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La femme de l’agence immobilière

La femme de l’agence immobilière



La femme qui nous fit visiter la maison qui nous intéressait, Laurent et moi, devait avoir trente ans. C’était une demeure ancienne à rafraîchir, située dans un petit bourg rural, dotée d’une cour intérieure, d’un jardin et d’une petite dépendance située à l’arrière. Sa mise en vente n’avait que deux ou trois jours et l’annonce sur Internet précisait que quelques meubles y subsistaient.
Laurent et moi vivions ensemble depuis quatre ans, dans une maison en location. Un petit héritage de mon côté nous avait convaincu d’acheter. Nous n’avions pas d’enfant et n’étions pas mariés. Nous avions le même âge : trente-six ans.
La femme nous accueillit avec un grand sourire et je vis tout de suite qu’elle plaisait beaucoup à Laurent. Je commençais à le connaître. Il ne savait pas dissimuler ses émotions. Je ne suis pas en train de dire qu’il a dragué cette femme, non, loin de là. Je dis seulement que sa façon de s’adresser à elle et de la regarder démontraient qu’il était sensible à son charme.
Et elle était effectivement ravissante. Les cheveux bruns et lisses, coupés au carré. De grands yeux de chat, marrons, et de longs cils. Elle n’était pas très grande et semblait avoir une jolie paire de fesses, bien rondes. Elle portait une robe beige, assez courte, boutonnée devant et dotée d’une petite ceinture. La confirmation de notre rendez-vous par mail nous avait appris qu’elle se prénommait Emilie.

La visite dura une heure environ, au cours de laquelle Emilie nous laissa nous déplacer librement dans les espaces. Laurent se retrouva seul avec elle à plusieurs reprises, mais ce fut aussi mon cas, en particulier une fois, dans la dépendance qui possédait une cuisine et une chambre.
La scène s’est déroulée dans la cuisine. Elle dura une dizaine de secondes et ce fut un déclic pour moi. Emilie a ouvert un placard et s’est accroupie pour désigner un endroit où une fuite avait entraîné l’apparition de moisissures. Le bouton du bas de sa robe avait sauté et j’ai vu sa culotte. Noire en dentelle. Suffisamment transparente pour laisser deviner que son pubis était lisse.
Elle ne s’en est pas aperçue tout de suite, et moi je n’ai pas vu grand-chose de ce qu’elle me montrait dans le placard. Quand elle leva les yeux et trouva mon regard posé sur ses cuisses, elle les referma doucement en disant :
– Oh, excusez-moi.
Je lui ai souri et on est restées à se regarder. Puis j’ai cessé de sourire et elle n’a pas baissé les yeux. Il y a des moments comme ça, dans la vie, qui se passent de commentaires. Des regards qui en disent longs, mais qui laissent cependant subsister un doute, surtout quand on ne connaît pas la personne qui se trouve en face de soi.
Ce sont les pas de Laurent dans la cour qui ont mis fin à cet échange de regards qui dura bien cinq secondes. C’est long, cinq secondes à se regarder dans les yeux à la suite d’un tel incident.

Sur le trajet du retour, avec Laurent, nous avons essentiellement parlé de la maison qu’on venait de visiter, sans omettre de souligner le fait que la jeune femme qui nous avait accompagnés était vraiment sympathique.
A la fin, nous lui avions dit que nous allions réfléchir, mais que l’endroit nous plaisait bien. Nous risquions de la recontacter très vite. Nous nous étions serré la main et, avant de monter dans la voiture, je m’étais retournée vers elle tandis qu’elle ouvrait sa portière. Elle me regardait aussi. Et les cinq nouvelles secondes qui se sont alors écoulées ont fini de dissiper le doute.

Le soir, sous la douche, je me suis masturbée en revoyant les cuisses d’Emilie légèrement ouvertes. Sa culotte transparente. Son pubis lisse. Son regard. Et de nouveau sa culotte. Au moment où j’ai imaginé qu’il lui arrivait de ne pas en porter et d’écarter ses cuisses en présence de certaines clientes, j’ai joui.
Ensuite, nous avons pris un verre dans le salon. Nous sommes revenus sur la maison, sur le potentiel qu’elle offrait, sur les travaux à effectuer, puis sur la charmante personne qui nous avait guidés.
Un peu plus tard, lorsque Laurent me fit comprendre qu’il avait envie de baiser, je n’ai pas rechigné. Nous l’avons fait dans le canapé du salon, mais j’ai fermé les yeux presque tout le temps. Je n’avais que Emilie en tête. Et si ça se trouve c’était aussi le cas de Laurent, mais ça m’était égal. Nous n’avons pas échangé une parole au cours de ce moment. J’ai joui deux fois, puis j’ai attendu que Laurent le fasse à son tour.

