Divine secrétaire
Je m’appelle Anna et je vis près de Dublin, en Irlande.
Je travaille depuis peu pour un cabinet d’avocats, dans lequel je fais mes griffes sur des dossiers ordinaires, peu intéressants, en attendant mieux…
Dernière entrée, j’éponge aussi le retard pris sur des dossiers simples, mon patron insistant sur le fait que les clients exagèrent… Ils pensent qu’un avocat est proche de Dieu, et qu’il va résoudre leurs problèmes à l’aide d’une baguette magique…
Même si Noël approche, je ne pourrai traiter ces dossiers avant au moins 3 mois…
Justement, je lis une lettre d’une possible cliente…
Secrétaire, bien sous tous rapport, elle demande notre aide dans un cadre bien précis et hélas trop souvent traité.
Harcelée par son chef, cette jeune femme n’en peut plus…
Que doit-elle faire pour cesser d’être la proie de ce malade ?
Surtout que c’est un demi patron, je veux dire qu’il est employé et n’est que son responsable direct…
Mais il la tient, car elle a eu le malheur d’emporter un dossier chez elle, un manuscrit…
Anna est perplexe à la lecture de cette demande…
L’homme qui la fait chanter contre des faveurs sexuelles est marié, papa, et depuis longtemps dans l’entreprise.
D’un autre côté, cette employée ne savait pas qu’il était interdit d’emporter quoi que ce soit hors du bureau.
Même ce livre d’un auteur inconnu qu’elle avait trouvé très beau (le monsieur) lorsqu’il était venu présenter son roman au Big Boss…
Elle l’avait croisé, alors qu’il attendait…
Il avait attendu presque toute la journée…
Grand, la trentaine, les yeux bleus, elle lui avait apporté un café, puis ils avaient discuté de son livre à sa pause de midi.
C’était son premier livre, et il avait espoir de rentrer dans le monde fermé des romanciers…
Cela parlait d’une jeune femme de la campagne, de ses désirs, puis de sa rencontre avec un riche fermier qui allait changer sa vie en un conte de fée…
Banal ? Non, car la suite était originale.
La jeune fille, amoureuse dès le premier regard, le suivit à cheval dans ses terres…
Elle le vit rejoindre une ferme presque abandonnée. Une belle femme rousse l’attendait…
La belle femme semblait y vivre…
L’homme en ressortit un peu plus tard, elle ne revit ni lui, ni la femme, jusqu’à ce jour, au marché, où elle reconnut cette belle personne, en photo, dans la vitrine d’un libraire…
Notre jeune secrétaire voulait savoir la fin, elle avait emporté le livret…
Au matin, son chef la vit remettre le manuscrit en place…
Ce fut l’enfer…
D’abord, il la coinça dans les archives, immense salle au troisième étage qui renfermait tous les manuscrits édités depuis 150 ans…
Là, ce fut dégradant… Elle dût, sous la contrainte d’être dénoncée, se laisser embrasser, puis injurier, la traitant de fille des rues, l’aguichant avec des dessous affriolants…
Il joignit le geste à la parole, souleva sa jupe pour vérifier… Elle le gifla et sortit…
Depuis ce jour, chaque matin, elle doit le rejoindre aux archives, et céder à ses caprices.
Un matin, elle dut s’habiller en maîtresse à l’ancienne, robe stricte, col dentelle, grosses lunettes rondes cerclées, puis le m*****er avec une règle pour ne pas savoir sa récitation…
Les jeux qu’il infligeait, n’étaient pas de nature purement sexuelle, bien qu’elle dût s’asseoir sur lui, comme une petite fille et ressentir son sexe… Elle fut dégoûtée…
Elle écrit cette lettre, car elle n’en peut plus…
Anna décide de passer une journée pour aller vérifier les dires et entendre cette jeune femme…
Son patron lui laisse toute liberté pour cela, cette affaire semblerait déboucher sur un sujet à la mode, un harcèlement sexuel et moral au travail par une personne ayant autorité…
Le lendemain, elle se rend chez l’éditeur sans rendez-vous…
Elle rencontre la réceptionniste à l’accueil, pose quelques questions sur la société, elle a droit à un organigramme dans lequel apparaissent les noms des personnes impliquées…
Jenny LAGAN, secrétariat éditions Romans et Nouvelles.
