Ils me font marrer tous ces mecs qui fantasment sur les gros membres, les dingos qui pensent qu’un gourdin hypertrophié suffit à faire de vous un Casanova, ceux qui pensent qu’exhiber une queue énorme les met toutes en joie. Ils me font marrer car ils sont loin de la vérité. Moi, je sais ce que c’est que d’avoir une troisième jambe. Je sais ce que c’est et je vais vous le raconter.
Soyons tout de suite très précis. Je n’ai pas un gros sexe : j’ai un très gros sexe.
S’il était un a****l, il serait un éléphant. S’il était un pays, il serait l’Australie. S’il faisait du sport, il serait sumotori.
Vous ne me croyez pas ? J’ai l’habitude : c’est toujours ainsi quand j’en parle. Au début, on me soupçonne de vantardise, on m’accuse d’exagération. Alors, quand les circonstances s’y prêtent, je sors la chose, la bête, le monstre. Et là, plus personne ne dit rien. Mais dans les regards, je peux lire la surprise, parfois l’envie mais surtout la commisération. Ces regards je les connais par cœur. J’ai croisé le premier alors que j’avais seulement douze ou treize ans, accroché au visage avenant d’une infirmière scolaire qui n’en revenait pas de ce qui était accroché à mon bas-ventre. D’un simple regard, elle m’a fait comprendre ma difformité, elle a instillé le doute en moi et donné naissance à mes futurs complexes.
À partir de là, plus je me regardais, plus je me comparais et pires étaient mes complexes. Même les acteurs des films pornos n’ont pas réussi à me rassurer. Et encore moins ce livre sur la sexualité où il était écrit que la taille moyenne d’un pénis en érection est de quinze centimètres. Quinze centimètre ! Bon dieu, le mien fait près du double ! Et je ne vous parle pas de la largeur, ni de ce gland monstrueux et obscène qui le surmonte…
Si j’étais taillé comme un Hercule atteignant le double mètre et dépassant le quintal, sans doute dirait-on de moi que j’ai été particulièrement gâtée par Mère Nature. Seulement, voilà, je suis gaulé comme un jockey anémique. Mère Nature a dû se tromper en m’affublant d’un tel attirail. À moins qu’elle ne se soit ouvertement foutue de ma gueule…
À l’adolescence, mes camarades de classe se sont mis à m’appeler « Poney » : monté comme un cheval mais trop court sur pattes pour prétendre au statut d’étalon. Les vestiaires du cours de sport sont devenus ma crainte, les séances de piscine ma hantise. Ma chance a été la mode des jeans larges, les Baggy, géniaux pour camoufler cet encombrant appendice. Appendice d’autant plus gênant que, sous l’effet de la montée hormonale caractéristique de cet âge, le moindre signe de féminité naissante chez mes petites camarades provoquait en moi des émois érectiles aussi nombreux qu’indésirables. Pendant les soirées, il m’était impensable de danser avec une fille de peur qu’elle se rende compte de ma difformité. Mignon (au dire de certaines) et pas trop con (de l’avis général), je faisais pourtant tout pour éviter la compagnie des filles. Pas par manque d’envie, mais par manque de courage.
Après l’infirmière, ce sont deux filles qui ont le plus contribué à l’épanouissement de mes complexes.
Anaïs, mon premier amour. Une jolie petite blonde à la douceur d’ange qui faisait battre mon cœur dès que je la voyais. Nous sommes sortis ensemble pendant plus de six mois. Avec elle, j’ai osé me rapprocher, baisser la garde et, quand l’attirance des corps s’est faite la plus forte, j’ai été jusqu’à me mettre à nu. Quand elle a vu ma queue bandée, plus que sa surprise, c’est son geste de recul qui m’a marqué. Dans son regard, aucune commisération mais de la peur, et une certaine forme de dégoût. Jamais cette chose ne rentrerait dans son ventre. Elle ne voulait pas. Elle ne pouvait pas. Quelques jours plus tard, elle a mis fin à notre histoire. J’en ai pleuré pendant une semaine. J’ai déprimé pendant des mois.
Sophie, ma cousine. Je l’ai toujours considérée comme ma grande sœur. Elle a toujours pris soin de moi. Elle a bien vu que je déprimais et a tout de suite compris qu’il y avait une histoire de cœur là-dessous. Face à ses questions, j’ai d’abord esquivé puis, n’y tenant plus, j’ai craqué, pleuré, tout raconté. Elle avait du mal à croire que mon sexe était aussi gros que je le prétendais. Alors je lui ai montré. Je me suis caressé pour qu’elle le voie complètement bandé. Ses yeux se sont écarquillés :
— Il est énorme !… Pour me rassurer, elle m’a parlé du Kamasoutra et des femmes biche, jument et éléphant, ces dernières étant les plus aptes à accueillir un sexe comme le mien. Sur le coup, je n’ai rien dit mais, loin de me donner de l’espoir, ses propos m’ont fait encore plus sombrer. J’avais cette image contre nature d’un poney essayant de copuler avec une femelle éléphant. Et je me voyais, moi, le petit mec malingre, essayant de séduire une femme grande et solidement charpentée. Comment un nain peut-il prétendre prendre d’assaut une géante ?
Je suis donc arrivé à l’été de mes vingt-et-un ans bourré de complexes et hanté par l’idée que j’étais de plus en plus puceau à mesure que le temps passait. Et là, l’éclaircie, la lumière, la révélation… la belle, la désirable, l’aventureuse Diane. Diane qui m’initie, Diane qui me déniaise, Diane qui me réconcilie avec mon sexe et me redonne espoir dans la vie.
À cette époque, C’est ma mère qui me présente Diane, une de ses très fidèles clientes. Elle s’est fait retirer son permis de conduire au début du mois de juin et cherche un chauffeur pour l’été.
— Enfin, quand je parle d’un chauffeur, ce n’est pas pour être à mon service vingt-quatre heures par jour. Sauf la première semaine à Morzine : le chalet est un peu éloigné de tout. Mais, après, à Antibes et Biarritz, nous serons près du centre et de la mer donc… C’est surtout que je ne vais pas prendre le train quand même. Ce n’est pas du tout pratique et j’ai plein de bagages… Et puis, je n’ai pas envie d’embêter mes amis, ils m’hébergent si gentiment… Et c’est quand même mieux de pouvoir être indépendante… Mais bien sûr, je vous paierai… et vous pourrez aussi profiter des vacances… Et bla bla bla… Et bla bla bla…
Diane est bavarde, très bavarde. J’en ai confirmation deux semaines plus tard alors que je conduis en direction des Alpes. Elle parle pendant tout le voyage. On n’a pas dépassé Lyon que je sais déjà tout de sa vie sauf… son âge. Elle vit de la très généreuse pension alimentaire que lui verse son ex-mari, elle a deux grands enfants qu’elle a eus jeune et qu’elle ne voit plus vraiment, elle adore les voyages, la photographie, mange bio, court deux fois par semaine… Et bla bla bla, bla bla bla…
Diane est pleine de joie de vivre mais un peu fatigante à écouter. Heureusement, elle n’est pas trop fatigante à regarder. De taille moyenne, elle a une silhouette bien dessinée à la taille, une poitrine plutôt menue et des rondeurs surtout situées au niveau des hanches et des fesses. Elle doit être dans une quarantaine finissante qui apparaît au niveau du visage. Un joli visage, plein de maturité, encadré par des cheveux courts blond platine.
La semaine à Morzine est assez ennuyeuse. Courses, randonnées, soirées chez des amis avec lesquels elle ne fait que parler arts, musique et littérature… Je passe mon temps à la conduire et à attendre. Au moins, je lui sais gré de me présenter comme le fils d’une amie et non comme un employé. Et puis la semaine passe vite et nous rejoignons Antibes où nous attend un appartement avec terrasse donnant sur la mer. C’est la belle vie. J’ai presque honte d’être payé pour ce que je fais : rien ! Diane se lève très tard, déjeune, va à la plage en début d’après-midi, repasse à l’appartement pour se changer en début de soirée avant de rejoindre des amis avec lesquels elle passe une partie de la nuit.
