VII. Hélène et ses secrets
A. L’art d’être mère
L’art d’être maman m’est arrivé il y a une vingtaine d’années.
Mariée à Marc de quelques années mon cadet, cette naissance marquait notre union du sceau du bonheur.
Beau bébé, ma fille Nathalie, que je nourrissais au sein, devint le centre de mon monde. Pour moi, tout était nouveau, elle fut le premier et notre unique enfant.
Marc ne se montrait pas empressé à participer aux joies de la paternité, pour lui, le boulot était fait…
Les années passèrent, le beau bébé devint une belle jeune fille, puis jeune femme, 20 ans, merveilleuse, elle était ma vie, ma bouée…
Oui, je peux le dire maintenant, Marc est un bon père certes, aimant sa fille comme il se doit et participant à son éducation, mais en tant que mari, il me laisse désormais un goût de déception, pas au sens de divorce, mais au sens de ma libido…
Si nos premiers mois de vie commune avaient révélé en moi la tigresse qui y dormait, il se révélait moins présent autour de la cinquantaine… Je n’avais jamais refusé un câlin, et comme tous les couples avions eu notre apogée dans les premières années… Ma fille en était le fruit.
Maintenant, je restais sur ma faim, j’avais envie de continuer seule, souvent… Lorsque l’occasion se présentait, je palliais à ce manque par des caresses soutenues, bien que mon éducation n’approuve en rien cette pratique…
Malgré ça, je me surprenais à penser parfois à un sexe d’homme, et je profitais d’une vente à domicile chez une amie pour me procurer un super petit canard…
Bien innocent, bien caché, il parvenait à me changer les idées, m’emportant dans d’autres fantasmes, mais la chaleur humaine me manquait, toucher l’autre, le sentir vibrer, cette sensation m’avait quittée peu à peu.
Ma fille prenait le pas sur ces manques… La baigner, laver ses cheveux, je retrouvais un contact, jusqu’à ce qu’elle s’occupe d’elle, puis ensuite refuse carrément mon aide, voire ma présence !
C’était normal, paraît-il, elle devenait femme, avait besoin de se trouver seule, avoir ses moments d’intimité, découvrir les changements de son corps, en subir les émois, sentir sa puberté.
Si j’avais fait l’essentiel, je sais que bien des réponses à ses questions lui étaient venues de ses copines, d’Internet, de ses premiers copains…
Je l’imaginais dans les bras d’un boutonneux, leurs lèvres rivées, leurs langues enchevêtrées… Je sentais en moi revenir les émois de ce temps merveilleux où les sens s’éveillent, où notre corps réagit si rapidement que j’aie même eu peur que le liquide que le pensais rouge, coule sur mes jambes et qu’il s’en aperçoive…
Des boutonneux, il y en eu certainement, plus qu’elle ne m’en a dit… Je ne peux rien lui reprocher, c’est la vie d’une jeune fille, papillonnant çà et là, au rythme de ses sorties de ses amies, de ses fréquentation dont je n’avais plus le contrôle lorsqu’elle partit de la maison pour l’université…
Je l’ai entendue pleurer cette nuit…
Elle a dû avoir une déception…
J’espère qu’elle n’est pas enceinte…
Elle me le dirait, non ?
Mon dieu que c’est dur d’être mère !…
Elle a quitté sa chrysalide si rapidement, sitôt le Bac obtenu… Elle a changé, se maquillait plus, plus rouge, plus sombre… Elle s’habillait plus court, ne mangeait plus, sortait trop souvent… Oui, elle me demandait la permission, son père disait AMEN…
On avait fait un deal, respecter les 3 P : Portable, Pilule, Protection.
Nous avions insisté sur les ruses, les alcools, les produits dopant, inhibant, cachets, drogue du viol et autres drogues.
Sans parler de la lâcheté de certains jeunes, de leur mépris pour les femmes, bonnes à baiser uniquement… Ne jamais rester seule, être et se déplacer à plusieurs tant que notre chevalier n’a pas fait les preuves de son honnêteté…
Entre ses seize ans et sa majorité, puis après, j’ai tremblé chaque nuit qu’elle passait avec ses amies, danser, rire, boire… Elle rentrait heureuse, gaie, épuisée… Parfois elle téléphonait qu’elle terminait la nuit chez son amie Marie, ou Nat, ou autre…
Que d’heures de sommeil perdues.
