Challenge – « Visite » de l’appartement d’Isa
« C’est lesquelles, déjà, les deux qui t’ont tapé dans l’œil ?
« Comment ? »
Isabelle était quelque peu surprise de cette question, insidieusement formulée au creux de son oreille droite et presque dans un souffle par Muriel qui, tout comme elle étendue sur le côté, et tout contre elle, juste derrière elle dans le lit partagé, semblait vouloir amorcer une conversation en ce moment peu propice. Il devait être cinq heures et demie ou six heures du matin, et les deux amies avaient commencé à faire l’amour la veille au soir, au salon d’abord, puis dans la chambre, puis s’étaient assoupies en deux brèves occasions avant chaque fois de reprendre leurs ébats.
« Oui tu sais bien, celles dont tu m’as parlé hier soir, celles que tu auras dans ta classe deux fois par semaine à partir de la rentrée… »
« Houlà ! T’as de la suite dans les idées, toi… attends je vais te montrer ça. »
Isabelle voulut allumer la lampe de chevet, mais sa main ne pouvait l’atteindre…
« Mumu, faut que je m’approche du bord du lit… Reste au contact ! »
Les deux ne purent s’empêcher de rire. Mais aussitôt leurs mains droites se rencontrèrent à hauteur de leurs entrejambes pour bien maintenir en place le double gode qui les réunissait depuis déjà un bon moment, ayant succédé dans leurs chattes aux doigts, aux langues et autres jouets, dont un imposant harnais phallique abandonné sur un fauteuil. Ainsi reliées, les deux partenaires se déplacèrent latéralement, avec précaution vers la lisière du matelas, pour permettre à Isabelle d’éclairer la chambre, et de se saisir des quelques feuillets photocopiés enfin à portée de sa main, où étaient les photos de ses nouvelles élèves de dernière année.
« C’est bon, tu l’as toujours, Isa ? »
« T’inquiète, c’est bien en place… et toi, tout est là ? »
« Ouais, impec’. Trop bon ce petit déplacement coordonné ! »
Isabelle ne répondit que par un soupir, tant les sensations étaient délicieuses, et tant elle avait besoin de reprendre son souffle. Puis :
« Voilà, c’est Florine, celle-ci, et Camille, l’autre. »
« Super mignonnes. Bon, tu vas te les faire ! »
« T’es pas folle, toi ? »
« Ben quoi, elles sont majeures en dernière année, non ? »
« Ouais, remarque t’as raison… »
Isabelle, après un beau parcours de danseuse de corps de ballet, avait commencé vers la quarantaine une seconde carrière d’enseignante, passant de la compagnie à l’école supérieure de danse dans la grande institution marseillaise où elle, la blonde normande, continuait ainsi sa carrière. Quant à l’amie très chère qui de sa joue frôlait ses cheveux courts, déposant parfois, négligemment, quelques baisers sur l’arrête de son cou ou derrière son oreille, Muriel, la rousse angevine aux yeux vert pâle, elle l’avait connue lors de son bref passage de deux saisons dans cette même compagnie, avant de partir sous d’autres cieux, loin au nord, et de rencontrer un homme, et de se marier, et de faire un enfant. Mais Muriel parfois revenait, seule, en visite amicale de quelques jours dans la cité phocéenne, et pour les deux complices les retrouvailles étaient toujours prétextes à bien des jeux amoureux. C’était maintenant la fin août. La rentrée approchait pour Isabelle, et pour Muriel qui tout à l’heure prendrait le train qui la ramènerait vers sa vie choisie et lointaine.
« Alors c’est dit ! Tu vas me les séduire toutes les deux, et tu me raconteras ça en décembre, quand je reviendrai. »
« C’est dit, c’est dit… Attend, c’est pas sûr que sa marche ! »
« Ça va marcher super bien. »
« J’ai quand même quarante-six piges… »
« Arrête, t’as vu ton corps ! Les gamines elles vont adorer faire ça avec toi. À mon avis elles se doutent déjà qui il y a moyen avec la prof… »
« Pfff… Me fait pas rire comme ça, ça secoue là-dedans ! »
« Oups t’as raison, il a failli sortir, cet engin, ce serait dommage ! »
De nouveau il fallu assurer la double pénétration du jouet bienfaiteur, de nouveau leurs mains se rejoignirent entre leurs cuisses. Mais aussitôt Muriel repris :
« Et tu vas me prendre des photos, que j’aie la preuve ! »
« Eh ! Comme tu y vas… et si ça le fait pas, je perds quoi ? »
Isabelle était un rien inquiète. Y avait-il anguille sous roche ?
