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Du sang

Du sang



Malgré sa déconfiture récente, André veut remettre ça. Il ne peut pas rester sur un échec. Il veut se réhabiliter, procéder à une démonstration éblouissante, asseoir définitivement sa domination sur sa proie. Le cavalier tombé de cheval remonte aussitôt sur sa monture pour gagner en assurance et vaincre ses appréhension. Le coach veut rétablir son autorité et posséder, le plus rapidement possible, cette jeune pouliche. Il l’a eue, mal peut-être, d’où la nécessité de s’imposer avec force. Elle lui témoigne obéissance encore et tendresse, elle flatte son cuir chevelu, c’est un signe,il faut battre le fer quand il est chaud. Comment lui faire oublier les questions ennuyeuses sur le mariage, sinon en la faisant jouir ? Et comment parvenir à l’orgasme qui balaiera les hésitations, le tourbillon d’idées superflues sur la vie future de leur couple tout neuf. Pour l’instant il n’a pas assez brillé, cette fois, André va étaler l’étendue de son savoir, la valeur de ses rapports sexuels.

Il a fait « pouet-pouet » en pressant dans ses mains les deux seins et en frottant les aréoles sensibles et les tétins raidis entre index et majeurs, il a envoyé sa barre bien dure dans l’intervalle entre le haut des cuisses et a limé au cours du déplacement, de la baignoire au canapé, la partie basse de la vulve, ces peaux si douces humides de désir. La femme est conquise car, pour recevoir ces caresses, elle joue des hanches ou lève les bras et tord sa taille ou pousse sa croupe au contact . Allongée sur le dos, elle voit arriver dans sa figure la verge bandée, si différente de celles qu’elle a dû revigorer avec Victoire. Elle sait parfaitement ce qu’il convient d’en faire.

Je la vois s’emparer du pieu, le tirer vers sa bouche béante, agiter à la base l’anneau de son pouce uni à l’index, le double anneau, puisque pour faire le tour de la chose et la soumettre au va et vient nécessaire et pour limiter l’avancée des bourses sous son nez, elle est obligée d’utiliser l’action conjuguée de ses deux mains pendant que le gland passe entre ses dents et va frapper son palais, la face interne de ses joues ou l’entrée de sa gorge. Je ferme les yeux deux secondes à cause d’un haut-le-cœur. Un cri lui échappe au milieu du gargouillis et des bulles produits par le va et vient du membre viril sur sa langue. Pourquoi ce cri venu du plus profond de son être? Son excitation et son attente de quelques jour lui font perdre le contrôle de son corps.

Elle tremble, elle frissonne, elle lève son ventre, ferme les cuisses sur les oreilles d’André ou se détend brusquement et libère le crâne rasé agité sur son entrecuisse. A l’instant l’amant a relâché sèchement les petites lèvres qu’il aspirait et léchait à pleine bouche. L’incendie a pris aux deux extrémités, de la boutonnière jolie à la tête si drôlement dégarnie Une ombre fine, sans épaisseur y préfigure une repousse proche des cheveux. Il n’y a pas d’interruption à prévoir. André est un technicien de l’amour. Les préliminaires n’ont pas de secret pour lui. La pratique quasi quotidienne avec des femmes mariées lui a appris ce qu’elles aiment, ce qui les fait chavirer et ce qui les amène à implorer la pénétration.

Tout chez lui est calculé. Trop peut-être Depuis le baiser profond au moment d’entrer il a eu un ou deux gestes d’affection. C’est une denrée rare pour le séducteur. Tant de femmes à embrasser, tant de salives à partager, trop de sentiments à déclarer passent après la précision d’un ou de plusieurs doigts, sur un point précis au moment voulu par celui qui sait. Il est là, ne l’oublions , pour posséder, pour émouvoir les sens, pour baiser et donner du plaisir. Le reste viendra par surcroît. Une femme est amoureuse après l’orgasme. Plus elle connaît d’orgasmes, plus elle sera amoureuse, soumise, dénuée de sens critique.

