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Ophélie

Ophélie



Après ma rupture avec Ondine ( ) , j’ai longtemps cru que mes expériences sexuelles et lycéennes ne seraient plus qu’une longue traversée du désert. J’avais passé une bonne partie de l’année scolaire suivant notre aventure à tenter des manœuvres de séduction envers Rachel, une ravissante petite brunette qui avait cédé avec une facilité déconcertante aux avances d’un bellâtre au physique de professeur de tennis dont j’ai oublié le nom. Fort marri, j’en avais éprouvé une peine immense et un amour immodéré de ce truc con de l’époque appelé Jazz Rock, j’ai même encore quelques vieux disques de Joe Jackson dans un coin pour me rappeler ces heures sombres de ma jeunesse. J’avais décidé que, non, finalement, ces choses du cœur et du corps, pour moi c’était un peu fini et qu’on verrait ça plus tard, après le bac, à la fac, où l’indépendance rendrait tout tellement plus facile que, maintenant, chez les parents et dans un trou perdu campagnard loin du lycée où j’allais. Je l’avais même d’ailleurs confié à Ondine, qui demeurait une bonne amie, très chaste et studieuse, apparemment, elle-aussi. Elle me l’avait d’ailleurs avoué en retour lorsqu’il nous arrivait parfois de discuter.

L’année du bac s’entamait donc sur de bonnes résolutions et des perspectives à base de mathématiques et de philosophie, accompagnées de masturbations sur les souvenirs fugaces d’une aventure charnelle de vacances avec une fille assez insignifiante qui ne mérite pas même un paragraphe et dont j’ai oublié jusqu’au nom. Evidemment, la rentrée allait bouleverser mes plans.

En premier lieu, Ondine, dans une autre classe, ne pourrait plus me servir de confidente et échanger nos états d’âme ne serait plus possible que rarement.

Et puis, il y avait Ophélie. Une visage que j’avais croisé de loin de multiples fois les années précédentes sans même la remarquer et à qui les vacances semblaient avoir fait un bien fou. La jeune fille un peu effacée, timide qu’elle avait été, semblait transfigurée, détendue, avec une aisance naturelle qui me désarçonnait et la rendait infiniment désirable. Elle avait troqué ses vêtements ternes pour des frusques plus amples, un style assez hippie. Elle avait détaché ses cheveux et paraissait avoir constamment le sourire au lèvres. Il y avait forcément de l’amour dans le nouveau regard que je portais sur Ophélie. Soit celui-ci me frappait de plein fouet et me faisait enfin regarder avec attention celle qui me plaisait, soit elle était si amoureuse qu’elle irradiait un bonheur communicatif. Je décidais donc de commencer quelques investigations pour découvrir les raisons de ce qui me troublait tant.

Durant des semaines, j’ai guetté pour voir si Ophélie embrassait avec fougue un bellâtre qui était professeur de tennis, d’aviron ou quelque chose du même acabit. Rien. Pas de type ombrageux à moto et perfecto qui l’attendait à la sortie du lycée. Non plus. Un mystère, elle ne semblait vraiment pas avoir de petit ami. Plus le temps passait, plus elle me semblait belle et plus je me demandais si ce changement ne venait pas d’une passion naissante qui grandissait en moi. C’était improbable mais ça me paraissait la seule explication logique. Cela me troublait au plus haut point et je commençais même à ne plus penser qu’à ça : comment une fille si belle pouvait paraître si seule ?

Je me souviens très bien du moment où j’ai découvert le pot aux roses même si c’était il y a un peu plus de vingt ans. C’était un jeudi après-midi de printemps et à l’heure où tous les étudiants se précipitaient mollement pour aller en cours, moi c’était Spinoza revu par Antonio Negri, j’ai aperçu sa silhouette, de dos, en train d’embrasser à pleine bouche quelqu’un avant d’aller en cours. En général, ce n’était pas trop l’usage dans mon lycée, où on considérait qu’en terminale, le roulage de pelle passionné en public avait un côté saugrenu, presque enfantin. Plus personne ne jugeait bon d’exhiber ses amours pour gagner en popularité comme un collégien et on préférait les effusions discrètes. Mais, là, quand l’étreinte longue et passionnée s’est terminée, j’ai compris. Elle n’embrassait pas n’importe qui. Elle embrassait Ondine. Mon ex, donc. Et le côté démonstratif de l’effusion affichait à la face du monde leurs amours de filles. Et, crois moi, ce n’était pas une chose si commune il y a 20 ans dans un lycée à la fois fort bourgeois et de province.

Le geste avait une certaine classe et pas mal de cran. Il faut l’avouer. Je confesse néanmoins qu’il m’a beaucoup troublé parce que la conversion saphique de mon premier amour me fit assez vite me poser des questions sur ma virilité. J’ai du gamberger une bonne petite semaine avant qu’Ondine ne m’invite à prendre un pot au café et qu’on ait l’occasion d’en discuter.

– Je suis vraiment désolée pour l’autre fois, j’aurais vraiment voulu t’en parler avant, que tu ne l’apprennes pas comme ça …
– Je t’avoue que moi aussi.