Les premiers jours, j’accompagne Diane à la plage. Mais je suis très mal à l’aise de la voir seins nus. En fait, ce ne sont pas tellement ses seins le problème : autour de nous il y en a des dizaines de paires plus beaux, plus jeunes, plus gros. Ce qui m’émeut particulièrement, ce sont ses fesses. Un beau cul que j’imagine moelleux et accueillant. Un beau cul que je ne peux pas m’empêcher de mater. Un beau cul qui me fait bander, m’obligeant à garder la position du tireur couché pour ne pas créer de scandale vis-à-vis de celle qui est quand même ma patronne. Du coup, je préfère rester à l’appartement et profiter de la terrasse pour bronzer.
C’est là que survient le drame !
Je suis tellement bien là, allongé sur mon transat, imbibé de rayons de soleil. Quand je ferme les yeux, des pensées coquines m’assaillent. Déjà la veille au soir, en fermant les yeux, je voyais les fesses de Diane offertes, impudiques. Je les entendais presque me supplier. Rien que de repenser à mes fantaisies masturbatoires de la veille, je durcis d’un coup. J’hésite entre m’offrir une petite branlette dans ma chambre et continuer à profiter du soleil. J’hésite… Et puis… Personne ne peut me voir là où je suis… Et si je faisais ça ici ? Ce serait ma première fois dehors… Bon dieu, cette seule pensée me provoque un nouveau coup de sang dans la verge et je n’ai pas long à descendre mon caleçon à mi-cuisses et à agripper ma queue. À nous deux ma belle !
Je me pogne avec application, déterminé à contenir aussi longtemps que possible une éjaculation qui se fait bien pressante. Je veux tirer mon feu d’artifice sur une image fantastique. Celle-ci prend forme progressivement. Diane à quatre pattes. Son cul est tendu vers moi, ouvert, écartelé par ma bite qui l’encule vigoureusement. Et elle qui n’arrête pas de jouir. Elle adore ce que je lui fais. Elle en redemande. Elle me dit qu’elle n’a jamais eu autant de plaisir. Elle me dit que je suis un amant formidable. Elle me dit d’y aller encore plus fort. Elle me dit…
— Oh ! Je suis désolée !
… J’ouvre les yeux et elle est là. Pas à quatre pattes mais debout. Ce n’est pas son cul qui est ouvert mais sa bouche qui marque l’étonnement. Diane vient de me surprendre en train de me masturber. La honte ! Et le pire c’est que, sous le coup de la surprise, je me mets à éjaculer à grands jets, me maculant jusqu’au cou. Je n’ai rien le temps de dire ni de faire qu’elle a déjà tourné le dos. La porte de l’appartement claque.
Je voudrais être mort.
Est-ce que le ciel m’est tombé sur la tête ou est-ce que le sol s’est ouvert sous mes pieds ? Probablement les deux. J’ai honte à un point que je ne pensais pas possible. Que va-t-elle penser de moi ?
Certain de ne pas pouvoir affronter son regard, je décide de fuir l’appartement pour ne pas la croiser. Je me réfugie sur la plage, me demandant que faire. Je sais qu’elle a une soirée et qu’elle passera se changer en fin d’après-midi. Ce serait mieux de m’excuser et d’en parler avec elle tout de suite. Oui, bien mieux. Sauf que je ne m’imagine pas affronter son regard en pleine lumière. Finalement, je décide de rester sur la plage jusqu’au coucher du soleil et de repousser la confrontation au moment où elle reviendra de sa soirée. La nuit, la pénombre, voilà ce qui me convient le mieux.
Mauvaise pioche ! Quand je rentre, Diane est là à m’attendre. Aussitôt, je me sens comme un petit garçon pris en train de faire une grosse bêtise. Je reste planté là, au milieu du salon. À sa demande, je nous sers un cognac (double dose spéciale « situation de crise ») puis viens m’asseoir près d’elle. Chacun boit en silence. Nos regards se croisent mais ne s’attardent jamais. La honte. La gêne. Cela devient insupportable. Il y a dans son regard quelque chose que je ne connais pas. Quelque chose d’inquiétant. Je sens que la tempête va déferler sur moi mais ne sais ni quand ni comment. Et ce regard qui ne me lâche pas, qui me scrute, qui cherche à lire au plus profond de moi-même.
Un changement dans son regard. Et cette question qui claque :
— Tu es gay ?
Hein ! Quoi ?… Je rougis, je bredouille, je commence à nier.
— Alors tu es vierge.
Là, je suis écarlate. Et doublement démasqué : puceau et branleur.
J’acquiesce d’un signe de tête.
À partir de là, tout va à la fois très vite et très lentement. Sa chambre. Ses seins. Sa main qui se plaque contre ma queue au travers du bermuda. Son grognement gourmant. Ses baisers. Sur mes lèvres. Dans mon cou. Sur mon torse. Sur ma queue. Cette fente que je découvre sous un fin tapis de poils. Cette moiteur. Cette chaleur. Cette odeur et ce goût qui m’enivrent et dont je garderai le souvenir jusqu’au petit matin. Ces sensations fantastiquement soyeuses lorsque je pénètre son vagin. Mon plaisir qui explose. Ma queue dure qui dure. Le plaisir qui se lit sur son visage. Ma fierté de faire jouir une femme. Ses gémissements. Ses cris. Ses hurlements. Et surtout ses mots.
Au départ, des mots qui me guident et me rassurent. Des mots charmants. Des mots gourmands. Puis, à mesure que son plaisir grandit, viennent des mots érotiques, voire franchement pornographiques. Elle est grosse ma queue. Elle est bonne ma queue. Elle la fait jouir. Elle la remplit bien. Elle la baise bien. Comme jamais…
Enfin, une fois l’orgasme passé, des mots tendres et délicats. Des mots qui reviennent sur le plaisir pris et promettent des plaisirs à venir.
En une nuit, les mots de Diane luttent plus efficacement contre mes complexes que tout ce que j’ai lu ou entendu jusque là. Et des nuits comme celle-là, j’en connais presque chaque jour à Antibes. Diane aime le sexe, c’est un fait. Je constate aussi assez vite qu’elle aime être mon initiatrice. En plus de le faire, on parle du sexe. Je retrouve là, la bavarde qu’elle est au quotidien. Non seulement elle parle mais elle me fait parler. Alors je me confie et, même si elle rit parfois de mes naïvetés, elle ne se moque jamais.
Un matin, après m’avoir dit que j’étais beau et bien proportionné, elle m’oblige à me mettre debout et nu face à la glace de la chambre. Derrière moi, son corps collé au mien, elle me détaille et me commente. Ses mains caressent les zones qu’elle évoque. Mon visage, mon torse, mon ventre plat, mes cuisses et, enfin, mon sexe. L’appendice monstrueux devient une virilité triomphante, appétissante. Mon gland trop gros est un fruit annonciateur de plaisir. Dans son regard, il n’est pas question de disproportion mais d’admiration et d’excitation. Une excitation qui transparaît dans sa voix et dans ses gestes. Il y a presque de l’amour dans la façon dont elle me parle et me branle. Et plus je l’écoute, plus je me regarde et moins je me trouve hideux.
Je ne me trouve pas encore beau mais, au moins, je me sens moins moche.
