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Les Konopiste

Les Konopiste



8 novembre 1620
La Bohême meurt à la Montagne Blanche
Cette bataille qui marque la fin de l’indépendance du royaume tchèque qui illustra bien les différends entre les courants de pensée de la réforme de Jan Huss. Réformateur de l’Église catholique qui fut déclaré hérétique à Constance, malgré un sauf conduit impérial, il fut brûlé vif le 6 juillet 1415. Son suplice a entraîné une série de croisades initiées par les Habsbourg, qui presque toutes furent perdues par les armées catholiques, sauf la dernière. Elle souligne aussi le manque de détermination d’une partie de la population qui n’admettait qu’une partie des réformes, mais pas le côté égalitaire prôné par les hussites.
Le général hussite le plus célèbre fut Jan Žižka (prononcer Yan gigequa). Il met au point la tactique du wagenburg qui permet aux Hussites de tenir tête pendant dix-huit ans aux armées impériales, cette tactique se retrouve lors des affrontements des émigrés aux USA contre les Indiens ou au Transwal par les Boers contre les Zoulous.
Suite à cette bataille, une répression féroce des Habsbourg plonge le pays dans le marasme et perd un peu de son identité slave pour être de plus en plus germanisé.
De nombreux protestants, fuirent leur pays pour se réfugier, soit en Allemagne protestante, soit aux Pays-Bas, soit encore dans un pays nordique.
La famille Konopiste décide alors d’émigrer dans les colonies d’Amérique où la liberté religieuse a l’air d’être à la mode. Avec quelques amis ils affrètent une flûte, un équipage et organise le départ, vers les terres de la liberté.
Après une navigation sans trop de problème, survient une tornade qui met le bateau à mal et seule une famille, les Konopiste arrivent à débarquer sur une île déserte.
Le père Bartolome, le patriarche a failli mourir lors de l’accident et reste paralysé, mais son esprit est fort. Sa femme, Vlasta, grande et robuste s’en est sortie sans problème et a réussi à sauver son fils et ses deux filles.

– Essayons de récupérer le maximum de ce qu’il y avait sur le bateau si on le voit encore déclare le père, qui même si il est immobilisé, a toujours les idées en place.
– J’ai vu le mat qui effleurait l’eau pas très loin d’ici. Je pense que je devais réussir à arriver jusqu’au bateau. Déclare Jan.
– Jan, maintenant, tu es le seul homme valide, soit prudent pour ne pas laisser que ta mère responsable de tout. Tu es l’homme de la famille. Je peux tant que je suis en vie t’assister de mes conseils, mais je sais qu’avec ce que j’ai subi, je ne vais pas vivre très longtemps.

Viens le moment fatidique de faire du feu. Les briquets que l’on emploie normalement sont sur le bateau et complètement mouillés. À nouveau le père indique à Jan et à sa femme Vlasta la méthode à suivre, il faut un bois relativement doux et plat. Un autre bois comme une tige, un autre comme un archet et voyez les plantes là-bas, c’est du chanvre, vous pouvez aller en couper quelques plantes et battez-les jusqu’à en extraire des fibres que vous assembler en les tordant pour en faire des ficelles ou plusieurs ficelles des cordes. Il faut encore un couvercle à l’allumeur par un autre morceau de bois pour maintenir la tige et l’arc ou l’archet. Ensuite, il faut pendant un grand moment faire aller le morceau de bois en le faisant tourner entre les deux plaques de bois et par échauffement, il devrait prendre.

C’est ainsi que pendant plusieurs jours, Jan, le fils aîné passe son temps à plonger pour récupérer le maximum de matériel. Le 3ème jour, il faut une découverte qui enchante son père, une bible encore intacte et 3 rouleaux de papier, sans oublier de maintes cordes, des haches, des couteaux, six fusils, des semences et plusieurs jarres et surtout un chaudron qui permettra de cuisiner sans problème. Les filles ramassent les planches nombreuses qui jonchent la plage. C’est alors que le père remarque, dans les objets repêchés, une lunette, probablement celle du capitaine que l’on n’a pas retrouvé.

– Ce sera plus simple pour faire du feu, il suffit d’utiliser la lunette et de la mettre à bonne distance du bois sec et utiliser le soleil. C’est ainsi qu’après ce naufrage, ils purent enfin faire un feu.

