Ma femme et moi avions emménagé dans une magnifique maison victorienne situer dans l’ouest de Montréal, héritage familial du côté de ma douce. Un ancien cabinet de curiosités qui avait ouvert ses portes en 1857 et qui possédait encore tous ces trésors. On y trouvait des antiquités, des objets d’histoire naturelle (comme des animaux empaillés, des insectes séchés, des coquillages, des squelettes, des carapaces, des herbiers, des fossiles) ou des œuvres d’art. Même si l’endroit était fermé au public depuis la fin des années 50 la famille Lemieux n’avait jamais voulu se départir de ses collections et comme le musée avait toujours été habiter Marie c’était contenté de faire rénover quelque pièce avant qu’on s’y installe.
Un havre de paix au pied du mont Royal à 15 minutes seulement du centre-ville.
Il y avait même un petit parc à l’arrière avec un sous-bois, une serre et un grand bassin au milieu duquel trônait une vague réplique de la fontaine de Neptune de Berlin mais en plus modeste. Comme l’hiver approchait je m’étais affairé toute la journée à ramasser des branches cassées par une tempête de vent, faire de l’élagage, labourer le jardin pour le printemps, racler des feuilles mortes puis empiler tout ça pour en faire du compost. Et pour finir, j’avais vidé le bassin pour le nettoyer de ses débris et refaire une beauté aux sirènes et a Neptune en personne pour rentrer finalement exténuer, harasser, courbaturer et filer sous la douche au deuxième.
En redescendant je trouver Marie assise dans le gros fauteuil du salon occupé a feuilleté un magazine féminin en pyjama de garçon, se quelle portait généralement pour dormir; ses jolis pieds replier sous ses fesses, ses lunettes de lecture sur le bout du nez et ses longs cheveux roux remonter sur la tête. Elle me jeta juste un coup d’oeil quand j’entrai en traînant les pieds comme un prisonnier que l’on mène a la potence, une main sur les reins, l’autre sur le front pour m’affaler avec d’infinies précautions sur le sofa en grimaçant. Tous les petits muscles de mon corps me faisaient mal, même mes os.
Ma belle bombe rousse faisait partit de ces rares personnes a pouvoir lire aussi bien a l’endroit qu’a l’envers et la, son périodique était tête en bas et ça m’énervait comme toujours. J’avais donc pris pour habitude de lui dire dans ces cas la :
— Marie a l’endroit.
Elle tourna la revue sans même cesser de lire comme à chaque fois. C’était tout bonnement incompréhensible pour moi.
— J’ai mal partout minou ! Me plaignis-je comme tout homme qui cherche à se faire prendre en pitié par sa femme après une rude journée de travail.
— Ça doit, fit-elle sans levez le nez de son magazine, t’es resté toute la journée dehors a ramasser et couper des branches dans la cour arrière et pour rien, on paie des gens pour faire ça Paul.
— Oui, mais j’avais besoin de sortir prendre l’air et d’un peut d’exercice. Je suis toujours assis devant mon ordinateur.
— À te voir, ça t’a réussi l’exercice. T’as l’air du gars qui est tombé de ça charrette à bœuf. T’as même l’air du gars qui s’est fait rouler dessus par ça charrette à bœuf. T’as même l’air du gars qui s’est fait passer dessus par le bœuf, la charrette et celle qui suivait.
Je souris avec elle en regardant son haut de pyjama déboutonner jusque sous les seins généreux et de voir cette jolie peau blanche et sa gorge couverte de taches de rousseur me mit en appétit. Surtout que son mamelon droit pointait légèrement, toujours lui. À 52 ans, ma belle grande bombe, ancienne lectrice de nouvelle vedette à la télé nationale, restait une pure beauté, le temps ne semblait pas avoir d’emprise sur elle. Encore aujourd’hui, elle avait posé pour un magazine de mode, portant des items de la plus récente collection d’un créateur québécois reconnue internationalement, l’un de ses amis.
— Minou ?
— Hum !
— C’est la soirée de congé de Mme Dumoulin.
Comme Marie et moi étions nuls en cuisine nous avions embauché une vieille dame du cartier qui nous concoctait des miracles de bon petit plats pour les soupers. Sans être riche on en avait les moyens.
— Je sais, commande-nous quelque chose comme d’habitude.
— Pourquoi pas toi, je souffre tellement ma déesse.
Elle esquissa un sourire en secouant la tête de découragement.
— Parce que mon téléphone est hors de portée dans mon sac quelque part, le tien est à ta ceinture, le malheureux.
Je soupirer en le sortant de son étui tout en grimaçant tout autant que le pauvre méchant dans Ben Hur après que son char de course lui soit passé dessus. Je commander et le lancer derrière moi mais tout doucement.
— Minou !
— Oui le souffreteux.
— Ce n’est pas bien de se moquer du malheur des autres et ils ne peuvent pas livrer avant sept heures.
— Bien, on est pas presser petite nature, on se fera une collation tout à l’heure, plutôt je nous ferai une collation tout à l’heure vu que le monsieur a l’air d’une pub pour les anciens combattants.
Je souris a nouveau et…
— Minou !
Cette fois elle faillit éclater de rire mais se contenta de tourner une page ce qui fit remuer sa poitrine libre de toute entrave.
