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DEFINITION DE LA PORNODEPENDANCE

Le sexe sur le Net est comme l’héroïne, il s’empare de ces personnes et il ne les lâche plus »

Max Schwartz, médecin dans le Missouri (7)

I. LA PORNODEPENDANCE ET LES PORNODEPENDANTS

A. Qu’est-ce que la pornodépendance ?

La notion de pornodépendance

La pornodépendance est le fait, pour un amateur de pornographie, de ne plus pouvoir se passer de cette consommation. Celle-ci cesse donc d’être motivée par le seul plaisir ou par la curiosité, mais bien par une réelle forme de besoin physique ou psychologique.

La pornographie devient alors une drogue, car le consommateur ne peut plus s’en passer. Comme pour toute drogue, rapidement, l’usager vient à en renouveler sans cesse les doses… Et pour continuer à en ressentir les effets, il est contraint soit d’augmenter la quantité consommée (la pornographie prend de plus en plus de place dans sa vie), soit de se procurer une excitation plus forte, en recherchant des scènes de plus en plus « hard », de plus en plus extrêmes.

Comme toute drogue, la pornographie peut entraîner chez le patient des conséquences néfastes, telles que l’isolement social, l’altération de la perception de la sexualité, ou bien encore des troubles physiologiques.

La pornodépendance peut se manifester sous quatre formes

Schématiquement, la dépendance à la pornographie peut prendre quatre types d’aspects différents:

La recherche de contenu pornographique (type 1). Le dépendant visionne des films pornographiques, consulte des revues porno, fréquente des sites X. Il se masturbe devant, et y passe un temps toujours plus important. Il peut éventuellement collectionner du contenu porno. Il projette des fantasmes crus sur les individus du sexe opposé, sans arriver à contrôler le flux des images de son inconscient. Le dépendant ne peut arrêter de consommer sans ressentir une sensation de manque. Certains des dépendants ayant fait des tentatives de sevrage ont dû faire face à des échecs. La consommation du dépendant garde encore un caractère passif, puisqu’elle n’entraîne aucune forme d’interaction. Le dépendant consomme seul, et fait généralement en sorte que son addiction soit indétectable. La majorité des dépendants sont des dépendants de type 1.

La recherche non assumée d’interactions (type 2). Le dépendant cherche à entrer en contact virtuellement avec des individus du sexe opposé. Il se rend sur les liveshows, où il tchate avec des modèles rémunérés pour cela. Il peut utiliser des services de téléphone rose. Il fréquente éventuellement des sites de rencontres, mais les échanges qu’il réalise n’aboutissent pas à des rencontres en réel. Il attend de l’autre qu’il érotise son corps pour lui, en exigeant de sa part des photos, des films, ou en demandant à ce qu’on l’excite au téléphone ou par messagerie. Mais de son côté, le dépendant reste volontairement et intégralement en retrait. Il ne communique jamais ses vraies coordonnées, ni même son véritable prénom. Il peut éventuellement fournir des photographies ou des clips vidéos de lui (ou plus précisémment de ses parties génitales) mais en occultant son visage. Il utilise plus volontiers les espaces payants, afin de ne pas avoir à justifier de la non réciprocité de l’exhibition. Le dépendant est entré dans une forme de passage à l’acte, car il entretient une relation directe avec un modèle ou un autre usager. Cependant, par manque de confiance ou souci de confidentialité, il cherche à ce que cette dernière ne puisse pas « déborder » dans le « monde réel ». A titre d’exemple, les dépendants en couple considèrent souvent qu’ils ne trompent pas leur conjoint quand ils demandent à une hôtesse d’un service de livecam de les exciter; alors qu’aucun d’entre eux n’aurait l’idée de se masturber « en réel » devant un(e) inconnu(e).

La recherche assumée d’interactions (type 3). Le dépendant ne se satisfait plus des interactions virtuelles. Il ressent le besoin de concrétiser, dans le « monde réel », ses pulsions. Pour cela, il va chercher à entrer en contact réel avec le sexe opposé. Cela peut prendre la forme de soirées dans des clubs libertins, de fréquentations de prostituées ou d’escorts.

Certains, principalement pour des raisons de coût, cibleront les espaces de rencontre en ligne, soit dédiés aux libertinages, soit en principe réservés aux relations durables. Bien que s’affichant initialement comme à la recherche d’un partenaire stable (action de prédation), ils vont très rapidement dévoiler leurs intentions afin de ne pas perdre de temps et de réduire les risques d’échec « en réel ».

Le dépendant passe de la consommation du corps pornographique, au corps physique. Dans la majorité des cas, il va chercher à multiplier les partenaires, et fuir toute installation d’une relation durable. La plupart des dépendants engagés dans de tels processus ressentent un dégoût assez prononcé de leur pratique, ayant souvent t l’impression d’abuser du corps de l’autre. Ceux déjà en ménage ressentent également une forte culpabilité, conscients que leur addiction les amène à mettre leur couple en péril.

La fascination pour le monde de la pornographie (type 4). Pour le dépendant de type 4, la pornographie n’est plus uniquement une source d’excitation sexuelle. Il développe une forme de passion, d’admiration pour ce monde. Il vit sa consommation comme un fan. Il va se mettre à avoir des actrices fétiches, des réalisateurs favoris. Il va s’abonner à des revues afin d’être sûr de ne manquer aucun numéro. Il peut se renseigner sur les déplacements des actrices, se rendre de manière assidue aux événements du milieu – salons de l’érotisme; Hots d’Or. Il n’a plus conscience du caractère singuler de ce milieu, et commence à afficher ouvertement sa fascination: tout comme certains aiment faire du sport ou aller voir des films de science-fiction, lui consomme du porno. C’est l’aboutissement ultime de la normalisation de la pornographie, transcendé en culte.

Le type 4 s’observe assez rarement, et est généralement le signe d’autres troubles s’ajoutant à la pornodépendance. La fan-attitude est souvent le signe d’un repli de l’individu, d’une volonté pour lui de se réfugier dans des « valeurs », des icônes qui sont rassurantes. Dans le type 4, l’addiction sexuelle se double donc d’une valorisation du contenu addictif, ce qui est assez unique en matière de toxicomanie – on n’a jamais vu de fumeurs développer une admiration telle pour Philipp Morris, ou un cocaïnomane tomber en pamoison devant les barons de la drogue.

Le consommateur de type 4 est généralement aussi un consommateur de type 1 et 2, les liveshows et autres chatrooms étaient alors vus comme des biais pour se rapprocher de ses icônes.

Je précise que ces quatre formes en constituent pas le parcours « obligé » du dépendant. La majorité des addicts en resteront aux deux premiers types, une part non négligeable atteindront le troisième type. Les dépendants de quatrième type restent peu nombreux, même si on peut s’attendre à ce que la médiatisation d’une poignée d’actrices ou d’ancienns actrices pornographiques puisse permettre l’accentuation du phénomène durant les prochaines années.

Egalement, le fait de ne rester qu’en type 1, n’est pas à interpréter comme le signe d’une dépendance modérée ! Certains dépendants, par choix, manque de confiance ou manque de moyens, ne passeront jamais à l’acte… ce qui ne les empêchera pas de passer plusieurs heures par jour à surfer sur des sites X, et avoir les pires difficultés du monde à freiner leur pratique.