Le père qui a participé à de nombreuses campagnes militaires sait comment faire pour pouvoir utiliser les fusils en fabricant de la poudre noire avec du salpêtre, ingrédient dont il suppose les traces dans la montagne qui surplombe.

La mère a repéré plusieurs plantes et légumes dans les environs, mais ils sont assez différents de ceux qui existaient en Bohème. Maintenant qu’on a une marmite, du feu, on va pouvoir faire quelque chose pour manger.

Au cours d’une promenade exploratoire, les deux filles ont repéré un troupeau de ce qui ressemble fortement à des chèvres. La vie s’organise. Demain, on va faire une battue pour pouvoir att****r quelques chèvres, il faudra encore se méfier du bélier qui risque de poser problème. Le lendemain matin, avec des cordes trouvées sur la flûte échouée, la famille laisse le père au campement et se lance à la chasse aux chèvres. Jan a idée qu’il faut les prendre dans un piège avec les cordes et surtout les amener dans un passage obligé. Finalement tout se passe bien et ils réussissent à capturer une chèvre.

– Mais il faut lui faire un enclos remarque, Amilka.
– Pas besoin, un corde devrait suffire, riposte le père, mais ce serait bien de se faire un abri en cas d’orage et de grosse pluie.
– C’est juste, sur les flancs de la montagne, j’ai repéré une anfractuosité que l’on pourrait aménager en grotte et y mettre tout ce que l’on a récupéré
– Je serais même pour y faire une petite forteresse, on n’a pas exploré toute l’île et même on ne sait pas qui vient et quelle sera leur attitude. On va faire une palissade pour se protéger au cas où et je pourrais m’y installer aussi. On ne sait pas non plus si il n’y a pas des bêtes sauvages dangereuses.
… Cela ne pose pas de problème, maintenant que Jan a une hache et j’ai aussi vu une grande scie. Il faut abattre quelques arbres et les débiter. Mais là, c’est pénible, il faudra bien l’aider.

Le lendemain, à l’aube, ils se mettent à la recherche de beaux arbres qui pourraient faire la palissade et avec les planches flottées, on entourera l’entrée de la grotte.
Toute la journée, Jan abat 5 arbres avec sa hache, ils ne sont pas très grands, mais bien droits, il les débite pour en faire les piquets qu’il va relier avec les planches qu’on a récupérées sur la plage.

Vlasta, sa mère qui l’observe parfois travailler, ne peut s’empêcher de l’admirer. « je l’ai bien réussi, quel beau garçon, travailleur, adroit et dévoué, heureusement qu’il est là »

La grotte est rapidement aménagée, la palissade renforcée encore avec des autres cordes que les filles ont fabriquées avec le chanvre.

Le lendemain, dimanche, Vlasta fait une surprise pour le déjeuner, chacun a un petit bol de lait tout frais.

– C’est une super idée cette chèvre, mais je pense qu’on devait lui chercher de la compagnie, Qui vient avec moi pour en trouver une autre ? Comme la première fois, ils rentent avec une nouvelle chèvre.

La vie s’organise et tous les soirs, le père, rassemblant ses souvenirs, enseigne à sa famille toutes ses connaissances, c’est ainsi que l’on en vient à semer les quelques semences qu’on a récupérées sur le bateau et miracle elles germent et montent bien. Bartolome enseigne aussi les rudiments de calcul qu’il a appris à Tabor, lors du camp, dans les premières années de son engagement. À la différence des autres, dans ce camp, tous devaient apprendre à lire, écrire et compter. C’est là qu’il leurs pose un petit problème :
– Nous avons 10 graines de blé et 10 grains de riz. Quand pourrons-nous déguster notre prochain pain ? 2 récoltes par an avec chaque graine qui apporte 40 autres graines pour le blé et pour le riz, un grain produit environs 100 à 150 autres.
Au cours de l’hiver, Jan, qui a continué ses plongées dans le bateau a attrapé un très vilain refroidissement et on a mis tous les tissus récupérés sur lui et on place des pierres chaudes pour qu’il guérisse plus vite, même la nuit, sa mère se serre contre lui pour lui transmettre sa chaleur, il est littéralement gelé. C’est Bartolome qui a imposé ceci, sachant que si Jan meure, la famille est condamnée. Après un mois de délire désespérant, Jan, très amaigri, commence à aller mieux et Vlasta envisage de retourner chauffer la couche de son mari, mais lui est intraitable.

