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Jeux de guerre, jeux de filles

Jeux de guerre, jeux de filles



Ce sont les récits de mon arrière-grand-mère qui m’ont mis la puce à l’oreille. Elle m’a parlé de la vie dans les campagnes pendant que la plupart des hommes étaient à la guerre. Dans le village où elle vivait, quatre hommes sur cinq étaient partis. Ceux qui étaient restés étaient soit trop jeunes, soit trop âgés pour combattre, soit ils avaient un problème dans leur tête ou bien un handicap physique. Autant dire que les femmes, même si elles étaient très occupées par le travail qu’il y avait à faire pour se nourrir, s’ennuyaient un peu. Alors, pour reprendre les termes exacts de mon arrière-grand-mère :
« On prenait ce qu’il y avait. »
Elle s’appelait Gisèle. Son récit m’a beaucoup plu. Il m’a rapidement donné des idées et des envies.
« Dans les champs, j’aime autant te dire que ça y allait, m’a-t-elle aussi raconté. Et pas que les filles jeunes. Celles qui étaient mariées et qui avaient des enfants ne se gênaient pas non plus. Le peu de gars qui étaient restés en ont drôlement profité. »

Je me suis imaginé beaucoup de scènes en l’écoutant. Des filles de mon âge, et des plus jeunes encore, et puis des femmes qui s’envoyaient en l’air dans la campagne dès qu’un homme s’approchait d’elles en leur faisant comprendre qu’il ne dirait pas non à une petite gâterie.
Elle m’a cité des prénoms, mais la plupart des femmes en question étaient soient décédées, soit très âgées à présent, comme Gisèle.
Gisèle qui a fini par me dire :
« Garde-le pour toi, ma petite, mais j’en ai profité quelques-fois aussi. Mais pas autant que ma cousine Marie-Anne ou ma tante Amélie. C’étaient deux jolies petites garces, ces deux-là. Je les ai surprises plusieurs fois, dans les champs et même dans les potagers et les granges.

Mon idée avait fait son chemin. Elle était claire et, le soir-même, dans la chambre que j’occupais quand je venais à la ferme, je me souviens m’être violemment masturbée en imaginant des situations.

Le lendemain, après le déjeuner, à l’heure où tout le monde fait la sieste, j’ai pris mon vélo et suis allée me promener sur les routes au hasard, puis dans les chemins. J’avais dix-sept ans. Les trois verres de vin blanc que j’avais bus à table m’avaient chauffée comme il faut.
Le long d’une rivière que je ne connaissais pas, j’ai posé mon vélo et me suis assise sur un rocher plat au bord de l’eau. J’ai hésité pendant un petit moment, puis je me suis décidée : je me suis mise complètement nue. Je me souviens avoir souhaité très fort qu’un inconnu me suive des yeux en cachette, près de là, mais ça n’a pas été le cas. J’ai trempé mes pieds dans l’eau et me suis aspergée la peau.
En sortant, j’ai regardé autour de moi, mais je n’ai vu personne. Alors je suis revenue m’asseoir sur mon rocher et j’ai ouvert les cuisses pour me masturber en imaginant qui pourrait surgir, ou m’observer en douce dans ces instants depuis un buisson, ou caché derrière un arbre. Je me suis fait jouir deux fois de suite, puis je me suis allongée un peu plus haut, sur le ventre, sur une serviette de bain, à l’ombre d’un gros chêne. Et j’ai fini par m’endormir, bercée par le chant des oiseaux et le clapotis de la rivière.