B. Qui sont les pornodépendants ?

Une règle d’or: personne n’est à l’abri de la dépendance à la pornographie

Même si, aujourd’hui, la pornographie bénéficie d’une aura médiatique sans précédent, rares sont ceux qui s’affichent ouvertement comme en étant des consommateurs réguliers. Consommer du porno renvoit à une certaine honte; aussi est-il beaucoup plus confortable de croire que les afficionados du porno, sont tous des célibataires marginaux et mal à l’aise dans leur peau.

Mais si vous pouviez savoir, vous seriez sans doute extrêmement surpris au sein-même de votre entourage. Il y a des consommateurs réguliers, et donc des dépendants à la pornographie à tous les âges et dans tous les milieux sociaux. Si certains sont bien célibataires, d’autres sont en couple, mariés, avec ou sans enfants. Peu sont marginaux; bon nombre ont des situations professionnelles, des carrières, des responsabilités…

Une constante toutefois : la dépendance pornographique est un phénomène essentiellement masculin. Ce qui apparaît logique, dans la mesure où la pornographie est un produit quasi exclusivement fait pour les hommes, et donc massivement consommé par eux.

Bien entendu, cela ne veut pas dire qu’il n’y aucune femme pornodépendante! Ces dernières sont peu nombreuses, mais elles existent. Un article leur est plus spécialement dédié (La dépendance des femmes à la pornographie)

S’il est compréhensible de venir à la pornographique par curiosité, il n’est par contre jamais normal d’y rester une fois les émois de la découverte passés. La pornographie ne peut JAMAIS remplacer une construction sociale ou affective normale.

Certains publics sont-ils plus fragiles que d’autre ?

Dans leur majorité, les dépendants n’avaient pas de « terreau » favorable au développement d’une addiction. Ils ont souvent fait preuve d’une curiosité pour la chose dans leur jeunesse, puis ont peu à peu perdu le contrôle de leur consommation. Toutefois, il reste vrai qu’il existe des publics plus enclins à tomber dans la pornodépendance que d’autres:

01. Les adolescents

L’adolescence est l’âge des tentations, de la recherche des risques, ainsi que des premières frustrations.

Certains adolescents iront chercher dans la pornographie un défi, une rébellion face aux modèles familiaux. C’est exactement la même logique qui peut inciter un ado à commencer à consommer du tabac ou du cannabis par exemple.

D’autres, timides et peu confiants en eux-même, ou socialement faiblement intégrés, seront naturellement séduits par les chaleureuses sirènes du monde pornographique.

Il faut rappeler qu’aujourd’hui, la moitié des adolescents de 11 ans ont déjà vu un film pornographique ! La très grande majorité découvre la pornographie avant la sexualité.

De manière générale, les adolescents dont les parents ne surveillent plus les comportements à la maison, sont plus facilement exposés (7). Pour nombre d’entre eux, la pornographie est d’abord passée par l’écran de la télé un soir de liberté, ou alors par le PC installé dans la chambre.

Le Fil Santé Jeunes est un service anonyme et gratuit, accessible par téléphone au numéro 32 24, appelable tous les jours de 8 heures à minuit, et vers lequel les adolescents peuvent se tourner pour faire part de leurs problèmes. Ses responsables expliquent recevoir de plus en plus d’appels d’adolescents débordés par leur excitation sexuelle permanente, causée par une addiction aux films pornographiques. Ces derniers souffrent aussi de ne pas voir de relations(s) amoureuse(s) en parallèle (2)

Si vous pensez que votre adolescent est un consommateur de pornographie, l’article  » Aborder la question de la pornographie avec un adolescent », vous aidera à faire face à la situation, notamment en vous permettant de distinguer ce qui relève de la consommation occassionnelle, et de celle causée par une véritable addiction.

02. Les personnes en état de fragilité affective

De nombreuses dépendances pornographiques ont commencé suite à une série d’échecs amoureux, une rupture difficile ou des tensions dans le couple.

Ce genre de situations isole les individus, qui vont alors chercher dans la pornographie un échappatoire, un confort, ou un remède à leurs problèmes. Ils finissent alors par se convaincre que le monde pornographique, « émotionnellement froid », est beaucoup plus supportable que la réalité.

Ce n’est évidemment pas la bonne solution, dans la mesure où la pornographie ne va faire que renforcer l’isolement des dépendants. Elle « déconnecte » les dépendants du monde réel, en les installant de façon durable dans leur solitude.

03. Les personnes souffrant de frustration sexuelle

Nous vivons dans un monde « hypersexualisé», débordant d’images pornographiques : unes de journaux de charme librement exposées en maisons de presse, publicités aguicheuses pour du parfum ou autre, allusions commerciales diversement grivoises… Ce monde sexuellement agressif qu’on nous impose sollicite de façon permanente nos pulsions. La pornographie agit alors tel un « miroir aux alouettes ». Elle prétend offrir à ses clients un monde sexuellement parfait, où tous les fantasmes prennent corps, et où toutes les frustrations se libèrent.

Une personne en parfait état d’équilibre sexuel saura relativiser le message pornographique, et savoir que ce qu’elle voit est complètement irréel. Mais les frustrés croieront voir en la pornographie un exultoire à leurs pulsions.

Rappelons que la frustration est le moteur essentiel de la pornographie: elle promet de la résoudre, et en même temps, elle l’entretient. Elle n’est pas la solution mais le problème (2)

Rappelons également que la pornographie est un marché économique de première importance; au même titre que l’industrie du tabac, elle « fidélise » ses clients en les rendant accrocs.

04. Les solitaires

L’abîme pornographique pourrait facilement apparaître comme une solution pour tromper l’ennui et la solitude. C’est pour cela que la consommation de pornographie est plus forte chez les célibataires endurcis et les étudiants par exemple. Le dépendant se réfugie dans la pornographie, faute de « mieux »; puis, justement, à cause de la pornographie, il ne cherche plus à trouver mieux.

De surcroît, en l’absence d’entourage, les solitaires ne risquent pas de rencontrer de freins à leurs pratiques de dépendance (nombre de femmes n’acceptent pas en effet que leur compagnon consomme de la pornographie)

La consommation de pornographie devient alors un inévitable passe-temps, pour éviter de se remettre en cause. On consomme de la pornographie, pour ne pas avoir à se demander pourquoi on consomme.

De surcroît, la consommation de pornographie elle-même -sauf exceptions – se fait en cachette. Le dépendant ressent un mélange de honte et de culpabilité, qu’il a rarement envie de partager.

05. Les victimes d’abus sexuels

On comprendra sans peine que les abus sexuels entraînent un dérèglement de la sexualité. Il arrive que les victimes « plongent » dans la pornographie, afin de pouvoir compenser, ou pour trouver un échappatoire à leurs tourments. La consommation apparaît d’autant plus forte chez ceux qui ont intériorisé ces agressions, refusant d’en parler, ou n’ont pas réussi à se faire entendre lorsqu’ils ont essayé d’en parler.

La problématique des abus sexuels dépasse largement celle de la dépendance pornographique. Si vous avez été vous-même victimes d’abus, il est IM-PE-RA-TIF d’en parler. Plus vous garderez cela pour vous, plus vous entretiendrez votre malaise. Il existe des psychologues et psychiatres qui peuvent vous aider. Vous pouvez aussi vous renseigner pour voir s’il n’ existe pas près de chez vous un groupe d’entraide de victimes. L’association « En Parler et Agir », parmi d’autres, pourra vous communiquer les coordonnées d’associations locales qualifiées en la matière.