Paul WEST, responsable du service Romans et Nouvelles.
Elle demande si elle peut rencontrer ce monsieur…
C’est difficile il est très pris…
Elle insiste, elle ne veut que lui poser quelques questions pour une émission de télévision en préparation, dans le monde de l’édition…
Elle est reçue dans l’heure…
Elle se fait vite une idée du monsieur, hautain, imbu de sa personne, il se fait mousser en regardant son décolleté et ses cuisses…
Elle prend quelques photos pour étayer son article et demande si elle peut voir les archives qui sont d’après ses sources, impressionnantes…
Il est ravi, mais n’a pas le temps. Il délègue cette visite à Melle LAGAN…
La jeune femme entre dans le bureau, Anna tombe sous le charme…
Jenny porte une jupe noire droite, un chemisier blanc à col Claudine, des bas noirs, des escarpins.
Elle a revêtu une blouse de travail grise, ensemble parfait d’une employée modèle…
Ses seins pointent dans le chemisier, elle ne porte pas de soutien-gorge, c’est évident.
Sa prestance, cette sobriété dans le choix de ses vêtements tristes, et son chignon sévère lui confèrent un attrait sensuel indéniable, que son chef semble apprécier lorsqu’elle sort, l’invitant à la suivre avec un large sourire……
Ce n’est qu’en haut, enfermées dans la grande pièce, qu’Anna lui révèle l’objet de sa présence, et son mensonge…
Jenny s’effondre, en pleurs…
Anna la relève…
– Je vais devoir investiguer, mais pas ici. Venez au bureau…
– Je n’ai pas de voiture, mais j’habite près de la gare…
Elles conviennent d’un rendez-vous le soir même vers 18h00…
Anna ressort, l’esprit embrumé…
Quelle femme, quelle beauté, et bien que sa nature la porte vers la gente masculine, elle ne dédaigne pas faire dérogation à ses habitudes du samedi soir…
Elle se rend à l’adresse en sortant du bureau, Jenny lui ouvre la porte de l’immeuble, elle prend l’ascenseur.
Une porte s’ouvre sur sa gauche, la jeune femme s’efface pour la laisser entrer, elle effleure sa poitrine…
Anna est sous hypnose, elle ne sais plus que lui dire, accepte la tasse de thé et s’assied sur le canapé du salon… La jeune femme vient la rejoindre à son côté…
– Vous… Jenny, vous écrivez au sujet de votre chef, des choses précises, aucun n’est de nature sexuelle, juste une emprise morale à cause de cet emprunt…
– Oui, juste des regards, il a soulevé ma jupe, il me déguise…
– Vous vous changez devant lui ?
– Je me tourne, en sous-vêtements…
– Aujourd’hui, vous ne portiez pas de soutien-gorge, c’est de son fait ?
– Il m’a dit aimer voir ma poitrine au long de la journée, quand je me penche sur son bureau… Il aime aussi mes cuisses quand je prends en sténo, tournée vers lui pour bien capter ses mots…
– Vous l’aguichez…
– Non, il me le dit le matin…
– Il ne vous a jamais contrainte, embrassée, caressée, pelotée ?
– Non, des rôles, infirmière, maîtresse d’école, maman…
– Docteur ?
– Pas encore, mais je m’y attends…
– Pourquoi ne demandez-vous pas une entrevue avec la direction ?
– Je ne sais pas… J’ai peur de me faire licencier, je suis là depuis 4 mois seulement, et j’aime cette ambiance entre livres, les auteurs, les relations presse… Les cocktails plus tard…
– Jenny, il faut agir dans ce sens, je vais vous aider. J’ai votre lettre, mais il me faut des détails, des faits, un témoin serait un plus…
La pauvre fille est désemparée… Elle n’a pas d’ami, peu de liberté, il la traque souvent la journée, surveillant ce qu’elle fait. Il veut savoir avec qui elle sort, pour quel dossier, et ses horaires…
– As-tu un agenda dans lequel tu reportes ton travail, tes journées, tes rendez-vous ?
