Un retour à quatre mains du Musée d’Orsay
Pourquoi étions nous si pressés au sortir de cette exposition du musée d’Orsay ? Pourquoi étions-nous en train de courir pour att****r ce métro ? Il commençait à faire un peu frais et nos manteaux longs flottaient dans le vent de ce début d’automne.
Nous étions encore tout imprégnés de la féerie de l’exposition des impressionnistes, excités par la foule et le bruit, grisés par les coupes de champagne du vernissage.
Nous nous dirigeons dans la station de métro, les yeux encore imprégnés de ces œuvres accrochés aux murs, les pensées dans les couleurs et les odeurs des printemps évoqués.
Je sens ta main qui me presse d’aller plus vite. Tu entends déjà le murmure de la rame qui arrive. Vite ! Tout essoufflés nous nous engouffrons dans la rame au moment où la sonnerie retentit. Derrière nous, d’autres personnes veulent monter et nous nous retrouvons pressés comme des sardines. En riant, nous voilà poussés au fond du compartiment, vers la porte opposée, mais heureusement tout proches et serrés l’un contre l’autre.
Sous ton manteau, tu portes cette jupe longue que j’aime tant et cette chemise de soie si douce à porter et à sentir sous la main. Elle est imprégnée de ton parfum et je penche ma tête vers ton épaule pour atteindre ce nuage de douceur et sentir tes cheveux. Ta tête s’appuie sur ma poitrine pour se baigner dans ma chaleur et sentir ce cœur qui bat la chamade.
Le métro hoquette sur les rails inégaux, bouge sans cesse. Pour que tu restes collée à moi, j’ai passé mes mains sous ton manteau et je sens maintenant la douceur de cette soie et la chaleur de ta peau. Tu frissonnes et te presses encore plus contre moi. Ta main sur mon cœur. Tes doigts déboutonnent ma chemise et se posent directement sur ma peau comme pour calmer ses battements en folie.
Encouragé par ce geste, mes mains glissent sous ton chemisier, sur le bas de ton dos, au creux de tes reins. Un mouvement de recul soudain et ta tête quitte violemment mon épaule.
Nos regards se croisent et je retrouve dans tes yeux cette interrogation muette et profonde qui précède toujours nos moments les plus intimes. Tes yeux sourient, puis se referment, alors que ta tête retombe au creux de mon épaule et que je sens tes doigts caresser ma poitrine.
Ma main droite quitte ton dos, et, se glissant sous la soie vient frôler tes côtes, puis ma paume se pose doucement sur ton sein, toujours libre de toutes entraves sous la soie. Tout ton corps se fige quand mes doigts enserrent ce téton qui me rend fou de désir, quand mes doigts dessinent le contour de cette forme sublime. Je sens ta main sur ma nuque et tes doigts qui se referment sur moi, en proie à un désir fou. Je cherche encore ton regard e tu me donnes alors ce baiser d’absolution complète.
Nous sommes enlacés l’un contre l’autre. Mon autre main quitte la barre verticale du métro et vient s’insinuer entre les replis de ta jupe pour trouver cette ouverture secrète vers tes jambes. Elle remonte pour atteindre le haut de tes bas, là où la peau est si douce. Tu sens le dos de ma main sur ton ventre, et une pression de ton bassin me le confirme.
Vite, très vite, mes doigts glissent plus loin se réfugier dans la moiteur de ton pubis. Ton corps se resserre contre moi, tes deux mains enserrent complètement ma tête, accrochée à moi comme à une bouée de sauvetage. Malgré le sifflement des roues, je peux entendre la prière muette de ta respiration dans mon cou. Ma main se pose sur ton sexe, que je caresse avec délicatesse, de connivence, une chaleur intense nous envahit. Un dernier regard, une vraie supplication et la pression de ma main se fait plus forte. Son rythme s’accélère, suivant le rythme de notre respiration.
Plus personne n’existe autour de nous. Des fantômes, sans voix et sans consistance se muent autour de nous. Je sens des ondes de plaisir passer entre ce sein et ce ventre, les infimes mouvements de ton corps contre moi m’envahissent ; nous ne faisons plus qu’un. Sur le passage d’un aiguillage, un sursaut te parcourt, tes cuisses se referment sur ma main. Un tremblement incoercible te traverse et tes dents se plantent dans mon épaule. Deux sourds gémissements se rejoignent pour ne faire plus qu’un.
Quelle émotion, quelle force. Puis soudain, une secousse, les portes du wagon s’ouvrent et les fantômes reprennent forme humaine. Leurs voix se font de plus en plus fortes, réelles, et nous ramènent brutalement à la réalité. Flageolants encore pleins d’émois, nous descendons de la rame. Mais où aller, vers quel antre, nous diriger ? C’est presque par automatisme que nous nous retrouvons dans ce bistrot si familier où nous dégustons nos goûters au chocolat. Pas un mot n’est échangé, presque avec timidité, nos regards se croisent, rieurs de cet instant magique.
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