De surcroît, n’oubliez pas que les abus sexuels sont punis par la loi, et que leurs auteurs sont peut être récidivistes. En portant plainte, vous vous rendrez service, car vous forcerez cette souffrance à s’extirper de votre corps; mais vous sauverez peut-être aussi la vie de potentielles autres victimes.

QUELLE PRESCRIPTION EN FRANCE POUR LES AGRESSIONS SEXUELLES ?

Dans le système pénal français, le délai de prescription pour les crimes sexuels est de 10 ans, ou 20 ans si l’agression a été commise sur un mineur à partir du 10 mars 2004. Cette différence de délai s’explique par l’application au 10 mars 2004 de nouvelles dispositions législatives, mais qui, pour des raisons de rétroactivité, et sauf à ce qu’une jurisprudence contraire se dégage, ne couvrent pas les faits commis avant l’entrée en vigueur de la loi.

Si la victime était mineure au moment des faits, le délai de prescription ne commence à courir qu’à sa majorité. Soit des possibilités d’entamer des poursuites jusqu’au 28 ans de l’agressé(e), ou jusqu’à ses 38 ans si les faits ont été commis à partir du 10 mars 1004.

Le délai de prescription correspond au temps durant lequel il est possible de porter plainte; à partir de là, la justice dispose de dix ans supplémentaires pour enquêter, poursuivre et condamner l’auteur, chaque nouvel acte relançant de justice relançant le délai (c’est ce qu’on appelle le délai de prescription de l’action publique)

A noter que fin mai 2014, le Sénat français a adopté un projet de loi visant à faire passer à 30 ans le délai de prescription. Les victimes mineures au moment des faits auraient donc jusqu’à leurs 48 ans pour porter plainte. Le système parlementaire français étant bicaméral, ce texte ne rentrera en vigueur qu’après son adoption par l’Assemblée Nationale; ce qui, à la date de la mise à jour de cet article (septembre 2014), n’était pas encore le cas.

Voir à ce titre: articles 7 et 8 du Code de procédure pénale, articles 222-23 à 222-36 du Code pénal; articles 222-27 à 222-32 du Code pénal; 227-22 à 227-27 du Code Pénal, Dossiers de l’Assemblée Nationale

06. Les dépendantes affectives

La dépendance affective est un état pathologique se manifestant de différentes façons. Il s’agit notamment du fait pour un individu – le plus souvent une femme – de chercher à combler un manque constant d’affection, en multipliant les rencontres mais sur des espaces inadéquats. Par exemple, alors qu’elles cherchent sincèrement à construire une relation durable, les dépendantes affectives vont investir les espaces en ligne de rencontres sans engagement.

Internet, et sa multitude de sites de rencontres, a fait exploser le phénomène. Les dépendantes affectives y fréquentent bien souvent les mêmes espaces que les dépendants pornographiques de type 2 ou 3 (ceux recherchant une interaction avec l’autre sexe, voir plus haut). Chaque groupe feint d’adopter les codes de l’autre, à fins de séduction.

Ainsi, certains (une minorité heureusement) dépendants pornographiques, prennent l’attitude de prédateurs; ils affirment d’abord aux femmes avec lesquelles ils discutent qu’ils sont intéressés par une rencontre sérieuse, afin de capter leur attention; puis ils enchaînent très rapidement sur un registre beaucoup plus trivial. Ils vont alors se mettre à demander à leur « victime » qu’elle se déshabillent pour eux devant leur webcam, qu’elle leur envoie des photos… si leur interlocutrice ne suit pas à leur demandes, ils rompent toute forme de contact et passent à la recherche de quelqu’un d’autre.

De l’autre côté, les dépendantes affectives, qui ont intériorisé que l’exhibition et la provocation sexuelle était les moyens les plus efficaces de capter l’attention des hommes sur le Net, jouent le jeu… et finissent par devenir elle-mêmes prisionnières de cette exhibition. La plupart détestent se livrer ainsi sur le Net, mais le font quand même, car elles ne savent plus trop comment se comporter autrement face à un homme. Elles sont en cela confirmé par l’attitude des hommes qui les « zappent » quand elles refusent de s’exhiber pour eux. L’approche qu’ont les dépendantes affectives, de la relation homme/femme se trouve ainsi souillée par la pornographisation de leur propre corps: elles en viennent à penser que seule l’exhibition et la provocation pornographique pourra leur permettre de rencontrer quelqu’un.

Il est nécessaire, si vous estimez être pornodépendante ET dépendante affective, de traiter les deux aspects en même temps. Vous trouverez sur Internet de nombreux sites traitant de la dépendance affective. Vous pouvez également vous renseigner auprès d’un psychologue ou d’un psychiatre; de plus en plus de spécialistes sont formés à traiter les addictions de ce type.

TEMOIGNAGE DE ALYA, DEPENDANTE A LA PORNOGRAPHIE ET DEPENDANTE AFFECTIVE, 07 OCTOBRE 2010

« (…) Je ressentais un vide énorme au fond de moi, et je suis retournée sur ces sites (…) j’essayais de comprendre pourquoi j’aimais cela, pourquoi j’y retournais souvent. Ensuite je me suis dit que c’était bon le sexe, c’est sûr, mais pas comme ça, pas sans avoir des sentiments, pas devant un écran, pas seule. J’ai ensuite quitté ce site sans avoir d’envies. Mais malheureusement je suis retournée sur un site de rencontre et là, je me suis montrée nue à un homme avec qui je discutais de temps en temps mais que je n’ai jamais vu, je n’en ait même pas eu l’envie, mais le voir avec du plaisir m’a réconforté. En fait, j’aimais juste qu’il me dise que j’ai un beau corps et qu’il m’aime; bien sûr il en rajoutait pour que je lui en montre toujours plus, mais je continuais car je voyais qu’il avait du plaisir (…) Je pense que j’ai besoin de me sentir aimée, d’avoir l’affection que je n’ai jamais eu avec un homme, j’ai besoin de me sentir valorisée pour une fois de me sentir belle (…)Une énorme frustration (…) »

Témoignage issu du forum du www.pornodependance.com

07. Les « polydépendants », ou « polyaddicts »

Comme le nom le suggère, les polydépendants sont victimes de plusieurs addictions. Si aucune étude n’a à ma connaissance quantifié leur nombre, le phénomène n’est pas marginal. L’association porno/tabac ou porno/cannabis se trouve fréquemment cité sur le forum du www.pornodependance.com

Comme je l’ai expliqué dans les paragraphes précédents, on peut tomber dans la pornodépendance pour de multiples raisons. Toutefois, on embrasse rarement plusieurs addictions par hasard ou par malchance. Les polydépendants ont généralement un terreau psychologique préalable (une blessure intériorisée , un traumatisme infantile par exemple) expliquant leur propension à développer des addictions. Aussi, si vous êtes polydépendant, je vous suggère d’entamer une vrai travail sur vous-même, en vous faisant aider par exemple d’un psychologue ou psychiatre. En réusissant à comprendre d’où vient votre fragilité, vous éviterez de vous exposer de manière continue à la rechute.