– Reste à le réchauffer jusqu’à ce qu’il ait à nouveau bien. Moi, je me suffis à moi-même

Le printemps arrive et bien qu’il semble avoir repris des forces, Jan rechute et au cours d’une nuit dans ses délires, il rêve qu’il est toujours en Bohème avec Ludmila sa promise qui fut violée puis tuée par des soudards de Valenstejn. Il serre sa mère et retranscrit ce que Ludmila a subit, il la prend violemment, Vlasta qui était privée depuis le naufrage d’affection sexuelle ne résiste pas et participe au-delà de toutes mesures. Cela fait longtemps qu’elle a jeté sa chemise de nuit, avec le trou Hussite pour les rapports conjugaux. Sur l’île, il n’y avait plus de risque pensait-elle et c’est tout de suite que Jan s’est trouvé plongé dans sa mère. Dans la noirceur de la nuit, dans son esprit dérangé par la maladie, il ne voit pas sa méprise, par contre le père, allongé sur son grabat n’en perd pas une miette. Sa queue sortie de sa couche est violemment agitée de soubresaut jusqu’à remplir la jarre qui lui servait de récipient à urine. Il sent que sa douleur est nettement moins vive, il a presque envie de se lever, mais finalement, l’esprit libéré il s’endort content.
Le lendemain matin, Jan émerge de son sommeil-cauchemar et disant :

– Cette nuit, j’ai fait un rêve incroyable, j’ai revu Ludmila qui était morte et nous avons consommé. Je ne comprends pas.

C’est la stupeur générale, enfin pas pour tous, sa mère qui a eu un orgasme comme jamais, dû à la v******e, l’ambiance et l’interdit, ne sait quelle attitude adopter. Son père qui ne dormait pas non plus, mais ses deux sœurs n’en reviennent pas.
Bartolomé, qui se sent pour la première fois bien depuis son accident, avec le dos qui ne lui fait pratiquement plus mal déclare :

– J’aimerais parler en particulier avec Jan de problèmes d’homme. Est-ce que vous pouvez nous laisser ?

La partie féminine de la tribu s’éloigne, en laissant les deux mâles de la famille.

– Ce que j’ai à te dire est très difficile à faire, commence Bartolome, mais celle que tu as pris pour Ludmila était en réalité ta mère. Ne te fâche pas ! De vous voir ensemble, a créé un choc salutaire et je n’ai pratiquement plus mal au dos. J’aimerai que tu m’aides à me lever pour voir si c’est vrai.
– Mais père, si c’est vrai, nous sommes damnés avec maman ! Je n’ai pas fait exprès.
– Je ne le crois pas, si l’on étudie la bible, il y a eu beaucoup de cas, sans que le ciel leurs tombe sur la tête. Je pense que ce fut plutôt un don du ciel qui m’a enlevé pratiquement ma douleur. Tu vois, je me tiens à peu près debout tout seul, mais mes jambes ont besoin de retrouver des forces. Je vais me recoucher. Tu sais, dans notre mouvement Hussite, il y avait les adamistes qui refusaient toutes conventions et étaient nus en famille. Je ne les ai jamais vus de près, mais là non plus, ce furent les autres hommes qui les ont anéantis et non la fureur divine.
– Mais père, comment va-t-on faire ? Je n’ai pas de femme et je ne veux pas te voler indûment la tienne. Que va dire ma mère ?
– Tout d’abord, il faut constater que de vous voir m’a pratiquement guéri et que ta mère a eu un plaisir que je ne lui ai jamais connu. Le mieux sera de lui en parler. Je peux difficilement te faire des reproches puisque tu m’as rendu la santé.
– C’est vrai père que ce fût la première fois que je m’accouplais et ce fût simplement merveilleux, un peu comme si le paradis arrivait un instant dans ma tête.
– Va chercher ta mère que l’on voie comment on va faire.