« Tu perds rien, n’aies pas peur mon Isa. C’est juste un petit challenge, comme ça, pour le plaisir, pour le fun. Et ça va marcher. »
« Ok. J’essaie et je te raconte ça. Doucement, bouge un peu… oui… comme ça… »
« Oui, voilà… c’est bon… et tu prendras des photos, hein ? »
« Oui… »
De ses seins Muriel effleurait la peau blanche du dos d’Isabelle. Poitrine très menue, un rien tombante, mais avec la particularité d’aréoles très larges et brunes, qui de ce fait s’élargissaient sur plus de la moitié des mamelons (dépassant toujours abondamment des soutiens-gorge balconnet de petite taille qu’elle affectionnait et laissait volontiers entrevoir dans l’échancrure de ses corsages), aréoles qui, très sensibles et érectiles sur toute leur surface et non seulement de la pointe, redressaient et durcissaient dans les moments d’excitation toute la petite poitrine en lui donnant la forme bien originale de deux porte-manteaux, trahissant malicieusement ses désirs et ses plaisirs. Isabelle adorait cette particularité, elle dont les tétons bien roses, maintenant triturés par les doigts experts de son amante, prenaient rapidement l’aspect non moins ravissant de deux grosses tétines bien gonflées qui n’auraient pas dépareillé sur certains biberons, au-devant de deux pommes encore hautes perchées et d’une rondeur bien harmonieuse pour sa quarantaine, fort bien entretenue il est vrai.
Jouant ainsi, l’une derrière l’autre, reliées par leur joujou chéri, elles échangeaient sans cesse de voluptueux baisers, Isabelle tournant toujours élégamment sa tête vers l’arrière et Muriel s’inclinant au-dessus d’elle pour que leurs bouches s’épousent plus aisément. Puis la rouquine, la meneuse, « Mumu », dit :
« Dis donc, tu sais que moi je ferais bien une petite visite de ton appart… Tu te souviens la dernière fois ? »
« Si je me souviens… c’était chaud ! Tu veux recommencer maintenant ? T’es pas fatiguée depuis le temps qu’on le fait ? »
« Du tout. T’es fatiguée toi ? T’as plus envie ? Moi si. »
« Bien sûr que j’ai encore envie… Avec toi ça dépasse toujours les limites, de toute façon. » Isabelle sourit et soupira à la fois. Muriel éclata de rire :
« Alors c’est parti. Allez, debout tout le monde ! »
Voici en quoi consistait, selon Muriel, la « petite visite de l’appart » d’Isabelle :
Il fallut s’approcher de concert du bord du lit, par petits glissement successif, puis Isabelle – qui était devant – abandonna sa position jusque-là parfaitement de profil pour se placer un peu plus sur le ventre, entraînant Muriel (toujours reliée à elle par le double gode) dans la même inclinaison. De cette façon les deux purent poser en même temps leurs pieds droits sur le sol et commencer à se redresser. Finalement elles se retrouvèrent debout, et n’ayant plus que leurs genoux gauches sur le matelas, elles purent par de légers glissements latéraux s’en dégager sans trop de difficulté. Elles se trouvèrent désormais debout dans la pénombre de la pièce, et le grand miroir de la penderie refléta le corps harmonieux, svelte mais pas trop, à la haute poitrine, aux cuisses fermes et puissantes d’Isabelle, la blonde aux cheveux courts, aux yeux bleus avec sa blanche carnation de « fille du nord », ainsi qu’elle se définissait souvent elle-même, avec le sourire gourmand de ses quarante-six ans. Et derrière elle, assez grande comme elle, mais plus mince encore, longiligne, ultrafine et bronzée, avec sa courte chevelure rousse et ses yeux vert clair quasi de jade, si bronzée bien que vivant loin des rivages du sud, laissant toujours sa petite poitrine coquine jouer et rebondir au contact de la chair ferme et douce à la fois, au grain délicieux, moelleux, du dos de son amie, derrière elle, donc, était Muriel. Les deux femmes avaient légèrement écarté leurs jambes, un peu fléchies, et de leurs mains droites bien actives dans leur entrecuisse, Isabelle par derrière et Muriel par devant, elles ajustaient et maintenaient en bonne position le jouet flexible qui les accouplait. Cependant la main gauche de Mumu pinçait et cajolait de nouveau les tétons d’Isa, celle d’Isa caressait de son mieux, à l’aveuglette, les cheveux ou la joue de l’aimée.