TEMOIGNAGE DE BIBOPCHANGE, FUTUR EX-DEPENDANT A LA PORNOGRAPHIE, 25 NOVEMBRE 2010

« Cela fait déjà 6 mois que je me suis rendu compte que j’avais un problème avec le porno, c’est à dire une addiction. J’ai commencé à 15 ans (…) à recourir à la masturbation régulièrement 1, 2 à 3 fois par jour. Je n’ai rien vu venir, il faut dire que je suis tombé dans le piège du cannabis vers 16 ans (…) Arrivé à 21 ans (…) je n’ai rien trouvé de mieux qu’avoir recours à des relations tarifées (…) je n’ai cessé d’augmenter mes balades vers les sites X (…) Je suis un vrai handicapé des relations sociales, spécialement avec les femmes (…) Je me dégoûte beaucoup. Mais en tout cas je veux changer »

TEMOIGNAGE DE MIKEY, FUTUR EX-DEPENDANT A LA PORNOGRAPHIE, 03 AOUT 2011

« Je me sens motivé pour changer et j’ai bien envie de combattre ce mal qui me ronge (…) déjà un jour s’est passé sans rechutes ni envies (…) Par contre je vais fumer un peu plus que d’habitude je le sens. Avant c’était 5, là c’est au moins 10 »

Témoignages issus du forum du www.pornodependance.com

C. Combien sont les pornodépendants?

Difficile à estimer ! Aucune étude quantitative ne s’est posée sur ce phénomène encore peu étudié. Les données existantes relèvent donc plutôt de l’estimation, que de l’analyse scientifique.

Selon le site www.orroz.net (10) 6 à 9% des surfeurs sur Internet seraient accros à la pornographie.

Pour Patrick Carnac, fondateur de l’association américaine Sex Addicts Anonymous, 14 millions d’Américains souffrent de syndrome de la dépendance au sexe (sans qu’il s’agisse pour tous de dépendance pornographique, même si celle-ci est très présente dans toutes les dépendances sexuelles) (9)

En tout cas, les dépendants sont de plus en plus nombreux. Les psychiatres et les psychologues cliniciens ont en effet constaté une progression constante de leur nombre.

Rappelons que, dans le même temps, l’imprégnation et l’acceptation de la pornographie dans notre société se renforce. Internet y joue indéniablement un rôle. En effet, le web a fait s’effondrer les deux principales barrières à une consommation massive de pornographie: le coût (une quantité illimitée de supports pornographiques sont en accès libre), et la culpabilisation sociale (la consommation sur le Net est discrète et anonyme ; peu de risques de « se faire prendre », comme auparavant à la sortie d’un cinéma porno ou d’un sex-shop)

D. La dépendance pornographique est-elle un trouble comportemental, ou bien une maladie ?

La dépendance pornographie est un sujet d’étude gênant. Car la pornographie, et le sexe en général, ont dans notre société une dimension ludique. Les associer à l’idée de trouble, de maladie, de dépendance, c’est aller a contrario de l’idée dominante.

De surcroît, on fait souvent rimer sexe, liberté sexuelle et liberté d’expression. Exprimer ses réserves sur la pornographie revient à être rapidement catalogué comme un réactionnaire ou un censeur (9)

Aussi, pendant longtemps, seule une poignée de spécialistes se sont penchés sur la question.

En 1988, les psychiatres nord-américains Reed et Blaine ont élaboré un modèle de processus d’addiction sexuelle, en quatre phases (phase obsessionnelle, phase d’exécution de rituels, phase d’agir sexuel, phase de désespoir) (5). Ce modèle reconnaissait déjà un aspect addictif dans la consommation de pornographie.

Dans les années 1990, le docteur Young Kimberley, à l’Université de Pittsburgh, a lancé les premières recherches sur les dépendances liées à Internet (dont la dépendance pornographique). Ses travaux, ainsi que ceux d’autres psychiatres américains, ont démontré la nocivité de la consommation de sexe en ligne.

Enfin, en 2000, s’est tenu à Zurich la première conférence mondiale sur le thème. S’y sont réunis des médecins, psychologues, sociologues, juristes et spécialistes du monde entier. (4)

Le sujet, aujourd’hui, intéresse plus massivement la communauté scientifique qu’auparavant. Cela est principalement dû à la banalisation de la pornographie dans notre société. Toutefois, dans le débat public, il reste très ardu de parler de ce genre de questions. Autrefois, on n’évoquait pas les questions tournant autour de la sexualité par pudeur, ou interdit social. Aujourd’hui, on en parle de façon beaucoup plus facile, mais le plus souvent sous un angle ludique ou commercial. Il est encore aujourd’hui très difficile de présenter le sexe comme un objet d’étude sérieux.

La pornodépendance est évoquée selon les spécialistes, soit comme un trouble de conduite, soit comme une maladie obsessionnelle et compulsive, ou bien encore un trouble pulsionnel.

Nous ne rentrerons pas ici dans ce débat. Ce qui est important ici est de retenir que la dépendance pornographique est désormais reconnue comme un problème suffisamment majeur pour mettre en interrogation le monde scientifique.

Toutefois, que l’on considère la dépendance pornographique comme une maladie ou non, il ne faut jamais perdre de vue la dimension perverse de cette consommation. En effet, les dépendants, pour nombre d’entre eux, voient dans les jeunes femmes qui les accompagnent dans leur vie, des objets sexuels disponibles. Certains passeront « le cap », du fantasme au réel, par la recherche d’aventures par exemple. D’autres malheureusement, violeront.

Le dépendant doit donc en permanence travailler sur la canalisation de ses fantasmes. Il est en effet beaucoup trop facile de se déresponsabiliser en se disant que c’est une maladie ou un trouble, et que donc, on n’y peut rien.

II. LA PORNOGRAPHIE: UNE DROGUE ET SES EFFETS

A. La pornographie est-elle vraiment une drogue?

Bien sûr ! A doses excessives, la pornographie provoque chez le dépendant une addiction similaire à celle engendrée par les autres toxicomanies.

L’amateur de pornographie recherche avant tout une sensation forte, une sorte de poussée d’adrénaline. Or, l’adrénaline produit dans le cerveau ce qu’on appelle la dopamine. La dopamine est une molécule, secrétée par l’hypothalamus, qui entraîne la sensation de bien-être (5). Il est d’ailleurs à ce titre utile de rappeler que les images à caractère sexuel ont, par essence, un extraordinaire potentiel excitant. Elles sont donc particulièrement aptes à faire secréter une forte de dose de dopamine.

On peut en venir à être rapidement dépendant de cette réponse chimique, et à chercher ainsi à renouveler sans cesse son plaisir. Le drogué est donc plus accro à ses propres hormones qu’a la drogue elle-même. Il en va de même pour l’excitation sexuelle. L’homme stimulé de manière régulière par des représentations explicites peut en effet concevoir un état de dépendance à ses « shoots » de testostérone. Et chercher, par conséquence, à reproduire le plus souvent possible les conditions dans lesquelles il les a ressenties. (6)

Mais la surconsommation entraîne une accoutumance à cette poussée d’adrénaline. Le dépendant est alors amené à la surexposition, afin de pouvoir continuer à retrouver l’excitation des premiers jours. Il va donc « augmenter » les doses, ou « améliorer » le produit, ce qui, pour la pornographie, se traduit par la recherche de représentations sexuelles toujours plus extrêmes et violentes.

