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De l’autre côté de l’écran

De l’autre côté de l’écran



Deux heures du matin. Fanny était rentrée chez elle depuis presqu’une heure, mais elle ne pouvait pas dormir. Elle ressentait encore l’excitation de la soirée : les images du concert défilaient dans sa tête, la musique, l’alcool… Elle se sentait remplie d’énergie, frénétique. Il fallait qu’elle se défoule.

Elle alluma son ordinateur, cherchant une diffusion live de webcam. Une vidéo un peu hot ne lui suffirait pas ce soir : elle avait envie de réel, de d’échange. Elle se connecta sur un site où elle avait ses habitudes, et entra son pseudo : Yuliana. Il y avait toujours des hommes pour lui demander d’où lui venait ce pseudo, ils l’imaginaient grande, blonde, avec des pommettes slaves. Mais non, elle l’avait juste choisi parce qu’il sonnait bien.

[gangbang interactif]. Voilà une cam qui semblait correspondre à ses attentes. Fanny cliqua sur « join the stream ». Pendant le chargement, elle alla ouvrir le tiroir de sa commode et en retira ses jouets préférés. Quand elle revient s’installer, le stream était lancé. Plusieurs voyeurs étaient en ligne, et les commentaires défilaient sur le bandeau de discussion. La plupart faisaient état de la beauté de la jeune femme filmée, ou sur la taille des attributs des participants ; certains pourtant étaient des demandes, des injonctions que les participants, six hommes et la jeune femme, étaient censés suivre.

Pour l’instant, la jeune femme se tenait à genoux au milieu du cercle des hommes. L’un d’entre eux lui présentait son sexe, qu’elle léchait et enfournait tour à tour dans sa bouche. Ses mains tenaient deux autres membres, qu’elle masturbait sans les regarder. Les trois autres hommes la caressaient, ses cheveux, ses seins, et frottaient leur sexe contre son visage. Le décor était très quelconque, et rendait évident l’amateurisme de la vidéo ; il s’agissait simplement de personnes ayant envie de partager leur désir d’exhibitionnisme.

Fanny commença à se caresser. Cette proximité l’excitait, elle avait l’impression de regarder par un trou de serrure. Bien cachée derrière son pseudo, elle profitait du spectacle. Jamais elle ne pourrait faire un truc pareil ! Fanny était timide, et n’avait aucune envie de se montrer, sur internet ou n’importe où d’ailleurs. Mais elle appréciait que d’autres puissent avoir cette envie : regarder de façon anonyme lui procurait un plaisir immédiat. Elle mit en marche son vibromasseur télécommandé, et le fit aller et venir contre elle, sans le faire pénétrer encore. Ses tétons avaient durci : elle pu y attacher ses pinces à seins, reliées par une fine chaîne métallique. Elle ressenti un bref moment de gêne : elle se disait toujours qu’harnachée de cette façon, elle avait l’air ridicule. Mais personne n’était là pour la voir après tout, et l’excitation reprit vite le dessus.

Un commentaire dans le fil de discussion demandait que la jeune femme soit prise par derrière, debout. La jeune femme se releva, et l’un des hommes (son compagnon peut-être ? se dit Fanny) se plaça derrière elle. La jeune femme dût se pencher un peu en avant pour faciliter le passage de l’homme, et elle s’appuya sur un des autres. Celui-ci l’embrassa avidement, lui tenant les cheveux dans son poing fermé et malaxant un de ses seins de son autre main. Ses congénères se pressèrent autour d’elle ; l’un s’agenouilla, passa la tête entre ses jambes et commença à la lécher. Les jambes de la jeune femme tremblaient, elle avait vraiment l’air de s’éclater.

Fanny augmenta les vibrations de son gode et le fit rentrer en elle. En même temps, elle continuait à se caresser ; ses mouvements faisaient osciller la chaîne et augmentaient la pression des pinces sur ses mamelons. Elle n’allait pas pouvoir tenir très longtemps ! Elle entendait les halètements des hommes, les gémissements poussés par la jeune femme. Fanny aurait aimé prendre sa place, mais le seul fait d’imaginer tous ces gens qui la regarderaient, qui se masturberaient en détaillant chaque centimètre de son corps la tétanisait. L’effet de l’alcool qu’elle avait bu devait encore être présent pourtant : elle se sentait plus libérée que d’habitude. Sa vision était légèrement floutée, et les images de la webcam lui apparaissaient un peu flottantes, comme distordues.

Se sentant vaguement coupable et intimidée, Fanny était tout de même poussée par un désir d’action, d’échanges. Elle se pencha sur son clavier, et commença à taper quelques mots. Elle n’avait encore jamais osé le faire… mais cette nuit, elle avait envie de dépasser ses limites. Elle hésita, relu ce qu’elle avait écrit, son gode vrombissant toujours à l’intérieur d’elle… et finit par envoyer son commentaire. Elle rougit immédiatement en voyant sa demande apparaître :

« Faites une DP »

Seulement trois mots, aussi courts que possibles, mais c’était un énorme pas pour elle.