Ma réponse aussi sèche qu’elle était, se trouvait accompagnée d’un grand sourire. Je ne pouvais lui en vouloir et à la réflexion, j’avais accepté son homosexualité mais, bon, on ne se refait pas, quand on a le sens de l’humour noir, une telle réplique digne d’un film, il fallait la faire.

– Mais Ophélie a vraiment insisté sur le moment et, puis bon, fallait que ça sorte.
– Oui, j’ai vu. En tout cas, c’était courageux. C’est bien, ça a du décoincer quelques connards à l’esprit bien fermé.
– Je suis contente que tu ne te fâches pas. Tu le prends bien, donc ?
– Ben oui, je suis heureux pour toi. En même temps, je vais pas te mentir, ça me fait me poser plein de questions sur moi. Est-ce que c’est moi qui ai pas su faire ce qu’il fallait pour te rendre heureuse ou autre chose ? Ou est-ce que c’est toi qui a trouvé ta voie et que toute façon on ne serait allé nulle part ensemble.
– Ah, tu sais, Henri, on ne choisit pas vraiment … J’aime les filles, je crois que c’est comme ça. Et puis surtout j’aime cette fille. Ophélie est vraiment super.
– Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?
– Presque six mois qu’on se cache au lycée. Elle en avait marre.
– Tes parents, ils savent ?
– Oui, à force de soirées de révisions – elle traça des guillemets en l’air avec un sourire entendu – qui s’éternisaient avec elle, ils ont compris. Ils l’ont bien pris … Je crois qu’au fond, ils se doutaient que j’aimais les filles, même peut être avant que je ne le sache.
– Certains parents sont plus intelligents que des anciens petits amis. Et du côté des parents d’Ophélie ?
– C’est plus compliqué. Elle ne leur en a pas encore vraiment parlé. Et puis, elle est un peu moins sure que moi …

A ce point du récit, il faut quand même aussi décrire un peu comment la frèle adolescente Ondine avait évolué. Elle avait bien épaissi et définitivement adopté le jean baggy et l’ample chemise à carreau. Le total look Niravan qui avait un côté « camionneuse », le même que celui que Balasko adoptera, plus tard, dans Gazon maudit. La mode de l’époque était sans doute différente mais bon, je me demande encore avec le recul comment j’ai pu être surpris le jour où j’ai compris qu’elle aimait les filles.

La conversation continua ainsi un petit bout de temps. On a parlé de Gilles, le seul prof qui avait profité d’une rencontre avec elles pour les féliciter de leur coming out retentissant. Avec son look de branché des années 90 et son physique d’Appolon, Gilles faisait fantasmer toutes les filles de ma classe, ce qui me faisait doucement marrer vu que je disposais déjà, grâce à une intense connaissance de la filmographie d’Almodovar, d’un gaydar fort développé. On échangea rapidement quelques potins à son propos. On parla de l’avenir du couple d’Ondine aussi. On a causé de beaucoup de choses mais, toujours, elle ramenait la conversation aux doutes de son amie sur son homosexualité. A la fin, n’y tenant plus, elle lacha enfin la question qu’elle avait tenté d’amener dans la conversation auparavant.

– Tu sais, Henri, si on cause de tout ça, c’est parce que j’ai un service à te demander.
– Quoi donc ?

Je souriais, je m’imaginais déjà jouer le rôle du faux petit ami d’Ophélie pour ses parents, une « couverture » destinée à donner le change.

– Ophélie a jamais connu de garçon. Et ça la travaille. Beaucoup même. T’es un type bien, sympa, en qui j’ai toute confiance pour qu’elle puisse essayer. Elle appréhende un peu … Mais si tu veux, elle est d’accord.

Elle a laché ça d’un bloc sans respirer et paraissait soulagée après avoir dit ça.

– Attends, Ondine, tu me proposes de coucher avec ta copine, là ?

Elle répondit, plus assurée, comme si le plus difficile avait été de demander :

– Presque, disons que tu viens un jour chez moi. On est tous les trois et il se passe ce qui se passe. Enfin, idéalement. Mais il y a trois conditions.
– Lesquelles ?
– La première c’est que tu dois être d’accord.
– Ecoute Ondine, sois sérieuse. Tu penses que beaucoup de mecs refuseraient de coucher avec deux filles en même temps ? Je sais que c’est bizarre vu qu’on a déjà, enfin … et que c’est la fille que t’aime mais bon.

Evidemment, je taisais la montée de libido que j’avais subie à propos d’Ophélie.

– La deuxième, c’est que tu dois être discret et qu’on ne sera que trois à le savoir.
– C’est une évidence, Ondine.
– La troisième, c’est que si ça ne se passe pas comme prévu, t’insistes pas. Tu nous laisses le contrôle, ok ?
– Tu sais que c’est pas mon genre d’être lourdingue.

Elle le savait bien.

– Bon, Ok, Henri, on compte sur toi, samedi prochain, alors ?

Evidemment, j’acceptai.

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