Il fallait pimenter notre vie de couple. Nous étions d’accord sur ce constat car la routine que nous vivions nous paraissait insupportable et, pire, dangereuse pour nous.
Notre couple ne battait pas de l’aile, bien sûr, mais il nous fallait prendre les mesures qui s’imposent avant. Autour de nous trop, de couples cassent à cause de cette routine et du poids du quotidien, des enfants, des problèmes d’argent.
Une fois ce constat passé et partagé, se posait le problème de ce que nous allions pouvoir faire sur le plan pratique. Nous avons profité d’une sortie au restaurant pour en discuter.
« Oui, techniquement, pratiquement, qu’allons-nous faire et comment ? » m’a demandé Arnault, mon mari. « En plus, mon job m’oblige à des périodes d’absence pour des missions un peu partout… Alors ? »
La soirée a été longue et nous sommes finalement tombés d’accord sur le fait qu’il nous fallait, déjà, aller sur le net pour consulter certains sites coquins et là, sur un bout de table, j’ai noté sur mon calepin, les sites à visiter dont j’avais retenue le nom.
Une bonne partie de la nuit, à la maison, nous avons été sur ces sites et effectivement cela nous a donné des idées plus précises du style : exhibitions coquines, séances photos, petits films coquins à balancer sur le site que nous avons préféré.
« Et des défis érotiques, ça te dirait ? » ai-je lancé.
Arnault a répondu : « Pourquoi pas, mais quel genre ? Tu penses à quoi ?»
« Du genre qu’on accepte de faire. Si ce n’est pas possible, on refuse, c’est tout, mais tout en étant open pour la suite. Ca te va ? »
Il avait l’air surpris mon bel homme, mais il a dit : « Ok, on commence quand ? »
« Tu pars après demain, alors tu me lances un défi dès que tu arrives et on voit comment cela se passe. Ca te va ? »
« Ok, on fait comme ça. »
Comme il était tard, nous sommes passés aux choses sérieuses et effectivement nos petits jeux du soir avaient déjà changé la donne. C’était nettement mieux.
La preuve, le lendemain matin, un samedi, nous étions fatigués.
Dans la journée, Arnault a sorti son appareil photo pour constituer quelques souvenirs avant son départ. Dans la voiture, au supermarché dans une cabine d’essayage, dans l’escalier de notre résidence, le soir, il a pris des photos et je me suis prêtée au jeu.
C’était très chaud, très excitant et je lui ai dit que j’adorais ça.
La nuit a été chaude, très chaude. Nous avons réalisé tout ce que notre désir de jouer et de pimenter notre vie nous apportait déjà.
J’ai conduit mon mari à l’aéroport le lendemain en début d’après-midi avec pour premier défi d’être entièrement nue sous mon imper.
J’ai adoré faire ça pour lui, surtout lorsque je percevais les regards sur moi, comme si tous ceux qui nous croisaient se doutaient de quelque chose, et nous avons croisé des centaines de personnes dans le grand hall du terminal 2 de Roissy.
Le lendemain, un court message d’Arnault. Il était bien arrivé. Défi : Envoie-moi une photo coquine du boulot.
Je lui ai immédiatement envoyé une photo prise sous mon bureau avec mon portable puis une autre, plus coquine, cadeau personnel.
Pendant deux jours, j’ai dû lui envoyer ce style de photos et, autre défi, une photo de moi, nue, jambes écartées, dans l’escalier de notre résidence.
Faire ça était terriblement excitant, car j’avais peur que quelqu’un arrive et cette crainte ajoutait à mon excitation. Au moindre bruit, je sursautais et j’ai pris un peu plus de temps que prévu pour parvenir à faire une photo correcte à cause de ma nervosité.
Arnault était content et moi, je ressentais qu’en relevant ce genre de défi, c’était un peu comme si nous étions ensemble, enfin, plus près l’un de l’autre. C’était déjà ça, car ses absences durent parfois plusieurs mois.
Un soir, j’ai trouvé un message. Défi : RDV skype 19h pour toi. Strip-tease intégral. Je t’aime !
Devant la caméra, je me suis amusée à m’exhiber comme une salope et à lui proposer un strip-tease avec effeuillage langoureux de ma lingerie sexy achetée pour l’occasion, et pour lui faire plaisir et aussi parce que j’en avais très envie, je me suis caressée jusqu’à l’orgasme.
Il a adoré et plusieurs soirs de suite, nous avons remis ça. C’était exquis.
