Le soir où Arte diffusa ce documentaire sur la prostitution étudiante, j’étais assis à côté d’Anaïs, dans le minuscule studio qu’on occupait depuis plusieurs mois. Nous étions dans la même école d’art, en première année, et, pour financer nos études et remplir notre frigo, on était obligés de faire des petits boulots minables, payés une misère. C’était la galère et nous avions peu de temps pour nous. On était en permanence fatigués et démoralisés.
Mais il y a eu ce documentaire sur Arte…
Au cours des vingt premières minutes, Anaïs et moi on n’a pas prononcé une parole. On a gardé les yeux fixés à l’écran, tout en buvant des bières bas-de-gamme qui avaient goût de limonade amère. Différents témoignages se succédaient, et il y eut cette fille, dont le visage était flou à l’écran, qui a dit à un moment donné :
« Je gagne plus ou moins trois mille euros par mois. Ça me suffit, mais je pourrais me faire encore plus si je le voulais. Et puis ce n’est pas comme si je faisais le trottoir. Les sites internet assurent l’anonymat et les clients sont tous discrets. »
C’est à ce moment-là qu’Anaïs a dit :
« Trois mille euros ? Ah ouais, quand même… »
Je me suis tourné vers elle, mais elle regardait l’écran. Elle avait relié ses cheveux châtain clair en palmier ce soir-là. J’adorais son visage. Son corps aussi. Elle était assez grande et mince. La peau dorée et de longues jambes. Malgré nos emplois du temps très chargés, nous trouvions le temps de nous envoyer en l’air au moins trois fois par semaine. Et ce soir-là, même s’il n’y avait pas eu ce documentaire, nous l’aurions fait.
Je lui ai dit :
« Ben la voilà, la solution. »
Elle s’est tournée vers moi cette fois-ci, en disant :
« Ouais, c’est ça, je vais me prostituer… J’aimerais bien voir la tête que tu ferais si je t’annonçais ça : chéri, j’ai trouvé un nouveau boulot, je vais faire la pute et on n’aura plus aucun problème de fric. »
J’ai souri, sans répondre.
Anaïs a pris une gorgée de bière et elle est revenue à l’écran. Moi aussi.
C’était le tour d’une autre fille de témoigner de son expérience.
Elle disait :
« Mon mec n’est pas au courant. Je fais ça discrètement. Je lui dis que je passe voir une copine et que je reviens. Selon ce que veut le client, ça peut prendre une heure ou deux, mais il arrive que je passe une soirée entière avec un homme. Il arrive aussi que je fasse la nuit complète. »
Et lorsque le journaliste demanda à la fille combien une nuit complète lui rapportait, elle répondit :
« Je prends mille euros. »
Anaïs soupira à mes côtés.
Je lui dis alors :
« Tu crois que des filles de l’école d’art le font ? »
« J’étais en train de me le demander. »
« Tu pensais à des filles en particulier ? »
Elle a souri et dit :
« Je pensais à Lucie. Ce serait bien son genre. »
Lucie était une assez belle nana de notre promo. Elle avait quelque-chose de vulgaire dans son attitude et un chouette physique. Ce n’était pas du tout mon genre, même s’il m’était arrivé de me branler en l’imaginant à poil.
« Possible, dis-je. »
« Ou la petite asiatique en deuxième année, dit Anaïs. »
« Mia ? »
« Oui, c’est ça. »
« En effet, je la verrais bien se prostituer. »
A l’écran, ce fut le tour d’une fille de raconter :
« Je me prostitue depuis deux ans et ça ne me pose aucun souci de conscience. J’aime le sexe et je mène une vie confortable. Ça ne m’empêche pas de sortir avec mes amis de fac, ni d’avoir des relations normales avec des mecs de temps en temps. »
Puis il fut question des sites internet sur lesquels les filles s’inscrivaient. Elles remplissaient des fiches et devaient fournir au moins une photo d’elle. Leur visage y apparaissait flou, mais on devinait tout de même un peu les traits qu’elles avaient. C’étaient des sites nationaux et les annonces étaient classées par départements et par villes.
C’est alors qu’Anaïs a dit :
« On devrait y aller faire un tour, si ça se trouve on va reconnaître des filles de l’école d’art. »
J’ai approuvé l’idée et, à la fin du documentaire, on a fait une recherche et trouvé plusieurs liens. On a suivi le premier qui était apparemment le plus important. On a sélectionné notre département, puis notre ville, sans préciser de critères physiques. Le résultat de la recherche nous a stupéfait :
211 étudiantes se prostituaient tout près d’ici.