Après Antibes, son luxe et sa relative tranquillité, c’est une ambiance toute différente qui nous attend à Biarritz. Diane et moi nous retrouvons dans une sorte de squat d’artistes. Enfin, quand je parle d’un squat, c’est surtout au niveau de la philosophie car, concrètement, nous sommes quand même accueillis dans une vaste villa en bord de mer avec terrain clos arboré et dépendances. Nos hôtes sont Jean-Noël et Capucine – lui est chef d’entreprise et elle se dit artiste. D’ailleurs, sur la dizaine de personnes présentes, tous sont peintres, plasticiens ou photographes. La villa a des faux airs d’atelier à ciel ouvert où, entre deux bouteilles de rosé, les uns et les autres font « œuvre de création ». Au début, je suis un peu perdu. Tout le monde se connaît très bien et parle de choses qui me sont totalement inconnues. Heureusement que Diane est là pour me guider et que mon jeune âge fait vite de moi la mascotte de la troupe. À Antibes, personne ne devait rien savoir de la nature réelle de mes relations avec Diane. Ici, dès notre arrivé, elle me présente comme son jeune amant – ce qui semble ravir tout le monde. Pour être franc, je les trouve tous un peu barrés de la tête. Très sympathiques, mais un peu à l’ouest.
Dans cette ambiance inspirée, Diane passe ses après-midi à faire de la photographie. Elle s’est mise en tête d’immortaliser ma jeunesse et ma beauté dans un style naturaliste à la forme mêlée d’onirisme. Du David Hamilton, version garçon. Plus prosaïquement, elle me demande de poser à poil pour elle dans différents décors. La première fois qu’elle me le demande, je suis plutôt contre. La seconde fois, j’accepte. Un peu parce qu’elle m’a bien expliqué que c’est de l’art et non de la pornographie. Beaucoup parce qu’elle en parle alors qu’elle me chevauche et que le bien qu’elle me fait avec son vagin pourrait me faire accepter n’importe quoi.
C’est comme ça que nous nous retrouvons le lendemain, près d’un ruisseau dans l’arrière-pays basque. Bien que le coin soit aussi beau qu’isolé, je suis mort de trac à l’idée de me mettre complètement nu en pleine campagne. Pour la première fois de ma vie, mon corps s’expose complètement à la pleine lumière du soleil. C’est étonnant. Je me sens encore plus nu que nu et il me faut de longues heures pour commencer à me sentir moins mal à l’aise. Pourtant, Diane me fait prendre des poses sages où mon sexe est le plus souvent caché.
Deux jours plus tard, nous partons pour les Pyrénées vers trois heures du matin afin de ne pas rater le lever de soleil. Moi qui commençais à prendre plaisir à poser, me voilà bien refroidi. Il fait à peine dix degrés et le belvédère que Diane a choisi est balayé par le vent. Je râle un peu mais, encore une fois, Diane se montre très persuasive, promettant de faire tout ce qu’il faut pour me réchauffer. Pendant près d’une demi-heure, je suis ses indications sans me poser de questions. Assis comme ça, le bras vers là, debout comme ceci… Je tique quand elle m’explique que, pour les prochaines photos, elle veut que je sois en érection. Je tique, préviens que ça ne va pas être facile mais essaye quand même. Mais j’ai froid et moi qui ai tant de fois bandé sans le vouloir, je n’y arrive pas, malgré toute ma volonté. Je n’arrive pas à penser à autre chose qu’au froid et même mes caresses sont inopérantes. Alors Diane se met à m’encourager. Elle me dit les mots les plus cochons que j’ai jamais entendus :
— Bande pour moi mon bel amant… Bande pour moi, laisse-moi admirer ta queue… Ta belle grosse queue… Bande pour moi et, après, je te soulagerai… Je te sucerai jusqu’à ce que tu jouisses dans ma bouche… À moins que tu veuilles me prendre, hein ?… Oui, je suis sûre que tu vas vouloir me baiser, me bourrer par derrière comme une salope sur le capot de la voiture…
À l’écouter, je me paye une gaule de tous les diables. Même par un froid polaire, je me serais retrouvé tout dur. Du coup, Diane prend une multitude de photos en continuant à me parler pour entretenir mon excitation. Et la sienne n’est pas en reste. Quelques minutes plus tard, elle pose son appareil photo pour me prendre en main, et en bouche. Elle ne me suce pas, elle me bouffe la queue. C’est infernal, intolérable, trop bon. Pour ne pas imploser dans la minute, je m’extirpe de sa bouche et la fait se relever pour, aussitôt, la coucher face contre la carrosserie. Diane relève elle-même sa jupe avant de tendre ses fesses nues vers moi. Emporté par mon désir et surmotivé par la vue de ce cul magnifique, je m’enfonce d’une traite dans son vagin. Le rappel à l’ordre est immédiat.
— Oh ! Doucement petit salop !… Bourre moi mais doucement.
J’avoue qu’il y a là une subtilité qui m’échappe. Mais, en attendant une explication de texte, j’y vais au petit trop, tel un poney désireux de faire arriver rapidement sa maîtresse.
C’est la bonne cadence. En quelques instants, elle arrive au plaisir. Elle me le dit et me commande de ne pas ralentir. Elle en veut, ça m’excite, je me lâche. Habituellement plein de retenue, je n’ai jamais rien dit de grossier à Diane. Là, je me ratt****. Au delà de ce que je pensais pouvoir jamais dire un jour. À ma décharge, tout chez elle m’y encourage. Quand je lui dis qu’elle est une cochonne, elle surenchérit. Elle est une grosse cochonne. Même chose quand je la traite de salope. Elle rétorque qu’elle est une vieille salope qui adore ma jeune queue. Fatalement, de fil en aiguille, je lui parle de la bourrer à fond, de casser son gros cul, de la faire gueuler de plaisir… Un vrai délire dont l’apothéose est le moment où, me sentant jouir, je la fait s’agenouiller face à moi pour répandre mon sperme sur son visage et dans sa bouche.
En la voyant ainsi souillée, je suis pris de remords. J’ai sans doute un peu exagéré. Je l’ai sans doute choquée.
— C’est vrai que tu y as été fort. Ce n’est pas une façon de s’adresser à une dame, surtout sa patronne. Mais je n’ai rien contre un peu de sauvagerie parfois… C’était très bon… et c’est comme si, après ton corps, c’est ton âme que tu avais mis à nu !
Pendant tout le chemin du retour, alors que Diane dort profondément, c’est cette dernière phrase qui m’accompagne. J’éprouve comme de la fierté à penser que, oui, décidément oui, je suis enfin complètement sorti de l’ombre et ai été accueilli et apprécié pour ce que je suis, physiquement et mentalement. Cela génère en moi une sensation de bien-être délicieuse. Une sensation renforcée deux jours plus tard quand Diane affiche ses photos dans le salon de la villa. Après un instant de gêne, les commentaires à mon égards sont tellement positifs que je passe presque des uns aux autres pour récolter ma dose de compliments.
Diane a fait plus que me déniaiser ou m’initier. Elle m’a révèle à moi-même. Après ces vacances, nous nous sommes revus quelques fois avant qu’elle ne juge plus raisonnable de mettre un terme à notre relation. Je n’en ai pas vraiment été triste car, désormais, je savais que moi aussi, je pouvais me montrer. Désormais, moi aussi, je pouvais être aimé.
À mon retour à la fac, je m’autorise enfin à draguer les filles. Avec plus ou moins de succès car mes stratagèmes sont encore balbutiants. Et puis, lors d’une fête, je fais la connaissance de Muriel. La copine de la copine d’un copain. Petite, ronde, un regard plein de malice et des attributs féminins assez expansifs. Pendant toute la soirée, je me régale de la vision de ses fesses opulentes et de sa poitrine généreuse. Mon intérêt pour elle ne passe pas inaperçu, un rapprochement s’opère, le courant passe très bien entre nous. Ce soir-là, on flirte et, deux jours plus tard, elle m’invite à venir dîner chez elle. Charmante soirée qui finit tendrement enlacé sur son futon. La température monte, je la débarrasse de son pull pour libérer ses seins fantastiques. Nos mains s’égarent et, quand une des siennes vient se poser sur la braguette, elle ne peut s’empêcher de pousser un petit grognement gourmand. Gourmand et impatient puisque, dans la minute qui suit, je me retrouve cul nu et bite au vent. Ma générosité l’attire tout comme la sienne m’a attiré.