Parfois, je le voyais se caresser et jouir pour moi. J’en avais envie de pleurer. Je voulais son retour, qu’il soit là, près de moi et surtout en moi.
Un soir, sur ma broîte, j’ai trouvé un message : « Lisa, nous avons emprunté une perceuse et d’autres outils à un voisin et avant de partir, j’ai complètement oublié de les lui ramener. Peux-tu lui téléphoner aujourd’hui et prendre RDV pour 18h30 afin de réparer cet oubli. Bien évidement, il s’agit là d’un prétexte pour que tu te rendes chez lui, habillée de la petite robe noire que je t’ai offerte pour notre dernière soirée au resto.
Le défi est simple.
1) S’il te fait entrer chez lui, tu le laisses faire ce qu’il veut pendant une heure de temps.
2) Tu devras tout me raconter lors de notre Rdv skype.
PS : Le voisin est M. SCHULLER. Si tu es OK, tu réponds juste : « C’est bon ! » »
Ma réaction première a été de consulter ma montre : 17h40.
Ouh là, d’un coup, l’image de notre voisin m’est revenue en mémoire : un homme âgé, sans que l’on puisse, en réalité, dire s’il a plus ou moins de 70 ans, difforme et en excès de poids puisqu’il fait à peu près ma taille, soit entre 1,65m et 1,70 m pour au moins 120 ou 130 kgs.
Il se déplace difficilement et son visage est indescriptible. On dirait un amas de chair explosé et comme reconstruit à la « va vite » et son corps penche comme s’il est en perpétuelle perte d’équilibre au point qu’Arnault m’avait fait remarquer qu’il se déplace comme une sorte de « culbuto » ou au bonhomme MICHELIN.
Lors d’une réunion de voisinage, ce voisin n’avait pas arrêté de me « mater », de me déshabiller du regard, il n’y a pas d’autre expression. En fait, il avait fait ça avec toutes les femmes.
Moi, j’en avais été gênée, et lorsqu’il s’était approché de moi pour me saluer, j’avais immédiatement ressenti une espèce de long frisson a****l, de la tête aux pieds.
Mes pensées, maintenant, partaient dans tous les sens et mon cœur battait à tout rompre. Un nouveau regard sur ma montre : 17h55 ! Alors, je fais quoi ?
Je transpirais et mes mains hésitaient, comme suspendues, devant le clavier de l’ordinateur. Pourquoi Arnault veut-il m’envoyer chez ce type là?
Comment laisser cet homme repoussant, effrayant me toucher, car il ne va pas se priver d’essayer ?
Mais que pensera Arnault si je rejette son défi ?
Je vivais un réel conflit, mais la proposition d’Arnault est subitement devenue limpide. En effet, alors que nous étions, allés, lui et moi, nous promener et nous amuser un soir sur un site porno, le visionnage d’une vidéo m’avait excitée de manière évidente.
J’étais restée scotchée devant ce film.
Arnault s’en était immédiatement rendu compte et j’avais admis que la scène de sexe torride entre la jeune et jolie brune qui me ressemblait tant et un vieillard repoussant, ventru et exigeant, très exigeant en réalité, correspondait à un de mes fantasme les plus profond et ancien, un de ceux que je n’avais pas encore osé lui relater tant il me confronte à un aspect caché de ma personnalité qui n’est pas celui que je préfère.
Arnault, qui avait perçu mon trouble, m’avait écoutée et rassurée, me répétant à plusieurs reprises qu’il ne faut jamais avoir honte de ses désirs, de ses rêves érotiques et de ses fantasmes et nous avions, ce soir là, fini par faire l’amour de façon très passionnée.
A mon grand plaisir, car j’avais parfaitement répondu à ce petit jeu, il m’avait commandé, d’un ton ferme, des positions, des caresses, en imitant la voix d’un vieil homme que je devais appeler M. Lucien et ma jouissance avait été particulièrement intense.
Il proposait, en sorte, que le petit scenario très excitant que nous avions mis en scène, lui et moi, se poursuive à distance et pour lui notre voisin avait le mérite de la proximité. Quant à la laideur et à la vieillesse, pas de doute, il était parfait !
On ne pouvait même imaginer mieux ou pire, selon le point de vue et moi, je ne voulais pas décevoir Arnault. Je voulais tout faire pour lui prouver ma passion et répondre à son envie de me lancer un défi érotique.
Je me suis dit : « Après tout, pourquoi pas! », alors, rapidement j’ai tapé : « C’est bon ! » puis j’ai éteint l’ordinateur.