Sans compter celles qui étaient inscrites sur d’autres sites qui proposaient les mêmes services.
« Ouahou… a fait Anaïs. »
Puis nous avons fait défiler les fiches en question, patiemment, en s’attardant sur chaque photo. Certaines n’en possédaient qu’une seule, mais des filles en avaient postées jusqu’à cinq. Beaucoup étaient plutôt sobres, mais il y en avait où la fille était complètement nue.
« Ce serait marrant de trouver une fille de la promo à poil, dis-je au bout d’un moment. »
« Marrant ou excitant ? dit Anaïs. »
J’ai souri.
« Ok pour excitant. »
« Laquelle tu aimerais voir à poil ? »
« Aucune en particulier. »
« Menteur… dit Anaïs. Je suis sûre qu’il y en a au moins une. Dis-moi laquelle, sans réfléchir. La première qui te vient à l’esprit. »
Je souriais toujours.
« J’avoue que Lucie me vient à l’esprit. »
« Je pensais à elle aussi, dit Anaïs. »
C’est elle qui tenait la souris et faisait défiler les fiches à l’écran. De temps en temps, elle cliquait sur une photo pour l’agrandir. Ce fut le cas à un moment donné, pour une fille assez mince aux cheveux longs et bruns. Elle avait les seins nus, assez volumineux, et portait une culotte transparente qui révélait une fine toison.
« J’ai envie de baiser, dit Anaïs. »
Une minute plus tard, elle s’est mise à quatre pattes face à l’ordinateur et je l’ai prise en levrette tandis qu’elle continuait à agrandir les photos où les filles apparaissaient complètement à poil.
« Ça t’excite ? lui ai-je dit. »
« Oui. »
« Qu’est-ce qui t’excite au juste ? »
Je regardais tantôt les filles à l’écran, tantôt ma queue qui faisait des va-et-vient dans la chatte d’Anaïs. Je tenais fermement ses fesses.
Elle finit par répondre :
« D’imaginer que des filles de notre promo se prostituent. »
« Continue, dis-je. »
Elle cessa d’agrandir des photos à l’écran. Elle resta sur une qui montrait une fille à cheveux courts, grande et mince, de tout petits seins. Assise sur une chaise, le buste bien droit, les mains sur ses cuisses qui étaient bien ouvertes. Elle faisait partie de celles qui se montraient à poil sur le site.
Je me suis concentré dessus tout en écoutant Anaïs :
« Tu aimerais que je le fasse ? »
Sur ces mots, j’ai senti des gouttes de sperme grimper. J’ai demandé à Anaïs de se taire, d’attendre une minute, puis je me suis retiré de sa chatte pour éviter d’éjaculer tout de suite. Les gouttes laiteuses ont perlé au bout de mon gland, puis coulé entre mes doigts. J’ai dû me concentrer pour ne pas tout lâcher. Pour ne pas gâcher le plaisir qui allait suivre.
« Tu aimerais que je sois pute ? insista Anaïs. »
Je lui ai remis ma queue, puis j’ai de nouveau regardé la fille en photo.
J’ai répondu :
« Continue. »
Elle a alors dit :
« Je ne te l’aurais pas dit, mais je m’absenterais de plus en plus souvent en te disant que je vais voir des copines. Des fois, je te dirais que je passe la nuit chez l’une d’elle et je ne reviendrais que le lendemain. Tu aimerais que je me prostitue ? »
« Oui, dis-je en matant l’entrecuisse de la fille à l’écran. »
« Dis-le-moi. »
« J’ai envie que tu te prostitues, Anaïs. »
Elle s’est mise à respirer très vite et n’a plus rien dit. Ses doigts se sont glissés sous son ventre et je les ai sentis s’agiter nerveusement le long de ma queue. Elle se branlait.
Elle se fit jouir et j’en profitai pour me retirer encore.
Elle n’avait pas tout à fait fini de gémir de plaisir quand elle a ajouté :
« Moi aussi, j’ai envie. »
Puis :
« Juste une fois, pour essayer. Attends pour éjaculer, s’il te plait. »
J’attendis, mais sans toucher ma queue. Elle était raide et elle bougeait toute seule. Une giclée ne tenait pas à grand-chose.
J’attendis qu’Anaïs reprenne son souffle et ses esprits, puis qu’elle se cambre de nouveau en disant :
« Viens. »
Je l’ai pénétrée et elle s’est remise à se branler le clitoris.