Que de silences où je guettais le bruit de la clé dans la serrure, son pas feutré sur le bois du parquet, la douche, la lumière de sa chambre…
Le père partait tôt au chantier, j’attendais son réveil en lavant çà et là, verres, bols… Jusqu’à midi, plus parfois…
Malade ? Blessée ? Ivre ?
Toutes ces questions qu’une maman se pose…
Puis le départ du dimanche soir, en train, en voiture quand elle demanda la mienne…
Nous avions eu des engueulades, des accrochages, je l’ai même giflée. Elle s’est retourné contre moi une fois, je lui ai fait un seul signe en direction de la porte…
J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps pendant une semaine, laissant des messages, des mots de maman, des regrets, des pardons, j’étais épuisée…
« Pardon, c’est moi… Je ne suis plus moi… Je veux partir, mais pas loin… J’ai eu mon bac, il faut que je fasse ma vie maintenant… Je vous aime…»
Indépendance, vivre ma vie, rejoindre la ville, faire comme mes amies, me lancer, faire quelque chose de mes dix doigts, et puis le reste…
Ah, j’en ai entendu !… C’était le temps, c’était l’âge. Nos ressources n’étaient pas inépuisables…
Elle reporta un peu ses rêves, puis vinrent les vacances, avec d’autres désirs…
« D’accord pour une une semaine à la plage, oui, tu les connais, oui vous serez entre filles, qu’un seul garçon âgé de 20 ans, sa sœur et toi :… »
Chaque été fut une étape, de quelques jours aux deux mois de vacances, alors qu’on trimait pour vivre décemment, que l’on en partait qu’en septembre car c’était moins cher, ou en juin… Oui, elle eut son bac, oui, elle tournait en rond dans le salon… 18 ans…
B. Le départ
« L’an prochain, je vais à l’université et je prends une chambre ! »
Ils résonnent encore ces mots lancés à table…
Le père qui la regarde… Moi qui me mets à pleurer… Elle est majeure, amoureuse de la vie, amoureuse de sa liberté…
Le grand saut…
On en a parlé durant les vacances, mais c’est fait, décidé, retenu, elle a même trouvé un job pour subvenir à ses moyens au début et une bourse…
Je la revois partir en ce dimanche maudit… Elle vient de me jurer qu’elle reviendra souvent les week-ends, et dans la semaine, pour profiter de mes petits plats, de ma machine à laver…
Va mon bébé, pars… Vis ta vie…
J’ai pleuré comme jamais ce soir-là, si comme le temps s’arrêtait…
Je ne voulais plus rien, ni manger, ni boire, ni télé, ni parler… J’ai attendu son SMS… Il est arrivé vers 23 heures… « Tout va bien, je suis dans mon lit, je pense à vous, je vous aime… »
C. Tentation
Comment avoir une libido équilibrée dans ces cas-là ?
Je ne supportais plus personne, plus rien… Il ne s’intéressait plus à moi, ne me regardait que pour échanger quelques propos sur l’argent, la maison, les factures…
Nous ? C’était parti avec elle…
Je me sentais laide, abandonnée par son enfant, tout de même !…
Si je savais…
Oui, j’aimerais la voir, la regarder vivre, savoir ce qu’elle pense en ce moment, si elle fait l’amour souvent, si elle jouit comme moi avant… Je sais qu’elle est sérieuse car elle a programmé ces deux ans, avec comme but son BTS et pour cela pas de concessions…
Juste de quoi égayer un peu sa vie d’étudiante, pas de relations sérieuses, des garçons, des filles, pourquoi pas ?
Ma fille aime les filles ?
C’est moins d’engagement, moins de risques…
Moi, je ne l’ai jamais fait… Et puis maintenant, à cinquante ans !…
Cela fait un trimestre qu’elle est partie…
Marc m’a fait l’amour samedi soir devant la télé…
Le dimanche, il est descendu faire un tiercé, chercher du pain…
Je ne veux pas sortir… Alors, l’après-midi, il est allé faire une partie de boules avec ses copains…
Elle a pris l’habitude, elle passe le samedi, et le mercredi. Parfois elle reste dormir ici, elle se ressource, dort toute la journée du dimanche, jusqu’au soir…
Bientôt les vacances… Déjà 9 mois…
Elle vient toujours au même rythme. On parle un peu plus, elle s’épanche…
Elle a une bonne amie qui a la tête sur les épaules, dans le même cursus qu’elle… Son travail lui plaît, elle donne des cours de solfège aux enfants, elle est douée pour la musique, elle a découvert ça à la fac et auprès de cette amie…
Je la vois mûrir à vue d’œil, ses seins se sont épanouis, sa taille a augmenté légèrement, sa voix a changé. Elle est affirmée, elle aime parler, exposer, commander même, elle a encadré un groupe d’adultes la semaine passée, ils ont apprécié sa patience et sa douceur…
Elle étudie le piano en même temps avec MJ, cette amie…
Nous ne partons pas cet été, nous attendons, nous gardons l’argent.
