Ce soir-là, Mathilde joua le rôle d’une fille qui venait de se faire larguer par son mec dans une ville où elle ne connaissait personne, en pleine nuit. Il l’avait sommée de descendre de sa voiture et était reparti en trombe en emportant ses affaires. Elle n’avait rien sur elle, ni téléphone portable ni carte bleue. Elle s’était mise à déambuler dans les rues et, voyant de la lumière à la fenêtre, elle sonna à la porte.
J’ouvris d’abord la fenêtre, car une visite à une heure aussi tardive, c’était curieux. La fille se tenait un étage en-dessous, sur le trottoir, les yeux levés vers moi. Elle dit :
« Je suis désolée de vous déranger, j’ai vu de la lumière, j’aurais besoin de téléphoner. »
« Vous êtes perdue ou quoi ? » demandai-je.
Elle avait l’air confus et paniqué.
« Je viens de me faire larguer en voiture par mon conjoint. Il est parti avec mes affaires et je ne suis pas d’ici. J’aurais besoin de téléphoner à une copine pour qu’elle vienne me chercher. »
« Montez. »
Je refermai la fenêtre, activai l’interphone et ouvrit la porte sur le palier. Celle d’en bas se referma et la fille prit l’escalier.
En réalité, il n’était pas encore 20 heures et on entendait la télévision des voisins du rez-de-chaussée. C’était la deuxième fois qu’on faisait un scénario où une inconnue venait sonner à ma porte. A force, les voisins allaient finir par se demander ce qu’on fabriquait, Mathilde et moi…
Elle portait un manteau marron, un pantalon noir et des bottines crème. Parvenue à l’étage, elle répéta :
« Je suis désolée de vous déranger. »
« Ce n’est rien. Entrez. »
Elle me précéda dans l’appartement et je refermai la porte. Je la guidai jusqu’au salon et elle compléta son récit :
« On rentrait de chez les parents de mon conjoint et il restait une heure et demie de route. J’ai eu la mauvaise idée de ne pas attendre d’être arrivé chez nous pour lui annoncer que j’avais décidé de le quitter. »
« Vous habitez où ? »
« A Poitiers. »
« Et quelqu’un peut venir vous chercher depuis là-bas ? »
« Oui, ma meilleure amie. La seule personne dont je connais le numéro par cœur. »
« Tenez », dis-je en lui tendant mon téléphone portable.
« C’est vraiment aimable à vous, merci. »
Elle composa un numéro et colla le combiné à son oreille. Elle se déplaça dans la pièce et je l’observai. Mathilde tenait parfaitement son rôle, comme à chaque fois. Elle m’épatait.
Au bout d’un moment, je l’entendis dire :
« Lucie, c’est Hélène. Je suis vraiment désolée de t’appeler à une heure pareille. Luc vient de me larguer à Limoges en emportant toutes mes affaires. Je t’expliquerais… J’espère que tu ne dors pas. J’aurais besoin que tu viennes me chercher. Je suis chez quelqu’un qui m’a prêté un téléphone et je ne connais personne ici. Peux-tu me rappeler, s’il te plait ? Merci. »
Elle revint vers moi et me rendit le téléphone.
« Merci beaucoup. J’espère qu’elle va écouter ce message… »
« Il est tard, dis-je en reprenant l’appareil. Et dans tous les cas, vous allez devoir patienter le temps que votre amie fasse la route. Voulez-vous boire quelque-chose ? Du café ? Du thé ? Ou un verre ? Je m’apprêtais à en boire un dernier avant d’aller dormir. »
« Je ne veux pas abuser… »
« Vous n’abusez pas, vous êtes paumée à cent kilomètres de chez vous et il est tard. Prenez un verre. »
Elle me retourna un sourire qui signifiait qu’elle acceptait.
« Bien, dis-je. Et mettez-vous à l’aise. »
A mon retour de la cuisine avec deux verres, elle avait posé son manteau sur le dossier du canapé et se tenait près de la fenêtre. Elle portait une petite veste en laine beige au col en V et son pantalon était moulant.
Elle me remercia pour le verre et dit :
« Pourvu que Lucie trouve mon message avant demain matin… »
« Dans le cas inverse, on trouvera une solution. Je ne vais pas vous mettre dehors en pleine nuit. »
« Vous êtes vraiment sympa. Je m’appelle Hélène. »
« Antoine. »
On trinqua.
Boire du cognac en pleine nuit n’était pas très crédible, mais après tout nous n’étions pas au cinéma. Personne ne relèverait l’erreur.
On se mit à bavarder. Elle s’inventa une vie, puis ce fut mon tour, mais on ne s’attarda pas beaucoup sur ce sujet. On parla davantage du fait que son amie ne la rappelait pas et qu’il était probable qu’elle soit obligée de passer la nuit chez moi. D’autant qu’elle ne tarda pas à montrer des signes de fatigue, en bâillant notamment.