– Non… Enfin oui, les rendez-vous… Il vient souvent consulter, mais on va passer à l’informatique bientôt…
Je l’ai tutoyée, elle ne s’en formalise pas, elle est douce, elle subit les choses…
– Tu veux encore du thé ?
– Non, merci, c’est bien, on se tutoie…
Ses yeux semblent se fermer, elle joue avec ses mains, de trac, de timidité…
Anna la sent prête à pleurer…
Elle se penche vers elle, leurs lèvres s’effleurent…
Anna se ressaisit, elle a failli…
– Tu aimes les femmes ?
– Je crois qu’il se venge pour ça… J’avais une amie il y a quatre mois, elle est partie pour son travail. Elle venait m’attendre. Je crois qu’il nous a vues…
– Ah, c’est bien… Voilà une bonne piste que je vais creuser. Tu peux me donner le téléphone de ton amie, son nom, sa nouvelle adresse ?
– Oui, je te ferai un mail… C’est vrai, je n’y avais pas pensé… Je l’aimais bien… Pas au point de la suivre en Angleterre…
– Tu as souvent des aventures ?
– Non, je suis timide et j’ai une vie calme.
– Je n’ai pas vu ton âge…
– 28 ans…
Anna en a 4 de plus, elle regrette son geste, mais elle était si proche… Et puis cela lui a rappelé sa liaison et une possible piste.
Qu’est-ce qu’elle est belle, surtout lorsqu’elle lui sourit. Elle se détend petit à petit, reboivent un thé très chaud. Anna la questionne sur son travail, sa vie depuis ses études, ses parents. Puis demande ses goûts, ce qu’elle fait de son temps libre…
Jenny aime peindre, dessiner, le cinéma, les vidéos sur internet, elle a le câble et profite de visionner les films qu’elle a raté à cause de ses études et son déménagement ici…
– Tu sors parfois ?
– Oui, je vais au restaurant avec une collègue, nous sommes sorties une fois en discothèque. J’aime aussi marcher dans la campagne, j’aime la nature, la photographie. J’aimerais habiter en campagne, avoir un cheval, planter des rosiers…
– Tu aimes pas mal de choses…
– Oui, mais…
– Je suis seule…
Elle la prend dans ses bras et la jeune femme lui tend ses lèvres sans équivoque cette fois…
Le baiser est doux, tendre, profond, elle ressent sa timidité, sa détresse, son mal-être…
Anna caresse ses seins, déboutonne le chemisier, Jenny se fait chatte, lui sourit, cherche encore ses lèvres et l’emporte dans un océan de tendresse…
Jenny la déshabille, puis elle se lève, lui tend la main et l’entraîne vers sa chambre…
Anna se retrouve allongée, la tête de la jeune femme entre ses cuisses et ressent la douceur de la langue qui s’insinue déjà en elle… Elle se donne alors, caressant les petits seins, puis proposant un 69 pour profiter l’une de l’autre…
Anna découvre l’intimité rasée, et sa langue suit ses doigts et rend la caresse… Les deux femmes se découvrent, râlent, gémissent, s’ouvrent, puis Anne la couche et colle son pubis contre celui de son amante… Quelle réaction immédiate sur cette caresse très intime, très féminine, où les deux partenaires vont s’emballer dans un acte divin jusqu’à jouir pleinement l’une de l’autre, mélangeant leurs sécrétions, et oubliant le monde…
Le calme revenu, elles s’enlacent, Anna est surprise par la maturité et l’expérience de Jenny… Quelle femme ! Quelle amante ! Elle l’a lessivée…
Anna passe alors la nuit avec elle, une nuit d’amour, une nuit de tendresse, Jenny lui refait toutes les positions qu’elle aime, assises, debout au pied du lit, sur une chaise, écartelée…
Elle n’use d’aucun artifice, juste ses doigts et sa langue et cela suffit pour lui faire oublier ses ébats masculins et comble sa libido au-delà de ses espérances.
