre de l’histoire.
Chapitre 1 :
Chapitre 2 :
Chapitre 3 :
Chapitre 4 :
Chapitre 5 :
21 octobre 1781
Voilà des semaines que je n’avais pas mis pied à terre. Les Indes étaient la destination prévue pour le Phoebus, mais c’est avec l’Adventure que j’y débarque. Le pays est déchiré entre ses colonies françaises et anglaises, mais le petit port où nous avons accosté est calme. Les pirates ne sont pas les bienvenus dans les comptoirs officiels…
J’organise le débarquement de notre cargaison, et charge mon quartier-maître d’en effectuer la revente, et de se procurer les biens qui nous manquent. Nous passerons une dizaine de jours ici, avant de repartir avec la flotte du Black Shadow. Je porte toujours des pantalons, mais ne me soucie plus de dissimuler mon sexe. Mes hommes savent qui je suis, et j’ai réussi à gagner leur respect, avec l’aide du capitaine Rackham. Je dirige désormais mon propre vaisseau, qui fait partie de sa flotte. La piraterie vit ses dernières heures, mais pour le moment nous prospérons sur l’océan indien.
Je vais prendre place à l’auberge du port. Celle-ci est sombre et reculée. Je commande un repas, et inspecte les autres clients. Une silhouette me semble familière. L’homme se tient debout, près des escaliers qui mènent aux chambre, appuyé sur une béquille. Il s’adresse au patron de l’auberge, et sa voix me pétrifie : Edward ! Je me précipite vers lui, et saute à son cou.
« Capitaine ! Alors tu es en vie ? »
Je le rassure rapidement sur mon sort, et le presse de questions : qu’est devenu le Phoebus ? Et mes hommes, s’en sont-ils sortis ? Et Carmen ? Son regard se perd dans le vague. Le Phoebus a coulé, peu après mon enlèvement. La majorité des hommes a péri soit dans les flammes, soit en mer. Une poignée d’entre eux, dont Edward et Carmen, ont pu s’en sortir et nager assez longtemps pour gagner les cotes africaines. Seuls, dans un lieu désert et sans ressources, ils ont dû lutter pour survivre. Après plusieurs semaines de marche, ils ont réussi à rejoindre un port, et se sont fait embaucher sur des navires différents. Il n’a plus recroisé aucun des marins.
Nous partageons notre repas, en silence d’abord, et l’alcool aidant, l’atmosphère s’allège. Je lui raconte mes aventures depuis notre séparation, et n’omets aucun détail, ni ma cérémonie d’initiation, ni les pillages auxquels nous nous sommes livrés depuis. Edward me pose plusieurs questions sur ma vie de pirate, mais bien vite il en revient à la fameuse machine à manivelle dont je lui ai parlé. Il me demande des détails, et nous nous échauffons ensemble. La morosité l’a complètement quitté, et je sens son regard affamé peser de plus en plus sur moi. Nous décidons de prendre une chambre, en souvenir du bon vieux temps.
« Quel dommage que tu n’aies pas avec toi cette fameuse machine… »
Mon regard se pose sur sa béquille alors que nous sautons sur le lit.