« Est-ce que tu m’en voudrais si je le faisais une fois ? dit-elle. »
« Non. Ça me fait bander de l’imaginer. »
« Alors je vais le faire. On va créer ma fiche ce soir, d’accord ? Tu vas me prendre en photo à poil et je m’inscrirai. »
On l’a fait.
J’ai photographié Anaïs à poil et on a complété la fiche en ligne. Elle s’est choisie un pseudo et elle a dû préciser ce qu’elle faisait et ce qu’elle refusait de faire avec des hommes. Il fallut cocher dans une colonne qui comprenait au moins trente cases.
A la fin elle valida et un petit panneau nous informa que l’inscription pouvait prendre un petit moment. Alors on revint aux fiches des étudiantes qui se prostituaient dans notre ville et on se remit à baiser.
Âgées de dix-huit à vingt-sept ans, certaines se contentaient de sucer et d’avaler, tandis que d’autres, les plus nombreuses, faisaient l’amour toute nues pour cent ou cent cinquante euros de l’heure.
Mais d’autres options apparaissaient sur certaines fiches, telles que :
Sodomie, pénétration non protégée, fist-fucking, plan à trois ou , uro, SM, gang-bang sans limite d’âges…
Les photos défilaient et je n’en finissais pas de bander.
Anaïs se branlait et jouissait fréquemment.
Jusqu’à ce qu’une icône s’affiche à l’écran pour nous informer que la fiche était validée. Là, on s’est arrêtés de baiser. On s’est posés devant l’écran et on a attendu. La fiche d’Anaïs venait d’apparaître en tête des dernières filles inscrites. Et le seul fait de la voir à poil en photo sur l’écran me poussa à me masturber à ses côtés.
La première demande lui parvint moins d’un quart d’heure plus tard, par SMS. Un homme de cinquante-trois ans souhaitait passer cette fin de soirée avec ma nana. Ils échangèrent quelques messages, afin de s’assurer des exigences de chacun et des conditions, puis Anaïs alla prendre une douche.
Je ne devais surtout pas éjaculer, sinon je risquais de me faire un mauvais trip une fois qu’elle serait partie. Je ne cessais pas de bander, mais je ne me branlais plus. En attendant qu’elle sorte de la douche, j’ai ouvert une autre bière en fixant du regard la dernière photo que nous avions agrandie à l’écran. Une petite black en sous-vêtements rouges. Sa fiche disait qu’elle acceptait les pénétrations non protégées. En revanche, elle n’avalait pas.
A sa sortie de la douche, Anaïs portait une petite robe noire que j’aimais beaucoup : assez souple et courte, à très fines bretelles. Elle avait mis une culotte taille basse, blanche, mais pas de soutif. Et des nu-pieds à petits talons qu’elle avait dû payer trois euros dans une friperie.
« Comment tu me trouves ? dit-elle. »
« Tu es bandante. »
« Tu as toujours envie ? »
« Oui, mais dépêche-toi d’y aller avant que je change d’avis. »
Elle souriait, à la fois en constatant que je bandais toujours, à la fois à l’idée de faire la pute dans les minutes qui allaient suivre.
Elle s’est approchée pour m’embrasser, puis m’a dit :
« Si jamais ça se prolongeait, je t’enverrais un SMS. »
Je lui ai répondu :
« Salope. »
Elle a souri, puis elle a quitté le studio.
J’ai suivi le bruit de ses talons dans les escaliers en bois, puis j’ai attendu d’entendre la porte d’en bas se refermer. Là, je suis revenu devant l’écran et j’ai continué à faire défiler les fiches. Nous en avions examiné à peine un quart. Je ne me branlais pas vraiment. Je me touchais les couilles et je bavais de temps en temps sur le bout de mon gland, pour étaler la salive dessus, ce qui faisait l’effet d’une langue.
Jusqu’à la fiche numéro 112.
Je n’en suis pas revenu.
C’était Julie, la fille canon de notre promo. Son visage était flouté, mais il n’y avait pas le moindre doute, tout simplement parce qu’elle portait un tatouage de papillon à l’épaule gauche. Je l’avais bien en mémoire.
C’était Julie et elle avait posté trois photos pour illustrer sa fiche.
Une où elle était en sous-vêtements.
Une autre où elle baissait suffisamment sa culotte pour révéler ses lèvres saillantes et lisses.
La dernière où elle tournait le dos pour montrer son cul.
Je n’ai pas pu me retenir de me branler.
Je rêvais de voir le cul de Julie.
Anaïs était partie depuis quinze minutes, et il était probable qu’elle soit arrivée chez son client à ce moment-là. Peut-être même qu’elle était déjà en train de se faire tripoter les seins.