Mais la fieffée irlandaise la fiste avec délice, l’emportant dans un monde inconnu allant même sublimer son petit trou, sa petite rondelle dont elle jouit bruyamment…
Leur baiser est d’une sensualité si forte qu’Anna la prend dans ses bras et s’avoue épuisée…
Elle ne la reverra qu’une semaine plus tard.
Elle a mis au point un plan très simple.
Le lendemain, Anna prend rendez-vous par téléphone avec le Directeur des Editions Arpèges.
Il la reçoit en tant qu’avocate. La jeune femme lui explique les raisons de sa présence.
Il se montre surpris, mais se rend compte que le dossier est étayé, et doit admettre la réalité.
Il convoque son cadre…
Anna explique les faits calmement et simplement…
Prise sur le fait d’une sortie de dossier, une jeune femme est victime de sévices moraux et sexuels avec chantage.
Au bout d’un quart d’heure, il reconnait les faits devant son patron…
Le PDG est abattu, ce la dans sa propre entreprise, sous ses yeux…
Il pense à deux choses.
Dédommager la jeune femme, licencier l’auteur pour faute grave avec des sanctions au pénal si elle le désire.
Anna ne désire pas rendre publique cette histoire qui ternirait l’image de la société, et demanderait un effort conséquent à sa plaignante, déjà secouée.
Ils se mettent d’accord, 5000 euros pour Jenny, 5000 euros pour le cabinet d’avocats.
Il offre à Jenny un repos d’une semaine, afin qu’elle reprenne le travail dans les meilleures conditions. Il l’augmentera et elle deviendra master, s’occupant des manuscrits d’auteur accomplis, elle aura à les rencontrer et les suivre dans leur parcours.
Il la prie de venir dans son bureau…
La jeune femme entre, tremblante, découvre Anna, ne sait pas pourquoi…
– Voilà, Jenny, M. Paul West a reconnu les faits devant son patron. Il est donc mis à pied immédiatement. EN ce qui te concerne, tu recevras une indemnité compensatoire de 5000 euros, plus le paiement de 120 heures supplémentaires, équivalent à 1 heure par jour pendant 4 mois. Le quart d’heure pendant lequel tu arrivais en avance, rejointe par ton tortionnaire avant l’ouverture des bureaux, se transforme en heure car toute heure commencée est payée… Le total s’élève à 2400 euros, soit 7400 euros.
– Merci maître. J’ajoute que mademoiselle Lagan passe à l’échelon 3, soit deux échelons de plus et qu’elle se verra confier un portefeuille d’auteurs qu’elle devra animer. Elle passe de 1800 euros nets à 2800 euros, dès le 1er du mois prochain. Soit une augmentation nette de 12000 euros annuels…
– Mon dieu, Monsieur, c’est un rêve…
– Vous le méritez car vos collègues, que nous n’avons pas mis dans la confidence, nous ont dit le meilleur pour votre investissement et votre travail depuis votre arrivée. Il est logique que vos efforts soient récompensés. Maître, vous me ferez passer votre note d’honoraires et j’ajoute que vous venez en numéro un dans la liste de nos fournisseurs…
– Avec plaisir, je vais de ce pas informer ma hiérarchie…
– Vous êtes employée au cabinet ?
– Oui, monsieur, je débute…
– Nous reprendrons contact, car vous avez traité cette affaire comme j’aime. Rapidité, efficacité, tact, je vous prédis une belle carrière…
La nuit fut magique, après un bon restaurant, j’ai emmené ma nouvelle amie chez moi, nous regardions Saint Annes Park et la baie de Dublin par la grande baie vitrée, enveloppées dans un plaid en mohair, d’une douceur extrême…
Nous venions de faire l’amour sur l’épais tapis du salon…
J’ai ressenti autre chose, je la revoyais dans sa tenue de secrétaire, sensuelle et affolante…
Elle venait de m’emporter ailleurs, très loin, je ressentais sa tendresse, sa douceur sensuelle qui me prenait au ventre, son sourire désarmant qui me faisait craquer…
Dans ses bras j’oubliais tout…
C’est là qu’elle m’a dit « Je t’aime »…
Cela fait trois ans et elle est toujours là, drapée dans son uniforme de secrétaire dans lequel elle aime me séduire certains soirs…
FIN
Marika842010
décembre 2018
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