Ma pratique de l’auto-stop remonte à mes seize ans. C’était sur l’île d’Oléron, en plein été. Je devais rejoindre à vélo une amie à dix kilomètres du gîte que mes parents avaient loué. Seulement, ce jour-là, j’ai trouvé mon pneu arrière crevé. Mon père et ma mère étaient partis à la plage et je ne savais même pas démonter une roue de vélo, alors j’ai fait du stop.
C’était une toute petite route, peu empruntée. J’ai prévenu mon amie que j’aurais peut-être du retard et je me suis mise à guetter les voitures. Nous avions prévu de nous baigner près de chez elle. Je portais un petit débardeur à bretelles, un mini-short en jean effiloché et des tongs. Dans mon sac en toile, j’avais plié une serviette de plage et rangé une bouteille d’eau, des biscuits secs et un paquet de cigarettes.
La première voiture était pleine à craquer : une famille de touristes avec au moins trois enfants à l’arrière. La deuxième a ralenti et s’est arrêtée. C’était un petit utilitaire blanc, un homme au volant. La quarantaine. Il a baissé la vitre passagère et m’a demandé où j’allais.
Il y allait aussi, alors je suis montée.
Dix kilomètres, c’est court. En dix minutes, en voiture, j’aurais dû rejoindre mon amie, et j’aurais même eu cinq minutes d’avance. Seulement, en voyant une adolescente faire du stop sur cette petite route, l’homme s’était rapidement mis des idées en tête. Il ne lui fallut que quatre ou cinq kilomètres pour m’en faire part, assez clairement, sans détour. Une allusion, puis deux. Un compliment par ci, un autre par là. Un sourire de ma part, puis un éclat de rire. A deux kilomètres de ma destination, la voiture s’est engagée dans un petit chemin de sable, dans une forêt de pins.
Je n’ai pas fait grand-chose ce jour-là, pour la simple et bonne raison que j’avais mes règles. L’homme, qui était vraiment sympathique, s’est contenté de me tripoter les seins pendant que je le suçais. Comme moi, il avait ôté son t-shirt, et, sentant qu’il allait éjaculer, je me suis éloignée et je l’ai fini à la main. Les giclées ont échoué sur son estomac velu.
C’était il y a six ans. Entre temps, j’ignore combien de fois j’ai refait du stop, sans attendre d’avoir un pneu crevé ou une panne de voiture. J’en ai refait sur l’île d’Oléron, durant ce même été et aux cours des suivants, puis aux alentours de Brive où j’habite. Ma première expérience, complètement imprévue, m’avait particulièrement plu et excité. Elle avait éveillé quelque chose en moi. J’avais appelé cela le sexe éphémère.
Des parties de jambes en l’air, ou des parties de cul, appelez cela comme vous voulez, avec des inconnus que je n’étais pas appelée à revoir. Un peu à la façon de parenthèses qui s’ouvrent et se referment quelques minutes plus tard. Un peu sur le principe d’une prostituée, me direz-vous. J’en suis bien consciente. C’est la petite pute en moi qui aime tant l’autostop.
Au cours des deux premières années, en apprenant l’âge que j’avais, il est arrivé que des hommes renoncent à me faire des avances, mais la plupart, même si certains ont peu grimacé et hésité, se sont laissés aller. J’ai ainsi eu des relations sexuelles avec des hommes d’âges très variés, dans des voitures garées dans d’autres chemins, sur des parkings déserts, dans des ruelles.
Mon record doit être soixante-dix ans environ, avec un papi vraiment sympa qui m’avait avoué qu’il n’avait plus touché de seins depuis plus vingt ans, ni pénétré de chatte évidemment. Ni embrassé de femme sur la bouche, encore moins d’adolescente. Cet homme était très touchant. Il m’a taquinée, je me souviens. Il m’a fait rire. Il m’a caressé les cuisses en me disant qu’il croyait rêver. Il m’a redit la même chose au moment où j’ai baissé mon short et mon bikini dans un même geste, sur le siège passager de sa voiture. Il me l’a répété encore, juste après, quand j’ai pris sa queue dans ma bouche. Il bandait à moitié, mais il avait un gros gland. Son sperme était crémeux, collant dans les poils de mon pubis.