Nous irons chez ma cousine en septembre, dans les Alpes….
Elle reprend son rythme, Samedi, Mercredi… Elle parle souvent de MJ…
Elle se maquille différemment, a changé sa coiffure… Je ne dis rien… Elle a un tatouage sur la cheville droite…
– J’en ai un aussi sur… Enfin ailleurs…
– Où ?
– Sur un sein…
– C’est quoi ?
– Un cœur avec un diamant… Tu veux voir ?
C’est la première fois depuis 2 ans que je la vois se déshabiller devant moi. Elle ouvre son chemisier, descend son soutien-gorge, ses deux seins magnifiques, pleins, apparaissent…
– Ils sont beaux…
Je n’ai pas pu me retenir !…
– Tu trouves ?
– Oui… Et le dessin est parfait, discret…
– Tiens ça me fait penser que je dois le laver…
Elle retire son soutien-gorge et le porte dans la machine avec un caban de linge…
– On va la faire tourner, je le reprendrai après…
– Il sera humide…
– Bof, je peux m’en passer ce soir… Papa ? Il est où ?
– Aux boules comme souvent, ou au bar, ou aux putes…
– Maman ! Ça va si mal entre vous ?
– Bof…
– Vous…
– Non…
– Viens parler un peu, tu veux ?
Elle m’entraîne dans le canapé, me prend contre elle, ses seins me font un doux coussin… Je ne suis pas habituée à ce contact soudain…
– Là, mais ne pleure pas maman !… Viens contre moi… Je te sens tendue depuis que je suis partie, mais tu vois, je suis là, j’ai ma vie, je profite de tout, de vous, de mes amis, de ma liberté.
Ses seins sont à quelques centimètres… Qu’ils sont beaux… Je me souviens lorsque je la berçais… Elle ne s’aperçoit pas de ma gêne… De mon émoi…
J’aimerai les toucher, les prendre dans ma main, les bercer… Plus peut-être…
Je suis folle…
– Si tu n’as plus rien avec Papa, tu vas aller mal… On a besoin de caresses, de plaisir…
– Qui t’as dit ça ? Je suis vieille… Je n’ai besoin de rien !
– Mais si, et tu le sais…
– Et toi, tu as des amants ?
– Oui, parfois… Mais je suis sage, je ne fréquente personne en particulier et respecte mon deal… Mais parfois oui, je ressens un besoin physique, une attirance…
– Et alors ?
– Bien, on sort en boîte, ou on va chez des copains. MJ est pareille tu sais, les autres filles de notre âge aussi, nous avons besoin de sexe…
– On peut se passer des hommes, il existe des jouets de plus en plus sophistiqués, j’ai regardé sur Internet…
– Oui, ce n’est pas pareil… Les jouets repoussent à plus tard, la masturbation est éphémère… Il manque la chaleur du sexe, celle que tu ressens, celle que tu reçois…
– Tu es crue… Mais tu as raison, on a trop passé ces choses sous silence.
– Tu l’as fait toi avec une autre femme ?
– Non, je n’ai jamais eu l’occasion, et puis c’était contre…
– Oh ! Le puritanisme, pas avec la main, pas avant le mariage, et pas entre femmes… C’est dépassé maintenant… On peut se marier ensemble, avoir des enfants…
– Oui, ce n’est pas bien normal… Un enfant a besoin d’un couple pour s’épanouir…
– C’est doux une femme…
– Certes, elle connaît la femme, son anatomie, ses désirs… Et toi ? Tu l’as fait ? Avec MJ ?
– Tu es… Oui ! là… On est amantes… Mais juste pour le sexe, pas de sentiments, enfin pas à un point… J’aime les hommes, elle aussi. Ils me manquent parfois…
– C’est bon de caresser un sexe comme le nôtre, ressentir ce qu’on pratique à l’autre, avoir sa langue dans sa bouche ?