Or, c’est pour ce soir, mardi, Julie doit perdre la tête dans les heures qui viennent. Le but approche, le départ aura lieu jeudi. Il faut cultiver l’idée qu’il n’existe pas de deuxième voie, de possibilité de reculer. Plus que d’autres amantes, celle-ci, moins défraîchie, physiquement en bonne santé, plus attachée à des valeurs comme la sincérité, la fidélité proclamée ou le goût du travail et de la liberté, a fixé son choix. Ils vont s’aimer, unir leurs deux corps pendant un certain temps, jusqu’à satiété. Il usera d’elle en attendant la suivante. Il l’entraîne loin de ses attaches, loin des possibilités de se libérer de lui. Elle a réclamé sa protection à l’étranger, il ne la perdra pas de vue, la mettra à l’abri des tentations. Dans le calepin que m’a remis Victoire, j’ai trouvé trace d’une proposition d’emploi pour un kiné dans la clinique. J’ai parcouru le carnet de a à z, il n’est nulle part sujet d’un emploi de coiffeuse ou de gérante d’un salon de coiffure pour sa compagne. On n’att**** pas les mouches avec du vinaigre. André veut Julie, il a fait miroiter un mirage, une vie organisée dans un pays de rêve, il a créé au cours de la semaine écoulée à la fermeture du salon de Julie, un monde imaginaire idéal où tout sera amour calme et volupté pour att****r son alouette. La soûler d’amour, l’abreuver de plaisir, la faire voyager sur un tapis volant au son des cris d’une jouissance inégalable. Alors la colle doit prendre ce soir. Avoir une concubine fidèle en Tunisie, le temps du séjour, prolonger la liaison au gré des circonstances, éventuellement ici, dans la maison dont j’ai hérité de mes parents, ne serait pas fait pour lui déplaire. Mettre la patte sur ma moitié serait prendre une option sur la part de Julie, si j’interprète correctement sa satisfaction au moment de la prise de pouvoir en mon absence supposée.

Le cocu réel, l’absent escompté reste bien là, veille au grain, prépare la contre offensive. En bas le spectacle gratuit continue

Elle est dessous, il la couvre à l’envers, ils se repaissent du sexe de l’autre en un soixante-neuf emboîté. Le cul nu de l’homme monte et descend au-dessus du cuir chevelu dénudé de ma femme, la nuque du séducteur se fraie un passage entre les cuisses relevées de ma femme.

Je traduis ses probables pensées :

– Et je te lèche et je te suce, et j’aspire, et je fourre mon nez dans la fente (cachée au mari voyeur dont j (André) ’ignore la présence là-haut à l’étage , et je la chauffe et je fais danser le mont de Vénus sous mes massages et j’énerve le clito, escargot sorti de son capuchon, je la fais juter sur mon majeur poussé à le recherche du point G. Le point en question est au bout de mon doigt médian, le plus long: elle est mûre, consommable sur place. Elle me le fait savoir en serrant à vive allure la partie de ma hampe restée à l’extérieur de sa figure, en fermant plus fort le bon bout de queue immergé dans sa salive, en faisant tourner la pointe de sa langue autour du bourrelet formé en cercle dégagé par mon prépuce, où cela devient difficile à supporter.

Le gland astiqué, le frein tendu, la montée du plaisir de l’homme se traduit par l’accélération des mouvements coordonnés des fesses et de la bite foreuse. L’ impatience de l’homme est évidente, la maîtrise du technicien est parfaite :

-Alors, chérie, comment me trouves-tu?
– Mieux, cent fois mieux

Julie compare encore à l’état qu’elle a connu. Ça colle à la peau, ça dévalue le souvenir de la première fois. Mais puisque c’est mieux, André a l’œil brillant.
Il est fier d’avoir pu grossir, prendre du volume et manifester son énergie. Il se sent mâle, fort, impressionnant pourquoi pas, il a besoin d’une approbation, du compliment qui justifiera l’acte en cours et appellera la conjonction des deux parties ce duo Il libère la bouche, Julie tousse et reconnaît:

– C’est tellement mieux. Tu m’avais fait peur la première fois.
Aveu sans concession d’un manque de confiance réel. En même temps, injonction de se montrer à la hauteur.
– C’est pour ça que tu n’as pas voulu vivre à l’hôtel avec moi depuis? Que de temps perdu, te rends-tu compte.

Pour moi, c’est la meilleure nouvelle possible. Ils n’ont pas su, voulu ou pu rééditer l’adultère. C’est une maigre consolation au regard de ce qu’ils entreprennent sur mon canapé et qui aboutira à la grande mêlée des membres, au grand mélange des sexes et à une probable fusion des cœurs. André promet, je l’ai vu réaliser avec Maud par exemple de façon exaltante.