« Il va être deux heures du matin, dis-je. Vous pensez vraiment que votre amie va se réveiller et s’apercevoir que vous lui avez laissé un message ? »
« C’est peu probable, dit-elle. Et même si elle le trouvait, il faudrait encore attendre qu’elle arrive. Je commence à avoir sommeil. »
« J’avoue que moi aussi, et je dois me lever à 8 heures pour aller bosser. Je vous propose de dormir dans ma chambre, je vais prendre le canapé. »
« Je ne vais pas vous imposer ça. Je vais le prendre. »
« Non, je vous assure qu’on y dort très mal. Un ami a fait le test il y a quelque temps, à la fin d’une soirée où il avait trop bu pour reprendre le volant. Il avait le dos brisé au réveil. »
« Raison de plus pour que vous ne dormiez pas dedans, dit-elle. Mais votre lit n’a qu’une seule place ? »
« Non, il en a deux. »
Elle haussa une épaule et dit :
« Dans ce cas, moi ça ne me dérange pas de dormir à côté de vous. Mais je ne veux pas abuser… »
« Vous n’abusez pas. On va faire comme ça. »
Quelques minutes plus tard, on quitta le salon et on se succéda aux WC. A mon entrée dans la chambre, elle était en train d’enlever ses bottines. C’est ce moment précis que Mathilde avait choisi pour me faire sa petite surprise. Elle se résuma à cette question qu’elle me posa tandis que j’étais en train de défaire mon pantalon :
« Par contre, est-ce que ça vous ennuie si je dors à poil ? »
Il me fallut deux secondes pour réagir à l’effet de surprise et répondre :
« Non, pas du tout. »
Elle me fit un sourire et je la vis se lever pour déboutonner sa veste. Elle ne portait rien dessous, mais je l’avais deviné dans l’heure écoulée. Elle la posa sur une chaise, puis elle défit son pantalon et le baissa. Elle portait une culotte blanche, très sobre, taille basse. Elle me tourna le dos pour l’enlever, en prenant tout son temps, de sorte à ce que je vois bien son cul – le cul d’une nana que je ne connaissais pas.
Puis elle se glissa sous le drap.
Je gardai mon caleçon et la rejoignis.
Puis j’éteignis la lumière.
C’est dans l’obscurité complète que la suite du scénario se déroula.
« C’est vraiment gentil à vous de m’héberger », dit-elle.
On était tous les deux couchés sur le dos et nous avions fait en sorte qu’il n’y ait aucun contact entre nos corps.
« C’est la moindre des choses, répondis-je. Par contre, je me rends compte que j’ai un petit problème technique. »
« Ah ? Qu’est-ce qui se passe ? »
« Eh bien, cela fait un bon bout de temps que je ne me suis pas retrouvé dans ce lit avec une femme toute nue, alors ça produit son effet, vous voyez ? Je vais me relever et me masturber dans la salle de bains, histoire de parvenir à m’endormir ensuite. »
« Je comprends bien, dit-elle, mais ça m’ennuie vraiment que vous vous releviez pour faire ça. Pour vous remercier, la moindre des choses serait que ce soit moi qui vous masturbe, non ? Ou alors je vous suce ? »
Et voilà, nous y étions.
Et je bandais pour de bon. Je savais aussi que Mathilde mouillait, je la connaissais suffisamment. Le fait de sucer un inconnu qui avait accepté de l’héberger l’excitait, et inversement, la perspective de me faire sucer par une nana inconnue qui s’était foutue à poil dans ma chambre me mettait dans tous mes états.
Alors nous l’avons fait.
J’ai accepté sa proposition et j’ai enlevé mon caleçon. La fille est passée sous le drap et j’ai senti sa main chercher ma queue, la saisir délicatement, la branler pendant quelques secondes, puis elle passa sa langue sur la fente de mon gland. Elle me rendait fou quand elle faisait ça.
Lorsqu’elle goba mon gland et ma queue tout entière, je passai une main sur son dos et la fit descendre jusqu’à la jonction de ses fesses.
Puis je lui demandai :
« Ça vous embête si je vous masturbe le cul ? »
Elle abandonna brièvement ma bite et répondit :
« Non, allez-y, je vous en prie. »
Et je me mis à forcer son anus, doucement.
Plus rien n’était crédible dans cette histoire à présent, nous le savions tous les deux. Mais peu importait.
Par la suite, nous ne nous sommes plus dit grand-chose. La fille a lâché ma queue et m’a enjambé pour s’empaler dessus. Elle a sucé le doigt que je lui avais mis dans le cul, puis on s’est embrassés avec la langue tandis qu’elle faisait des petits bonds sur mon ventre.
Dans sa tête, Mathilde se faisait baiser par un autre que moi.
Dans la mienne, je pénétrais sans préservatif la chatte d’une nana que je n’avais jamais vue une heure auparavant.
Ça nous convenait à tous les deux.
C’était en quelque sorte une solution qu’on avait trouvée pour éviter d’être infidèles, de se pourrir la vie et de se séparer tôt ou tard. Une solution qui nous permettait d’être infidèles ensemble. L’imagination, les fantasmes et notre capacité à jouer n’importe quel rôle faisaient le reste.
On prenait notre pied.
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