Et moi je me branlais en matant le cul de Julie.
Julie qui spécifiait sur sa fiche qu’elle acceptait les pénétrations non protégées, qu’elle avalait et n’avait pas de limites d’âges. Elle prenait cent euros de l’heure et mille pour une nuit complète. Mille cinq cents pour deux hommes en même temps. Elle acceptait également de se gouiner en présence d’un homme, avec fille ou femme d’âge indifférent. Tarif à discuter.
Je suis revenu à la photo où on voyait son cul, puis à celle où les lèvres de sa chatte apparaissaient.
Je n’arrêtais pas de bander et de me branler.
Puis j’ai craqué.
Je me suis inscrit sur le site, en tant que client. J’ai fourni toutes les informations demandées, puis j’ai validé. L’opération exigea quinze minutes, et je supposai qu’à l’heure qu’il était, Anaïs était en train de se faire bourrer la chatte par un mec de cinquante-trois ans, sans capote, à quelques pâtés de maisons d’ici.
Je n’ai pas eu de scrupules, ni de regrets.
Mon inscription validée, j’ai envoyé un message au numéro qui figurait sur la fiche de Lucie, pour lui demander si elle était disponible dans la demi-heure qui suivait. Le temps de me doucher, de m’habiller et de me rendre chez elle. Je savais où elle habitait. On avait fait plusieurs soirées dans son super appartement de bourgeoise. Je comprenais mieux comment elle parvenait à se payer un loyer pareil. Avec ces nichons et ce cul, bon sang…
Avec cette chatte…
Il y a des souvenirs qui restent, comme ça. Des souvenirs persévérants, indélébiles. Celui du moment où Lucie a ouvert la porte de son appartement ce soir-là, en ouvrant grand les yeux et en disant :
« Non, c’est toi ? »
Le souvenir de Lucie qui se fout à poil en me tournant le dos, dans sa chambre. Son cul en vrai et le goût de son anus. Le souvenir de ma queue non protégée qui s’enfonce dans sa chatte trempée. Ses nichons qui se mettent à vibrer et sa langue qui tourne dans ma bouche. Le souvenir des giclées de sperme que j’ai expédiées sur sa chatte lisse, un peu plus tard. Les cinq billets de vingt euros que j’avais retirés en allant chez elle, et qu’elle repoussa vers moi en disant :
« Laisse tomber. C’était cool de baiser avec toi. »
Puis le souvenir du SMS qu’Anaïs m’envoya au moment où je repartais de chez Lucie, qui disait :
« Finalement je passe la nuit. Je t’invite au resto demain soir. Tout se passe très bien. Bisous mon amour. »
Alors j’ai rallumé l’ordinateur et me suis connecté au site d’étudiantes qui se prostituaient. J’étais vidé, mais je me suis rapidement remis à bander. J’avais cent euros en espèces dans ma poche.
J’ai pris mon temps.
J’ai hésité entre trois filles, mais la première à qui j’ai envoyé un SMS ne m’a pas répondu. Il était minuit passé.
La deuxième m’a écrit qu’il était trop tard.
La troisième était disponible. C’était une petite blonde à cheveux longs qui mesurait 1m54 et qui avait une magnifique paire de nichons, lourds et fermes. Elle portait plusieurs tatouages et acceptait de faire quelques trucs tordus, selon le feeling. Je l’ai invitée à venir chez moi et elle s’est pointée moins de vingt minutes plus tard.
Le lendemain, Anaïs m’a raconté sa nuit.
Puis je lui ai raconté la mienne.
Nous avons beaucoup ri et, le jour-même, c’était un dimanche, elle s’est absentée deux fois pendant une heure pour aller baiser avec des inconnus. Et elle m’invita au resto, comme convenu.
Le lundi soir, elle passa deux heures avec un mec de passage dans la région, dans un hôtel. Vers minuit, elle s’absenta pour aller faire l’amour avec un insomniaque qui habitait à deux minutes à pieds de chez nous.
Le mardi, elle sécha les cours. Elle s’envoya en l’air avec trois hommes successifs et on revint au restaurant.
Le mercredi soir, elle se gouina avec une étudiante japonaise de 18 ans sous le regard d’un vieux bonhomme qui se contenta de les mater en se branlant, puis d’éjaculer sur leurs langues mêlées.
Le jeudi soir, nous fîmes l’amour à trois avec Lucie, à poil, chez elle.
Le souvenir de Lucie et d’Anaïs, à la fin, qui se tournent vers moi et qui me disent synchro :
« Ça fait six cents euros, monsieur. »
Et nos éclats de rire ensuite.
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