– Oui, c’est bon… On se lèche, on se masturbe, on échange des caresses… Nous sommes plus douces, plus tendres, nous sommes patientes, nous n’attendons rien en échange, nous jouissons plus souvent, plus lentement, plus profondément…
Elle continue à parler de sexe, des femmes, parle de ses aventures, revient souvent à MJ…
Ses seins caressent ma joue, j’ai passé une main sous ma robe, mon sexe coule, je suis trempée à ses révélations… J’ai envie de l’embrasser… Mais c’est ma fille !… Je m’imagine MJ, lui offrant son corps, nue contre elle…
C’est elle qui me caresse maintenant, qui me berce…
Elle passe mes doigts dans ma culotte, ou bien ceux de MJ ?
Je soupire… Je jouis… Je ferme les yeux de plaisir. Enfin !…
– Maman ! Tu ne m’écoutes pas !… Tu dormais ? Je te dis que la machine est terminée !
– Non, je rêvais…
– De qui ?
– De toi… Avec MJ…
Ses yeux me dévisagent… Elle réfléchit un instant…
– Tu as un problème… Plus grave, plus profond… Depuis combien de temps vous n’avez pas fait l’amour avec Papa ?
– Oh je:…
– Réponds-moi, il n’y a pas de honte à avoir, je suis ta fille…
– Trois mois ? Tu venais de partir depuis quelques semaines et tu nous disais que tu étais heureuse. J’étais rassurée, il l’a senti… Mais ce n’est plus la même chose… Je ne ressens plus rien comme avant, quand il me prenait et que je voyais des papillons, il n’y a plus cette osmose qui m’emportait… Je ne jouis plus…
– On va réfléchir… Car ça fait neuf mois que je suis partie…Tu as pensé à un autre homme ?
– Non… Je… J’ai un jouet…
– Ah, ton canard, tu l’as toujours ? Tu t’en sers ?
– Oui, mais…
– Je sais ce n’est pas pareil… Tu veux vivre tes fantasmes… Tu veux plus que des sensations sans partage, tu veux te donner autant que recevoir… C’est normal maman, c’est l’amour… Je pense à quelque chose, on en parlera mercredi si tu veux. Tu peux te libérer un jour, rien que toi ?
– Oui, bien sûr, mais…
– Chut ! Dors… Calme-toi, tu es fatiguée… J’ai le temps, viens dans mes bras…
Les trois jours passèrent rapidement. Mercredi arriva… Elle n’était pas seule. Elle me présenta MJ… Je n’en crus pas mes yeux. C’était une grande jeune femme auburn avec un corps de rêve… Ses yeux bleus me firent bégayer un bonjour timide… Robe fleurie, elle dégageait quelque chose de spécial, elle remplissait l’espace…
Lorsqu’elle se mit à parler, on aurait dit des notes qui s’échappaient de sa bouche… Je compris Nathalie… On ne pouvait que craquer…
Je leur offris à boire, après les bavardages d’usage. Elles voulurent un peu de vin blanc…
Je partageais…
– Maman, j’ai parlé avec MJ… Elle a l’habitude de parler de tout, elle est très ouverte et surtout, elle a déjà eu une expérience identique…
– Oui, madame…
– Hélène, s’il te plait…
– Bien… Nat m’a parlé de vos angoisses après son départ, puis de votre dégoût de la vie.. Petite dépression qu’il faut prendre en compte, car ce n’est pas anodin. J’ai fait quelques travaux dans ce sens pour quelqu’un de proche. J’ai eu des résultats positifs. Même âge, même période, même abandon de soi. On se sent inutile, perdue… Le désir nous abandonne, quitte notre corps, on n’a plus goût à rien. De plus si la personne avec qui on partage sa vie ne vous aide pas, ce manque de désir annihile le désir sexuel. Plus rien ne nous fait réagir, on n’aime plus ce sexe qui nous avait tant donné de plaisir avant… Pire, on reporte alors notre libido sur d’autres personnes…
– C’est ça !… je ne ressens plus rien du tout, et si mon mari me prends, j’ai mal, je ne suis pas bien, je le rejette…
– Maman tu as dit l’autre jour que tu rêvais de moi… Sexuellement j’entends.
– Heu… Je… Pas… J’avais envie de caresser tes seins… Je me suis caressée et ça a marché, j’ai joui…
– Lorsque je t’ai réveillée, tu étais dans un état second, en pleine extase… Donc, tu as reporté ton désir sur moi…
– Je ne veux pas faire l’amour avec toi ! C’est pas bien, tu es ma fille :…
– J’entends bien, mais tu fantasmes… Y as-tu repensé ?
