Ce mois de décembre pourri me rendait peu enclin à la bagatelle. Le
rythme du travail s’était pas mal emballé à cause des échéances de fin
d’année. Je n’avais guère supporté la pression du nouveau chef de
service. Bref une mauvaise crève mal soignée matinée d’un début de
dépression avait eu raison de moi. Bref je n’étais pas mécontente
d’avoir déserté l’embarcation à un tel moment. Sans doute me ferait-on
payer ma défection. En attendant je savourais de demeurer chez moi à ne
rien faire. Je n’en draguais pas moins sur les sites allumant à tout-va
demeurant pourtant fort sage.
Sur le coup je m’étais remise un peu plus tôt que prévu. J’eus le soin
d’appeler le big boss lui annonçant que je pourrais prématurément
revenir aux abords de Noël pour donner en sorte un coup de main d’autant
que beaucoup à une telle période projetaient de prendre leurs jours de
congés. Ma proposition fut reçue avec enthousiasme. En effet mon secours
fut de tous applaudi hormis par l’autre imbécile. Je n’en avais pas
moins marqué un point. On me laissa entendre que je pourrais obtenir dès
le mois de janvier prochain un autre poste autrement plus rémunérateur.
Ainsi devais-je dans trois jours reprendre le chemin du boulot. De toute
façon je m’ennuyais passablement à l’appartement en compagnie de mes
chats. J’escomptais un moment accéder à une demande de rencontre avec un
type dragouillée sur le Net. Puis cela me parut d’un coup prosaïque
voire vulgaire. Je n’avais pas envie d’être sautée de cette façon. Une
autre idée me traversa la tête. Je pensais depuis quelque temps au
sourire de beau gosse d’un Karim. Celui-ci tout gamin servait en un
salon de thé à deux métros de là. Il m’avait dragué gentiment auquel je
n’avais pas donné suite.
Je tins à l’honorer de ma première sortie convalescente. De toute façon
j’aimais l’ambiance feutrée de ce lieu où l’on pouvait lire et où l’on
passait en fond musical de vieux airs de jazz. Puis j’avais besoin de
savoir si j’étais encore désirable, le témoignage de mon miroir
demeurant par trop sujet à caution. Je n’en passais à moins une heure
devant lui tant pour m’assurer tant que mon maquillage ne fut outré que
pour essayer maints vêtements. Sur la fin je concédais un maquillage par
trop osé et une mise qui ne l’était pas moins. En un mot il me plut de
paraître pute.
C’était un temps de chien. En une autre circonstance il m’eût sûrement
dissuadé de sortir et de persévérer dans mon envie. Heureusement les
premiers regards mâles me confirmèrent mon triomphe. Les femmes point en
reste m’assurèrent plutôt de leur désaveu. J’étais sur la bonne voie. La
quarantaine passée je savais déborder d’une vraie sensualité. Mes formes
un peu arrondies n’en attiraient que plus le chaland. J’évoquais sans
doute des empoignades furieuses dans un lit. Mon hostile chef de service
m’avait sûrement reproché ce style. Je nuisais au calme de son bureau.
Karim parut non moins ébloui que les autres dont l’un dans le métro
s’était vulgairement collé à moi. Je voyais le moment où ce porc allait
glisser sa main sur ma cuisse prête à déclencher une gifle. Il est vrai
que mon manteau dissimulait à peine que dessous, la jupe était trop
courte et que je portais des bas pour lors que les cuisses fussent
croisées. Cet accoutrement convenait davantage en ce salon de thé dans
la mesure où convergeaient vers lui le regard de nombre de mâles. J’ai
toujours adoré allumer et percevoir que dans un pantalon cela bande.
Prodiguant un large sourire vers Karim je lui manifestais assez que
j’étais dans de généreuses dispositions à son égard loin de la distance
que j’avais naguère affecté. Sans doute voulais-je ne pas passer pour
une femme facile. Ce play-boy devait avoir trop l’habitude qu’on lui
succombât. En cette après-midi de décembre il y avait fort peu de monde.
Nombre étaient déjà aux achats de Noël battant la semelle dans les
magasins. J’étais convié chez ma mère et son nouveau compagnon et
j’avais réglé la question par des chèques cadeaux. Karim s’enhardit à me
tenir compagnie.
La conversation commença à rouler banalement sur la météo exécrable. Il
s’enquit de mon absence et parût sincèrement affecté par mon bobo.
Croisant à un moment mes cuisses plus haut, il n’en lâcha pas moins à
cet instant un fort propos leste et vulgaire. « Je vous eus volontiers
tenu compagnie au lit ». J’avais le loisir de m’offusquer et de couper
court à notre conversation. Cependant je vis qu’il voulait me tester et
accélérer son offensive. Du même ordre il me fit observer qu’un vieux
vicieux là-bas n’avait de cesse de nous regarder. Cela l’enchantait.