— Quoi, monsieur souffrance ?
— Tu sais que tu es la lumière de ma vie, ma seule raison d’exister, mon…
— Tu veux une pipe ?
Expression d’étonnement de ma part. Ah les filles !
— Ben, il y a longtemps que l’on n’a pas pratiqué l’amour oral.
Fantastique sourire en coin de ma belle rester concentrer sur son magazine.
— C’est bien ce que je disais, tu veux une pipe ? Dit-elle doucement avec sa jolie voix un peu casser en tournant encore une page.
— Ben… Un peu !
— Un peu ?
— Un peut, mais je te retournerais le compliment évidemment, éventuellement. Dis-je en me frottant le bas du dos.
— Évidemment, éventuellement ! Longtemps tu dis, attends…. Cela fait 132 heures environ que j’ai pratiquées ma dernière fellation.
Intriguer je fis un rapide calcul mental, enfin, autant que je le pouvais avec mon pauvre cerveau embrumer. Ouf, c’était bien moi et le chiffre était exact.
— Et ton « éventuellement », continua-t-elle, bien, ça fait… 512 h a quelques minutes près mon Paul.
— Eh !
— Tu sais que la fellation est la 3e position préférée des hommes derrière la levrette et le missionnaire. Tes trois positions favorites je te souligne.
— Oh !
— Et que 40 % des filles n’aiment pas faire de pipe. Que 70 % des conjoints n’osent pas dire à leur compagne qu’elle s’y prend mal. Que 80 % des femmes considère la fellation comme un simple préliminaire a des ébats disons… plus vigoureux.
— Hi !
— Tu es conscient que tu as de la chance Paul ?
— Ah !
— T’ont pénis n’est pas trop gros, tu n’es donc pas obligé de me faire des prémilitaires extravagants pour que mon sexe se dilate assez pour toi et il n’est pas trop petit non plus. Je parle toujours de ta verge bien entendu.
— Ouf !
— Tu savais qu’un vagin fait en moyenne 8cm et que le point G est en général a 4 cm de l’entrée ? Donc pas besoin d’avoir un phallus énorme ou très long pour combler une femme.
— Wow !
— Et tu sais y faire mon cœur pour les préliminaires, mieux que bien des hommes que j’ai connus. Tu prends ton temps et je sens que ça te fait plaisir de me procurer également du plaisir… éventuellement.
— Of !
— Tu sais ce qu’on va faire ? On monte et je te fais un massage sensuel, ensuite t’ont délice et toi le mien et l’on essais de nouvelles positions.
— Eh !
— Comme je le mentionnais, 85 % des couples utilise les 3 mêmes positions généralement.
— Hm !
— C’est dommage car il y en a tellement d’autres comme : L’union de la pieuvre, le lotus, la lionne, la croix enflammée, le petit pont, le cavalier à la barre, l’écrin à bijoux, l’offrande secrète, la chaise longue, le bateau ivre, le moulin à vent, le tendre amant, le tape-cul et j’en passe…
— Oh !
— Des noms qui font rêver, tu ne trouves pas ? J’ai de magnifiques images de tout ça ne t’inquiètent pas mon beau.
— Ben…
— J’ai tellement envie de faire plaisir mon homme en te sortant le grand jeu. Imagine nos corps nus en sueur, entrelacer dans des positions délirantes, nos étreintes vigoureuses, nos gémissements et nos soupirs qui vont s’entendre de partout dans le musée. J’en est la chair de poule Paul et, honnêtement, je suis même déjà… enfin tu me comprends.
— Eh !
— On pourrait également faire ça ailleurs que sous les couvertes pour une fois.
— Ben…
— Encore là, plus de 80 % des couples ne font ça qu’au lit seulement.
— Ah !
— Pourquoi pas sur la table de cuisine tient, ou le petit buffet dans le couloir du troisième, ou sur ton bureau en haut de la tour en regardant briller les lumières de la ville se serait magique, si romantique, ou sur le sol de la grande bibliothèque avec tous ces livres anciens autour de nous. Des chandelles, du bon vin…
— Of !
— T’as du te faire de beaux muscles aujourd’hui Paul, tu vas pouvoir me prendre dans tes bras facilement et m’appuyer contre un mur et …
Tout homme sensé aurait fait la même chose que moi en cet instant, c’est à dire se tourner et faire semblant de dormir en ronflant.
Marie leva les yeux de son magazine et sourit en regardant Paul. Cela aurait été plus simple de lui dire « désoler Paul, je suis épuisé moi aussi j’ai mal partout, on se reprendra », mais elle aimait bien le taquiner son homme. Peut de gens savent combien ces épuisants de passé une journée dans un studio de photographe a prendre et garder la pose et souvent en portant des souliers trop étroits ou des vêtements magnifiques, mais inconfortables; les essayages, le maquillage, la coiffure, les spots éblouissants… la chaleur parfois insupportable, bref… Elle aussi était harassée et avait mal partout, mais elle ne put s’empêcher de rajouter :
— Oh ! Mon petit loup c’est endormi, dommage. Finalement j’ai eu une journée plutôt longue moi aussi, je me serais probablement contenté de lui faire son délice, il l’aurait bien mérité. Tant Pis ! Je lui ferai ça… éventuellement.
Maudit !!!
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