Et, pendant les quatre mois que nous allons passer ensemble, nos rapports sexuels seront marqués par cette générosité doublée d’opulence, particulièrement lors des préliminaires. J’adore lover ma maigreur contre ses rondeurs. J’adore plonger ma bouche entre ses cuisses épaisses et boire son plaisir à la source. J’adore lorsqu’elle vient caler mon membre entre ses seins moelleux, ne laissant dépasser que le gland qu’elle suçote comme un gros berlingot. Mais par dessus tout, j’adore quand elle vient me chevaucher. C’est notre rituel de préparation à la pénétration. Elle m’allonge sur le lit et frotte sa fente contre ma raideur avant de me présenter à l’entrée de sa grotte. Et là, avec une extrême patience, elle se pénètre centimètre par centimètre. Je sens son écrin s’ouvrir et s’élargir et coulisser et couler pendant que je m’occupe de ses seins. La plus fantastique paire de seins qu’il m’ait été donné de voir et de toucher. Gros, lourds, fermes, à la peau douce et tellement blanche qu’elle laisse voir le réseau de veines qui irriguent ces merveilles mammaires.
La plupart du temps, Muriel jouit largement avant moi. Alors je me retire et elle me branle jusqu’à ce que je répande ma semence sur ses mamelles divines. Jamais je ne lui demande sa bouche pour jouir. Inutile car, de toute façon, Muriel finit toujours par un nettoyage lingual de mon outil, quitte à assumer les conséquences d’une érection renaissante.
Bien plus que Muriel et sa gourmandise pour la vie et pour mon vit, ce sont ses seins qui m’ont manqué quand elle est partie faire son second semestre d’études à l’étranger.
C’est avec Nathalie que je bascule vraiment dans l’opulence. Un autre type d’opulence, celle du nombre de partenaires.
La première fois qu’elle me téléphone, il y a quelque chose qui me met mal à l’aise. Je ne sais pas quoi mais c’est louche, pas clair. Ce qui me met sans doute sur la défensive, c’est qu’elle me parle des photos prises par Diane l’été précédent. Elle souhaite organiser une exposition, voudrait y inclure le travail de Diane mais a besoin que je signe des papiers lui permettant de diffuser nos images. Sur le fond, je n’ai rien contre. Ce qui me turlupine, c’est qu’elle insiste pour que j’aille à sa galerie signer ces documents qu’elle pourrait très bien m’envoyer par la poste et, ainsi, m’épargner les cent cinquante kilomètres qui me séparent de Strasbourg. Je réserve ma réponse, le temps d’appeler Diane, qui sait me rassurer. Finalement, j’accepte la proposition de Nathalie.
Pour me remercier, en plus de me rembourser le train, elle m’offre une nuit à l’hôtel pour que je puisse visiter cette ville que je ne connais pas. En fait, de tourisme, c’est surtout Nathalie que j’ai visitée. Jusque dans ses ruelles les plus sombres.
J’arrive en Alsace un vendredi en fin d’après-midi. Nathalie est venue m’attendre à la gare. Quand elle me dit que je suis facile à reconnaître grâce aux photos, je rougis jusqu’aux yeux. C’est très étrange de se retrouver face à une inconnue qui, elle, vous a déjà vu dans le plus simple appareil. Une sensation que je vais retrouver quelques heures plus tard quand nous rejoignons pour dîner deux amies à elles qui l’aident à préparer l’exposition.
— En attendant, je te propose qu’on passe à la galerie tout de suite pour signer les papiers. Comme ça, tu verras bien quel est l’esprit de l’exposition. Et avant de dîner, tu pourras prendre le temps de poser ton sac et de te rafraîchir… Ah oui, je m’y suis prise un peu tard pour réserver l’hôtel et comme je n’ai rien trouvé de vraiment sympa, j’ai pensé que tu serais mieux à la maison. Qu’en dis-tu ?
Je réponds sans vraiment répondre. Visiblement, elle a planifié toute la soirée et je n’ai rien d’autre à proposer que de la suivre. De toute façon, je suis encore un peu sous le coup de la surprise. Ou, plutôt, des surprises. Tout d’abord, Nathalie est très grande, près d’un mètre quatre-vingt sans compter les quelques centimètres de ses talons, et sa fine silhouette est surmontée d’une impressionnante crinière brune. Ensuite, alors que je m’attendais à rencontrer une quadra ou une quinqua, je me retrouve face à une jeune femme de trente ans.
Oui, vraiment, c’est la soirée des surprises.
Surprise en arrivant sur le lieu de l’exposition. Ce n’est pas simplement une galerie, c’est un espace dédié au plaisir féminin. C’est chic, classe et on y trouve des articles très tendance allant du châle en cachemire jusqu’au sextoy le plus design. Partout sont affichées les photos de plusieurs artistes, dont celles de Diane. Elles représentent toutes des nus masculins. Je peux me revoir dans la série du belvédère. C’est très étrange car je ressens la gêne d’être ainsi montré nu et la fierté d’être reconnu comme assez beau pour être exposé.
Surprise lors de la signature des papiers quand elle m’annonce que le vernissage a lieu le lendemain après-midi et que c’est pour cela qu’elle voulait que je vienne à Strasbourg.
Surprise en passant à l’étage où se trouve son appartement. Je n’ose rien dire mais il ne me semble pas qu’il y ait deux chambres.
Surprise en découvrant ses amies, artistes formant un couple ayant près de trente ans d’écart.
Mais la plus belle surprise se trouve dans sa chambre. Après le restaurant, retour chez elle pour une discussion autour d’un verre. On en vient à parler de mes photos et elle insiste pour me montrer sa préférée qui est désormais accrochée face à son lit. C’est comme ça que je me retrouve face à moi-même. Pas en petit format : Nathalie a fait tirer la photo en taille poster. Pas non plus n’importe quelle photo : celle où je suis en érection, de profil, avec le soleil levant en arrière-plan.
— J’adore cette photo. On a l’impression que tu vas faire l’amour au soleil. Et Diane a particulièrement bien mis en contraste ton corps mince, juvénile, presque fragile et ton sexe aux dimensions sauvages, extrêmement viril, quasiment violent… C’est une photo très érotique. Dès que je l’ai vue, je me suis mise à fantasmer. C’est pour ça que j’ai insisté pour que tu viennes. Je ne peux plus me contenter de me caresser devant ton image…
En disant cela, Nathalie s’est collée à mon dos et je sens sa poitrine appuyée sur mon épaule. Je me retourne et l’enlace en posant mon membre contre sa cuisse.
— Ce soir, je veux que ce soit très spécial…
Tu m’étonnes ! Elle m’a fait venir pour en prendre et je vais lui en donner. Toute grande et distinguée qu’elle soit, je vais la défoncer !
— …Je veux que tu reprennes la même pose, je veux me caresser en te regardant, que tu voies comme je me fais jouir en admirant ta belle queue. Et toi aussi tu vas te masturber. Tu veux bien ?
— Oui. Et après je te ferai l’amour.