C’est un bruit de pas qui m’a réveillée. Tout près de là, dans des feuilles sèches. J’ai ouvert les yeux et j’ai rapidement localisé l’auteur du bruit. Un homme qui devait avoir cinquante ans, peut-être un peu plus. Voyant que je l’avais vu, il s’est réfugié derrière un arbre. Je n’ai pas bougé. J’étais à poil sur la serviette de bain, la tête posée sur les avant-bras, les jambes à peine séparées. J’ai attendu.
Plusieurs minutes, comme si de rien n’était.
Puis l’hommes a fini par sortir de sa cachette. Il a décrit un arc de cercle à vingt mètres de distance, par la gauche, et il a de nouveau tenté de se cacher en me voyant lever les yeux vers lui, mais cette fois-ci, je l’ai interpellé :
« Vous n’êtes pas bien discret ! »
Pas de réponse, ni de mouvement. Un bras à chemise à carreaux dépassait du tronc derrière lequel l’individu se tenait immobile.
J’ai dit :
« Ohé ! Je vous ai vu, hein ! Ce n’est pas la peine de vous cacher comme ça. Je m’appelle Amélie. »
Je mentais. Amélie était juste le prénom de la tante garce de mon arrière-grand-mère. Peu importait le prénom. C’était la situation qui m’intéressait. Et les choses se présentaient plutôt bien.
L’homme a fini par sortir sa tête et faire un pas de côté en disant :
« Moi, c’est Jules. »
Plutôt la soixantaine. Le visage rougeaud. Assez grand, un peu voûté à force de faire des travaux à la ferme et dans les champs, en plein soleil. Une chemise à carreaux et un pantalon de travail décoloré.
« Ben approchez, dis-je en prenant appui sur mes coudes, de sorte à ce qu’il voit mes seins. »
J’étais toujours aussi chaude. Peut-être même plus encore qu’en quittant la ferme deux heures auparavant. Des phrases de Gisèle défilaient en boucle dans ma tête, générant toutes des images de filles et de femmes qui se faisaient prendre dans la campagne pendant que leurs époux faisaient la guerre loin d’ici. Peu importait l’âge des hommes, m’avait dit mon arrière-grand-mère. L’important était de se faire un peu plaisir.

Selon mes calculs, ce Jules n’avait pas connu la guerre. Il était venu au monde un peu plus tard. Il boitait légèrement. Il avait des yeux d’enfant et il tenait un bâton dans la main gauche.
Quand il fut à dix mètres de moi, je lui dis :
« Ne soyez pas timide, je me fais juste bronzer. »
« Ben quand même… fit-il en s’immobilisant pour passer le plat de sa main sur son crâne dégarni. Je ne voulais pas vous déranger. »
« Vous ne me dérangez pas. Finissez d’approcher, dis-je en m’appuyant sur mes bras pour me mettre debout. »
A en croire son regard, il n’en revenait pas. Sans doute croyait-il rêver.
Quant à moi, mon fantasme était sur le point de se réaliser. L’homme ne quittait pas mon corps du regard. Je n’ai pas beaucoup croisé ses yeux au cours de ces minutes. Il se tenait à quatre mètres de moi.
« Tout de même… dit-il. »
« Tout de même quoi ? Ma nudité vous choque ? »
Il a secoué les épaules et dit :
« Ben, j’ai pas trop l’habitude de croiser des jeunes femmes nues dans les environs, vous voyez. »
« On voit que vous n’avez pas connu la guerre, dis-je. »
« Pourquoi vous dites ça ? »
« Parce que, pendant la guerre, j’ai appris qu’il y avait quelques femmes qui ne demandaient que ça. »
Il a froncé les sourcils et répondu :
« Qui demandaient quoi ? »
J’ai souri.
« Ben, presque tous les hommes étaient sur le front, alors il y avait des choses qui les travaillaient un peu. On ne vous a jamais raconté ça ? »
« Evidemment que si, on me l’a raconté, dit l’homme. Mais je ne vois pas le rapport. »
« On va jouer à un jeu, dis-je. Approchez-vous encore. »

Selon le récit de Gisèle, il y avait parfois eu des scènes cocasses dans ces campagnes, pendant la guerre. Des femmes de vingt-cinq ou trente ans qui n’avaient pas vu d’inconvénient à entraîner des garçons beaucoup plus jeunes qu’elles derrière les bottes de foin. Inversement, d’autres qui avaient trente ou quarante ans n’avaient pas pris la fuite lorsque des hommes âgés leur avaient fait des avances.
A un moment donné, Gisèle avait détourné le regard pour me dire :
« Garde-le bien pour toi, ma petite, mais j’en ai connu qui ne se sont pas gênés pour le faire entre eux. En famille, si tu préfères. Ce qui n’a pas manqué de donner quelques résultats bizarres, parfois. »