« Allez, on avance ! » dit Muriel comme étouffant un cri.
Et elles avancèrent ainsi, coordonnant leurs petits pas, tanguant de droite et de gauche, plaquée l’une contre l’autre, reliées par ce manche souple suffisamment pour suivre leurs mouvements et assez volumineux pour se maintenir en elles, battant la mesure déréglée d’un plaisir aléatoire à chaque centimètre parcouru par les deux corps. Plus haut ce n’étaient que gémissements ou rires, contenus dans la délicate intention de ne pas réveiller les voisins, tant les deux complices savouraient chaque seconde de leur délire.
On arriva à la porte de la chambre. On parvint tant bien que mal à l’ouvrir et l’on s’engagea dans le couloir. « Putain, c’est dingue ! » dit Mumu. Isabelle de son côté sentit, en voyant les clés sur la porte d’entrée, sa gorge se serrer : C’est là, c’est par là que bientôt son amie repartirait, la quitterait une fois encore pour plusieurs mois. Depuis leurs divers ébats des jours précédents, en passant par la frénésie de la veille au soir où elles goûtèrent pratiquement à tous les jeux de l’amour lesbien, s’honorant à tour de rôle ou simultanément des doigts ou de la bouche dans de multiples positions, jusqu’au milieu de la nuit s’harnachant à tour de rôle du gode-ceinture maintenant abandonné dans un coin de la chambre, pour finalement suivre au petit jour, en cet instant, leur fantaisie ultime dans une recherche consciente, maîtrisée, lucide, au-delà de la fatigue des corps, de plaisirs surpassant tous ceux déjà partagés, de plaisirs extrêmes, elles ne faisaient rien d’autre que donner chair à leur adieu. De cette issue, de ces clés, Isabelle détourna son regard. Sentant le désarroi de son amie, Muriel orienta leur parcours de couple vers la salle de bain.
Ouvrir une nouvelle porte. Entrer. À tâtons chercher l’interrupteur. Lumière crue. Les amantes découvrant alors leur reflet dans la glace surplombant le lavabo. Superbes. Épuisées, marquées par la jouissance, par la joie, cheveux collés par la sueur sur les fronts et les tempes, mais avec encore ces joues incendiées, ces yeux brillants de désir, avec toujours assez de force pour de nouvelles explosions. Mumu :
« Putain qu’est-ce qu’on se met, quand même »
« C’est génial. Tu crois qu’on a jouit combien de fois depuis hier ? »
« Franchement j’en sais rien. J’ai l’impression qu’on a pas vraiment arrêté… Attends, on va changer de position ! »
« Tu veux faire comment ? On se retire d’abord ? »
Isabelle sembla amorcer un mouvement vers l’avant, pour décoquiller le gode. Mais Muriel l’arrêta :
« Non, t’es folle ! C’est trop bon comme ça… On va s’arranger autrement. »
« Comment ? »
« Fais ce que je te dis : on va se rapprocher du tabouret qui est là dans le fond… voilà, cool… comme ça. Maintenant penche toi et prends le tabouret, doucement, que je puisse suivre le mouvement… »
Isabelle suivait les instructions, plaquée contre elle Muriel continua à diriger l’opération :
« Bon, maintenant on recule de quelques pas pour s’éloigner de la fenêtre. »
(La salle de bain a la forme d’un rectangle assez allongé. Près de la porte d’entrée, à gauche, le lavabo, plus en avant la baignoire, au fond, sous une fenêtre, un petit tabouret rond en plastique orange, à quatre pieds, dont Isabelle vient de se saisir). Muriel :
« Ok, maintenant pose le tabouret. On fait demi-tour. »
À chaque déplacement, à chaque pas, au moindre mouvement en avant ou en arrière, le manche qui les réunit fait son œuvre et, gardant toujours plus ou moins une main entre leurs cuisses, les audacieuses ne peuvent que constater le ruissellement de leurs désirs réciproques, leurs sécrétions toujours plus abondantes tendant désormais à se mêler.