— Non. Demain, nous ferons tout ce que tu voudras. Demain, après le vernissage. Ce soir, on va juste se montrer l’un à l’autre…
Sûre de son fait, Nathalie recule jusqu’à son lit et commence à se dévêtir, m’invitant à en faire autant et à prendre la même pose que sur la photo. Je m’exécute. Aucun problème pour l’érection. Je bandais déjà et bande encore plus en la voyant s’étendre sur le lit avec ses bas comme seuls vêtements. Plus que ses seins, de belles poires parfaitement galbées, je suis fasciné par sa toison fournie, épaisse et d’un noir intense. Elle aussi est excitée car, très vite, apparaît une fente rose et luisante. Elle se touche et me parle. Elle me dit tout ce qu’elle s’imagine faire quand elle regarde ma photo, tout le plaisir qu’elle s’imagine prendre. Et elle me guide. Me demande de me mettre plus ou moins de côté, de me masturber plus ou moins vite, de venir près d’elle…
Pendant tout ce temps, je me dis qu’elle va finir par me demander de venir en elle. Mais non. Elle reste fidèle à son plan de départ, même si je finis par me masturber à quelques centimètres et qu’elle me demande de jouir sur ses seins.
Ma nuit, passée sur le canapé, a osciller entre frustration et espoir. Je suis flatté de faire fantasmer une aussi belle femme mais, dans le même temps, j’ai l’impression qu’elle m’a pris pour son jouet, une sorte de sextoy en chair et en os. Au réveil, il ne reste plus rien de cette impression mitigée. Il faut dire qu’en ouvrant les yeux, je vois le joli sourire de Nathalie accroché à mes couilles. Elle me branle et me suce tendrement. Je n’ai rien d’autre à faire que de me laisser aller et de profiter.
Elle me suce pour me remercier d’avoir été aussi obéissant la veille et de m’être ainsi mis au service de son fantasme. Et, là, le remerciement est royal. Je suis un pistil qui se fait butiner par un papillon délicat. Je suis un bambou dans la main experte d’un maître en calligraphie chinoise. Je suis un bloc de foie gras artisanal dans la cuisine de Paul Bocuse. Je suis… Je suis… Je suis une lance d’incendie éteignant le feu de forêt qui brûle au fond de la gorge de ma maîtresse.
Plus tard, dans l’après-midi, je me retrouve au vernissage. J’y retrouve Diane avec plaisir, accompagnée d’un homme de son âge. Je reconnais aussi des amis à elle, croisés à Antibes ou Biarritz. Il y a une majorité de femmes parmi les invités. Beaucoup viennent me parler, me dire des mots sympathiques. Je ne reste jamais longtemps seul mais le temps me paraît bien long. J’ai hâte de retrouver Nathalie. Le pire est d’attendre que les derniers invités partent, de prendre le temps de faire un minimum de rangement, de patienter chez le traiteur le temps d’être servi…
Heureusement, une fois chez Nathalie, elle m’entreprend directement sur le canapé pour ce qui est ma plus chaude nuit de baise. Muriel était opulente et cochonne. Nathalie est expérimentée et salope. Elle sait très bien m’amener au bord de la jouissance sans me faire basculer complètement. Elle use de mon sexe sans se soucier de mes dimensions. Elle me montre même des positions qui ne sont possible qu’avec un gabarit comme le mien. Surtout, elle me guide dans mes premiers pas vers l’amour anal. Patience et longueur de temps… mon sexe se retrouve finalement fiché au plus profond de son cul et, pour la première fois, je peux voir Nathalie perdre pied. Tout comme elle prend son pied jusque tard dans la nuit. Et encore une fois au matin, avant que je reprenne le train.
Les deux week-ends suivant, je retourne voir Nathalie. À chaque fois, nos nuits sont torrides mais ce n’est rien à côté de ce qui m’attend la troisième fois que je vais chez elle.
À mon arrivée, elle n’est pas seule. Une femme attend dans le canapé. Johanna. Je lui donne quarante ou cinquante ans. Blonde, les cheveux tirés en arrière et un tailleur noir qui pourraient lui donner un air un peu sévère s’il n’y avait son sourire. Un sourire lumineux, avenant. Nathalie la présente comme étant son associée et une très bonne amie. J’avoue être un peu mal à l’aise. J’ai comme l’impression qu’elles me font des cachotteries. Pour parler franchement, je ne suis pas exactement venu pour développer ma sociabilité ni mon sens des mondanités. Mais, bon, je m’efforce de faire bonne figure pendant que nous prenons l’apéritif. Et j’y parviens jusqu’à ce que mes deux compagnes me mettent KO debout.
Nathalie m’envoie le premier crochet. Si Johanna est là, c’est qu’elles ont quelque chose à me proposer, un travail peu prenant et bien rémunéré qui conviendrait parfaitement à un étudiant comme moi. Un travail pour lequel je semble tout à fait qualifié. Devant mon air perdu, Johanna enchaîne par un uppercut. Derrière la boutique de Nathalie, dédiée au plaisir féminin, il y a un concept plus global, un service plus complet qui va jusqu’à organiser des soirées où des femmes seules ou délaissées peuvent rencontrer de jeunes hommes triés sur le volet. Le tout dans une ambiance sensuelle et érotique. Ce concept, j’ai beaucoup de mal à le saisir. Ce ne sont pas des partouzes ou des orgies car il est seulement question de rencontre, pas de sexe en public. Ce n’est pas de la prostitution masculine car les mecs sont payés pour être présents et courtois et que toute relation allant au-delà résulte d’une séduction mutuelle et d’un désir partagé.
— Les femmes qui viennent à nos soirées n’ont ni le temps ni la possibilité de rencontrer de jeunes compagnons. Disons que, pour une raison ou une autre, c’est compliqué pour elle. Ce que nous faisons, c’est de leur fournir un lieu propice où elles peuvent faire la connaissance d’hommes choisis pour leur savoir-vivre, leur discrétion et pour lesquels la différence d’âge n’est pas un frein à l’établissement de relations « cordiales ». Après, si tu couches avec l’une ou l’autre, c’est parce que tu le veux bien et elle aussi.
— Et, rajoute Johanna, il n’est pas question de rapports sexuels tarifés. Le premier qui s’y aventure est immédiatement renvoyé, OK ?
— Oui, je crois comprendre sauf que… pourquoi vous payez les mecs alors ?
— Pour être certaines qu’ils soient là et qu’ils aient un comportement irréprochable…
— Mais, poursuit Nathalie, tu pourras t’en rendre compte par toi-même car nous allons t’amener à la soirée qui a lieu demain.
Je ne suis pas très chaud pour le lendemain soir mais, une fois Johanna partie, Nathalie se charge de me convaincre, profitant de ce que je suis à sa merci, au plus moelleux de son lit.
Et c’est comme ça que je me retrouve douché, rasé de près, habillé d’un costume acheté pour l’occasion, dans une voiture qui fait route vers la frontière. Les soirées ont lieu dans une auberge un peu perdue au fin fond de la campagne allemande. Johanna nous accueille. Il y a une petite dizaine de femmes invitées et autant de jeunes hommes. On pourrait se croire à un dîner mondain quelconque : les convives, en tenues de soirée, boivent du champagne en discutant par petits groupes. Pendant quelques minutes, mes vieux complexes réapparaissent : tous les mecs présents sont plus grands que moi et, à mon avis, bien plus beaux. Pour ce qui est des femmes, ce sont des quadras ou des quinquas visiblement à l’aise financièrement si j’en juge par leur tenue et surtout, leurs bijoux. Et moi, là dedans ? Je ne me sens pas à ma place, l’ambiance est un peu trop guindée. Heureusement, Johanna est là pour me présenter à ses invitées, dont deux ou trois que j’ai déjà vus lors du vernissage de l’exposition. Parmi celles-ci, Isabelle.