18h10 ! J’ai consulté ma montre. Merde, il était déjà 18h10.
C’est vrai, après tout, Arnault a raison, en une heure de temps tout au plus, je ne risque vraiment rien.
J’ai tenté de reprendre mon calme, j’ai décroché le téléphone et composé le n° de Schuller. Celui-ci a rapidement décroché. Je me suis présentée ; je lui ai précisé l’objet de mon appel et, bien évidemment, j’ai facilement pris RDV avec lui.
Il a affirmé être ravi de cette impromptue visite de courtoisie.
Sa voix rauque avait immédiatement déclenché le même type de frisson viscéral que celui que j’avais ressenti lorsqu’il s’était approché de moi pour me saluer, lors de la soirée des voisins de la résidence.
Cet homme me fait peur ! Pourquoi? Je pense que son aspect physique presque bestial y est pour beaucoup et que ma peur est viscérale, inexplicable.
Bon, je n’avais plus le temps de réfléchir. J’ai remisé mes états d’âme au placard et me suis dépêchée de revêtir la tenue suggérée par mon homme, puis j’ai pris les outils, les ai soigneusement rangé dans un sac plastique et je suis descendue par l’escalier, deux étages plus bas, jusqu’à la porte de l’appartement de celui qu’à l’issue de la soirée de voisinage, j’avais surnommé, avec une moue de dégoût enfantine: « le grand-père de Quasimodo » ce dont Arnault s’était beaucoup amusé en imitant, pour me faire rire, la démarche et la voix de ce personnage du cinéma.
Du rire au lit, ce soir là il n’y eut qu’un pas ce soir là et, je dois l’admettre, l’imitation de ce personnage par mon homme m’avait particulièrement excitée d’autant qu’il l’avait poursuivie dans la pénombre de notre chambre pour titiller mon imagination.
« Il ne se passera peut-être rien du tout. Peut-être même qu’il ne me fera même pas entrer chez lui ? »
Cette pensée fugace me rassura définitivement alors que je descendais notre escalier.
Le risque était faible, en tout cas, que cela se passe vraiment mal.
J’étais arrivée devant la porte de l’appartement du vieux Schuller.
Avant d’appuyer sur la sonnette d’une main tremblante, j’ai tenté de reprendre mon souffle et de contenir mon trouble : mélange d’appréhension et aussi d’excitation, car j’imaginais Arnauld en train de consulter sa montre et d’imaginer la scène qui allait suivre.
Comme on saute d’un pont retenu par un élastique, j’ai appuyé sur le bouton de la sonnette.
La porte s’est ouverte et l’ignoble Schuller, notre voisin était là, devant moi, plus repoussant encore que dans mon souvenir, d’une incroyable laideur.
A peine plus grand que moi, il ressemble à un personnage sorti d’un film de Fellini, d’une mauvaise bande dessinée, de l’une de ces BD de gare, ou à un évadé de la cour des miracles.
Je peux utiliser bien des comparaisons imagées, mais il est difficile de décrire cet homme, en réalité.
« Entrez, entrez donc chère voisine, venez, et déposez ces outils dans ce coin ! »
Sa voix est trop rauque, ses lèvres sont trop humides, trop charnues, un peu à la Toulouse-Lautrec et il passe sans cesse sa langue sur ses lèvres, une espèce de tic parfaitement répugnant!
Pourvu que l’élastique soit bien fixé, ai-je pensé. J’étais encore capable d’humour : un bon signe !
Il avait pris ma main gauche pour me guider dans le couloir.
J’ai posé le sac contenant les outils contre le mur, selon son indication.
J’étais toujours sous le choc de son apparence et une boule bizarre s’était formée au creux de mon estomac.
– Quel surprise, chère voisine quel plaisir ! Vous resterez bien quelques instant avec moi. J’ai un excellent vin cuit à vous faire déguster. »
Sa main ne lâchait pas la mienne et, de mon côté, j’essayais de ne pas croiser son regard. J’étais pétrifiée, incapable de réagir.
Sa bouche formait une grimace en forme de sourire et là, c’était pire que dans mon souvenir.
J’ai tenté de me reprendre et de répondre le plus distinctement possible en dissimulant le trouble lié à cette sensation de dégoût purement physique qui m’envahissait et ne parvenait pas à se dissiper.
