La pomme rubis attendait posée sur cette commode empire.
Elisabeth et Nicolas cherchaient une place de stationnement dans les rues étroites de cette vieille cité médiévale.
— Cette ville est vraiment magnifique mais c’est un peu compliqué pour se garer. J’espère que Claire à un garage, dit Elisabeth à son mari.
— Je ne sais pas, pour le moment je cherche où me mettre… maugréa-t-il. Ah ! Voilà !Il s’engagea alors dans un créneau.
Claire les embrassa quand elle les accueillit sur le pas de sa porte.
— Quelle mouche t’a piquée quand tu as décidé de venir te perdre ici ?
— J’en avais assez de la trépidante vie parisienne. Ici je suis au calme pour créer. Venez ! Je vais vous faire visiter.
Elle conduisit ses hôtes dans un couloir étroit qui conduisait à une petite cour intérieure baignée de soleil.
— Voici mon atelier ! leur dit-elle en leur montrant la cour et la pièce vitrée qui se trouvait de l’autre côté. Cette maison appartenait à un artisan ébéniste et j’ai reconverti son atelier en espace de travail de création pour moi.
— C’est super ma chérie ! s’exclama Elisabeth
— C’est sûr qu’ici tu es au calme, confirma Nicolas
— Suivez-moi, le repas est prêt, je vous propose de manger et ensuite je vous ferai découvrir la vieille ville. Nicolas ! Toi qui es fan de vieilles pierres, tu vas être aux anges.
L’homme sourit à cette remarque. Il avait déjà remarqué en passant deux ou trois édifices qu’il aimerait bien examiner de plus près.
Pendant le repas, ils se racontèrent ce qu’ils avaient fait et vécu depuis leur dernière rencontre, leurs voyages, leurs passions, leur travail qui les conduisait parfois à l’autre bout du monde.
— On ne va pas aller très loin cet après-midi mais je connais une boutique d’antiquités qui nous fera voyager dans le temps et l’espace. Je ne sais pas comme font les propriétaires, mais ils ont toujours des objets tous plus fascinants les uns que les autres.
L’œil brillant à ses mots, Elisabeth ne put s’empêcher de demander à son amie de commencer par ce magasin, ils iraient ensuite voir les autres monuments de la cité. En rouspétant un peu, Nicolas acquiesça.
Emmitouflés dans leurs parkas, ils longèrent les vieux remparts pour débusquer la caverne d’Ali-Baba, ce lieu où on peut trouver tout ce que les artisans et artistes du monde entier ont imaginé. Des clochettes tintinnabulèrent quand ils poussèrent la porte d’entrée et ils furent immédiatement plongés dans une autre dimension. Un homme d’un âge indéterminé s’approcha d’eux pour leur demander ce qu’il désirait.
— Nous venons juste voir ce que vous avez, dit Claire.
— Très bien, je vous laisse regarder mais si vous avez besoin d’un renseignement, je suis dans l’arrière-boutique.
— Merci !
Alors qu’ils passaient entre les meubles déposés çà et là sans logique apparente, Nicolas eut le regard attiré par une lueur rouge. Il s’approcha de la source de la lumière et découvrit une pomme sur le marbre d’une commode de style Empire. Sans comprendre pourquoi, il tendit la main et la glissa dans sa poche. Après avoir fait le tour de la boutique, Claire informa l’homme qu’ils n’avaient rien trouvé à leur plaire.
— Vous êtes sûrs ? disait-il en fixant Nicolas du regard.
— Oui sûrs et certains ! répondit Elisabeth, même pas une babiole ! Et pourtant vous en avez de belles mais aucune qui ne m’a fait fondre de désir.
Il sourit à ces mots et les salua en les regardant franchir le seuil.
A quelques pas de là, ils passèrent sous un porche pour visiter le cloître d’un monastère abandonné et transformé en lieu de rencontres et d’expositions. Nicolas admirait l’architecte du lieu en commentant à l’intention de ses compagnes. Quand ils traversèrent le chœur de la chapelle, il sentit quelque chose vibrer dans sa poche, il y plongea la main et ressortit la pomme.
— Tu te promènes avec une pomme maintenant ! lui dit sa femme intriguée.
— Non ! Euh… Oui ! En effet. Il rougit en avouant qu’il l’avait trouvée sur un meuble chez l’antiquaire.
— Et tu voles ?
— Non écoute, je ne sais pas ce qui m’a pris mais je l’ai vu sur ce meuble et j’ai tendu la main.
Alors qu’il tenait le fruit devant eux, Claire tendit la main à son tour et le fit tourner entre ses doigts.
— Humm ! Elle a l’air bonne.
Et sans attendre la réponse de Nicolas elle mordit à pleine bouche.
Aussitôt, la pomme explosa en une myriade de petit fragment et les recouvrit des pieds à la tête. Ils restèrent hébétés quelques secondes et leurs yeux s’emplirent de désirs les uns pour les autres. Comme emportés par une autre volonté, Nicolas prit ses compagnes par le bras, une de chaque côté et pressant le pas, ils regagnèrent le domicile de Claire.
— Il était temps ! Dit Elisabeth en se jetant comme une folle sur son mari. Sa bouche cherchant la sienne.
De son côté, Claire n’était pas en reste et de ses doigts agiles, elle entreprenait de retirer la veste de son ami afin de pouvoir glisser ses mains sous le pull pour apprécier la fermeté de la musculature de l’homme. Lui, il caressait les chevelures des femmes en les effleurant du bout des lèvres.
Ils se battirent un peu avec les vêtements et le trio entrepris une complexe gymnastique amoureuse ou tour à tour, chacun se retrouvait à embrasser les autres.
Les deux femmes se mirent à genou devant leur mâle et commencèrent à lui prodiguer une gâterie qui ne le laissait pas indifférent. Pendant que l’une le prenait dans sa bouche, l’autre lui caressait les fesses. Il gémissait, vibrait de plaisir et de bien-être.
Il les releva et les conduisit à la chambre. Les deux femmes le poussèrent sur le lit et il se retrouva sur le dos, le sexe érigé. Sans attendre, Elisabeth vint le chevaucher. Claire ne voulant rester seule, s’installa au-dessus du visage de Nicolas qui commença à la lécher les replis d’un sexe luisant d’excitation. Au-dessus de l’homme, les deux femmes s’embrasaient et se caressaient la poitrine.
La pièce se remplissait d’odeurs de femmes excitées, de transpiration masculine. Les corps changeaient de position au rythme de leur envie.
Maintenant, Claire était à quatre pattes sur le lit, il venait de glisser son membre raide entre ses fesses. Elle fermait les yeux appréciant cette pénétration inhabituelle pour elle tandis qu’Elisabeth guidait son visage entre ses cuisses pour être lécher.
Le temps s’écoulait, les jouissances se succédaient aux jouissances. Nicolas répandait son nectar dans l’une ou l’autre des femmes. Il n’avait jamais été aussi en forme. Ses yeux étaient rouges comme ceux de ses compagnes. Au bout d’un temps indéterminé, leurs trois cris se réunirent en un seul hurlement de plaisir bestial et ils s’effondrèrent les uns sur les autres.
Les deux femmes reprirent conscience avec les rayons du soleil levant qui envahissait la chambre. Elle découvrir le corps inerte de Nicolas.
Une crise cardiaque dit le médecin qui vint constater le décès. Depuis ce jour, les deux femmes ne se quittèrent plus.
Une pomme rouge venait de reprendre place sur le rebord d’une fenêtre d’un atelier de peinture.
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