Le lendemain, il se leva bien avant moi pour aller au boulot. Après son départ, tout en me disant que je m’étais peut-être fait des idées la veille au sujet de cette jeune femme, je me suis masturbée sous les draps.
Je suis allée au boulot à mon tour, sans cesser de penser à Emilie. Que s’était-elle dit en réalisant que j’avais vu sa culotte ? Quelles pensées avaient donc traversé son esprit au cours du regard qu’on avait échangé ensuite ? Et au cours du suivant, avant de monter dans nos voitures ? Y avait-il une infime chance pour qu’elle se soit masturbée elle aussi par la suite ?
Une petite voix me disait que je me faisais un film, mais une autre la contredisait.
Je n’avais eu qu’une seule relation avec une fille par le passé. Au collège. Elle s’appelait Laura et, dans sa chambre, un mercredi après-midi, tandis que nous préparions un exposé sur je ne sais plus quoi, elle avait posé sa main sur la mienne en me regardant. Elle n’était particulièrement jolie, mais le geste m’avait troublé. J’avais retiré ma main sans rien lui dire, et elle n’avait pas insisté. Cependant, ça m’avait travaillé par la suite. Dans les jours suivants, Laura et moi n’avions pas reparlé du geste. Mais notre exposé n’étant pas tout à fait terminé et nous nous sommes de nouveau retrouvées chez elle le mercredi d’après. Et c’est moi qui ai posé ma main sur la sienne cette fois-ci. Nous nous sommes embrassées et, quelques minutes plus tard, nous étions toute nues sous ses draps. Nous avions treize ans et, par la suite, je me suis laissée convaincre que ce que nous avions fait était mal.

Il allait être midi quand j’ai téléphoné à l’agence immobilière. Il y a eu trois tonalités, puis la voix d’Emilie a répondu. Je lui ai dit qui j’étais, puis je lui ai demandé s’il était possible de revenir voir la maison, afin de vérifier certains détails et de discuter. Elle me répondit que ce sera avec plaisir et je lui précisai que je serai sans doute seule cette fois-ci. On convint d’un rendez-vous le lendemain en fin d’après-midi.
Après avoir raccroché, j’eus l’impression de venir de commettre une énorme bêtise, car non seulement j’agissais dans le dos de mon conjoint, mais en plus de ça j’ignorais complètement si je me faisais un film ou pas au sujet d’Emilie. Un sentiment de culpabilité et de peur s’empara de moi. Il ne me quitta pas de la journée. Je faillis même rappeler Emilie pour annuler notre rendez-vous. Ce qui ne m’empêcha cependant pas de me masturber à deux reprises dans l’après-midi, dans les toilettes du boulot.
Le soir, j’informai Laurent que j’irais voir une copine le lendemain en fin de journée. Il me répondit qu’il en profiterait pour rendre visite à ses parents. J’eus beaucoup de mal à trouver le sommeil cette nuit-là.