« J’accepte, si cela vous fait plaisir, mais je ne peux pas rester longtemps car mon mari et moi avons un RDV téléphonique à 19h30. Il est en mission à l’étranger pour plusieurs semaines encore. »
Il a consulté sa montre. -« Parfait, cela vous laisse un peu de temps ! »
Sa main gauche ne lâchait toujours pas la mienne et de la droite, il a appuyé sur ma hanche, pour me guider vers le salon où, sur une table basse, il avait disposé deux verres à pied et quelques petits fours.
Dès qu’il a posé sa main sur ma hanche, j’ai senti un autre long frisson viscéral.
J’avais la chair de poule de la tête aux pieds et j’ai nettement senti mes cheveux se hérisser.
-« Quel plaisir, vraiment ! Le vieil homme que je suis n’a pas eu le privilège de recevoir chez lui une jeune femme aussi charmante depuis si longtemps ! »
Il parlait comme un homme du monde, un lettré. Il m’a guidée jusque vers un canapé beige en tissu élimé, assez profond, et je me suis assise sur le bord, de crainte de voir ma robe remonter trop haut.
J’avais surtout peur qu’il devine pourquoi j’étais venue chez lui. J’avais l’impression de devenir folle.
ll se mouvait pesamment, comme s’il luttait pour éviter de s’effondrer à chaque pas et sa démarche me rappelait celle d’un pachyderme en bout de course et sur le point de s’écrouler.
Il s’est finalement installé à ma droite, près de moi, en prenant soin d’éviter un contact corporel direct. Son odeur était forte. De toute évidence, il venait de s’asperger d’une eau de toilette qui camouflait à grand peine une odeur corporelle tenace d’homme obèse.
Ma robe est un cadeau d’Arnault et je sais parfaitement pourquoi il l’a choisie.
Elle est noire, soyeuse, fermée sur le devant et de haut en bas par une rangée de boutons noirs. Jouer avec toutes les possibilités qu’elle offre l’inspire au plus haut point.
Cela, je l’ai compris dès la soirée au restaurant qui a suivi ce cadeau ; soirée pendant laquelle, avec mon accord parfait, il a exploré quelques possibilités très intéressantes pour lui comme pour moi.
En voiture, le retour avait été torride puisque je m’étais retrouvée presque nue et pour nous faire plaisir à tous les deux, j’avais finalement traversé le sous-sol de notre résidence, la robe grande ouverte sur un ensemble de lingerie en soie noire et des bas à jarretière…
Je revivais si intensément ce souvenir que je n’écoutais plus mon voisin qui en profitait pour caresser ma main.
Je suis rapidement revenue à la réalité lorsqu’il s’est adressé à moi : « Alors, ce vin? »
J’ai porté le verre à mes lèvres et j’ai bu une petite gorgée non seulement pour goûter mais aussi pour hydrater ma gorge sèche au point que je n’aurai pu dire un mot.
-« Excellent ! »
J’ai esquissé un sourire par courtoisie et sans que je le veuille vraiment, mes yeux ont croisé son regard.
Sous les épaisses lunettes de vue aux verres sales, des yeux globuleux d’un vert très pâle me fixaient et les doigts de sa main gauche ne cessaient d’effleurer ma main et mon poignet tandis que de sa main droite qu’il venait de poser sur mon genou en se retournant un peu vers moi, il faisait semblant d’apprécier la douceur du tissu de ma robe.
Il a bien perçu ma surprise, mon geste de recul et il a enchaîné habilement: « Cette robe est magnifique et le tissu d’une douceur exquise ! »
Que répondre d’autre que: « Merci, monsieur, vous êtes trop aimable ! »
Il s’est alors nettement rapproché de moi en se tortillant pesamment sur le canapé. Il ne cessait de bavarder et le temps passait lentement.
Le jeu avait bel et bien commencé, j’avais sauté du pont en fermant les yeux et je devais maintenant vivre et accepter la suite pour avoir de la substance à relater à Arnault.
Mon cœur battait violemment sous le coup du stress, mais, finalement, je ne faisais rien pour me reculer ou écarter les mains de mon hôte, malgré mon effroi.
Il n’en a pas immédiatement profité mais, quelques instants plus tard, après qu’il m’ait servi un nouveau verre que j’ai immédiatement porté à mes lèvres afin de me donner une contenance, sa main droite s’est faite bien plus précise.
Elle s’apprêtait à défaire le premier bouton de ma robe, juste au dessus du genou. J’ai fait comme si de rien n’était, me contentant de boire à nouveau une fine gorgée de vin.
Il a immédiatement profité de mon silence.
De ses doigts agiles, il a défait ce premier bouton, puis, devant ma passivité qui devait quand même l’étonner un peu, un deuxième, dans la foulée.
