Appuyé à la rambarde du balcon, plongé dans la pénombre de la nuit naissante, j’admire la ville qui s’étale devant moi, illuminée telle un sapin de Noel. La circulation semble dessiner de longs vers luisants et témoigne de la vivacité de cette fourmilière géante. Je sens le vent chaud de cette soirée d’été me caresser avec complicité. Je croise mes chevilles et cambre un peu plus les reins. Le tissu fin de ma nuisette tremble de chaque mouvement d’air, allant parfois, jusqu’à se lever et exposer plus encore mes fesses…
Mais revenons un peu plus tôt pour comprendre ce qui a bien pu m’amener là :
Je suis Sylvain, marié depuis quelques années à Nadine, une créature merveilleuse. je suis de ceux qui peuvent se vanter d’avoir réussi son union. Certains juraient autrefois, que cette dernière, n’aurait pas un avenir fleurissant. Je ne suis pas cet homme sur lequel la gente féminine fantasmerait, juste un petit bonhomme qui passerait facilement inaperçu. Je suis assez fin tant en tour de taille qu’en masculinité, à peine plus grand que ma dulcinée pour une taille quasiment équivalente. Nous formons un couple simple et discret. Il me semblait même que notre complicité apparente était le liant de notre union. Pourtant…
Nos rapports restent simples et parfois, nous paraissent à la limite de l’indécence. Je suis l’homme, celui qui possède et décide (ou donne l’illusion de le faire), elle, candide, s’offre quand besoin est. Mais dans ma tête, je l’envie secrètement ! Je l’envie de cet avantage qu’elle a de se laisser diriger, de la chance qu’elle a dans le choix de ses tenues, de pouvoir s’offrir à son conquérant. Je la jalouse de ses tiroirs de dessous si sexy, de la dentelle qui souligne le velours de sa peau, de ses bas qui dessinent ses jambes parfaites, de sa pilosité maîtrisée à coups d’épilateur, de tout son vestiaire qui l’habille de légèreté… Je voudrais sa place !
Je n’ai jamais osé lui avouer comme si ce pouvait être un affront à la confiance qu’elle m’accordait. Et encore moins parler de ces moments d’égarements pendant lesquels, profitant de son absence, je plonge dans ses tiroirs ! A la faveur de ces instants de solitude, j’enfile ce string sur lequel je me suis arrêté. L’image que me reflète le miroir de la chambre me trouble… Enhardi, j’ai l’indécence de ganter mes jambes de bas qui deviennent une deuxième peau, bien plus sensible. Le porte-jarretelle n’est plus qu’une évidence pour moi. Comme enivré, je virevolte légèrement devant la glace, en appréciant l’image qu’il me renvoie: Mes fesses sont si belles en dentelle !
Ces épisodes se renouvellent de plus en plus souvent laissant planer en moi le doute sur ma sexualité. Plus encore quand une nuisette vient cacher ma poitrine inexistante. Je prends des poses évidemment féminines espérant voir apparaître la grâce injustement offerte aux femmes. Je m’efforce à leur ressembler, mimant les gestes qui éveillent l’attention des mâles de la race, ondulant de l’arrière train dans ma démarche ou creusant exagérément les reins pour accentuer la courbe de mes fesses.
Et si je désirais quand je suis avec elle, n’était que la femme que j’aspire devenir?… Ou simplement prendre sa place. Elle aurait bien le droit de le savoir si je n’avais pas cette culpabilité qui est mienne chaque fois que je reprends ma place réelle. Surtout, quelle serait sa réaction ? Dans le doute, j’opte pour la facilité, celle de faire taire ma partie féminine. J’ai bien cru qu’elle avait deviné cet état de fait quand elle a décidé de tester la ceinture-gode, me disant savoir que les hommes aimaient ça. Mais là encore je gardais un semblant de masculinité, me contentant de subir ses assauts sans montrer trop le plaisir qu’ils me procuraient. Très vite ensuite, je reprenais ma place « officielle » pour mieux dissimuler la femelle qui tentait de naître.
C’est ainsi que je me retrouve sur ce balcon, à la faveur d’une absence de plusieurs jours de ma chérie. Elle est sa sœur sont parties au chevet de leur mère malade. Elles passeront plusieurs jours dans la maison familiale et me préviendront de leur retour.
A peine la porte fermée, je fonce dans la salle de bain prendre la douche qui gommera l’Homme, pour un temps, suivie d’un lavement car un fourreau se doit être propre. Quand enfin, je sors de la cabine, c’est la serviette serrée sur la poitrine que j’entreprends de parfaire mon épilation : Rien entre les fesses, juste une petite bande au-dessus du pubis. Sur la poitrine, il n’y a déjà pas grand-chose, alors je raccourcis sérieusement les quelques poils qui peuple mes dessous de bras. Hop, un petit coup de déodorant floral, peut-être exagérément pour le parfum de ma chérie, une touche de lait pour le corps trouvé dans l’armoire, juste assez pour avoir les fesses plus douces. Je suis prêt… Ou plutôt prête, devrais-je dire !