Le consommateur entre alors dans un cercle vicieux : parce qu’il ressent le besoin de consommer de la pornographie, il en consomme ; parce qu’il en consomme, il en ressent le besoin. Et cela, les pornocrates l’ont parfaitement compris de longue date! La frustration est pour eux la garantie de consommateurs acquis à leur business (11)

Je rajouterai même que ce qui rend la pornographie particulièrement dangereuse, est que nul ne s’attend à qu’elle génère une dépendance. On connaît tous les méfaits engendrés par le tabac ou par une consommation excessive d’alcool. Mais le discours de prévention quant aux dangers de la pornographie est quant à lui quasi inexistant. Il n’y a pas d’associations d’aide aux pornodépendants ( la question est présente, mais à la marge, aux réunions DASA – Dépendants affectifs et sexuels anonymes), pas de campagnes d’information auprès du public. Et pour cause; dans notre société, la pornographie a une dimension ludique, doublée d’une certaine idée de la liberté. Faites un essai: dites autour de vous, auprès de gens que ne vous connaissent pas intimement, que vous êtes contre la pornographie. Vous essuyerez probablement un certain scepticisme, serez catalogué réactionnaire, peut-être même soupçonnera-t-on que votre vie sexuelle ne vous satisfait pas. Alors que tout le monde abondera en votre sens si vous parlez des morts par comas éthyliques, ou des risque de désociabilisation causés par une trop forte consommation de cannabis. Très difficile dans ces conditions de faire émettre un message de prévention sur les dangers de la pornographie.

On peut donc sans nul doute affirmer que sur 100 addicts à la pornographie, il y en a bien 99 qui n’ont pas vu arriver la dépendance. Ceux-là ont surconsommé plus par manque d’information, que par volonté délibérée de dépasser la ligne rouge. Ceux-là sont bien les victimes du laxisme de nos sociétés.

Toutefois, dans la même logique, « un homme averti en vaut deux »! Tout dépendant ayant pris conscience du mal que lui causait la pornographie est le maître de son salut, et donc le responsable de ses éventuelles rechutes. Il ne s’agit nullement de culpabiliser, mais de savoir rebondir sur ses propres erreurs pour avancer. La flagellation est malsaine, mais l’autocritique ne l’est jamais!

B. Quel est le schéma classique de la dépendance?

Le cercle vicieux, ou spirale addictive, suit schématiquement les quatres phases de n’importe quelle addiction. Toutefois, selon les chercheurs, les phases sont décrites de façon plus ou moins proches.

Phase 1: l’excitation

Le (futur) dépendant se sent attiré par la pornographie, pour une des raisons évoquées plus haut. Il commence à conceptualiser des fantasmes (descriptions sexuelles, scénarios excitants, focalisation sur des partenaires sexuelles espérées, etc.) qu’il va chercher à retrouver dans la pornographie. Ou alors, s’il n’a pas d’univers fantasmatique préalable, il se met en position de faire sien, celui que va lui imposer la pornographie. Dans les deux cas, un lien se crée entre l’univers fantasmatique du dépendant, et celui présenté par la pornographie.

Phase 2: la consommation

Le dépendant se rend sur les sites pornographiques afin d’assouvir sa fantasmatique sexuelle. Avec le temps, ses recherches l’entraînent toujours plus loin : plus de hard, plus d’images, plus de v******e.

La consommation s’accompagne dans la majorité des cas de masturbations, suscitées par l’excitation sexuelle provoquée par la pornographie. Certains dépendants en viennent à ce titre à se masturber plusieurs fois par jour de façon compulsive, c’est à dire beaucoup plus par automatisme et nécessité que par plasir.

Phase 3: le dégoût

Une fois l’excitation initiale descendue, le consommateur ressent souvent une forme de dégoût, de honte vis-à-vis de lui même. En effet, il s’en veut de se sentir excité par la vision de femmes violentées, dégradées. Il s’en veut également de ne pas se sentir suffisamment fort pour lutter contre ses pulsions. Le dépendant comprend alors que sa consommation est compulsive.

Phase 4: le retour addictif

Lorsque l’excitation lui revient, le dépendant ressent à nouveau le besoin de s’exciter. Il retombe ainsi en phase 1, malgré son passage de dégoût en phase 3.

A la longue, il rencontre également des difficultés à contrôler son temps de consommation : les « juste 10 minutes» deviennent vingt minutes, puis trois quarts d’heures, etc. D’autres vont consommer du matériel pornographique sur leur lieu de travail ou en milieu scolaire (5)

La prise de conscience de la gravité de la dépendance intervient. Selon les cas, le pornodépendant intériorisera son problème, par honte ou par impuissance. D’autres, et ils ont raison, chercheront à en parler ou à s’informer.

Phase 5 (phase facultative): le passage à l’acte

Dans certains cas, une cinquième phase peut se rajouter, celle du « passage à l’acte ».

Les dépendants sont souvent débordés par leur propre excitation sexuelle.

Dans un certain nombre de cas, cela va entraîner un passage à l’acte dans le monde réel. Ces passages à l’acte sont autant des tentatives désespérées d’épanchement de la soif pulsionnelle.
Le passage à l’acte peut prendre différentes formes :

– la recherche de relations adultérines (fantasme de la relation parallèle)
– la recherche de partenaires sexuels multiples (idée d’une quête de fantasmes sans fins), au détriment de toute construction affective stable.
– un passage à l’acte criminel : nombre de violeurs et pédophiles reconnaissent avoir eu recours à du matériel pornographique avant de passer à l’acte (10), et avoir voulu faire « comme dans les films ».

Egalement, il est important de rappeler que l’utilisation des services de liveshows, ou de webcams X, est assimilable à un passage à l’acte: le dépendant établit une connexion réelle avec une personne, qui va se dénuder pour lui, selon les ordres qu’il va personnellement lui donner. Les deux « partenaires » se masturbent chacun de leur côté; mais ils ont chacun conscience de la présence de l’autre, et trouvent leur excitation ou leur intérêt dans cette présence.

C. La pornographie peut-elle avoir des effets sur ma représentation de la sexualité?

Oui, malheureusement. N’importe quel psychanalyste et publicitaire vous l’expliquera : les images à caractère sexuel sont celles qui imprègnent le plus durablement notre cerveau et notre imaginaire. Feindre qu’une surconsommation de pornographie est sans danger, est donc d’une hypocrisie monstrueuse.

La recherche d’une sexualité irréelle

Un esprit équilibré et averti, saura que ce qu’il voit à l’écran, n’est pas une sexualité classique, mais bien une vision extrême de la sexualité.

Mais pour les esprits plus fragiles, ou plus naïfs, la confusion entre la réalité et le fantasme à l’écran est facilement réalisable. Ces derniers en viennent à intérioriser que ce qu’ils voient à l’écran, est bien ce qui se fait dans la réalité. Ils idéalisent à outrance leurs rapports sexuels.

Les conséquences sont évidentes. Le pornodépendant cherchera sans cesse à satisfaire la soif sexuelle qui l’anime. Il n’a malheureusement qu’une chance infime de trouver, dans le monde réel, des partenaires partageant pleinement ses vues sexuelles, ou capables de reproduire les scénarios pornographiques.

Déçu par la sexualité de ses semblables, le dépendant verra le fossé entre son univers fantasmatique et sa sexualité concrète s’agrandir. Ce qui contribuera encore et toujours, à renforcer sa frustration … ce qui l’entraînera à consommer toujours plus de pornographie, etc. La boucle est bouclée !

L’altération de la libido

La pornographie, en théorie, devrait stimuler la libido. Les dépendants sexuels sont en effets traversés par nombre de fantasmes, en quantité élevée. La pulsion sexuelle étant hypertrophiée, l’accroc au porno projette ses fantasmes sur tout ce qu’il rencontre (9)

Mais le dépendant, comme nous venons de le dire, court après une sexualité irréelle. La chute est toujours douloureuse. Le dépendant finit toujours un jour ou l’autre par se rendre à l’évidence: il ne rencontrera pas dans le monde réel des partenaires comme ceux que présente la pornographie.