L’écran clignota, puis se mit à scintiller. Fanny allait jeter un œil sur ce qui n’allait pas quand l’image réapparu. Les participants étaient en train de changer de position. Avaient-ils lu son commentaire ?

Un homme se coucha sur le dos ; la jeune femme vint tout de suite le chevaucher. Après un court échange, un autre s’approcha du couple, et se plaça derrière la jeune femme. La position semblait inconfortable, mais l’excitation devait certainement faire oublier ce détail. Il humecta son doigt, et caressa le petit trou offert. Il en fit le tour, testant un peu l’entrée jusqu’à pouvoir y faire entrer son doigt. Dès qu’il vit que le passage était fait, il se rapprocha plus encore et, à genoux, vint pénétrer la jeune femme. Fanny et cette dernière poussèrent en même temps un petit cri. La jeune femme dirigea son regard vers la caméra, exactement comme si elle avait entendu Fanny. Celle-ci avait voulu copier l’action, et venait de faire rentrer son chapelet entre ses fesses. Elle sentait le plaisir monter, monter ; en fermant à-demi les yeux, elle s’imaginait faire partie de la scène. Le regard de la jeune femme sur elle, même si elle savait qu’elle ne pouvait la voir, restait fixé en surimpression sur ses paupières. Le chapelet allait et venait en elle, côtoyant le vibromasseur réglé à pleine puissance. Fanny essayait de retarder le moment, pour en profiter le plus possible. Elle avait fermé les yeux à présent. Le son de la vidéo semblait se brouiller ; les halètements étaient de moins en moins audibles, de plus en plus distants. Fanny avait glissé de sa position assise : elle était désormais presque couchée face à son écran, les fesses dépassant du coussin et les jambes repliées. Elle tenait de sa main droite son vibromasseur, et de l’autre agitait son chapelet. Les pinces de ses seins cliquetaient. Elle n’entendait plus le son de la vidéo maintenant, seulement les petits sons de cloche chaque fois qu’un nouveau commentaire apparaissait.

Elle ouvrit les yeux ; les sept personnes du stream regardaient fixement en direction de la caméra. Y avait-t-il un problème de diffusion ? L’image était pourtant parfaitement nette. Fanny diminua un peu les vibrations de son jouet, et lu les commentaires.

« j’aimerais te faire bouffer mon sperme ! »

« j’ai envie de sucer tes pinces à seins ! »

Mais… la jeune femme n’avait pas de pinces à seins ! Visiblement les voyeurs ne réagissaient pas sur la même vidéo.

« Inverse le gode et le chapelet ! »

« j’adore le lézard tatoué sur ta cheville »

Fanny se releva d’un bond et referma l’écran. C’était elle ! Les gens la voyaient, elle ! Elle ne comprenait pas ce qu’il se passait ; elle n’avait même pas de webcam… et pourtant, son tatouage… ses jouets… Ces gens l’avaient vue, ils avaient vu son visage ! Ils l’avaient scrutée dans cette position, les jambes écartées, se faire plaisir, seule dans son salon. Elle se consumait de honte, mais le vibromasseur lui rappelait son excitation. Son ordinateur refermé, elle pensa aux spectateurs. Ils étaient restés pour la voir. Ils avaient envie de la regarder se masturber, de lui ordonner ce qu’elle devait faire.

Fanny reprit sa position sur le canapé, et du bout du pied rouvrit son ordinateur. Son stream était toujours actif visiblement ; les sept participants regardaient dans sa direction. De nombreux messages avaient été écrits pendant son absence.

Fanny, comme hypnotisée, mais pleine d’excitation, écarta les cuisses autant qu’elle pût. Elle poussa sur ses pieds pour soulever son bassin, afin que les spectateurs aient une vue dégagée sur son petit trou, et le chapelet qui en sortait. Elle avait du mal à lire mais entendait les sons de cloche des commentaires. Elle accéléra le mouvement entre ses fesses, et remonta la niveau de vibrations du gode au maximum. Ses jambes se raidirent, elle pensa aux yeux avides qui la détaillaient, qui enregistraient peut-être sa diffusion pour se la repasser à l’infini. Fanny se fit jouir, bruyamment. Elle resta quelques minutes dans la même position, haletant, laissant les jouets en place mais coupant les vibrations.

Fanny releva la tête peu de temps après, et lu le dernier commentaire :

« Maintenant, il te faut plus gros. »

Elle sourit, fit un clin d’œil à la caméra, puis se leva, et alla chercher une bouteille de jus d’orange dans le frigo. Elle la vida d’un trait, et revint s’installer sur son canapé, la bouteille vide à la main.

Elle répondit au commentaire :

« OK, plus gros. C’est parti pour la deuxième séance ! ;p »

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