– Mais tu n’a pas tout vu, tout connu. . Cale ta tête et tes épaules contre le bras du canapé, tends les jambes, pose tes pieds sur mes épaules. Regarde, mon serpent rampe vers son trou. Ah! Pardon, j’oubliais. L’autre jour je t’avais abordée par surprise. Mon amour de toi avait débordé. Je m’étais emporté. J’aimerais, qu’en guise de pardon pour cet excès de précipitation, tu me témoignes, ici et maintenant, un empressement égal au mien, que tu fasses un geste équivalent en force symbolique pour me lancer un appel à l’amour. Montre-moi que tu me veux en toi et je te rendrai heureuse.

– Que dois-je faire ?
– C’est tout simple: Masturbe-toi et fixe mes yeux, j’adorerai le spectacle de tes doigts sur et dans ton sexe et la montée de ton plaisir secret dans ton regard.

Cette forme d’exhibitionnisme ne fait pas partie des habitudes de Julie. Je n’ai jamais exigé d’elle une telle atteinte à sa pudeur. Elle pourrait se caresser le sexe lorsqu’elle est seule, elle ne serait pas la seule à recourir à cette pratique solitaire . Mais devant témoin, ce doit -être un comportement trop intime, trop indiscret et trop révélateur des pulsions sexuelles profondes.

A ma plus grande stupéfaction, elle prend position. André s’étonne en détournant la tête, de la facilité avec laquelle Julie lui offre la preuve d’amour espérée. Il répond au geste de ma femme par sa propre masturbation, et approche ses yeux. Julie ouvre le rideau: ses genoux se couchent de chaque côté de l’axe de son corps, Par un effet de levier exercé sur les deux fesses sublimes, son sexe s’étale en largeur, fruit exotique fendu en deux.

– Tu veux, comme ça?
– Oh! Oui, caresse-toi, montre-moi comment tu sais te faire jouir.

Ses doigts humectés dans sa bouche se posent délicatement sur le pont de chair qui mène de l’anus au vagin, de l’étoile sombre aux nymphes nacrées. J’ai envie de huer « NON ». Ce n’est pas possible de se dévoiler aussi impudiquement. Mais qu’a-t-il de plus que moi pour obtenir le privilège énorme d’assister à l’étalage de l’âme de Julie. Elle promène l’index et le majeur sur la crête de ses petites lèvres remonte la fente , atteint le bouton de son clitoris le fait prisonnier , le libère et redescend, appuie sur les lèvres, s’enfonce avec hésitation puis creuse un passage là où la verge repoussera les chairs gorgées de sang. Le trou est esquissé, un doigt disparaît dans l’entonnoir. Commence alors l’incroyable valse des phalanges qui tournent sur la vulve, ouverte , s’enfoncent dans la plaie créée par les pressions et mouvements circulaires.

– C’est merveilleux, je vois combien tu m’aimes. Ta figure devient toute rouge, ton front se couvre de perles de sueur. Tu as bien mérité que je te prenne et que je complète la joie dont tes yeux se troublent. Pose ton pied gauche à terre, je viens , je pose mon bâton magique , Julie ouvre-toi. Que sens-tu?

-Je le sens enfin pousser normalement à l’entrée de mon vagin, oh, oh.
– Voilà, tu n’as plus à avoir peur. Je suis un homme, un vrai, ma lance entre, progresse dans ton vagin trempé, glisse, gagne du terrain. Lâche ma queue, laisse moi te pénétrer jusqu’au fond. Me sens-tu bien ?

– Oui, moi aussi je suis normale. Ce n’est pas une découverte, j’avais l’habitude. Oui, c’est bon. Ne parle pas, baise-moi. Ah!
– Tu n’es pas satisfaite, je ne te prends pas aussi bien que les autres?
– Quels autres, je n’ai eu qu’un homme avant toi.
– Une belle femme comme toi ? Ne raconte pas, les occasions ne t’ont pas manqué. Jamais ? Cachottière.
– Tu me vexes. Je ne suis pas une salope. J’aimais Jean.
– Ah , qui c’est celui-là. Ton mari s’appelle aussi Jean ? Étrange, hein, c’est aussi le prénom d’un excellent ami à moi. Il se réjouirait de voir mon bonheur actuel. Nous faisons du footing ensemble. Il a un air de ressemblance avec ton mari sur la photo.
Si tu savais ce qu’il espère, je lui ai fait une promesse.

Le rapprochement des Jean,soudain crée une gêne pendant la saillie.