Emilie était sur place à mon arrivée. Souriante et vêtue cette fois-ci d’une chemisette blanche, sans manches, légèrement décolletée, et d’une jupe noire assez courte. C’était une tenue de fin de printemps, tout simplement. Il faisait très beau et bon. Le temps de me garer dans la rue et de sortir de ma voiture, j’ai fait en sorte de m’enlever de la tête que Emilie avait calculé sa tenue en vue de notre rencontre.
Contrairement à moi.
J’avais choisi une robe kaki à fines bretelles, assez courte également. Elle se boutonnait devant, à l’instar de celle que Emilie portait la première fois qu’on s’était vues. Je n’avais pas mis de soutien-gorge et je savais que ça se voyait. J’avais fait des essais devant le miroir de ma chambre.
On s’est saluées, puis elle a ouvert la porte de la maison.
Une fois à l’intérieur, une trouille s’est emparée de moi. Elle m’a rappelé le sentiment de honte que j’avais eu en rentrant chez moi après avoir fait l’amour avec ma camarade de collège.
Emilie semblait plus détendue que moi. Tandis qu’on allait d’une pièce à l’autre, on échangea de courts regards et quelques sourires. Et elle dut se rendre compte de mon embarras, car à un moment donné, en sortant dans l’arrière-cour, elle me dit :
« Vous fumez ? »
« De temps en temps, dis-je. »
Elle fouillait dans son petit sac à main marron.
« Je vous en offre une ? dit-elle. »
« Pourquoi pas… »
Je pris une cigarette et elle me tendit un briquet. Elle alluma la sienne et tira dessus en me regardant.
« Ça va ? dit-elle. »
« Oui, dis-je aussitôt. Ça va. Je suis un peu nerveuse. C’est juste que… J’ai du mal à réaliser ce que représente l’achat d’une maison. »
« Je comprends, dit-elle dans un petit nuage de fumée. C’est un choix important qui va impliquer des démarches, des responsabilités, de la patience, mais ce qui compte c’est le plaisir qui vous attend au bout du compte. »
Elle n’avait pas cessé de sourire en me disant cela. Elle se tenait à un mètre de moi et elle me regardait dans les yeux en fumant. J’étais plus grande qu’elle d’une dizaine de centimètres et elle portait un soutien-gorge noir sous sa chemisette blanche, on le devinait.
Et, malgré la trouille qui me tenait, je ne parvenais pas à m’empêcher de repenser à sa culotte noire transparente. Comment était donc celle qu’elle portait cette fois-ci ?
Pour ma part, j’en avais mis une turquoise. Transparente également. C’était Laurent qui me l’avait offerte, avec le soutien-gorge assorti, pour mon anniversaire précédent.
J’avais la trouille, mais j’avais envie.
« Oui, ai-je alors répondu à Emilie. C’est le plaisir qui compte. »
Elle me retourna un petit regard embarrassé, puis elle dit :
« Voulez-vous revoir d’autres secteurs précis des lieux ? »
Il me fallut quelques instants pour trouver une réponse à cette question. Nous étions toujours dans l’arrière-cour, au soleil, à fumer.
Je répondis :
« La petite dépendance, éventuellement. »
Sans me quitter des yeux, elle hocha la tête, puis elle dit :
« D’accord. »

Parmi les meubles que les propriétaires avaient laissés dans cette petite maison, il y avait une armoire et un lit-bateau. Un frigo et une table dans la cuisine. Des lustres aux deux plafonds et des rideaux translucides aux deux fenêtres. Il allait falloir refaire la peinture de la cuisine. Ses murs étaient jaune pâle, assez moches. L’endroit serait parfait pour héberger des amis, de temps en temps. Ils seraient indépendants.
La cigarette m’avait un peu détendue.
J’ai fait le tour de la chambre, en jetant des regards autour de moi, puis nous sommes repassées dans la cuisine. Emilie me suivait des yeux et nous n’avions pas prononcé un mot depuis qu’elle avait dit : « D’accord. »
Et tout s’est joué dans cette pièce, là où le geste avait eu lieu deux jours avant. Tout s’est joué au moment où Emilie a pris les devants en disant :
« Voulez-vous revoir les taches de moisissure dans le placard ? »
Il me fallut de nouveau quelques instants pour répondre :
« Oui. »
Elle m’a retourné un sourire, puis elle s’est approchée du placard en question. Je l’ai suivie et elle a ouvert une porte qui a grincé. Ensuite, elle s’est accroupie en me regardant. Ses cuisses étaient jointes et je suis venue m’accroupir à mon tour, en face d’elle. Elle a pointé son doigt en direction de la zone moisie, puis elle dit :
« Ce n’est pas grand-chose. Une petite fuite. »
Elle me regardait.
J’avais suivi le mouvement de son doigt et bien vu la moisissure cette fois-ci, mais je suis vite revenue à son regard. Elle me fixait.
Cinq secondes.
Puis dix.
Des secondes silencieuses et une trouille.
Jusqu’à ce que Emilie fasse le geste : elle approcha sa main droite de moi et la posa sur mon genou gauche. Les doigts se mirent à caresser ma peau, puis, constatant que je n’éloignais pas sa main et que je ne m’offusquais pas, elle dit :
« Si votre conjoint n’avait pas été là… »
Je fis « oui » du menton et elle hésita à poursuivre. Elle regardait tantôt mon visage, tantôt sa main qui continuait de me caresser.
« Continuez, dis-je. »
Elle ne souriait pas et le bout de ses doigts venait d’atteindre l’ourlet de ma robe. Nos cuisses ne bougeaient pas. Elles étaient jointes, pudiques. Je n’excluais cependant pas le fait qu’elle puisse distinguer un tout petit triangle turquoise à la jonction des miennes.
« J’ai eu envie de me mettre toute nue devant vous, dit-elle en me fixant dans les yeux. »
Sur ces mots, je me suis remise debout. Elle aussi.
Je me souviens qu’une église a sonné sept coups à ce moment-là.
Nous sommes passées dans la petite chambre, puis, sans ajouter un mot, on s’est déshabillées, l’une à côté de l’autre. Dans le miroir de l’armoire, j’ai vu Emilie faire glisser une culotte blanche transparente sur ses fesses, puis le long de ses cuisses, tandis que j’étais en train de baisser la mienne turquoise.
Ensuite, toute nues, on s’est prises par la taille et on s’est embrassées sur la bouche. Des petits baisers pour commencer, sonores mais discrets dans cette pièce presque vide. Puis nos langues se sont trouvées.
Ses seins étaient beaucoup plus volumineux que les miens. Ils étaient en contact tandis qu’on s’embrassait et que nos mains quittaient nos hanches pour s’acheminer vers nos fesses.
Et dans ma tête, je me revis toute nue avec ma camarade de collège, assises au bord de son lit, puis sous les draps. On s’était embrassées à peu près comme ça. Puis touchées. Nous n’avions pas beaucoup de poitrine, et nous avions encore des petits culs, pas formés. Nos chattes étaient toute velues, je me souviens. Celle d’Emilie était effectivement lisse, comme la mienne.
Et, quelques minutes plus tard, en plongeant mon visage et en immisçant ma langue entre ses cuisses, j’eus l’impression de lécher du miel au goût un peu salé. Son anus quant à lui m’évoqua du café sans sucre.
Nous n’avions pas beaucoup varié les positions, ma camarade de collège et moi, contrairement à ce jour-là, sur le lit de cette maisonnette qui était environnés de grillons qui frottaient leurs pattes dans le jardin attenant.
J’ai adoré cette 69 qui dura longtemps. J’aimais en faire avec Laurent, en étant sur lui, mais Laurent avait une queue, pas une adorable petite chatte luisante. Il n’avait pas de clitoris et il ne savait à quel endroit ni de quelle façon précise il fallait lécher la chatte d’une femme pour parvenir à la faire monter au ciel.
Les hommes bouffent les chattes, tandis que les femmes les dégustent, puis les savourent.
Je ne dis pas que je n’aime pas me faire lécher par un homme, ni que je n’aime pas sucer les bites, je dis seulement que c’est tout autre chose. Un autre rapport, presque un autre monde.
Un plaisir qui n’a rien à voir.