Avec un peu de temps et un peu d’alcool, je finis par me détendre. Isabelle m’a un peu accaparé et veut que je m’installe à côté d’elle à table. J’accepte après que Nathalie m’a expliqué que c’est de cette façon que les invitées signifient à un homme l’envie de l’avoir pour cavalier d’un soir. L’ambiance se déride à mesure que les couples se forment. Je suis content d’avoir été choisi par Isabelle car elle se révèle être très drôle et plutôt jolie. L’ambiance se réchauffe encore après le repas quand tout le monde se retrouve dans le petit salon pour boire un verre ou danser. Tout le monde se lâche un peu. Isabelle est une danseuse hors pair qui s’est mis en tête de m’apprendre. Le contact de ses formes douces et la vision de son décolleté m’émeuvent et, quand elle se colle à moi, elle ne peut l’ignorer. Elle me remercie même pour le compliment. Je presse un peu plus mon bassin contre le sien. Elle se serre un peu plus dans mes bras. Décidément, je suis loin de l’adolescent qui dansait les fesses en arrière par peur d’être démasqué par ses petites copines. !
L’assistance est vraiment clairsemée. Deux ou trois couples ont déjà pris le chemin de l’étage où se trouvent les chambres. À son tour, Isabelle me demande si je souhaite finir la leçon de danse dans sa chambre. Commençant à bien rentrer dans mon rôle, je réponds que « j’en serais ravi et flatté ». Elle monte la première, le temps pour moi d’aller chercher une bouteille de champagne.
Quand Isabelle m’ouvre la porte, elle ne porte qu’une guêpière et des bas. Plus que sa poitrine de belle taille, son ventre plat ou ses fesses bien rebondies, je suis fasciné par sa toison. Une toison d’un brun intense, très poilue, très touffue. Elle remarque mon regard rivé sur son mont de Vénus et me demande si ça me gêne. Au contraire, je n’en ai jamais vu de pareil et je trouve ça très a****l, très excitant. Elle veut savoir si je dis vrai et se colle à moi, la main directe sur la braguette. Si j’avais un doute en arrivant, maintenant c’est clair : je ne suis pas là pour jouer aux dominos !
Et là, je découvre le côté le plus plaisant de cette activité que je vais exercer pendant près de quatre ans : découvrir le comportement d’une femme dans l’amour, ce qu’elle aime, le rôle qu’elle adopte, la façon dont elle exprime son plaisir… Isabelle n’est pas du genre sensuel mais sexuel, tendance cochonne-qui-en-redemande. Elle ne suce pas, elle vous dévore le chibre. Et elle n’a rien contre les ruades un peu viriles d’un mec un tantinet macho. Le tout sur un fond sonore où les « oui ! oui ! » le disputent aux gémissements rauques à demi-étouffés.
En sortant de sa chambre le lendemain midi, je suis vidé et, sans me vanter, je peux dire qu’elle a adoré ses tours de poney. Elle espère me revoir lors d’une prochaine soirée. Je le lui promets car je sais que je reviendrai. Parce que, franchement, être payé pour participer à une soirée où on est quasiment sûr de trouver une maîtresse pour la nuit, c’est une sorte de graal pour le jeune obsédé que j’étais.
Et je suis revenu. Nathalie et Johanna organisent une soirée presque tous les quinze jours, sauf pendant les vacances. Je vais quasiment à une sur deux. Je me lie d’amitié avec mes homologues masculins et jouis d’un excellent bouche-à-oreille auprès de ces dames. Ou, plutôt, devrais-je parler de clientes car, quoi qu’en disent les deux amies, si ces femmes paient aussi cher la soirée, ce n’est pas seulement pour discuter CAC 40 avec des jeunes gens bien sous tous rapports. Personnellement, il ne m’est arrivé que trois ou quatre fois qu’une femme qui avait sollicité ma compagnie pendant la soirée ne m’ait pas demandé de coucher avec elle. C’est peu quand on songe qu’il y en a très exactement trente-sept qui ont profité de mon gros bâton d’amour.
Trente-sept. Des « one-shot », d’autres qui sont revenues plusieurs fois, et quelques unes avec lesquelles je suis parti en voyage pour un week-end plus ou moins long.
Trente-sept. Je le sais, elles sont toutes répertoriées dans mon petit carnet.
Chacune avec une identité codée : « Larousso » dont le corps était constellé de petites tâches de rousseur. « Madame » qui m’imposait le vouvoiement même lorsque je lui défonçais l’arrière-train en la traitant de salope. « Cow-girl » qui voulait toujours être au-dessus pour me chevaucher de face, de dos ou de côté. « Mélusine » avec qui la fée-lation était magique. « Trévise », la femme-fontaine…
Trente-sept. De l’à-peine trentenaire qui s’offre un étalon à la presque sexagénaire qui cherche à assouvir ses pulsions. Des petites, des grandes. Des maigres, des rondes. Des seins tout mini, des poitrines généreuses. Des culs rabougris, des fesses somptueuses. Certaines qui cherchaient d’abord une compagnie, une oreille attentive et une amitié sensuelle. D’autres principalement intéressées par le sexe, par ma queue. Et, pour chacune, une façon bien particulière de prendre du plaisir, d’en donner, et de l’exprimer.
Trente-sept. Et une seule mauvaise surprise. Une dame dont le délire était de faire mal au mâle. Le genre à essayer de vous lacérer le torse avec des ongles de trois centimètres de long, à vous serrer le cou dans un début de strangulation ou à vous mettre de gifles en éructant : « Tu aimes me défoncer, sale petit connard ! » Quand je lui ai dit que la v******e n’était pas mon trip, quand je me suis un peu rebellé, je pense qu’elle a cru que j’entrais dans son jeu. Sauf que ça ne m’amusait pas et que je l’ai laissée en plan, les jambes écartées, le sexe vide et béant, la bouche pleine d’invectives.
Pourtant, au cours de ces années, à partir du moment où une complicité s’installait entre ma partenaire et moi, j’ai fait preuve d’une grande ouverture d’esprit. Ainsi, cette femme qui avait demandé à me la tenir pendant que j’urinais. J’avais dit oui sans réfléchir et il m’avait été très agréable de voir comme cela pouvait l’exciter. Il y en avait une autre, la cinquantaine très dynamique, qui changeait à chaque fois de partenaire, jamais deux fois le même, et qui jouait à nous déniaiser. Un jeu de rôle auquel on se prêtait bien volontiers tant ses talents pédagogiques étaient certains. Parfois, deux clientes demandaient à faire l’amour côte-à-côte, dans la même chambre, et les deux garçons passaient de l’une à l’autre au cours de la soirée. À deux reprises, une allemande a même réservé l’auberge pour elle seule. Enfin, pas si seule puisque nous étions une dizaine d’hommes invités pour l’occasion. Autant j’ai beaucoup aimé les quatuors, autant le gang-bang m’a déplu : nous étions là, à la queue-leu-leu, attendant qu’un trou se libère pour y fourrer notre chibre et commencer la chignole. J’avais trouvé ça glauque, absolument pas excitant.
Peut-être que j’aurais réagi différemment si je n’avais pas commencé à ressentir un certain manque. Un manque que les soirées et les différentes maîtresses ne parvenaient pas à compenser. Au contraire, plus j’allais à l’auberge et plus il se faisait présent, pressant.
Cela faisait maintenant un peu plus de trois ans que je participais aux soirées à l’auberge. Cela devenait presque une routine, ce qui généra presque une déprime. Pas la grosse dépression qui vous met à plat et tout en bas. Non ! Quelque chose de plus diffus qui crée un léger sentiment de mal-être empêchant de profiter pleinement de la vie.
J’avais un manque que je n’aurais jamais identifié sans ces longues journées passées auprès de Caroline.