Après avoir marqué un temps de pause pour s’assurer de ma réaction, il a finalement délicatement écarté les deux pans de tissu.
Je n’avais pas croisé mes jambes et sa main s’est alors posée sur la ligne les séparant avant de les parcourir, en cercles lents, des ongles et de la pulpe des doigts.
Pourquoi le cacher ? Malgré le sentiment de répulsion que j’éprouvais à côtoyer ce vieillard obèse et à me laisser toucher par lui, la situation devenait physiquement excitante et mon corps commençait à réagir au contact léger de ses doigts, comme l’avait certainement espéré mon homme en me proposant ce défi érotique.
Que faisait-il à ce moment ? Etait-il en train d’imaginer ce qui se passait ?
En plus, mon esprit repassait le film porno qui avait tout déclenché et j’imaginais ce que serait notre communication à venir et notre état à l‘un et à l’autre…
J’ai consulté ma montre en sursautant : « Quelle heure est-il donc ! Je ne voudrais pas être en retard, j’ai promis à mon mari ! »
Il a également consulté la sienne. « Vous avez encore un peu de temps. Il n’est que 19h ! Soyez rassurée ! »
J’ai soupiré et j’ai porté le verre à mes lèvres. J’étais déjà un peu étourdie par les deux verres de vin que je venais de boire, moi qui ne bois jamais.
Profitant de mon relâchement corporel, sa main s’est encore enhardie et a défait un troisième bouton, découvrant ainsi plus largement mes jambes.
Le vieux a de nouveau pris soin d’écarter le tissu, sans appuyer le contact. Je me suis efforcée de ne pas bouger.
Tout en effleurements, il caressait désormais sans crainte la peau découverte de chaque cuisse, en descendant vers les genoux pour ensuite remonter lentement, très lentement, avant de redescendre puis de remonter encore, provoquant en moi de profonds frissons réflexes qui parcouraient mon dos.
Il cherchait mon regard.
Je fuyais le sien en essayant de garder une contenance, portant par instant le verre à mes lèvres.
Je m’efforçais de faire l’innocente, celle qui ne s’aperçoit de rien.
Sa pression s’est, peu à peu, faite plus ferme sur ma peau.
« Nous avons encore 20 minutes devant nous. Vous partirez à l’heure, ne vous inquiétez pas à ce sujet ! Par contre je compte bien vous voir accepter une invitation dans les tous prochains jours !»
Le message d’Arnault exposant les règles du défi était clair : « Tu fais ce qu’il te demande de faire. »
Ma réponse a été silencieuse.
Je ne devais surtout pas abandonner déjà la partie, pas si vite, en tout cas.
« Et puis pour l’instant, » ai-je pensé « je ne m’en tire pas si mal ! »
Rien de grave, juste des attouchements légers comme si, chez un médecin, j’étais en train de subir un examen un peu inconfortable.
Surtout ne pas croiser son regard, ne plus percevoir son apparence, ne pas subir le choc trop violent de son aspect physique pour tenir bon le peu de temps qui restait.
Pour répondre à sa question, j’ai pris la parole aussi calmement que le permettait mon état.
« Je ne peux rien vous promettre, concernant votre invitation. Je dois d’abord en parler à mon mari et recueillir son accord, vous comprenez ? »
Une réponse en forme d’acquiescement à ses petites explorations manuelles, en somme.
Le silence s’est fait ; il n’y avait plus rien à dire, mais je frissonnais d’appréhension.
Comment allait-il se comporter désormais ? De manière plus directe ? Qu’allais-je devoir subir sous son emprise ?
Il était finalement trop tard pour poser de telles questions. J’avais accepté de relever le défi et il pouvait donc tout faire pendant les quelques minutes qui restaient à jouer. Je n’avais plus qu’à attendre que le temps passe.
En fait, il a immédiatement défait un quatrième bouton, dévoilant totalement mes jambes avant de les parcourir et de m’inciter par douces pressions des doigts à les écarter un peu.
Que devait-il penser de moi ce vieux cochon ? Que l’excès de vin expliquait mon attitude et ma passivité ?
Mon cœur cognait dans ma poitrine. Combien de temps restait-il à tenir ? Je ne pouvais quand même pas consulter ma montre sans cesse.
Je m’efforçais de respirer aussi calmement que possible, de réagir le moins possible, jouant un peu à la belle endormie : l’un de nos jeux préférés à Arnault et moi.