« C’est fait » dit Isabelle, concentrée.
« Super. Maintenant je vais m’asseoir. Suis-bien le mouvement… Voilà, comme ça c’est parfait. Écarte bien les cuisses. Super. Si tu veux tu peux en profiter pour faire des va-et-vient. »
« Oui. »
Muriel assise sur le tabouret tenait par la taille Isabelle (cramponnée de sa main droite au bord de la baignoire) la maintenant pendant ses allers-retours de haut en bas, qui la faisaient coulisser d’une bonne quinzaine de centimètres sur le godemiché dont elle, Mumu, conservait l’autre moitié enserrée dans son vagin qu’elle contractait de son mieux, tout comme ses cuisses et ses jambes. L’exercice dura quelques minutes. Isabelle, hyper ouverte, trempée, sentait tout le long de l’engin ses grandes et petites lèvres s’assouplir, se chiffonner, se froisser, cependant que son clitoris s’érigeait au point de perdre parfois contact avec la hampe qu’elle chevauchait, pour darder droit vers l’avant. D’abord silencieuse, comme opiniâtre dans son action, elle en vint à émettre des sortes de feulements étouffés, qui la libéraient un tant soit peu de cette insoutenable sensation de demi-orgasme permanent qui la tourmentait depuis trop longtemps. Sentant son égarement, Muriel reprit les choses en main :
« Arrête un peu, maintenant. Je vais me pencher en arrière et m’appuyer par terre sur les mains. Quand ça sera fait tu pourras tourner sur le gode et on se retrouvera face à face. »
« Wahou ! C’est dingue ton truc… »
« C’est faisable. Allez j’y vais. »
Regardant par-dessus son épaule, Isabelle constata que son amie s’était exécutée et avait complètement basculé en arrière, amortissant le mouvement avec une élégance d’athlète, telle une liane, grâce à ses bons abdominaux parfaitement bandés. Elle avait posé ses deux mains à plat sur le sol et, suffisamment stable, elle la regardait droit dans les yeux avec un sourire plein d’aplomb.
« C’est bon tu peux y aller », lui dit-elle.
Et Isabelle commença à tourner sur elle-même et sur le gode, prenant toujours appuis de sa main sur le rebord de la baignoire, enjambant dans un premier temps de la jambe droite les cuisses de Muriel, pour se retrouver un court instant assise latéralement, à la manière d’une cavalière montant en amazone, puis passant sa jambe gauche au-dessus du ventre de sa partenaire, tenu toujours fermement à l’horizontale, pour finalement se retrouver face à elle, assise à califourchon, n’ayant plus qu’à lui tendre ses deux mains pour lui permettre de se redresser. Face à face elles purent enfin s’embrasser aisément, goulument, à pleines bouches. De sa position légèrement surélevée, Isa offrait aussi tout naturellement ses seins et sa gorge aux baisers de Mumu, qui profita du festin… avant de s’arrêter net, et de planter une nouvelle fois son regard dans celui de son hôte :
« On continue la visite ! »
Et les voici à nouveau se levant précautionneusement, toujours ces mains qui s’empressent, s’entraident ou se gênent pour assujettir le sex-toy qui ne dois pas cesser de les réunir, face à face désormais, seins contre seins, les petites poires dressées de Muriel, avec leurs aréoles gonflées s’accrochant aux tétins dardés, rose vif, d’Isabelle. Long baiser encore. Muriel plaqua soudainement ses deux mains sur les reins de son amante, la maintenant fermement. Isabelle en fit autant : ainsi embrassées, elles restaient aisément accouplées et purent se remettre en marche. Muriel avançait, poussant en quelque sorte devant elle Isabelle qui tentait de reculer en accompagnant les pas de son amie. Bientôt on se trouva de nouveau dans le couloir…
« Quelle java ! » fit Isabelle, rieuse malgré la précarité de sa situation. « C’est pas facile à reculons. »
« C’est meilleur quand c’est un peu compliqué, non ? »
« C’est super bon. Tu veux voir la cuisine ? »
« Ouais », répondit Mumu. « On se fait tout l’appart ! »
On entra dans la cuisine, face à face toujours, multipliant les baisers. D’une main, dans l’urgence, Muriel se saisit d’une chaise qui faillit se renverser…
« Aide-moi Isa ! Je veux que ce soit toi derrière, maintenant !