Je n’ai pas cessé d’embrasser Emilie sur la bouche avec la langue lorsque mon téléphone a bipé. Nous étions enlacées, les cuisses entrecroisées sur ce lit qui dégageait un fin arôme de poussière, de vieillerie, et nous venions de nous faire jouir pour la deuxième fois. C’était un câlin sensuel qu’on se faisait à présent.
Au deuxième bip, un peu plus tard, Emilie m’a dit :
« C’est peut-être ton conjoint, non ? »
J’ai soupiré et dit :
« Oui. Je suis désolée. Je vais vérifier. »
Nous avons brisé notre étreinte, puis je me suis assise au bord du lit pour att****r mon téléphone.
C’était effectivement Laurent.
Dans le premier SMS, il me disait qu’il était à la maison et me demandait à quelle heure je pensais rentrer.
Dans le deuxième, il écrivait :
« Ben alors, tu fais quoi ? »
J’ai soupiré.
Emilie était derrière moi et elle me caressait le bas du dos.
« Je vais devoir y aller, dis-je. »

Le soir, à mon retour, Laurent et moi avons décidé de rappeler l’agence afin de revenir voir cette maison, avant de nous décider.
Et nous l’avons achetée.
Entre temps, entre la signature du compromis et de l’acte de vente, c’est-à-dire trois mois, j’y suis revenue à onze reprises pour faire l’amour avec Emilie. Elle aussi avait un conjoint.
Cette histoire remonte à deux années.

Depuis, nous avons fait les travaux nécessaires, Laurent et moi, et cette chambre est en effet parfaite pour héberger des amis. Elle est lumineuse et spacieuse, confortable, je dirais même douillette.
Très peu de temps après l’achat, le conjoint d’Emilie s’est fait muter dans le sud de la France, et elle l’a suivi. Nous échangeons des SMS de temps à autres, de plus en plus rarement, mais aux dernières nouvelles, Emilie a mis au monde un petit garçon.
Parfois, en l’absence de Laurent, je me rends dans la petite dépendance pour me mettre toute nue et me masturber sur le lit, comme avec Emilie, ou sous les draps, comme avec ma camarade de collège.
Je n’ai couché avec aucune autre femme depuis Emilie, mais je fais confiance à la vie.

Quant à ce problème de moisissure dans le placard de la petite cuisine, il n’est toujours pas réglé. A chaque fois que Laurent me dit qu’il va s’en occuper, je lui réponds que ça peut bien attendre.
C’est un souvenir.

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