A titre d’exemple, certains psychothé****utes se sont intéressés aux vécus des premiers rapports sexuels des adolescents. La majorité de ceux qui sont des gros consommateurs de pornographie, se déclarent fortement déçus par leurs premiers rapports.

Ils expliquent que les sensations ne paraissent pas aussi bonnes que dans les films. Ils peuvent également s’offusquer que le corps de leur partenaire ne réponde pas aux standards esthétiques de la pornographie ; ou bien encore que ces dernières ne soient pas aussi sexuellement disponibles que les actrices.

Certains en viennent même à se demander pourquoi les filles ne sont aussi « faciles » que dans les films, et à considérer que celles qui ne manifestent pas un goût exacerbé pour le sexe ont sans doute « un problème ».

Ajoutons à cela que le phénomène ne peut aller qu’en s’empirant. En effet, par la pornographie, le dépendant acquiert une certaine lassitude vis-à-vis des actes sexuels dits classiques. Il en passe alors à des formes de sexualité plus violentes. Puis, à nouveau lassé, il cherche encore et toujours plus violent, plus hard…

Inutile de préciser que cette quête fantasmatique infini a très très peu de chances d’être satisfaite dans le monde réel.

Le repli sur une sexualité masturbatoire

Du coup, certains dépendants en perdront le goût pour les rapports sexuels (bien que, paradoxalement, c’est justement ce genre de scène qui leur sont excitantes). Ils peuvent en venir à préférer la masturbation, accompagnée du défilement de pensées pornographiques.

Le dépendant a ainsi l’impression de rester maître de sa sexualité, et de se mettre à l’abri de toute déception (13)

Dans son livre La pornographie et ses images, Patrick Baudry évoque le cas d’un homme, vivant dans un appartement où défile non stop des bandes pornographiques, sans que ce dernier soit nécessairement en train de les regarder…Cet homme a complètement recentré sa sexualité vers une autosatisfaction, axée autour du contrôle des images pornographiques. Il se sent puissant, comme à la tête d’un harem d’actrices pornographiqes dociles. Il a l’illusion du contrôle des corps qui défilent sous ses yeux (8).

La recherche d’une satisfaction sexuelle par le biais du Net n’est pas normale. Le Net enlève à la sexualité sa dimension relationnelle, et éloigne dramatiquement de la réalité des corps.

Pour plus d’informations sur ce sujet, n’hésitez pas à consulter la page spécialement dédiée à

« L’altération de la sexualité chez le dépendant »

D. La dépendance à la pornographie se manifeste-t-elle aussi en société?

Oui, malheureusement! La pornographie ne fait pas que diffuser des images de corps ayant des relations sexuelles. Elle véhicule aussi tout un discours social sur les femmes.

Le porno se plaît en effet à montrer des femmes dociles, soumises aux désirs de l’homme, comme dénuées de volonté propre. Elles sont présentées tels des poupées décébrées, des corps sexuels à consommer. Perpétuellement disponible, la fille du porno aime qu’on la brutalise, qu’on la martyrise. Tel est le discours sous-jacent de la pornographie

Le consommateur occasionnel saura faire la distinction entre ces représentations et la réalité. Mais le dépendant, nourri par cette imagerie, va intérioriser ce discours. Son addiction ne s’arrêtera pas devant l’écran de son PC ou à la dernière page de son magasine X: elle aura aussi des répercussions sociales.

1. La perception permanente des femmes comme des objets sexuels

OCCURENCE DU PHENOMENE: SOUVENT

Cette dérive est standard, et malheureusement logique. Le dépendant projette sur les femmes les fantasmes pornographiques incrustés dans son esprit. Le porno lui prétend en effet que toute femme serait avant tout un objet sexuel à convoiter.

Ainsi, la jeune femme croisée dans la rue, la collègue de bureau, parfois les propres membres de sa famille, deviennent matière à la formulation de fantasmes pornographiques. Le dépendant devient incapable de regarder une jolie femme, sans inconsciemment devoir développer dans son esprit une schématique pornographique. Toutes les formes de relations sociales qu’il peut avoir, sont entachées par la pornographie.

Au-delà de l’altération de la sexualité, évoquée plus haut, il en oublierait presque que ses interlocutrices sont des êtres humains, et non pas des machines sexuelles conçues pour le seul plaisir masculin.

De surcroît, notre monde moderne est extrêmement érotisé : le corps féminin s’y montre souvent dénudé, dans les publicités, à la télévision… Si un individu lambda peut y rester indifférent, ou n’y projeter qu’une simple admiration, ces visions seront autant d’électrochocs pour le dépendant.

Il est important de comprendre, que cette intériorisation est subie. Dans plus de 99% des cas, le dépendant n’est pas un sadique, ni un « sale type ». Il n’a jamais demandé à être assaillie par de telles images. Cette situation est donc très mal vécue par le dépendant, qui a l’impression d’être un monstre, une sorte de pervers doté d’une double personnalité incontrolable.

2. Le repli du dépendant sur lui-même

OCCURENCE DU PHENOMENE: SOUVENT

La dépendance au porno a tendance à isoler l’individu. Plusieurs raisons expliquent cela.

La consommation de pornographie est une activité chronophage, comme toutes celles sujettes à addiction. Le dépendant se connecte sur un site X « pour dix minutes », se croyant capable de se contrôler. Puis, de sites en sites, de pages en pages, la durée de son surf s’allonge, pour parfois atteindre plusieurs heures. Il se rend compte que finalement, il ne fait pas tant de choses d’autres que « ça » de ses moments de détente.

Or, la consommation de pornographie est une activité extrêmement solitaire, très peu apte à générer de l’interactivité sociale. On ne rencontre en effet personne en surfant sur des sites X ou en regardant des vidéos porno pendant des heures. Cela est également valable pour les dépendants de type II ou III, cherchant l’interaction avec des modèles virtuels (type II) ou réels (type III). Dans les deux cas, le rapport est faussé, puisqu’il se base uniquement sur un échange commercial: je paie pour un corps, donc ce corps se livre à moi. L’échange n’existe pas, au-delà de ce rapport à l’argent.

Enfin, certains dépendants vont tout simplement perdre le goût pour « autre chose ». Constamment sollicités par leurs pulsions, ils perdent tout envie pour toute activité qui ne leur apporterait pas un satisfecit sexuel. Les sorties entre amis, les moments romantiques… tout cela perd beaucoup d’attrait à leurs yeux. Ceux-là vivent porno, au jour le jour, même quand ils ne consomment plus.

3. Une difficulté à nouer des contacts affectifs ou à éprouver des sentiments amoureux

OCCURENCE DU PHENOMENE: PARFOIS

On observe aussi parfois, chez les dépendants ayant commencé à consommer du X adolescent ou enfant, des difficultés à nouer des contacts affectifs durables avec la gent féminine. Ayant du mal à surpasser les fantasmes les envahissant à la vue d’une jolie femme, ils éprouvent mille difficultés à cerner en eux les sentiments qui pourraient se cacher derrière ce déchaînement pulsionnel. Concrètement, cela peut générer deux types de comportements:

– Certains dépendants confondent les sentiments et leurs pulsions sexuelles. Ils « aiment pour coucher », ou « couchent pour aimer ». Ils ont l’impression de « passer à côté de quelque chose », puisqu’ils ne se sentent pas « pleinement amoureux » de leur partenaire, principalement apprécié pour son potentiel sexuel. Ils ont en quelque sorte l’impression de ne pas aimer « comme il faut ».