« Ok ! Comment on fait ? »
« Attends… La chaise… Hum, non, si c’est moi qui m’assoie on ne va pas pouvoir. Assieds-toi et je vais essayer de pivoter… Là, vas-y mou, que je puisse suivre… Oh putain le gode ! »
« Il est sorti ? »
« Non mais c’était juste ! »
En catastrophe Isa avait interrompu son mouvement et s’était agrippée au dossier de la chaise pour éviter la séparation.
« Bon, maintenant je m’assois. C’est ok pour toi ? »
« Ouais c’est top. »
(La cuisine, parallèle à la salle de bain, était un rectangle un peu plus large. À droite évier, cuisinière, placards, à gauche contre le mur une table carrée et trois chaises, en comptant celle sur laquelle les deux héroïnes continuaient leur aventure).
Isabelle assise, c’était au tour de Muriel de la chevaucher. Chevauchée légère, agile, au rythme de sa musculature affutée, laissant les petites poires de ses seins valser en tous sens devant les lèvres d’Isabelle qui rageait de ne pouvoir mieux les honorer ! Enfin, saisissant fermement les épaules de son amante, celle-ci l’enfonça tout net sur le membre qu’elles partageaient, lui arrachant un cri, et la maintint avec suffisamment de force pour empêcher sa énième remontée : elle put alors, en ouvrant grande sa bouche, embrasser sur toute sa largeur la large aréole du côté cœur, et ainsi gober pratiquement la moitié du sein gauche de Mumu. Celle-ci ne cacha pas son émoi : de se sentir ainsi aspirée la sensation était délicieuse, presque inconcevable, et se répandit dans tout ce que son corps comptait de points érogènes, lobes des oreilles, aisselles, nombril, sein droit bien sûr qui enflait à vue d’œil, clitoris bandé délivrant sa liqueur, et jusqu’au tréfonds de ses entrailles, lui arrachant de longs gémissements graves et mélodieux. Isa léchait, suçait, baisait la chair tendre du mamelon gonflé, privilégiant les jeux de lèvres sur toute la largeur du fruit.
« Arrête ! Arrête !! » cria Muriel.
Isabelle resta interdite et s’interrompit immédiatement.
« Arrête… tu vas me rendre dingue… arrête… »
Les deux félines restèrent ainsi, silencieuses, reprenant leur souffle pendant quelques secondes, quelques minutes peut-être. Elles rassemblaient leurs dernières forces. Puis Muriel, de nouveau plus contrôlée, reprit l’initiative :
« On a dit qu’on changeait de position. J’aimerais bien t’avoir derrière moi. »
« Ok. On fait comment ? »
« Bouge pas, reste assise. J’essaie un truc. »
Utilisant la grande souplesse de jambes que lui donnait sa pratique jamais totalement abandonnée de la danse, Muriel parvint, en se reculant un peu sur le gode et en se maintenant d’une main posée derrière elle à plat contre le mur, à passer sa jambe en ciseau devant le buste et le visage d’Isabelle, qui autant qu’elle le pouvait se recula pour l’aider, se plaquant au dossier de la chaise et renversant sa tête en arrière. Brièvement Muriel se trouva assise de côté, en amazone, tout comme son amante avant elle lors du jeu du tabouret, et il lui fut dès lors aisé de se retrouver dos à Isabelle, qui poursuivit le mouvement de sa propre initiative et se leva. Elles étaient maintenant dans la position inverse de celle du début de « la visite de l’apart » : Mumu devant, Isa derrière, et toujours le gode entre les deux.
