I. Voyage retour en TGV
Mon vis-à-vis est bel homme d’une quarantaine d’années, aux yeux clairs, châtain, souriant…
Dans ce TGV qui me ramène chez moi après mon « Voyage en camion », je me suis assoupie sur mon journal en repensant à toutes les aventures de cette semaine magique, et sans m’en rendre compte, je me suis laissée aller, ma main essayant de calmer ces picotements merveilleux, mais déplacés en public…
Je le dévisage donc, car il se doute au vu de ma position relaxée et des quelques bribes et soupirs que j’ai laissé échapper dans mon demi-sommeil, que je suis à point…
Je me relève, reprend une assise digne, buste droit, journal en main, et souris…
– Je me suis assoupie, j’espère de ne pas vous avoir importuné par quelques sonorités involontaires…
– Oh, non, du tout, elles ont juste attiré mon attention sur vous, ce qui m’a fait prendre conscience combien vous étiez belle, et m’ont rendu triste de ne pas être dans vos pensées…
– Charmeur !… Mais pourquoi ?
– Ce n’est pas mon prénom que vous murmuriez…
– Oh ! Et c’était lequel ?
– Difficile, je suis loin de vos lèvres… J’hésite entre un homme et une femme…
– Et encore ?
– Je dirais Chris au début, Phil aussi, cela se ressemble de loin…
– Ah ? Non… L’imaginaire sans doute…
– Notre cerveau est si complexe que nos moments de non conscience peuvent générer des comportements erratiques, des mouvements, des mots, puisés dans notre univers intime…
– J’ai un sommeil profond d’habitude, mais il est vrai que je viens de voyager, et que je suis fatiguée…
– Heureuse, mais manquant de sommeil sans doute…
– Non, je ne veux plus dormir, je suis éveillée et bien consciente…
– Puis-je vous offrir un café pour vous aider dans ce réveil ?
– Euh… Oui… Merci !
– On marche jusqu’au bar ?
– D’accord… Moi c’est Marika.
– Alex.
– Vous voyagez pour affaires ?
– Oh, juste une prise officielle de liberté, je suis allé signer les documents du divorce…
– Oh, pardon, je…
– Mais non, fin de notre histoire pour tous les deux. Pas d’enfants, juste que nous ne nous entendions plus, si un jour l’on s’était entendus…
– J’ai divorcé l’an passé, disons officiellement, depuis nous n’arrêtons pas de nous voir…
– Ah… Un goût de revenez-y ?
– De ce côté, cela a toujours fonctionné, si l’on se revoie, c’est par amitié, partager, nous aider.
La voiture bar est vite trouvée, nous nous asseyons face à face…
Il est grand, élégant, un costume gris clair, cravate bleue, chemise aux motifs fins…
– Vous êtes dans la banque ?
– Non, commerce, je suis gérant de boutique, je change au gré de mes envies… J’ai fait un peu de tout. Mais gestionnaire, j’ai peu de contact avec les produits… Si j’ai aimé les vêtements de prêt-à-porter… J’adorais voir mon personnel féminin les sortir des cartons, pour les mettre sur les praticables… Certaines ne pouvaient s’empêcher d’essayer…
– Réflexe bien naturel et compréhensif. Moi j’étais dans les comptes, la gestion de personnel, la finance… J’ai fait pas mal de postes…
– On voit vite que vous êtes une femme de caractère… Pas une rêveuse…
– Une dormeuse ?
– Oh… Pardon…
– Ça vous a fait quoi de me voir endormie, offerte presque…
– Oh, j’ai dépassé ce stade… Mais belle et sensuelle, oui… Je reste un homme qui réagit à des pulsions intimes, mais je sais les contenir.
– C’est bien dit, et franc… Votre regard fixé sur moi, a déclenché d’autres images que celles de mon rêve…
– Alors j’aurais pu y entrer dans ce rêve ?
– Pourquoi pas ? On ne maîtrise rien dans ce mécanisme…
– Ajouter un fantasme, une envie, un désir… Vous êtes ici, avec moi… On a fait la moitié du chemin entre nous… C’est un signe…
– Vous allez vite… Mais c’est sans doute juste. Par contre vous oubliez la femme… celle qui réfléchit, qui a une éthique, une morale, des principes…
– Je ne couche pas la première fois ?
– Entre autres… Mais je deviens moins exigeante car mon âge ne me permet plus l’hésitation, ni la réflexion… Les occasions deviennent rares, et mon libre arbitre me pousse à l’action. Je suis aventurière dans l’âme, j’ai trop manqué de liberté avant…
– Alors je peux espérer faire la dernière partie du chemin…
Je le dévisage, il est coquin, tendre, malin… Il me plaît déjà… Mais pas trop vite…
Encore 300 km…
– Vous allez vite avec les femmes…
– Le meilleur est derrière moi, comme vous, les rides, et autres ennuis, mais le divorce me donne la liberté totale pour ratt****r les années perdues… Nous sommes deux adultes, on fait connaissance, on va se tutoyer car le train va très vite, nous avons peu de temps…
– Je commence… Tu descends où ?
– Montpellier et toi ?
– Aussi…
Nos yeux sont rivés, mais le garçon nous épie, la place est réduite, les consommateurs sont autour, à côté…
– On retourne ?
– Si tu veux.
Nous regagnons notre wagon, des gens sont descendus à Valence… Je me dirige vers le fond de rame, le bout du train.
Il s’assied contre moi…
– Autant réaliser ce dont on a rêvé…
– Tu en étais là ? Tu n’as rien vu de plus en me reluquant dans mon sommeil ?