Une fois réunis, Bartolomé d’un air très sérieux expose la situation à sa femme :

– Femme, j’étais réveillé cette nuit quand tu as copulé avec ton fils.
– Mais…
– Tout d’abord laisse-moi finir, je ne te blâme pas, de vous voir m’a créé une excitation telle que j’ai rempli la jarre où habituellement j’urine, donc indirectement, je participais à l’acte. Ensuite, il y a eu un petit miracle dont je ne saisis pas l’origine, mais mon dos, qui m’empêchait de me lever, s’est débloqué et tu m’as vu tout à l’heure debout m’appuyant sur Jan. Donc, j’y vois plutôt une intervention divine que diabolique. J’ai constaté que tu as pris un plaisir comme je ne l’avais jamais vu. Tout ceci me trouble et me questionne. Jan est maintenant un homme confirmé et est en aucun cas un eunuque. Mes filles arrivent aussi gentiment à l’âge adulte. Il faudra bien trouver une solution.
– Pour le moment, laisse les deux filles en dehors de cela. C’est vrai que je n’ai jamais connu un plaisir comme j’en ai eu cette nuit, mais l’homme que j’aime c’est toi, mon mari.
– Je sais, mais je ne suis pas sûr que je puisse rivaliser avec Jan, d’une part avec tous les blocages que vont m’imposer ma foi et aussi l’âge, si il y a eu un miracle, c’est de voir Jan et toi dans un dialogue amoureux, je ne m’explique pas ce phénomène. C’est un peu comme si c’était moi qui jouais avec toi sans barrière. Déjà avant de s’embarquer, j’avais bien des difficultés de m’exciter et pensait que c’était lié avec la religion, mais ce n’est pas cela, c’est tout simplement l’âge. Donc j’accepte ce don du ciel de le faire par l’intermédiaire de mon fils. Je ne t’en ferai jamais le reproche dans les circonstances où on vit.
– Oui, mais si je viens à être enceinte, je suis encore féconde !
– Hé bien ce sera un second don du ciel. Tu te vois à nouveau mère à passé 35 ans. 18 ans après Jan ? Ce serait merveilleux. Je serais grand-père et toi les deux, mère et grand-mère.
…Tu peux aussi voir que les séquelles de la maladie de Jan, ne sont maintenant plus qu’un mauvais souvenir. Il a bien récupéré. Tu es une belle femme médecine miracle, ne négligeons pas ceci !
– Mais la nuit prochaine, est-ce que je retourne dans la couche à Jan ou dans la tienne.
– C’est comme tu le veux ma chérie, je te laisse libre de ton choix.
– Je dois dire que quand on a goûté le paradis, on a pas trop envie de retourner au purgatoire. Si cela ne te gêne pas, je vais encore profiter de sa fraîcheur avant qu’elle ne me soit enlevée.

Les nuits suivantes, Bartolomé améliorait sans arrêt sa santé en écoutant son épouse folâtrer avec son fils et il était bientôt prêt à reprendre son rôle de mâle dominant, mais cela posait des problèmes d’acceptation. Même si il avait toujours beaucoup de respect pour son père, Jan ne se faisait pas à l’idée de devoir redonner son os à quelqu’un d’autre, même si le ventre de sa mère s’arrondissait au fil des semaines et surtout que son appétit s’agrandissait.

Les semaines passèrent, puis un mois, un deuxième, quant à l’aube de l’été un événement vint troubler la paix de la famille. Alors qu’ils étaient en train de manger le repas de midi, ils entendirent un vacarme fait de chants et de hurlements. Curieux, Jan et sa sœur aînée, se dirigèrent vers la source de ce bruit. Ce qu’ils y virent les glacèrent d’effroi. Une pirogue était couchée sur la plage et une vingtaine d’indigènes emplumés faisaient une danse autour d’un couple d’autres indigènes, garrottés et jetés sur le sable, probablement destinés à une mort violente. Lentement, les 2 rentrèrent au camp pour tenir conseil.

– Voila, c’est le moment d’utiliser la poudre noire que nous avons faite, nous avons pas de bille pour bourrer le fusil, mais on doit pouvoir trouver des galets ronds qui peuvent se substituer. Peut-être que la peur due à l’explosion suffira à les faire déguerpir, avisa l’ancêtre.

Il était à nouveau prêt à en découdre avec le genre humain, surtout que là, à son avis, ce n’était pas humain, pensait-il en oubliant les drames qui l’obligèrent à quitter sa Bohème natale.

– On va utiliser les 6 fusils en même temps pour faire impression et surtout bien viser pour en tuer un maximum de ces sauvages et leur faire peur définitivement. Avec les prisonniers, on avisera plus tard.

La famille se mit en arc de cercle et sur le commandement du père, 5 trombones crachèrent leurs galets, causant des blessures chez 4 d’entre eux et un grand effroi parmi les autres qui fuirent vers les canoës.

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