– Oui…
– Tu as repensé à moi, à mes seins près de tes lèvres, tu avais envie de les prendre et tu te masturbais ?
– Oui, hier encore…
– Tu m’as aussi avoué ne jamais avoir touché une autre femme de ta vie ?
– Oui, c’est exact. Tu y a pensé parfois ? Comme une solution à ton manque de désir ? Ce ne serait pas tromper papa ?
– Oui, j’ai lu des histoires comme ça…
– Donc tu te laisserais faire si l’occasion se présente ? Si une femme venait à te courtiser, à t’embrasser, tu pourrais retrouver ta libido ?
– C’est possible, puisque avec toi… Mais je ne veux pas le faire avec une autre, j’ai trop honte, je ne sais rien…
– Si c’est moi qui te guide et que tu m’obéisses au doigt et à l’œil sans poser de questions, tu le ferais ? Je veux dire vraiment découvrir les sensations que procure une femme, toucher son corps, son sexe, faire avec elle ce que aimes te faire ou qu’on te fasse, réaliser d’autres fantasmes auxquels tu as pensé avant, puis rejeté…
– Où veux-tu en venir ?
– Nous avons toutes une part d’homme en nous. Les hommes ont une part de femme aussi… Nous pouvons aimer une femme, l’adorer la chérir, lui donner tendresse, amour, à travers l’acte sexuel.
– Faire ressortir cette part, aller la chercher, vous abandonner aux ordres de Nathalie pour conquérir cette femme, vous laisser plonger dans cet univers lesbien de tendresse et de partage, c’est ce qu’on vous offre…
– Quoi ? Moi ? Mais qui ? Non… Je…
– Mais maman, tu crois quoi, qu’on va te faire une piqûre ? Et hop tout est normal. Tu dois réagir, vite, ratt****r ce que tu as perdu de désir sexuel, de t’offrir, de recevoir, de découvrir d’autres plaisirs, d’autres caresses…
– Nous avons réservé une chambre pour 14H00, le temps de manger… C’est à côté. Tu seras en pays neutre, sans repère, juste tes affaires. On mange un bout et on y va toutes les trois. Dès que tu franchis cette porte, tu es à moi, tu es à nous… Voilà le pacte, je te jure que tu vas adorer…
– Mais toi ? Tu viendras avec moi ? Enfin, avec nous, tu seras nue ?
– Non, c’est là le génie ! Je dicte tu le fais. J’ordonne, elle m’obéit.
Elle me regarde… Je suis éberluée par cette proposition, elle m’offre son amie pour découvrir le plaisir auprès d’une femme… Pour apprendre à lui faire l’amour… Certes, MJ est belle et attirante, mais qu’a-t-elle à y gagner ?
– Vous êtes folle… De la folie… A mon âge ? Je ne suis plus désirable, plus attrayante, je ne suis plus aussi souple… Plus…
– Plus quoi ? Tiens, enlève ton haut et retire ton soutien-gorge…
Je le fais… Lentement, doucement, me voici nue, les mains sur mes seins pour les protéger…
– MJ, à toi…
Sa robe tombe à ses pieds, elle retire son soutien-gorge.
Je rêve… Elle est splendide, pire… Ses seins sont parfaits, pleins, sans doute fermes, des aréoles bien dessinées, pas trop sombres, des soleils…
Si elle est sensible comme moi, elle doit partir au quart de tour… Elle vient vers moi, se rapproche, en culotte de coton…
– Tu es magnifique, superbe… Je ne peux pas… Je…
– Moi je te regarde depuis cinq minutes et qu’est-ce que je vois ?
– Oui, tu en dis quoi MJ ?
– Je vois une femme dans la fleur de l’âge, avec une poitrine à faire pâlir certaines actrices, à faire crever de jalousie la plupart de vos amies, de vos relations… Oui, Hélène, tu es magnifique, femme épanouie, au visage clair, tes yeux pétillent de malice lorsque tu réfléchis, je t’ai observée…
– Maman, tu es belle, même a son côté, deux femmes, deux bombes ! En discothèque tu ferais péter l’audimat !… Ton sourire vaut toutes les crèmes du monde, tu resplendis rien qu’en écoutant nos compliments…
– Tourne-toi vers elle.
– J’obéis.