– Non, qu’aurais-je dû voir ?
– Rien…
– Sous ton journal ?
– Ah, tu m’as vue, avoue…
– J’y ai pensé, mais non, je n’ai rien constaté…
Ses lèvres sont douces, sa main volette autour de ma robe, cherche le défaut de la cuirasse…
Finalement, elle se pose sur mes cuisses…
Je me détends, sa langue me fouille, j’ouvre mes cuisses, la main continue son chemin…
Il se tourne un peu plus vers moi, j’avance mon bassin…
Je suis en train de me faire caresser par un inconnu, comme une gourgandine…
Oh… Elle est là… Nichée au creux de mon intimité… Elle fait ce que je faisais dans mon rêve…
Je coule…
Mon décolleté s’ouvre, personne ne peut s’approcher sans que je le voie…
Ah !…
Ses doigts sont dans ma vulve, écartés, fouineurs, explosifs, je me tords doucement…
Il me sourit, aime mon désarroi de femme conquise, pleine de désir….
Je flirte comme une collégienne, il a posé une main sur un sein qu’il malaxe…
A mon tour !
Je suis en retard…
Ma main s’aventure…
La bosse est là, énorme, tentante…
Heu !… Il touche mes tétons à tour de rôle, les excite…
L’autre main effleure mon clitoris, attise mon désir…
Il déboutonne son pantalon, sort le membre doucement…
Ma main s’en saisi, caresse, coulisse…
Il se tend, grandit doucement, devient dur sous mes doigts…
Il se colle contre moi et m’embrasse, je sens de la tendresse, mêlée d’excitation, de désir, d’impatience…
Mes seins sont gonflés, les tétons érigés, un doigt tourne autour de ma grotte, délivre ma source…
Je vais commencer à jouir…
Le bruit caractéristique de la porte du wagon me sort de ma léthargie… Quelqu’un vient vers nous… Il s’assied à quelques sièges…
– J’ai envie de fumer, ça vous dérange ?
– Pas du tout…
– Merci, oh, que c’est bon…
Il tire sur son mégot, essayant de diriger la fumée vers le bas pour ne pas déclencher d’alarme…
J’ai eu le temps de refermer les pans de mon décolleté, ils s’ouvrent de nouveau, découvrant les seins, ces seins dont je suis fière… Sa main les empaume, l’autre s’était calmée et reprend son travail de sape…
Je suis crispée…
5 mn d’arrêt en Avignon-Courtine, je lui fait signe, je me rajuste, on s’embrasse tendrement, sagement…
Le train repart sans à-coups, le fumeur regagne son wagon, sans un regard…
– Personne n’est monté…
– On est bien ici, on peut rester…
– Quelqu’un t’attend à la gare ?
– Non, et toi ?
– Moi non plus je suis sur Sète et je dois prendre un taxi.
– Ma voiture est au parking de la gare, je suis monté ce matin au premier train, arrivé neuf heures à Lyon, retour midi…
– C’est ça, je viens de Strasbourg, puis Lyon… Mais tu n’étais pas là…
– Non, je cherchais une place avec une jeune femme à côté ou en face…
– Salaud !
Ses baisers reprennent, il me mange, me désire encore, je reprends son sexe en main, puis me penche sur lui… Mes lèvres le touchent, s’ouvrent, glissent… Il pénètre ma bouche, je salive… Il aime, ferme les yeux, soupire… Il imprime un mouvement du bassin, je le laisse se délecter entre mes lèvres… Puis je serre un peu plus, plus loin, caresse les bourses…
– Non, attends… Toi aussi… Je ne suis pas égoïste, je veux que tu prennes du plaisir…
– C’est gentil, mais restreint…
– Je peux te raccompagner ce soir… Tu vis seule ?
– Personne ne m’attend, oui, je suis seule, Paul et Romain ne savent pas que je rentre…
– J’ai envie de toi, si tu es d’accord, je veux te faire l’amour, mais pas à moitié dans le fond d’un wagon… Je veux te posséder, te chérir, que tu jouisses autant que moi…
– Moi aussi j’ai envie de toi, j’ai besoin de tendresse, que l’on s’occupe de moi, qu’on me prenne doucement… J’aime me donner aussi, profiter de chaque geste, de chaque caresse, en toute sécurité…
– Alors c’est dit… On s’accorde une nuit d’amour…
Il me rassure sur ses intentions et devient encore plus attrayant, plus proche de moi, de mes attentes…
Mon standard c’est Paul, puis Romain… Nous restons enlacés, embrassés, il me caresse toujours la poitrine, ouverte, seins sortis, offerte à ses lèvres et il ne se prive pas d’y goûter… Les 100 km qui nous séparent de Montpellier voient mes cuisses s’ouvrir et son doigt me pénétrer, me masturber, je jouis malgré moi, blottie contre sa poitrine…
– J’ai faim de toi…
– Je veux te prendre, j’ai envie de te faire l’amour, de t’entendre soupirer, gémir, susurrer mon nom en jouissant…
– Ah, tu le reconnais, tu m’a vue me branler en pensant à Chris…
– Mais non, et puis c’est qui ce Chris ?
– Cette Chris… Oui, j’aime aussi les femmes !…
Le train ralentit, on arrive en gare, j’ai juste le temps de me rhabiller, effacer les traces de nos ébats, et c’est là que je la vois…
– Tu as vu ?
– Quoi ?
– Là… La CAMERA !….
FIN
Marika842010 Septembre 2017
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