A un mètre de moi, Jules demanda :
« De quel jeu tu parles ? »
Je comprenais son embarras. Lui qui avait dans les soixante ans, au-devant d’une fille de dix-sept ans qui était toute nue et qui n’avait rien fait pour dissimuler ses parties intimes.
« Eh bien, on ferait comme si on était en temps de guerre, dis-je. Je serais une petite fermière et mon compagnon serait parti loin d’ici pour se battre. On se croiserait de cette façon, vous et moi, et je vous expliquerais que je commence à avoir quelques envies. »
Il a ouvert la bouche, mais aucun mot n’est sorti.
Alors j’ai ajouté :
« Vous ne voulez pas savoir quelles envies ? »
Il a remué la tête, l’air de dire non, ou plutôt l’air de ne pas en revenir.
Puis il a dit :
« Je ne veux pas avoir de problème. »
« Pourquoi en auriez-vous ? »
« Quel âge tu as ? »
« L’âge que vous voulez. »
« Comment ça, l’âge que je veux ? »
J’ai soupiré et répondu :
« Je vous ai dit que c’était un jeu. Un peu comme au théâtre. On est en temps de guerre et vous me rencontrez dans la campagne. Vous avez le droit de me donner l’âge que vous voulez. Mon arrière-grand-mère avait quinze ans quand elle s’est mariée avec mon arrière-grand-père qui en avait sept de plus. Quel âge voulez-vous que j’aie dans le jeu ? »
Il a ravalé bruyamment sa salive et dit :
« Je ne comprends rien à ce que tu dis… »
J’ai de nouveau soupiré, un peu désespérée. J’ai regardé autour de moi, les arbres, la rivière, les rayons de soleil qui transperçaient les feuillages, puis je suis revenue au monsieur qui regardait mon corps.
Je lui ai dit :
« Avez-vous envie de me toucher ? »
« Ben… fit-il. »
« Donnez-moi votre main. »
Voyant qu’il hésitait encore, je lui ai pris moi-même la main et je l’ai portée à mes seins pour la plaquer sur le droit.
« A partir de maintenant, dis-je, vous pouvez me faire tout ce que vous voulez. Tout ce qui vous passe par la tête. Vous comprenez ça, ou bien il faut que je vous le dise dans une autre langue ? Prenez-moi, monsieur Jules. »

Naturellement, il n’avait pas de préservatif.
Il ne venait pas non plus de prendre une douche, mais tant pis, je l’ai pris comme il était. Un peu branque au début, il a fini par se laisser aller.
Sa bite était d’un gabarit tout à fait normal, je l’ai sucée pendant qu’il passait de longs coups de langue sur mon entre-cuisses. Il est souvent revenu à mes seins, aussi. Il les a tripotés, malaxés, un peu malmenés même.
Je me souviens de la tête qu’il faisait au moment où son gland a glissé entre les lèvres trempées de ma chatte. Des yeux hallucinés. Sa queue était très dure et il n’a pas mis longtemps à décharger, au sommet de mon mont de Vénus, et les dernières gouttes sur mes doigts qui caressaient mon clitoris. Un sperme très épais, mais très abondant.

On a convenu de se revoir, Jules et moi, deux jours plus tard.
Entre temps, un agriculteur d’une quarantaine d’années a bien compris à quel jeu je voulais jouer. Il m’a baisée à la lisière d’un champ, en plein après-midi, sous la chaleur de l’été.
Un autre, légèrement plus âgé, n’a rien compris à mon jeu, ce qui ne l’a pas empêché de me sodomiser dans sa grange, sans préservatif, en me traitant de tous les noms imaginables.
J’ai également couché avec un ado de quinze ans qui était en vacances dans le village, dans sa chambre, en l’absence de ses parents. On n’a pas joué. J’en avais juste envie. Il n’avait jamais vu de fille toute nue devant lui, ça a suffi à m’exciter.

J’ai passé trois semaines chez Gisèle, cet été-là. Je me suis envoyé huit hommes différents, sans compter l’adolescent de quinze ans avec qui j’ai couché trois fois en tout. C’était le plus jeune de tous. Le plus âgé avait connu la deuxième guerre, mais il n’était pas en âge d’aller combattre. Il avait à peine treize ans à cette époque. Et tout en me pénétrant, il me raconta qu’il s’était dépucelé en août 1943, avec mon arrière-grand-mère qui était chaude comme la braise.

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