Le plus jeune venait d’avoir son permis. Il avait des lunettes et, tout en discutant avec moi, je pense qu’il a plus souvent regardé mes seins nus qui pointaient sous mon t-shirt que la route devant lui. Les jeunes ne savent pas complimenter les filles. Ils sont maladroits, parfois timides, ou alors ils sont trop directs, voire ridicules. J’ai rejeté quelques avances à cause de ça, mais j’ai laissé ce jeune-là me toucher, au bout d’un moment, tandis qu’on roulait encore. Ma cuisse, puis mon estomac. Il s’est garé un peu plus loin. Il était timide, pas très beau, mais j’avais aimé sa façon de ne pas oser, tout en me déshabillant du regard. C’est moi qui l’ai provoqué.
Il a refusé de me l’avouer, mais je suis convaincue que j’étais sa toute première. Il ne savait pas comment s’y prendre et j’ai dû l’aider, notamment à guider sa grosse queue raide vers l’entrée de ma chatte. Il ne lui a pas fallu deux minutes pour se retirer et éjaculer sur mon ventre en haletant.
Je me suis tapée beaucoup d’hommes mariés, dont la plupart avaient des enfants de mon âge, dont des filles. Quelques grands-pères vicelards m’ont évoqué leurs petites-filles. Ça ne m’a jamais choquée. Je voulais juste du sexe éphémère, et il n’y a pas de sexe sans vice. Quoi qu’on en dise, l’amour réside dans le cœur, pas entre les jambes. Il faut arrêter de se mentir.
Un jour, dans une voiture, tandis que je le suçais et qu’il me caressait les fesses, un homme m’a dit qu’il était terriblement amoureux de sa femme, depuis plus de vingt-cinq ans, mais qu’elle ne le faisait plus bander depuis au moins dix ans. Elle le savait et elle ne lui en voulait pas. Je comprends très bien cela.
Aujourd’hui, j’ai vingt-deux ans. Et je continue de pratiquer le stop, dès que j’en ai l’occasion, à toutes les périodes de l’année, sans exception, y compris en plein hiver. L’année dernière, par exemple, je me suis retrouvée à poil dans une grosse bagnole tandis que dehors il neigeait. Il faisait 20° dans l’habitacle.
Mais je préfère l’été, car je suis friande de tenues très légères pour me poster au bord des routes. Des mini-shorts, des jupes très courtes, des t-shirts avec mes seins nus dessous. Il m’est même arrivé de faire du stop en maillots deux-pièces. Autant vous dire que je n’ai jamais patienté bien longtemps. Une poignée de minutes en général. Mieux qu’une petite pute sur un trottoir. Une fellation ou une relation sexuelle, protégée ou pas, en échange de quelques kilomètres en voiture, comprenant un détour par un endroit discret.
En plus de ça, en été, on peut baiser dehors. J’aime me faire prendre contre une voiture, à poil, ou allongée sur ma serviette, au milieu d’un chemin que personne n’emprunte. J’aime me mettre toute nue devant des hommes que je ne connais pas et que je ne reverrai jamais.
Mais depuis quelques mois, je me suis mise au co-voiturage. C’est un peu différent, puisqu’il faut programmer le voyage. Mais cette pratique offre de nouvelles possibilités. Le sexe à trois ou quatre, par exemple.
Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais il existe des codes que des co-voitureurs glissent dans leurs annonces. Il faut être un peu initié pour les saisir. Ce sont des mots précis qui n’ont l’air de rien. Si vous les connaissez, il suffit de glisser à votre tour d’autres mots précis dans votre réponse. Ainsi, la personne qui conduit sait à qui elle a à faire.
Il faut que je vous raconte ça, un de ces jours.
Dans une autre histoire.
A bientôt.
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