– D’autres dépendants ont l’impression ne pas être capable d’aimer quelqu’un, car ils n’arrivent pas à dépasser le simple ressenti pulsionnel. L’émergence de sentiments exige une capacité à pouvoir s’intéresser à l’autre autrement que pour son potentiel sexuel. Ce que le porno, qui fut bien souvent la seule éducation sexuelle des pornoaddicts, ne leur a pas appris! Du coup, ces dépendants auront littéralement l’impression de passer à côté de l’amour, d’être incapable d’aimer quelqu’un. Leur existence est souvent empreinte d’une grande solitude, et marqué d’un sentiment d’anormalité.

Notre identité sexuelle commence à se construire à l’adolescence, à partir des images et des représentations de notre milieu. Les pornoaddicts adolescents ont vu leur imagerie sexuelle polluée très tôt par la pornographie, avant même qu’un discours différent ne leur soit présenté. Ils sont prisonniers des représentations pornographiques, tout simplement parce qu’aucune autre ne leur a été proposé lorsqu’ils étaient jeunes. Devenus adultes, ils éprouvent de très grandes difficultés à « corriger le tir », et à apprécier quelqu’un pour ce qu’il est, et non uniquement pour son « potentiel sexuel »

Ce phénomène, auparavant assez marginal, tend aujourd’hui à se généraliser, avec la banalisation du porno auprès du public enfant et adolescent. Le porno fait partie des normes des ados des années 2000 et 2010. On fabrique aujourd’hui des générations entières de pornodépendants, auxquels il est urgent de donner un message contradictoire afin qu’ils puissent, une fois adultes, s’épanouir pleinement.

Si vous êtes vous-même parents d’un adolescent pornodépendant, je vous invite à prendre connaissance de l’article « Aborder la question de la pornographie avec un adolescent ». Vous y comprendrez l’importance de développer auprès de votre progéniture, un sens critique sur ce type de questions.

TEMOIGNAGE DE BRET, DEPENDANT EN COURS DE SEVRAGE, 09 AOUT 2011

 » J’ai commencé à regarder du porno et à me masturber très tôt, vers l’âge de 10 ans, après avoir trouvé des magazines porno chez moi… j’en ai aujourd’hui 28! (…) J’ai longtemps souffert de cette dépendance et je pense qu’elle est la principale responsable de l’énorme manque de confiance que j’ai envers les femmes et les gens que je ne connais pas (…) j’ai une petite amie depuis 6 mois mais je ne parviens absolument pas à éprouver de sentiments alors qu’elle est amoureuse et je pense que ça la fait souffrir. (…) J’ai l’impression d’être totalement dénué de tout sentiment envers elle mais également envers n’importe qui d’autre. Parfois on dirait que je ressens plus de choses en regardant un film ou en écoutant une musique qu’en ayant une interaction avec un être humain et ça me fait vraiment peur (…) »

TEMOIGNAGE DE TOTO29, DEPENDANT EN COURS DE SEVRAGE, FEVRIER A JUILLET 2011

[22 février 2011] « Je n’ai pas de sentiment et je ne peux pas en avoir. Je suis déjà tombé amoureux mais c’était bien avant que je connaisse le porno. »

[01 mai 2011] « Ca va faire très longtemps que je ne ressens plus de sentiment pour une fille (…) je suis en dépression à cause de ça « 

[03 juillet 2011] « Je pense qu’on ne ressent plus de sentiments, car nous nous suffisons à nous-même, notre imagination sexuelle n’est pas la même qu’un non-dépendant, elle n’est pas aussi enrichissante et créatrice. Je me souviens encore de cette imagination qui était 100 fois meilleure, maintenant mon imagination est comme dans les films porno »

[25 juillet 2011] « J’avais des sentiments encore à 12 ans, mais mon seul contact féminin était le porno, et dans ces vidéos seul le sexe comptait, il y’avait pas d’amour. Je crois que je vois la femme comme un objet de plaisir, c’est tout. J’ai remarqué que quand il y a des filles de mon âge dans la rue que je ne connais pas, je suis stressé, mélangé à de l’angoisse, je suppose que c’est à cause de mon addiction »

Témoignages issus du forum du www.pornodependance.com

4. La tendance à la procrastination

OCCURENCE DU PHENOMENE: SOUVENT

La procrastination, est le fait pour un individu de remettre à plus tard ce qui pourrait être fait de suite, au profit d’activités passives et/ou dénuées de responsabilité. Par exemple, préférer regarder la télévision plutôt que de s’occuper de papiers administratifs importants, surfer sur Internet toute la soirée au lieu de faire ses devoirs, etc.

La psychanalyse explique la procrastination par une volonté inconsciente de l’individu, d’éloigner les tâches jugées déplaisantes, mais aussi celles entraînant un engagement ou une prise de risque. L’individu qui procrastine n’arrive pas à concrétiser ses désirs, ni à atteindre la motivation nécessaire pour vouloir les réaliser (13) Or, la pornographie a naturellement tendance à faire baisser le niveau d’intérêt des invidus, pour les activités dépourvues d’un caractère sexuel. Ce phénomène de désinvestissement est observé dans toutes les formes de toxicomanie (ex: l’adolescent consommant du cannabis, et dont la qualité du travail scolaire est en chute libre)

Le pornodépendant aura donc tendance à errer de sites en sites, sans but précis, au lieu de s’affairer à des tâches plus importantes ou plus urgentes. Ce qui est paradoxal, est que le procrastinateur ne ressent pas particulièrement de plaisir dans ce gaspillage de temps. Généralement, il finit par regretter les heures perdues… et retombe pourtant rapidement dans les mêmes travers.

L’une des premières sensations venant avec le sevrage, est bien le sentiment de « renaissance ». Pour le sevré, tout d’un coup, tout gagne un relief nouveau. Le sevré retrouve de l’intérêt pour des activités qui lui semblaient auparavant rébarbatives. Il sort peu à peu de la procrastination, et se réinvestit dans des projets qui lui sont chers.

5. La sexualité vécue comme une fin en soi – l’attitude de prédation

OCCURENCE DU PHENOMENE: PEU FREQUENT

La pornographie affirme une immédiateté de la sexualité. Les corps des acteurs et actrices y sont toujours disponibles. Il n’y a ni séduction, ni enjeu, ni rapport d’affection. Toute relation sociale – la visite du plombier, la venue du facteur ou du dépanneur télé, la soirée entre amis – n’y a comme seule finalité que les relations sexuelles. Les maigres scènes de comédie n’ont plus besoin d’être crédibles, puisque la finalité est unique et connue d’avance.C’est le triomphe de la sexualité de consommation: je veux ce corps, je prends ce corps. Tout ce qui entoure le rapport sexuel n’est que perte de temps, entrave à « l’achat ».

