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La petite auto-stoppeuse

La petite auto-stoppeuse



J’ai toujours aimé faire du stop, car cela permet de voyager gratis et de rencontrer des personnes très différentes. J’ai commencé très jeune, malgré que mes parents m’aient avertie que c’était risqué, car je pouvais tomber sur des gens mal intentionnés. Ça m’est rarement arrivé.
Parmi les bons souvenirs, il y a cette femme qui s’est arrêtée pour me prendre, une fin de journée d’été. Elle conduisait une voiture neuve et s’appelait Corinne. J’avais seize ans, elle en avait quarante-deux.
Quand je lui ai dit où j’allais, elle m’a demandé de monter. J’avais un petit sac à dos et j’avais prévu de rejoindre une copine à une vingtaine de kilomètres de là. J’étais en vacances depuis une semaine chez mes grands-parents à qui j’avais dit que je ne rentrerais que le lendemain.

La femme a repris la route et nous avons bavardé.
Elle était assez élégante, les cheveux bruns coupés au carré et la peau dorée par le soleil. Elle portait une robe blanche assez légère qui dévoilait ses genoux. J’étais moins élégante avec mon vieux t-shirt kaki et mon short que j’avais coupé très court dans un jean usé.
Je lui ai dit que j’allais entrer en première à la rentrée et que plus tard je voulais voyager et faire des reportages photo. Corinne était directrice d’une école primaire et divorcée depuis deux ans. Elle possédait une petite résidence secondaire où elle venait le plus souvent possible et elle avait une fille de vingt ans qui était en vacances avec son copain dans le sud de la France.
Nous roulions vitres ouvertes. Il faisait un temps radieux.
Corinne m’a dit :
« Et toi, tu as un petit copain ? »
« Oui, ai-je répondu, mais il est en Bretagne avec ses parents. On ne se reverra qu’à la rentrée. »
« Ça ne va pas être trop long ? »
« On se téléphone tous les deux ou trois jours. »
« D’accord, mais une voix ne remplace pas une présence, m’a répondu Corinne en me regardant. Ni un corps. »
Je l’ai regardée à mon tour, puis elle a baissé les yeux vers mes cuisses avant de revenir à la route que nous suivions.
Un peu plus loin, elle a ajouté :
« Personnellement, deux mois sans sexe, je ne supporterais pas. »

Parmi mes moins bons souvenirs de mes expériences en stop, il y avait eu un homme d’une cinquantaine d’années qui s’était garé dans un chemin forestier et qui m’avait regardée en disant calmement :
« Allez, montre-moi tes petits seins. »
Dehors, il pleuvait et la nuit tombait. Nous étions à quinze kilomètres de l’endroit où j’allais et j’étais fatiguée.
L’homme a insisté, tout aussi calmement :
« Dépêche-toi, ma mignonne. Je t’ai prise en stop sous la pluie, c’est la moindre des choses de me montrer tes seins. »
J’avais treize ans et il n’y avait pas vraiment d’agressivité dans la voix de cet inconnu. Juste de l’empressement.
Voyant que je le regardais, il a ajouté :
« Je te les caresserai avec ma main droite et je me masturberai avec la gauche, seulement ça. J’éjaculerai et on repartira. Enlève ton t-shirt, s’il te plait, je sais que tu ne portes rien dessous. »
J’ai fini par obéir et je me souviens avoir suivi tous les gestes des yeux : ses doigts qui palpaient mes minuscules seins et son autre main qui astiquait sa grosse queue. Il ne m’a pas fait mal. Il a même été plutôt tendre. Pour finir, il a éjaculé sur son ventre, en gémissant, sans cesser de me tripoter. De longues giclées de sperme qui se sont emmêlées dans les poils déployés autour de son nombril. Puis il m’a remerciée et on est reparti.
Je n’avais ni aimé, ni détesté.
Je n’avais pas souffert, c’est tout ce qui importait.

Moi non plus, je n’allais pas supporter deux mois sans sexe. Je le savais très bien. Je me masturbais tous les soirs, sans forcément penser à mon copain. Puisqu’on a tous un jardin secret. Enfin, je suppose.
Corinne me regardait souvent.
Une bonne minute s’était écoulée depuis sa dernière phrase, et le mot « sexe » s’était mis à tourner en boucle dans ma tête.
Voyant que je ne répondais toujours pas, elle m’a dit :
« Tu fais souvent du stop ? »
« Oui, presque tous les jours quand je suis en vacances. »
« Et jamais personne ne t’a fait de propositions ? »
« Vous voulez dire sexuelles ? »
Elle a souri :
« Oui, sexuelles. »
J’ai regardé la route pour répondre :
« Vous n’imaginez pas le nombre de fois… »
« C’est normal, a-t-elle dit après avoir doublé un camion. Tu es tout à fait ravissante et tu fais du stop toute seule. Dis-moi si je suis indiscrète : t’est-il arrivé de céder à des propositions ? »
J’ai souri à mon tour, sans quitter la route des yeux.
« Oui, ai-je répondu. »