Arrivé maintenant dans la chambre, je laisse tomber la serviette au sol quand j’ouvre le tiroir à culottes. J’ai déjà une idée bien précise de celle que je vais enfiler : Un petit tanga de dentelle noire ; un de ceux qui cache suffisamment le vestige de mon état civil déclaré que je tire entre mes cuisses pour le faire disparaître. Un dessous qui dégage si bien mes parties charnues en s’infiltrant agréablement entre mes fesses. Les bas, je les choisis légers, il fait trop chaud pour en porter mais sont indispensables à ma transformation. Suit le porte-jarretelle, large sur le ventre mais bien assorti à la culotte. Les suspensions tirent les bas vers le haut. L’ensemble devient un cadre au milieu duquel le sujet principal, mon sexe, n’est autre que féminin maintenant.
Un soupçon d’excitation me surprend quand, allongé sur le lit, je me caresse la poitrine. Mes tétons répondent en durcissant entre mes doigts. Il me semble étrangement sentir mon bas ventre se gonfler en moi. Je me redresse, bien décidé à trouver de quoi embellir encore la nymphe que j’aspire devenir. Je vais dans l’armoire ou pendent les atours de ma bien aimée. J’opte pour cette nuisette transparente, assez courte pour ne laisser voir que le bas de mes fesses et dotée de bonnets dentelle destinés à cacher à peine, les seins que je n’ai pas. Qu’à cela ne tienne ! Les bretelles sont agréables sur mes épaules, tant à porter qu’à voir.
Ça y’est, la femelle qui sommeillait en moi se réveille ! Sylvain n’est plus, Sylvie est née. Je danse devant le miroir en contemplant le résultat… Là, je suis… Heureuse ! Bien dans ma peau nouvelle. Je passerai la soirée ainsi, en petite femme. Me coucherai ce soir de la même façon, dans la peau de ce sexe si secrètement convoité. Je rêverai certainement du prince charmant ou plutôt de l’amant transi. Je « vivrai » l’amour interdit. Je me laisserai investir en feignant ne pas vouloir pour mieux conditionner le mâle qui viendra m’honorer. Celui pour qui je serai douceur et à qui, je m’abandonnerai pour n’être finalement, qu’un fourreau accueillant, qu’un ventre à saillir.
Mais pour l’instant, j’ai chaud ! Je suis toute moite malgré la porte fenêtre grande ouverte et par laquelle l’air a bien du mal à rentrer. Je m’approche de l’encadrement tentant d’apercevoir les balcons voisins. Je scrute tous ceux qui pourraient être peuplés de regards indiscrets. Serais-je une femme pudique ou simplement un mec qui ne veut pas que le voisinage le découvre travesti ? Mais c’est encore le désir intérieur qui me fait m’approcher plus de la porte, jusqu’à oser la passer ! Je suis sur le balcon, dans une tenue très sexy, au nez et à la barbe de mes voisins. L’émotion est forte. Mais que ce passe-t-il ? Je désire presqu’être surprise ainsi ! L’envie est si forte… J’avance presque malgré moi vers l’appui du balcon. Ça y’est, je suis dehors. Quel doux plaisir que celui de se sentir femme caresser par le vent d’été. Je resterai ainsi un long moment à profiter de la vue qui s’offre à moi, ce qui m’incitera à raconter cette histoire.
A cette heure tardive, il n’y a pas de mouvements sur le parking mais si une voiture arrivait, je serais aussitôt exposée dans les phares. C’est étrangement comme si je l’espérais : Apparaître en femelle, qu’on découvre que je ne suis qu’une tarlouze finalement ! Etre ensuite obligée d’accepter les avances ou les outrages des hommes qui auront découvert mon secret. J’imagine les rendez-vous imposés dans les caves de l’immeuble et mon cœur se met à battre si fort que j’ai peur qu’on l’entende. Devenir la salope de service qui devra s’offrir sans conditions et qui passera de mains en mains. Je deviendrai la maîtresse de tous ces hommes et ratt****rai bien vite le retard pris sur leurs dames. Ils parleront de moi entre eux, de mes prestations, des sévices qu’ils m’imposeront, me feront certainement poser pour des photos qui témoigneront de la salope que je suis devenue.
Toutes ces idées nouvelles me chamboulent, je n’arrive même pas à définir ce que je ressens ; un savant mélange de honte, d’excitation, d’envie. Je suis troublée mais satisfaite de me sentir femme. J’ai une semi érection mais un désir bien plus tenace et sournois dans le bas ventre. J’imagine qu’il naît de mon vagin imaginaire et le simple fait d’y penser amplifie encore la sensation. Il se fait tard ; je vais rentrer, me glisser dans les draps, seul. Mais je sais déjà que je vais vivre une nuit mouvementée dans mes rêves, à plus forte raison que j’ai bien l’intention d’emprunter le vibromasseur de ma femme.
Ma décision est prise : Demain soir, j’irai me promener… En femme, en Sylvie.
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