Ce personnage m’éloignait mentalement du vieux.
J’avais quasiment fermé mes yeux et je devenais une belle absente et le vieux en profitait bien, maintenant.
Il respirait fort, de plus en plus fort, et son haleine était lourde, chargée de vapeurs de vin et de tabac, entre autres. Il essayait de parler sans cesse pour me distraire.
Je faisais semblant de l’écouter et, profitant de mon abandon physique quasi total, ses doigts ont pris possession de mes jambes désormais très offertes et trop ouvertes à mon goût.
Sa main cherchait maintenant à remonter le plus haut possible à l’intérieur de ma cuisse. C’était de plus en plus insoutenable.
Surtout, ne pas réagir, ne pas bouger, mais le laisser faire ou partir, j’avais encore le choix.
Sa main a insisté, en montant et descendant à plusieurs reprises, puis est peu à peu parvenue à ouvrir le passage encore un peu plus, en profitant du fait que la règle du jeu m’interdisait de résister à cette pression, pour se caler le plus haut possible.
Elle cherchait à atteindre le tissu de mon string. C’était écœurant, mais je ressentais néanmoins une certaine forme de plaisir physique à accepter cela.
J’avais un peu trop bu, je l’admets, et j’étais dans un état de confusion totale.
Je ne savais plus trop où j’en étais et sa grosse main en profitait. Un doigt a touché mon sexe par-dessus le tissu.
Puis, la délivrance, enfin !
« Levez-vous ! Il est 19h25 ! Vous allez être en retard à votre rendez-vous ! »
Il s’est écarté, puis s’est pesamment levé en expirant.
Il transpirait abondamment et son odeur corporelle a envahi toute la pièce dès qu’il a bougé.
Mes membres tremblaient. J’ai essayé de contenir ce tremblement nerveux. Je me suis levée et j’ai rajusté ma robe tout en fuyant la vision de sa silhouette difforme et claudicante à l’autre bout de la pièce.
Comment avais-je été capable de vivre et supporter cela ?
Je m’étonnais moi-même.
En tout cas j’avais réussi à tenir le coup. J’avais réussi le défi.
La main de ce vieux avait presque atteint le fond de mon string et caressé mes cuisses ouvertes ; je ne m’étais pas évanouie, pas enfuie et j’étais presque fière de moi.
« Je vous espère vendredi, à 19h, si vous avez pu vous libérer, évidemment! »
La porte d’entrée de son appartement s’est ouverte, j’allais sortir, être libérée de la présence de ce monstre.
Il a insisté : « Chère voisine, faites-moi savoir dès demain matin, s’il vous plaît, par exemple en laissant un petit message sous ma porte, si vous avez finalement pu vous libérer pour répondre à mon invitation, afin que je puisse m’organiser.»
Il tenait vraiment à poursuivre son avantage le plus vite possible.
Je suis demeurée muette. J’étais écarlate. Les joues me brûlaient, mon corps entier était en feu.
Il m‘a serré la main et je suis partie sans me retourner.
Que devait-il penser de moi et, surtout, de la façon dont je m’étais comportée et laissée faire?
J’ai regagné mon appartement quasiment en état second et découvert par un message qu’Arnault ne pourrait se libérer facilement, que nous n’aurions pas le temps de profiter l’un de l’autre autant que nous l’avions souhaité.
J’étais horriblement déçue !
Notre contact téléphonique a été bref mais en quelques mots, j’ai réussi à lui dire comment cela s’était passé, ce que j’avais ressenti et à préciser que j’étais invitée chez le vieux le vendredi soir.
Je lui ai demandé ce qu’il en pensait, ce que je devais faire, tout en espérant qu’il me confirmerait que le jeu était déjà terminé puisque j’avais réussi le défi.
Il a répondu très rapidement, avant que la communication ne finisse par couper: « Mets notre caméra en marche et raconte comment cela s’est passé, ce que tu as ressenti, en détail. Caresse-toi pour moi de la façon qui te plaira, nous savourerons ce film dès mon retour. C’est trop bon ! Je t’aime, tu es fabuleuse. »
J’ai fait ce qu’il m’a demandé, pour notre plaisir à tous les deux, et devant la caméra, j’ai essayé d’être précise sur le déroulement des faits, revenant même sur certains détails, puis je me suis endormie d’ivresse et de fatigue après avoir joui, toutes tensions dissipées.
Demain sera un autre jour !
Rarement, j’avais été excitée à ce point et hélas, mon chéri n’était pas là pour en profiter.
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