– Maintenant, touche ses seins, juste avec tes doigts, lentement, caresse les tétons…
Ma main part à l’horizontale vers cette poitrine si jeune, si tentante… Mes doigts viennent sur les aréoles, touchent les tétons qui réagissent aussitôt… la peau est du satin, je promène mes doigts en fermant mes yeux. Que de rêves qui reviennent… Non !
– Tu les sens vibrer ? Tu sens ce désir qui monte dans les pointes qui grossissent, qui durcissent… Elle a fermé les yeux… Regarde ses lèvres. Continue… Écoute… Sa respiration change, elle réagit à tes caresses…
Tu vois que tu plais, tu vois que c’est facile, je suis certaine que sa culotte est mouillée, que son minou en redemande…
– En tous cas, la mienne est trempée et le mien doit réapprendre à nager !…
– Maman, un peu de tenue !…
– Pardon…
– Tu vois, nous t’offrons une séance « découverte de la femme », rien d’interdit, rien de répréhensible, juste une séance d’initiation, une démonstration, et surtout une thérapie. Tu n’as pas détesté, c’est mon constat. Nous l’avons vu fermer les yeux…
– Tu as raison, je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé. Mon corps a réagi, comme le sien.
– Rhabillez-vous, le premier test est fini… Maintenant on mange j’ai faim, tu as préparé ce délicieux gratin de courgettes que j’adore ?
Le repas est vite servi, très bon, toujours la même recette de ma mère… Elles adorent…
Nous discutons comme trois amies. De mode, de la fac, de leur travail en dehors, de musique. Je participe, MJ s’étonne de mes connaissances… Elle me sourit souvent, plongeant ses yeux dans les miens…
Tout de même !… Je me suis déshabillée devant elle, une inconnue… J’ai touché ses seins… Premier geste que je n’avais jamais fait… Même si elle n’a que vingt-cinq ans et qu’elle pourrait aussi être ma fille… Ma fille…
– Pour la suite, nous serons mieux dans un endroit tranquille et vierge de souvenirs. Es-tu prête à me laisser faire ?
– Je ne veux pas vous ennuyer avec mes problèmes…
– Madame, pardon, Hélène, je te tutoie, tu ne nous ennuies en aucune façon. Pour ma part, Nat m’a demandé de lui apporter cette aide, un peu spéciale certes. Mais j’ai compris ce qu’elle voulait, te comprendre et surtout t’aider, crever l’abcès qui te ronge. Son amour est trop fort, et elle ne peut que te proposer cette situation, où je suis son corps. Nous nous ressemblons beaucoup, nous nous complétons, nous sommes amies et parfois amantes. Mais pas dans le sens amour, dans le sens du partage de nos fantasmes, et de la satisfaction de notre libido galopante. Etre ensemble permet de calmer nos ardeurs lors de moments intimement délicats. J’ai, nous avons toutes, des périodes où le sexe nous manque, la tendresse d’un amant, de nos parents, nous devenons chiantes, agressives… Alors nous nous sommes rapprochées intimement. Mais nous ne nous sommes pas lesbiennes, rassurez-vous. Nous aimons les hommes, et profitons de ce que la vie peut nous apporter de rencontres. Si notre temps libre est restreint, nous pallions à ce manque ensemble.
– Ouvertes et sincère l’une envers l’autre. Cet état d’esprit nous a permis de vivre des moments intenses en toute sécurité. Si l’une s’approche trop de la ligne, l’autre la retient, et vice-versa… Et quoi plus craquant que d’être heureuse avec sa meilleure amie en partageant des instants de plaisir ?
La pendule sonne deux heures moins le quart… Je sers un café, fort et court avec quelques biscuits maison…
Elles m’ont convaincue.
Je ne risque rien dans cet hôtel discret, impersonnel, entre leurs mains si innocentes…
Je me demande ce qu’elles veulent faire de moi…
Je suis dans ma salle de bains, passe des sous-vêtements neufs, agréables, après une toilette approfondie… Du déodorant, du parfum, une robe légère, il fait bon… Il est l’heure.
J’ai préparé un sac de sport, du linge de rechange, des serviettes, un gant, du savon, de l’eau de source… J’ai même pensé aux lunettes noires. Si on me reconnaissait devant l’hôtel ?
Nous descendons l’escalier. …
Vais-je faire l’amour réellement avec MJ ? Va-t-elle me conduire vers des extases inconnues pour moi ? Suis-je à l’aube de mon initiation aux jeux saphiques ?
Fin de la première partie…
Ajouter un commentaire