– Oh !Tu parles trop. Tu es venu taper une bavette, me raconter ta vie ou me faire convenablement l’amour ? Pousse. Tu es lourd, tu m’écrases, mets-toi en mouvement au lieu d’aller au ralenti.

– Tu n’aimes pas rester immobile avec une massue dans le ventre. Contracte tes muscles intérieurs autour de ma verge. Concentre-toi, contracte-toi encore. N’est-ce pas une position fabuleuse. Ton « Jean » ne connaissait pas ça? Il t’en a fait rater des choses essentielles. Mon copain tendrait la langue s’il nous voyait. Lui aussi te voudrait du bien

N’était mon désarroi, c’est vrai, mais autrement, pas avec une bite plantée dans le sexe infidèle

– Mon Jean, puisque tu veux parler de lui, ne s’intéresse pas à la femme des autres. Il n’aime que moi. Quand il me fait l’amour, il me parle de moi, il me serre dans ses bras, il me regarde dans les yeux, il ne se compare à personne, il me dit qu’il m’aime. Il m’embrasse avec amour. Tu apprendras ? Ce n’est pas un bavard inquiet comme toi. Il se sait homme. Bouge, s’il te plaît.

– Ha! Ha! C’est tout ce qu’il te faut? Ça vient. Comme ça, j’entre, je sors et je reviens. C’est mieux. Plus vite.

– Et plus fort. Tu promets beaucoup. Je veux jouir, montre ce que tu sais faire

– Arrête de te foutre de moi. Et ça, et ça.

Julie l’a vexé. Il s’abat brutalement en elle, repousse les pieds délicats relevés de chaque côté du crâne rasé, contre les oreilles. Les fesses musclées se lèvent, la verge sort à la limite de la vulve et repart sèchement, les pubis se heurtent avec ce bruit sec des chocs de corps mous et mouillés lorsqu’ils se heurtent puis se décollent

– Tu veux du costaud, du mouvement,de la v******e et de la rapidité. Ça vient. Prends ça et ça. Prends, prends, tu sens gourmande. Et Vlan Tu cherchais un homme, tu l’as trouvé, réjouis-toi. Oublie d’aimer ton Jean, je suis là. Et tiens, et tiens encore, encaisse.

Il a mis du temps à trouver son rythme, contrarié par un complexe d’infériorité , mais maintenant il pistonne comme les bielles d’une vieille locomotive à vapeur. Vlan , vlan, vlan… Il souffle fort, enchaîne les pénétrations à une cadence rapide. Julie a tout d’abord retenu son souffle. Elle expire bruyamment tous les quatre ou cinq coups de verge.

-Ah!..Ah!/// Ah!. Les « a « sont de plus en plus proches et essoufflés, geignards.
André la malmène, cogne, défonce, vrille, l’, la fait gémir. Elle capitule, s’avoue dominée et vaincue, jouit dans un râle déchirant, émouvant, une fois, deux, fois

– Alors, heureuse ?
Un murmure répond,
-Heureuse, mais crevée. Bravo. Sauf que tu as éjaculé en moi. Cela me poisse les cuisses. Tu aurais dû te retirer.
– Il ne fallait pas ?Ne t’inquiète pas, j’ai des réserves, les couilles pleines à ras bord.
– Tu es fou, tu vas me planter un marmot. Ce n’est pas le moment. J’en ai déjà un. Je veux encore profiter de la vie pendant mes plus belles années.
– Tu ne voudrais pas me faire une petite fille, à moi ?
– Si tu m’épousais…

Le silence met fin à l’échange. Julie est sérieuse ou se protège .Elle n’obtient aucun engagement. La naissance et l’existence de Loïc seraient des fardeaux. Première nouvelle. Eprise d’un matou, la chatte oublie ses chatons ou les dévore, paraît-il. Non , Julie, pas toi. Entre elle est moi s’est levé un rideau d’incompréhension. Je vivais dans une famille épanouie? Erreur.
Non, Julie ne voit plus le même monde que moi.

-Très bien, je fonce me rincer dans la baignoire.dit-elle pour rompre le silence pesant.
– Je t’accompagne, je t’aiderai, je crochèterai le sperme., je t’enverrai le jet d’eau …

Ils sont dans la baignoire, chahutent et s’arrosent. J’abandonne mon perchoir, je descends l’escalier, évite de poser le pied sur la cinquième marche qui grince. A la cuisine j’ouvre une bouteille de gros rouge qui tache et je vais verser, goulot contre goulot, un tiers de vin ordinaire dans la bouteille de grand crû, que L ‘amant a éclusé pour étancher sa soif.

