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Amanda CHAPITRE 10

Amanda CHAPITRE 10



Chapitre 10: Résolution

Ce soir là je n’ai pas su quoi écrire sur mon carnet. Cela faisait plusieurs heures que j’avais été « libéré » des cordes. Pourtant j’avais la sensation de les sentir toujours et surtout mon cerveau planaient toujours autant. Assis devant mon petit bureau, le carnet grand ouvert sur une page blanche je tentais de trouver les mots… en vain.
J’étais conscient que je n’avais jamais ressenti ça auparavant. Même mes quelques expériences sexuelles étaient sans communes mesures avec ce que j’avais vécu dans les cordes.
Et Irène ? Qu’est ce que je ressentais exactement pour elle ? De la haine ? De l’amour ? De la colère ? De la confiance ?
Tout devenait de plus en plus confus. Une seule chose demeurait certaine. Mon ancienne vie n’avait jamais été aussi lointaine. En le réalisant j’ai éclaté en sanglot.

Alertée par ma crise de larmes Irène est montée dans ma chambre et m’a trouvé effondré sur le bureau en train de me vider de toutes les larmes de mon corps. Soucieuse de mon bien etre elle s’est précipitée pour me prendre dans ses bras.
L’écrire est très difficile pour moi, mais j’ai eu beaucoup de mal à la repousser, mon corps entier la réclamait et lui hurlait de me serrer contre elle. J’étais empli d’une demande affective qu’elle ne demandait qu’à contenter.

Mais j’ai réussi à la repousser. Avec insultes, hurlements et menaces. Je me suis soulagé en lui envoyant en plein visage toute la haine qu’elle m’inspirait, tout le dégout qui m’habitait.
Mais pas seulement, je sais bien que c’est allé plus loin, elle a prit pour tout le monde. Pour chaque contrariété, pour chaque connard que j’ai pu croiser, pour chaque injustice que j’ai pu constater.
Cette nuit j’ai transformé ma Maitresse en mon bouc émissaire.
J’écumais de rage, je me défoulais sur elle c’était jouissif. Et si elle n’avait pas dégainé son putain de taser je l’aurais battu, peut etre meme serait elle morte sous mes coups.
J’ai envoyé valser ce carnet, j’ai saccagé ma chambre. Mais elle est restée stoique. Son visage n’a pas manifesté plus d’ expression qu’un mur.
J’ai fini par me retrouver à court de tout, d’énergie, de larmes, d’insultes et meme de rage. Je me suis écroulé, haletant comme un chiot cherchant son souffle.
Elle a rangée son taser et m’a dit avec un regard dur:
« on en parlera demain. Bonne nuit »
Elle a fermé la porte, le système de sécurité s’est enclenché et je me suis retrouvé seul. Je ne l’ai jamais autant détesté qu’à ce moment ou j’ai eu l’impression qu’elle m’abandonnait. Je pense que j’aurais préféré une session de fouet.
Malgré son visage inexpressif j’ai vu deux choses lui échapper. La première c’est la colère. Mes paroles ont été cruelle et je pense que j’ai réussi à l’atteindre quelque part. C’est pour ca que j’ai senti de la colère en elle. Mais elle semble savoir bien mieux maitriser ses émotions que moi.
Et ensuite j’ai senti de la tristesse. Provoqué par moi mais pourtant elle semblait lointaine, comme une ancienne plaie que j’aurais rouverte…

Je n’ai pas réussi à trouver le sommeil cette nuit là. Entre l’atmosphère lourde qui laisse présager un orage, la menace d’Irène qui me trottait en tête et la peur qui s’amusait à me tirailler le ventre il était impossible pour moi de dormir.
Je craignais pour ma vie, tout en sachant que la mort était peut être ce que j’avais le moins à redouter.
J’ai scruté pendant de longues heures le boîtier d’alarme. Attendant de lui une réponse qui ne pouvait venir que de moi.
Mes longues heures d’insomnies me permirent d’élaborer mille plans d’évasion plus ou moins réalisable. Au début ce n’était qu’un passe temps. Mais à force d’y penser cette éventualité est devenue ma seule espérance. Le vélux de ma chambre n’est pas sous alarme. En même temps on est au deuxième étage… Mais je pense que je peux parvenir à descendre le mur sans blessure ni bruits. Ensuite je suis quasiment sûr que la porte fenêtre du salon n’est pas fermée. Maîtresse doit la laisser ouverte le soir car je la retrouve ouverte tous les matins.
La lessive est encore en train de sécher dans le salon. Et il y a un pantalon en jean noir et une chemise mauve pas trop féminine. Ça vaut le coup de tenter.

Une fois que j’aurai terminé d’écrire ces lignes dans ce foutu carnet je mettrai mon plan à exécution. Et si comme je l’imagine vous profitez de ce carnet pour savoir où j’en suis psychologiquement depuis le début. Permettez moi d’en profiter pour vous dire « Maîtresse » que je vous hais et que je vous voue à l’enfer.
J’espère que vous crèverez dans d’atroces souffrances sale pute !

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