Et elles quittèrent la cuisine. Mais leur marche était de plus en plus chaotique, pénible, à tout moment l’orgasme pouvait les submerger, et qui sait l’une avant l’autre – laquelle, alors ? – les poussant à des efforts désespérés pour y résister, chacune par égard pour son aimée. Aussitôt à droite de la cuisine se termine le couloir et le salon apparait. Titubantes, telles un bateau ivre elles continuèrent leur parcours d’amantes brisées vers le canapé, prêtes à s’y écrouler. Mais dans un dernier flamboiement de lucidité, Muriel lança le défi ultime :
« Dos à dos, on se finit dos à dos. »
« Oui. Tout ce que tu veux. On fait comment ? »
« Sais pas. »
Cette fois c’est Isabelle qui trouva la solution, et proposa la manœuvre :
« Penche-toi un peu en avant, Mumu. Voilà, appuie tes mains sur tes genoux. Tu es stable ? »
« Oui, c’est ok. »
« Bon. »
Tout comme Muriel dans la cuisine, Isabelle prit appuis d’une main cette fois sur le dossier du canapé et, danseuse tout comme son amie, fit de sa jambe droite la même sorte de ciseau, cependant qu’elle sautillait imperceptiblement sur son pied gauche pour ne pas se trouver déplacée latéralement par cette action et risquer une sortie du double gode. L’opération réussit et elles se trouvèrent enfin dos-à-dos. Mais dans les vagins l’effet avait été terrible, surtout du fait des tressautements d’Isabelle : elles étaient prêtes à exploser. Muriel en fureur poussa de ses fesses sa partenaire, en s’empalant sur la moitié du sex-toy, et l’obligea à monter à genoux sur le canapé auquel maintenant Isa faisait face. Mais cela ne suffisait pas – les deux désormais criaient autant de rage que de plaisir – Muriel poussa encore vers l’arrière et Isabelle n’eut d’autre recours que de monter maintenant à pieds plats sur les coussins de cuir du sofa, accroupie, se cramponnant de ses deux mains au dossier. En même temps, Muriel parvenait à passer une jambe, puis l’autre, sur l’assise du meuble et à s’y agenouiller mais, trop instable, elle manqua de s’affaisser au sol et se rattrapa in extremis en posant ses deux mains sur le plancher. Isabelle accroupie sur le canapé, face au mur, cramponnée au dossier, Muriel agenouillée dos à elle, mains posées au sol, toutes deux démentes déchaînèrent dès lors leur pilonnages réciproques, leurs fesses se heurtant avec une puissance croissante cependant que le jouet d’amour s’enfonçait de plus en plus profondément en elles, au point de disparaitre totalement à l’apogée de leurs rapprochements. Et Muriel céda la première. Glissant sur toute la longueur de sa moitié de gode, s’en libérant presque à chaque fois pour encore et encore s’y empaler entièrement, elle s’offrit à un long orgasme, trahi par ses gémissements graves, mélodieux, qui bouleversèrent Isabelle. Enfin libérée Muriel mit fin immédiatement à sa pénétration. Mais, soucieuse du plaisir de son amante, c’est sans tarder qu’elle vînt de ses deux mains activer fougueusement l’engin resté fiché dans la chatte d’Isabelle qui, égarée, submergée, ballottée comme une poupée de chiffon criant son insupportable jouissance, finit par éclater en sanglots à l’instant où, furieuse, Muriel lui arrachait littéralement le sex-toy désormais brûlant et le balançait en travers de la pièce. Alors vint la délivrance d’Isabelle, en gouttelettes crépitantes sur le cuir du sofa, pareilles à une averse d’été, et en larmes sur ses joues que Muriel recouvrit de baisers, tout comme elle aurait réconforté une jeune épousée.
Puis elle repartit par le train de dix heures.
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