– Tourne-toi, Accroche tes mains à la conduite d’eau. Pose ton pied gauche sur le bord de la baignoire, voilà, je vise ta chatte, je la prends par-dessous. :Ho hisse . Que c’est fameux comme ça.

Ce type est remonté comme un coucou. Il hausse son harpon à la verticale
– Tu es terrible, effrayant, inlassable. N’abuse pas
– Ah, tu l’admets! Zut, j’ai perdu ma voie, coincé dans ta raie.
– Non, pas là, c’est mon cul.
– Tu n’aimes pas ? Faute d’habitude, je parie. Tu aimeras. L’exercice fait le maître. C’est en baisant qu’on devient une bonne baiseuse.
– J’aime l’amour simple, naturel. La sodomie n‘est pas mon truc.
– Passe . Mais , qu’est-ce qui m’arrive? Ma bite saigne, je n’ai pas pu me couper dans tes poils. Est-ce que je t’ai fait mal, est-ce que tu saignes?

Julie se passe une main sur le sexe et éclate de rire, est prise d’un fou rire clair, long et se moque:

– Que tu es prétentieux! Non, tu ne m’as pas fait mal avec ta brosse à vagin. Rassure-toi, tu es normal, ni plus petit ni plus gros que mon mari. Normal. Tout ce qu’il y a de plus communément normal. Voilà encore une chose que les mères ne disent pas toujours à leurs garçons, je suppose. Hi !hi!Selon un cycle lunaire, les femmes ont environ une fois par mois des règles.

– Non, merde alors, je sais ça. Tu as choisi aujourd’hui, quel manque de bol. Les anglais débarquent ?

– Je suis irrégulièrement réglée. Mes règles avaient du retard, ton hyperactivité m’ôte un double souci. Je ne suis pas enceinte et tu ne m’as pas engrossée. C’est réjouissant, tu ne seras pas forcé de me passer la bague au doigt.

– De toute façon, ton mari pourrait déclarer la naissance à la mairie si tu ponds avant le divorce

– Lâche. Je me demande si tu m’aimes autant que tu le dis.

– Je blague

-Mauvaise blague. N’en parlons plus. En général je saigne fort pendant les trois premiers jours. De plus mon sang dégage une odeur âcre et tache le linge. Je regrette mais nous devons suspendre les activités sexuelles. Voilà pourquoi je ne voulais pas loger à l’hôtel. Les règles menaçaient, imminentes.

– Au moins trois jours, tu es sûre ? Donc jeudi dans l’avion tu feras encore du sang ? C’est pas vrai. Tu ne connais pas un moyen de stopper l’écoulement ?

– Ça se contrôle avec des bandes hygiéniques ou des tampons. Ainsi est la nature et telle est la malédiction des femmes, jugées impures dans la bible pendant les menstrues et tenues à l’écart de la tribu, assises le cul sur des pierres. Je regrette, il faudra attendre pour nous accoupler. L’amour est en suspens. Pauvre impatient. Ça n’empêchera pas les sentiments. Tu pourras méditer, réfléchir à ce que tu cherches chez moi, de l’amour ou du cul, une épouse ou une putain.

Il n’aime pas la tournure des événements et de la conversation trop sérieuse; il cherche un autre sujet pour détourner l’attention

– Chouette, il reste un fond de vin. On est à Cana?Tout ça me donne soif.
– Tu préfères le vin au sang. Séchons-nous et allons dormir, je travaille demain.
– Moi, je suis convoqué à la direction de la piscine, je me demande ce que la vieille chouette me veut .

Et moi, Jean Cocu, je respire mieux. La vieille chouette aura visionné le DVD que je lui ai fait remettre par la poste. Elle va accorder une promotion au gaillard qui la dédaigne et s’envoie la basse cour de la piscine.

Ma vengeance est en route. Demain, je lâche mes aboyeurs aux trousses de l’amant de ces dames et de la mienne. Ils vont lui faire passer une journée infernale. Ce rôle de marionnettiste m’amuse et paiera à la longue. Pas de coups, zen, je ramasserai un cœur et un rêve brisés, je recollerai les morceaux avec un maximum de tendresse. Peut-être…L’espoir fait vivre. Savoir attendre. Après ça, André aura-t-il l’audace de présenter son sexe sur un plateau aux femmes de la ville? Ne pavoisons pas trop vite. Julie ferme la porte de ma chambre à coucher, je tends l’oreille.

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