Je fais sa connaissance à l’auberge. C’est la première fois qu’elle vient, accompagnée d’une de ses amies, cliente régulière avec laquelle j’ai déjà passé deux nuits. Pendant le repas, que nous prenons ensemble, je trouve Caroline charmante. Elle a énormément d’humour et de culture, je passe avec elle une de mes meilleures soirées depuis longtemps. Du coup, nous sommes quasiment le dernier couple à quitter le petit salon pour rejoindre une chambre. Là, je la sens hésitante et le champagne que nous buvons ne suffit pas à dissiper le malaise. Finalement, elle se dit désolée, dit que ce n’était peut-être pas une bonne idée de venir et qu’elle aimerait surtout que je reste dormir avec elle juste pour avoir quelqu’un auprès de qui se réveiller
Cette première soirée est très étrange. Caroline et moi nous retrouvons à parler de nos vie comme si nous étions des amis. Elle me parle de son travail à la tête d’une grande entreprise, de son divorce, des relations conflictuelles avec ses deux filles. Et puis elle me questionne sur moi, ce qui m’a amené à l’auberge, si ça me plaît, mes études… Et ainsi de suite jusqu’à ce que le sommeil se fasse pressant et que nous nous couchions chastement côte-à-côte.
Le lendemain matin, en ouvrant les yeux, je vois Caroline en train de me regarder. À peine le temps d’échanger un sourire qu’on frappe à la porte. C’est le petit déjeuner que nous prenons au lit. Avec la lumière du jour, je constate que sa nuisette moule ses jolies formes, ses petites rondeurs. La situation est étrange. Ce n’est pas la plus belle ni la plus sexy des femmes rencontrées à l’auberge mais elle m’attire incroyablement. Elle agit comme ces clientes qui ne veulent qu’une présence et une écoute attentive mais j’ai l’impression qu’elle attend autre chose. Une chose dont je doute qu’elle arrive quand elle affirme qu’il est l’heure pour moi d’aller prendre ma douche, ce que j’interprète comme une façon élégante de me signifier mon congé.
Et pourtant, je commence à peine à me savonner que Caroline fait son entrée dans la salle de bain. Après un sourire malicieux, son regard se pose sur mon bas-ventre.
— Mon amie ne m’avait pas menti, elle est impressionnante.
Elle retire sa nuisette, me rejoint et… Est-ce qu’on peut dire que nous faisons l’amour ? Il n’y a pas de pénétration, pas même de jeux de bouche. Pourtant, avec des caresses aussi simples qu’expertes, nous allons droit à la jouissance. Une jouissance partagée les yeux dans les yeux qui me laisse complètement ému. Une émotion qui perdure dans le silence qui suit pendant que nous nous essuyons et nous habillons. Juste avant de quitter la chambre, je dis à Caroline que j’ai vraiment aimé les moments passés ensemble. Elle aussi. Elle aimerait me revoir mais pas à l’auberge. Je lui laisse mon numéro de téléphone et elle m’appellera.
C’est dans l’attente de l’appel de Caroline que je me rends compte que je ressens quelque chose de particulier pour elle. De l’amour ? Je n’irais pas jusque-là. Enfin, je ne sais pas. Je ne sais plus. Cela fait tellement longtemps que je n’ai pas été amoureux. J’ai éprouvé de la sympathie pour les femmes de l’auberge, du désir pour Nathalie, de la tendresse pour Diane et Muriel… Mais de l’amour, je n’en ai pas souvenir. Cela doit remonter à des lustres, à l’adolescence, à Anaïs.
Que ce soit de l’amour ou pas, je sens mon cœur faire des bonds dans mon corps quand Caroline reprend enfin contact, dix jours plus tard. Elle est de passage en ville et me propose de nous voir. Rendez-vous est pris pour le jeudi soir. Elle a un repas d’affaire et me retrouvera vers 22 h chez moi. Jeudi, c’est dans deux jours. Et deux jours, c’est exactement le temps qu’il me faut pour ranger, nettoyer et faire briller mon studio. Il y a même un bouquet de fleurs qui trône sur ma table basse quand Caroline découvre mon petit chez moi. À son arrivée, après un baiser sur la bouche, elle me montre son petit sac de voyage, me disant qu’elle n’a pas envie de traverser toute la ville de nuit pour rejoindre son hôtel. Moi qui me demandais comment allait se passer la soirée, me voilà fixé. J’avais remarqué, à l’auberge, qu’elle aimait le whisky, je nous en sers un verre que nous buvons côte-à-côte sur mon petit canapé. Côte-à-côte puis face-à-face, puis enlacés.
Ma main droite suit doucement la courbe extérieure de sa cuisse. Sa main gauche se pose directement sur ma queue. Je suis le liseré de ses bas pour toucher la peau tendre de ses cuisses. Elles s’ouvrent pour me laisser accéder à un fond de culotte détrempée. Elles se referment aussitôt dans un sursaut, entravant tout mouvement de ma main. Ai-je été maladroit ?
— Va doucement, cela fait une éternité que je n’ai pas eu d’homme.
Je lui propose de commencer par se mettre à l’aise. Chacun déshabille l’autre entre deux baisers énervés. Je fais un festin de ses seins dont les tétons sont durement érigés. Je m’agenouille pour la débarrasser de sa culotte. Un baiser sur sa fine toison suffit à lui provoquer un nouveau frisson. Je la fais alors pivoter pour embrasser ses fesses, les palper, frotter mon visage contre ce cul magnifique, rond, merveilleux. J’ai terriblement envie d’accéder à sa raie, de la lécher sur toute sa longueur et, aussi, toute la profondeur de sa petite porte étoilée. Je n’ose pas. Pas encore. Je me dis que ce sera pour plus tard, ignorant que ce ne sera jamais.
Caroline refuse la sodomie. Elle n’aime pas non plus la fellation. En fait, elle aime surtout la pénétration. Elle aime quand j’entre doucement dans son ventre. Elle aime me sentir aller et venir. Elle aime sentir mon sperme fuser dans son vagin et, ainsi, provoquer le petit plus qui mène à l’orgasme partagé.
Le lendemain matin, Caroline me réveille juste avant de partir. Elle me demande si elle peut revenir en fin de journée et si je veux passer le week-end chez elle.
Pendant quelques mois, je suis avec Caroline. Et c’est ce qui est nouveau pour moi : ÊTRE avec une femme. Notre relation m’épanouit car Caroline m’aime tout entier, elle ne me réduit pas à une (grosse) queue sur (petites) pattes. D’ailleurs, elle a un appétit sexuel modéré et des pratiques plutôt limitées. Mais je ne m’en plains pas car je ne passe que de bons moments dans une complicité totale. Comme je suis AVEC elle, j’ai prévenu Nathalie que je ne viendrai plus à l’auberge. Elle comprend et me souhaite bien du bonheur.
Du bonheur, j’en ai. Avec Caroline, je suis sur mon petit nuage. Il est évident que nous ne ferons pas notre vie ensemble mais je me cache un peu cette vérité. Je ne veux pas y penser. Jusqu’au jour où elle me ratt****. Quand Caroline m’annonce qu’elle préfère mettre fin à notre relation, sans que je comprenne vraiment pourquoi, je suis très triste. Triste mais pas malheureux. Grâce à ces quelques mois, j’ai compris que je pouvais passer à autre chose. Finis les complexes de l’ado. Terminé la débauche de l’ex-puceau. Je sens qu’il est temps que le poney trouve une cavalière sérieuse et amoureuse.
Caroline m’a quitté avant les vacances et juste après l’obtention de mon diplôme. Par l’intermédiaire de Diane, je trouve rapidement un emploi au Luxembourg dans un petit cabinet de consultants. L’équipe est assez jeune, sympa et essentiellement féminine. Je sympathise avec Claire qui se met en tête de guider mes premiers pas dans le boulot et en dehors. Quand je ne suis pas en déplacement chez des clients, je mange avec elle le midi dans une brasserie à côté de nos bureaux. C’est comme ça que je rencontre Julie, une très bonne amie à Claire, ma future cavalière.
Julie a tout de suite le coup de foudre. Moi, c’est en apprenant à la connaître que je tombe amoureux. Physiquement, elle ne me laisse pas indifférent – elle ne laisse personne indifférent. C’est une petite brune pétillante, mignonne et toujours habillée de façon très féminine. Mais je me dis qu’elle n’est pas pour moi : trop jolie et, surtout, un corps trop menu pour accueillir ma virilité monstrueuse. Car Julie est une crevette, à peine grande comme moi et atteignant difficilement les quarante kilos sur la balance.