Certains dépendants, n’ayant pas encore pris conscience de leur addiction, n’envisagent ainsi les relations avec le sexe opposé que sous le seul angle de la satisfaction sexuelle. Ils chercheront en priorité à obtenir de leurs interlocutrices une réponse favorable à leurs sollicitations. A défaut, ils se désintéresseront très vite et iront tenter leur chance ailleurs (attitude de prédation)

Rechercher en premier lieu une satisfaction physique avant une satisfaction affective, n’est en soit pas choquant, tant que ce choix découle d’un libre consentement des partenaires. (9) Et c’est là que se situe le coeur du problème! L’attitude de prédation est notamment tenu par des dépendants fréquentant les sites de rencontres « sérieuses ». Ils sy heurtent à des femmes qui, elles, sont à la recherche d’une relation plus engageante. Dans l’espoir d’arriver à leurs fins, ils vont donc masquer leur intentions premières. La « relation », dont les termes sont faussées d’entrée de jeu, est condamné à l’échec.

De surcroît, lorsque le dépendant-prédateur désire passer à autre chose, il s’aperçoit qu’il a de grandes difficultés à s’investir dans une relation durable. Tout simplement parce que la pornographie ne lui a pas appris d’autre modes de comportement. Tout ce temps, parfois des années à chercher « du sexe », ne lui ont pas à appris comment s’impliquer dans une relation de couple.

E. A quel degré de consommation de pornographie, dois-je me considérer comme dépendant?

Chaque individu et chaque parcours sont uniques. Il n’y a donc pas de « niveau plancher ». En effet, face à une consommation égale de pornographie, certains individus tomberont vite dans la dépendance, d’autres non. C’est un petit peu comme quand on dit d’un individu qu’il « tient mieux l’alcool » qu’un autre : le niveau de tolérance n’est pas le même.

La détection de la dépendance – tentative de définition simple

Il est possible de définir simplement la pornodépendance de la façon suivante: le fait que la consommation de pornographie d’un individu, soit jugée excessive et handicapante.

La notion de « consommation de pornographie » suggère une habitude de la pratique. Le pornodépendant considère en effet la consommation de porno comme une activité à part entière, et non plus comme une occupation marginale. Il n’est plus dans le cadre du « film X de temps en temps ». La consommation de X prend au pornodépendant un temps suffisament important, pour le priver d’autres activités, comme par exemple une activité sportive ou des sorties entre amis. Il est également dans une logique de « perfectionnement » de sa consommation, puisqu’il recherche continuellement un contenu toujours plus hard ou en quantité toujours plus nombreuse.

Le jugement peut être celui que porte le dépendant sur sa consommation, mais pas seulement. Les compagnes de dépendants témoignent souvent de leur conviction que leur compagnon est un addict, alors que celui est en pleine négation de son état. Cette phase de déni est commune à tous les dépendants; elle dure plus ou moins longtemps selon les individus (voir à ce titre la partie I de l’article « Comment se sortir de la pornodépendance »)

Le caractère excessif est le critère plus difficile à définir. Excessif par rapport à quoi? Il n’y a pas de « norme » de consommation pornographique. Il s’agit donc ici plutôt d’un ressenti, celui du dépendant ou de son entourage.

L’handicap est le critère le plus fondamental. On ne peut être dépendant d’une pratique qui ne nous cause aucun tort. Mais la dépendance au porno, comme nous venons de le voir, a de lourds effets négatifs sur l’individu. C’est d’aileurs le plus souvent la prise de conscience de ces handicaps, et l’incapacité à les surmonter, qui forcent l’individu à reconnaître qu’il a un problème.

Disons simplement qu’il y dépendance quand les trois critères suivants sont réunis :

– L’utilisateur consomme le produit plus par besoin ou nécessité, que par plaisir ou curiosité

– L’utilisateur ne peut simplement s’arrêter, sans un effort de volonté supplémentaire, ou sans aide extérieure.

– Son univers sexuel (fantasmes) est empreint des représentations pornographiques.

Le site orroz.net, considère que la « cybersexualité compulsive » commence à partir de 11 heures hebdomadaires consacrées à la recherche de matériel pornographique, indépendamment du support (2). Ce seuil serait déjà dépassé par 1 million de surfeurs américains (sur les 23 millions de surfeurs amateurs de pornographie) (4)

Quel est mon « degré » de dépendance ?

Dans son livre La cyberdépendance en 60 questions, Jean-Charles Nayebi a établi une liste de « signes de cyberdépendance »;

« Signe 1. Le sujet est habitué à passer du temps sur les sites à contenu pornographique, sur des forums de discussion à connotation sexuelle, à entretenir une correspondance par messagerie, dans le but de trouver une excitation continue, voire une satisfaction sexuelle.
Signe 2. Le sujet s’adonne à l’entretien de fantasmes sexuels censurés dans sa vie sexuelle réelle.
Signe 3. Le sujet organise une excitation ou une satisfaction sexuelle au gré de ses connexions à Internet.
Signe 4. Le sujet instaure des habitudes de consommation sexuelle à travers le Net
Signe 5. Le sujet a tendance à cacher à son partenaire sexuel habituel ses activités sexuelles sur le Net.
Signe 6. le sujet ressent de la honte, voire de la culpabilité, au sujet de son activité sexuelle sur le Net
Signe 7. Le sujet se spécialise dans la recherche du sexe sur Internet avec une augmentation du temps de recherche active
Signe 8. Le sujet subit la masturbation compulsive dont il se sert pour abaisser une tension sexuelle accrue
Signe 9. Le sujet instaure, progressivement, une préférence pour le cybsersexe, au détriment de son partenaire sexuel habituel s’il en a , ou au détriment de la recherche d’un partenaire réel s’il est seul. « 

Jean-Charles Nayebi invite à consulter un spécialiste, dès qu’au moins deux de ces signes sont réunis. Si c’est votre cas, il est sans doute temps de vous remettre en cause, et d’envisager d’arrêter la consommation de pornographie.

III. COMMENT ME SORTIR DE LA PORNODEPENDANCE?

Si vous êtes arrivés jusqu’à cette partie de l’article, c’est peut-être parce que vous vous êtes rendu compte que quelque chose « clochait ».

En prenant conscience de votre addiction, vous avez déjà accompli un premier pas, et non des moindres: vous avez dépassé le déni et commencé à vous assumer comme dépendant. N’ayez pas peur d’affronter la vérité: oui, vous avez un problème avec la pornographie. Non, vous n’arrivez pas à vous en passer seul. Oui, la pornographie embrume votre esprit, vos pensées, votre façon de voir le sexe opposé. Et oui, il est nécessaire que tout cela s’arrête. Bravo pour cette première prise de conscience.

Sachez que vous n’êtes pas faible. D’autres avant vous se sont fait avoir, et vous ne serez malheureusement pas le dernier. Cela va vous vous demander des efforts importants; mais vous avez en vous les ressources pour vous en sortir. Ce site est aussi là pour vous aider. L’important, est de tout faire pour vous en sortir, et évidemment ne pas replonger.

Vous trouverez sur ce même site l’article « Comment se sortir de la pornodépendance », qui propose une méthodologie de sevrage s’organisant autour de cinq idées phares, ou « pas »:

1) Prendre conscience de son état et l’accepter (premier pas)

2) Apprendre à en parler sans peur d’être jugé (deuxième pas)

3) Vouloir changer et s’en donner les moyens (troisième pas)

4) Arrêter la masturbation compuslvie (quatrième pas)

4) Réapprendre à penser non sexuel (cinquième et dernier pas)

Alors, n’attendez pas pour commencer votre sevrage. Rendez-vous sur la page Comment se sortir de la pornodépendance

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Je publie des histoires de sexe quotidiennes pour mes lecteurs.

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