« C’est moins perfectionné que le jouet de ton nouvel amant… Mais ça a l’air de te faire envie tout de même ! Je vois que tu n’as pas tout à fait changé… »
Edward me saute dessus. Il m’avait manqué… Je retire mes vêtements et les siens presque dans un seul geste, et me jette sur sa queue. Je m’en rappelle précisément sa forme, et ses moindres détails. Des souvenirs m’assaillent alors que je la prends dans ma bouche, et qu’elle remplit tout l’espace, presque à m’en faire suffoquer. C’est un souvenir profond qui me remplit. Il gémit, et je sais qu’il pense la même chose. Nous nous sommes souvent affrontés, mais toujours retrouvés. Il tire sur mes jambes et je me retrouve allongée à ses côtés, son membre toujours dans ma bouche. Il écarte mes cuisses, viens en fouiller l’intérieur d’un doigt, puis de deux. Puis il s’empare de sa béquille en équilibre au bord du lit. Il en caresse mon intimité ; le bois est lisse, son contact me fait trembler. Il titille l’entrée puis l’enfonce carrément en moi, et effectue des va-et-vient. C’est bon ! Je me sens presque comme écartelée, Edward tient mes cuisses très écartées et profite du spectacle que je lui offre. Ma bouche est toujours emplie de lui, je pousse des cris inintelligibles, mais il sait que ça me plaît. La canne rentre en moi et sa surface lisse frotte en même temps mon clitoris, le brûle et le masse, je jouis ! Mais je sais que ça ne lui suffit pas… Il se redresse et vient m’empaler de sa propre queue cette fois, puis nous fait tourner pour que je sois au-dessus de lui. Je suis en nage, mais je ne veux pas que ça s’arrête. Il a gardé la béquille en main, et je sens son extrémité frôler mon petit trou. Il effectue de petits cercles autour, comme pour le préparer, et l’insère lentement. Je sens le contraste du bois lisse et de son membre chaud et palpitant ; mon corps déjà éprouvé est au bout de ses forces, mais j’en veux plus. Il me chuchote des insanités à l’oreille, me traite de tous les noms, et ça ne fait qu’augmenter mon plaisir. Je ne peux me retenir de jouir une deuxième fois, plus fort, plus profondément. Mes jambes tremblent, mon intimité est en feu. Il n’en a pas encore fini. Il continue de me parle tout bas à l’oreille.
« Tu sais pour Carmen ? J’aurais dû te le dire il y a longtemps. Mais tellement d’événements sont survenus… C’est moi qui l’avais amenée sur le Phoebus. »
« Toi mais… pourquoi ? »
« Ça m’avait rendu fou de vous voir ensemble, cette nuit-là sur l’île. Et puis une fois que je l’ai eue cachée dans la cale, je me suis dit qu’il faudrait que j’en profite un peu, moi aussi… Seulement elle n’avait pas grand goût pour les hommes, à ce qu’il paraît. Elle m’a résisté quelque temps, mais j’ai drogué sa nourriture, en subtilisant quelques remèdes à ce bon vieux John. Quel dommage que les marins se soient rendu compte de sa présence, je n’ai pas pu en profiter autant que j’aurais dû. »
Les pensées tournent dans ma tête à toute vitesse, pendant qu’Edward continuait de me pilonner en soufflant. Edward, c’est Edward qui avait torturé Carmen, l’avait utilisée, et elle aurait été exécutée, voire aurait servi de défouloir à tous mes hommes, si je n’étais intervenue à temps. Qu’avait-il fait ? Je lui demande ce qu’elle est devenue après le naufrage. Il me dit qu’il avait continué à s’en occuper quelque temps, et qu’il l’avait ensuite abandonnée à son sort dans un port des côtes africaines. Carmen… Je l’imagine seule, sans ressources, utilisée, attendant peut-être qu’Edward s’occupe d’elle après ce qu’il lui avait fait subir, lui qui me confiait son crime comme si je pouvais le comprendre, ou y adhérer.
La tête me tourne, je sens toujours mon intimité pulser, chaude, et Edward qui arrive presque à jouissance. Je le vois sans fard, les traits déformés par une grimace de plaisir, les yeux clos. Je sens une colère sourde monter en moi, m’envahir tout entière. Mon pantalon était toujours sur le lit, jeté négligemment. Je tends la main pour fouiller dans ma poche, et en sors le petit poignard qui ne me quitte jamais. Je regarde le visage d’Edward une dernière fois, et après un instant d’hésitation, en passe la lame sur sa gorge offerte. Ses yeux s’écarquillent, je le vois me jeter un regard d’incompréhension. Le sang jaillit, Edward s’arc-boute sous moi, et je sens sa semence me remplir une dernière fois.
22 octobre 1781, 3 heures du matin
Nous levons l’ancre. Mes hommes ont été fort surpris que je les fasse chercher dans tout le petit port pour leur dire d’embarquer immédiatement, mais ils ont confiance en moi et ne posent pas de questions. Notre chargement pourra être vendu un peu plus loin à l’est.
L’aubergiste ne trouvera le corps d’Edward que demain matin, mais je veux que la plus grande distance possible nous sépare d’ici.
L’Adventure glisse sur les eaux nocturnes. J’ai averti l’équipage que notre prochain périple nous fera passer le long des côtes africaines. Une jeune femme m’attend là-bas quelque part.
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