A-t-on jamais vu une crevette s’accoupler avec un poney ?
Il n’empêche qu’on s’entend très bien et qu’on passe de plus en plus de temps ensemble, d’abord avec Claire, puis seuls. Quand il devient évident qu’elle a des sentiments pour moi, je me demande que faire. Question d’autant plus difficile que je commence moi-même à tomber amoureux. En attendant de pouvoir y répondre, je fais en sorte d’éviter les rencontres en soirée et toute autre situation pouvant déboucher sur un « chez toi ou chez moi ? »
Mais je ne peux pas éviter l’anniversaire de Claire.
Trente ans, ça se fête. Et, pour l’occasion, le copain de Claire a loué tout un gîte pour un week-end surprise. J’y retrouve bien sûr Julie. Elle est particulièrement en beauté avec une petite robe noire toute droite, légèrement décolletée, des talons hauts et des bas avec une couture blanche. Belle et très heureuse d’être là. Nous passons quasiment toute la soirée dans une troublante proximité. L’alcool, la danse, les regards échangés, les mains qui se posent sur le bras ou l’épaule de l’autre à la moindre occasion. Je me retrouve à flirter comme un ado et j’adore ça. Fatalement, alors que nous sommes sortis fumer une cigarette, je la prends dans mes bras pour la réchauffer, elle prend ma tête entre ses mains pour m’embrasser. Elle m’embrasse et m’embrase. Mon cœur bondit, ma tête tourne de bonheur. C’est tellement fort que l’afflux de sang qui s’opère au niveau de mon caleçon me paraît anodin.
On se bécote ainsi pendant une éternité avant que le froid nous rappelle à l’ordre. De retour à l’intérieur, Julie me conduit par la main dans les étages, vers sa chambre. Il y a bien un instant où je redoute sa réaction quand elle va voir la chose. Mais, je suis surtout pris par la chaleur et la passion de nos baisers. C’est à peine si je remarque que Julie vient de me faire basculer sur le lit pour s’allonger sur moi.
Je sens son petit corps nerveux vibrer sous mes mains. En remontant sous sa robe, j’ai la confirmation qu’elle porte bien des bas et, plus haut, un tanga qui me permet d’apprécier la douce fermeté de ses deux petites pommes. Elle frotte son bas-ventre contre le mien mais, mis à part, l’excitation, elle n’a aucune réaction particulière. Je me redresse pour pouvoir caresser sa poitrine. Elle devance mes désirs en se mettant debout et en retirant complètement sa robe. Sa poitrine m’apparaît libre de toute entrave. Deux petits seins mignons et délicats qui appellent mes caresses et mes baisers. Tout comme le reste de sa peau, douce et légèrement hâlée. Tout comme cette fine toison qui forme un triangle parfait dont la pointe se perd entre ses jambes.
Allongée sur le dos, Julie jouit sous l’effet conjugué de mes doigts et de ma langue. J’aime son odeur et le goût de son désir. Son sexe est un délice que je veux voir figurer chaque jour à mon menu. Je m’en régale et me régale de savoir que je lui procure beaucoup de plaisir. Un plaisir qu’elle exprime silencieusement, par des soupirs profonds et des mots murmurés. Il faut dire que, du couloir, nous viennent les bruits des autres invités qui regagnent leurs chambres. Je la sens se tendre et réprimer un cri avant de me repousser. Ma tête toujours entre ses mains, elle m’embrasse avec fougue. Ou, plutôt, elle lèche sa liqueur sur mes lèvres. Dans le même temps, elle entreprend de me défaire de ma chemise. Je l’y aide. Puis c’est à ma ceinture qu’elle s’attaque. Je l’y aide aussi, me mettant debout, face à elle, pour retirer mon pantalon. Là, elle ne peut plus rien ignorer de ma particularité physique. D’ailleurs, ses yeux sont écarquillés, comme hypnotisée par l’énorme bosse qui déforme mon boxer.
Je crains un peu sa réaction. Elle ne dit rien. Elle me la touche doucement, de la façon dont on touche quelque chose de fragile, de dangereux ou de sacré. Le silence commence à me peser. Il faut que je fasse ou dise quelque chose pour juguler la crainte qui monte en moi. Mais quoi ? La réponse vient de Julie qui se décide soudain à baisser mon sous-vêtement. Enfin libéré, mon membre se déploie juste sous son nez. Elle a un petit mouvement de recul.
— Oh dis donc… c’est… c’est…
— C’est trop gros ?
— … c’est énorme !…
— Tu sais, Julie, on n’est pas obligé de…
Je ne vais pas jusqu’au bout de ma phrase car je sens que je vais m’empêtrer dans mes explications. Et aussi (et surtout), car Julie vient de me prendre en main. Une main qui empoigne ma queue et fait un doux mouvement de coulisse. Une main qui m’approche de son visage, pose mon gland sur sa joue pendant que ses lèvres bécotent ma hampe. Un petit tour, une succion sur le gland et puis s’en va.
— Elle est vraiment très grosse…
— Oui, je sais, mais on n’est pas obligé de…
— Tu as des capotes ?
— Oui, pourquoi ?
— Pourquoi ? Parce que je veux la sentir en moi !
Julie a dit cette dernière phrase avec une envie et un entrain qui me rassurent. Aussitôt, je déballe une King Size pour emballer mon King Kong. Puis je reviens sur le lit et m’y allonge sur le dos. Le message est clair. Julie vient sur moi, écrasant mon membre entre sa fente et mon ventre. Nos bouches se trouvent et se dévorent. Mes mains caressent ses seins, sa nuque, son dos, ses fesses. Son bassin ondule magnifiquement. Elle pourrait me conduire à l’orgasme ainsi. Mais elle me veut en elle. Elle se redresse, positionne mon membre à l’entrée de sa fente et…
C’est étroit et serré. Et accueillant. Julie prend un plaisir énorme rien qu’à me faire progresser lentement en elle. Parfois l’expression de son visage me fait hésiter : plaisir ou douleur ? Julie me rassure. C’est fort, c’est intense, c’est bon. Chaque centimètre de plus lui arrache un petit cri de plaisir. Petit cri qui devient râle, puis grognement.
Enfin, nos pubis se touchent. Elle ondule des hanches en me gardant au fond d’elle.
Et puis, quasiment immobile, je la sens se crisper, sa bouche s’ouvre comme pour chercher de l’air, elle enfouit son visage au creux de mon cou, au plus profond de l’oreiller. Elle atteint l’orgasme mais ne le laisse pas arriver. D’un geste vif, elle me retire d’elle, elle se désarçonne. Elle n’a pas eu mal, c’était très bon mais elle ne veut pas qu’on nous entende et, là, elle n’aurait pas pu retenir ses cris. Demain soir, chez elle, on ira jusqu’au bout. Pour l’heure, c’est sa bouche qui va jusqu’à mon bout décapoté. Elle me suce, me pompe, m’aspire. C’est insupportable. Insupportable, tellement c’est bon. Je lui dis que je vais jouir. Elle répond qu’elle veut me goûter. J’arrête de résister aux assauts de sa gourmandise.
Cela date de plus d’un an. Nous avons passé la nuit suivante ensemble. Puis la suivante. Et encore une autre.
L’amour de Julie a été contagieux. Avec elle, je me sens bien. Je me sens beau aussi. Elle est la petite cavalière dont je rêvais. Je suis son « petit poney », version réactualisée et sexuée de celui dont elle rêvait étant petite. Et j’adore car elle ne me réduit pas à ça. Elle m’aime pleinement, totalement, tout entier. Un amour partagé qui n’est pas à raconter.
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