La dernière fois, c’était avec un homme qui m’avait emmenée chez mon ex-copain. Nous avions roulé sur l’autoroute pendant plus de cent kilomètres et beaucoup parlé. On s’était arrêté pour prendre un café sur une aire de repos déserte. Il s’appelait Thierry et il avait une trentaine d’années. Il était marié et très souvent en déplacement sur les routes.
Je me souviens qu’il m’avait dit comme ça :
« Tu as le même prénom qu’une ex-petite amie à moi. On avait ton âge quand on est sorti ensemble. En plus de ça, tu lui ressembles un peu. »
Quelques instants plus tard, je l’avais laissé m’embrasser sur la bouche, d’abord du bout des lèvres, puis avec la langue. Ensuite, il s’était éloigné pour me regarder dans les yeux et il avait dit :
« J’ai l’impression d’être quinze ans en arrière. Tu n’imagines pas le bien que ça fait… »
Nous avions fait l’amour tout nus, en lisière de l’aire d’autoroute, dans l’herbe. Je ne sais pas combien de fois il avait prononcé mon prénom à voix haute, tout en me pénétrant, en m’embrassant et en tripotant mes seins et mes fesses. Je l’avais laissé éjaculer dans ma bouche.

Corinne m’a dit :
« Moi c’est l’inverse qui m’est arrivé. »
J’ai répondu :
« C’est-à-dire ? »
Elle souriait toujours :
« De baiser avec quelqu’un que j’avais pris en stop. »
J’ai adoré ce mot qu’elle a employé : « baiser ». Elle aurait pu dire « faire l’amour » ou « céder à des propositions », mais non, elle a dit « baiser ».
« C’était qui ? ai-je fini par demander. »
« Une femme un peu plus jeune que moi. »
Puis elle m’a regardé, tellement longtemps que j’ai cru qu’on allait avoir un accident. Elle est revenue à la route et m’a dit :
« Tu le fais souvent ? »
La nuit approchait. La lumière dans le ciel était splendide, dans les tons orange et mauve. J’ai remonté un peu ma vitre et j’ai répondu :
« Je le fais quand l’occasion se présente. »
Elle ne m’a pas regardée. Elle a doublé une voiture, puis s’est rabattue.
Puis elle a dit :
« Uniquement avec des hommes ? »
J’ai remué la tête :
« Non. »
Elle a dit :
« Tu aimes les femmes ? »
J’ai souri et répété :
« Quand l’occasion se présente. »

Je n’avais jamais eu d’expérience avec des femmes en faisant du stop. En revanche, j’avais couché avec plusieurs filles par le passé. Je me souviens en particulier de Sarah, qui était dans ma classe, en quatrième. Nous étions chez elle ce jour-là, pour travailler sur un exposé qu’on devait présenter le lendemain. Son père avait ouvert la porte de la chambre, sans frapper, et il nous avait trouvées sur le lit, enlacées et à poil.

Corinne a ralenti à l’approche d’un virage et m’a dit :
« Excuse-moi d’être un peu crue, je ne voudrais pas te choquer, mais j’en déduis que tu apprécies les chattes ? »
Je me suis sentie monter rouge, un bref moment. Le temps de respirer très fort, puis d’expirer. J’ai eu une courte pensée pour mon copain, puis je me suis tournée vers Corinne. Je l’ai regardée. Son profil, puis ses cuisses, mais aussi ses seins qui semblaient nus sous sa robe, comme les miens sous mon t-shirt. Et là, une petite voix m’a dit que j’allais arriver en retard chez ma copine qui m’attendait. Mais ce n’était pas grave. Je lui dirais que la première voiture avait tardé à s’arrêter pour me prendre en stop.
J’ai répondu à Corinne :
« Oui. »
Elle a souri de nouveau et dit :
« Ça tombe bien, car moi j’aime les très jeunes corps. »

Nous étions à quatre kilomètres de mon point de chute. Je m’en souviens, c’était inscrit sur un panneau lorsque Corinne a mis son clignotant à droite pour prendre une aire de repos située sous des arbres. Le lieu était désert et la voiture s’est arrêtée. Corinne a éteint le moteur et s’est tournée vers moi.
Il y a eu un silence, puis elle a dit :
« Tu veux bien m’enlever ma culotte en suçant mes tétons ? Ensuite, je te ferai la même chose. J’ai très envie de te voir toute nue. »

Nous l’avons fait dehors, près de la voiture. À tout moment, des phares auraient pu nous piéger, mais les autres véhicules ont continué de passer sur la route, à quelques dizaines de mètres de là. Cela dit, je crois que ça ne m’aurait pas dérangée qu’on nous surprenne dans une telle situation.
La nuit tombait et je me suis retrouvée à poil sur une aire d’arrêt avec cette femme. Elle aussi était complètement à poil, et on s’est enlacées pendant assez longtemps, en s’embrassant sur la bouche par moment.

J’aime le contact des chattes sous mes doigts. C’est comme du miel un peu liquide. J’aime les sucer aussi. Les culs ont plutôt goût de café au lait, en général, et j’en raffole aussi. J’adore enfouir mon visage dans une belle paire de fesses. Quant aux tétons de Corinne, ils avaient un arôme proche de la pêche. Était-ce son parfum ou une simple impression ?
Quoi qu’il en soit, j’étais comblée.
Miel, café, pêche.

Que demande le peuple ?

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