Karim s’esclaffant me souffla : « Je parie que ce con vote FN ! »
Renchérissant avec un ton plus sérieux il demanda : « Vous n’avez rien
contre les Kabyles , » Je lui répondis avec la dernière sincérité que je
n’y connaissais rien en races ni en diverses ethnies. Quelqu’un me plaît
ou pas. A cet égard, il me gênait point qu’il matât sans vergogne mes
cuisses et ma chair blanche affleurant à la naissance des bas. Nous en
vînmes à un ton plus confidentiel. Il fit mine de se plaindre que
c’était la première fois que je consente à une conversation avec lui. Je
lui rétorquais qu’il se consolait ailleurs.
Nous en étions à la badinerie voire à l’humour vache. J’étais heureux
que ce mignon eût aussi un bel esprit. Il m’avoua que ce boulot était un
pis aller. Que tous ses diplômes étaient ici inemployés. Il convint
qu’il vivait assez d’expédients et notamment qu’il était entretenu
actuellement par une femme mariée. Je lui dis que je n’étais point
choquée par son statut de gigolo. Je balançais même dans un sourire que
c’était avec celui de pute le plus vieux métier du monde. Nous éclatâmes
de rire ensemble. Peu à peu nous en vînmes au tutoiement. J’avais la
culotte mouillée. Il devait bander.
Il devait terminer dans moins d’une heure son service. Il voulait
m’emmener boire un verre dans une brasserie. Je lui dis que cette
première sortie m’avait un peu entamé et que ce serait mieux que notre
conversation se poursuivit chez moi. Il y faisait bien chaud ; J’y
proposais aussi du bon thé. Il ne pouvait espérer une meilleur issue et
un meilleur tempo. Il m’assura qu’il me rejoindrait dès que possible
après être rentré chez lui et qu’il se fut changé. Tout allait trop vite
à mon gré mais n’avais-je pas mis la main à la pâte ? Ce jour-là j’avais
envie indubitablement d’une queue.
De toute façon il était tard pour passer pour autre qu’une salope. Il en
avait vu d’autres mon mignon. A mon âge on est une garce et la pudeur a
été depuis longtemps jetée aux oubliettes. Le rapport physique et sexuel
n’excluant pas pour autant qu’il ne put y avoir quelque chose de profond
et de respectueux entre deux amants. Nous avions convenu de nous
connaître très vite et très profond au sens biblique. N’y allant par
quatre chemins, je le reçus en peignoir avec dessous mon string et mes
bas couture. Du reste il avait assez deviné de ce string lors de la
précédente conversation.
J’étais prise d’excitation voire d’un trac inattendu. Outre qu’on ne
m’avait sauté ainsi depuis deux mois, j’avais par trop désiré ce gamin.
Je ne trouvais pas moins émouvant qu’il vint chez moi. C’eût été
différent avec l’un de ces vieux cochons du Net qui sans égards pour
vous déballe la marchandise et vous intime de les sucer à fond. Karim
parut rasé de près et parfumé. Il était affublé d’un beau costard. Je ne
pouvais rester insensible à pareille délicatesse. Hôtesse d’un jour je
tins à lui montrer que je savais servir aussi le thé et que celui-ci
était d’une grande qualité.
Le miroir renvoyait un visage fardé et qui était le mien. Je ne
concevais qu’il ne m’eût déjà traité de pute. Sûrement l’avait-il pensé.
Par jeu je déclarais : « J’ai mis par trop de fard Bébé ? Ne fais-je pas
un peu Geisha ? » Il répliqua sur le même mode de dérision : Je baise
classique. L’Empire des sens c’est pas mon truc. » Peu après ce bon mot,
il se glissa jusqu’à ma bouche et m’embrassa. Ce môme était tout en
dextérité. Il avait du faire cela cent fois avec des femmes dans mon
genre. Rapidement écartant les pans du peignoir, il considérât mes beaux
fruits. Son œil vicieux semblait fort averti.
J’éprouvais un peu d’humiliation à être évaluée tel une marchandise.
N’étais-je pas trop vielle à son goût et ne trouvait-il pas certaines de
mes chairs fadasses ? Je m’en voulais de perdre mon assurance. Aussi
tins-je à lui abandonner toute initiative. Ses mains me palpaient et
prenaient leurs aises. Finalement il ne marquait nulle répugnance. Bien
au contraire. Sa main au fond de la culotte, il s’enquit à me caresser
et à me faire jouir. On eût dit des notes de piano sous les doigts d’un
virtuose. Le sagouin embrassait bien. Je mouillais comme une folle et
lui bandait non moins.
Il m’avoua qu’il ne m’avait pas reconnu quand j’étais entrée dans le
salon de thé. Il s’était exclamé : « Quelle est cette créature? » « Dis
plutôt que t’as pensé : quelle est cette pute ? » Il rit. « En effet
passé ton maquillage, je t’ai reconnu grâce à ton timbre de voix. De
toute façon tu m’as toujours plu. J’ai été assez explicite le premier
jour. » J’en convins. Je le suçais à présent. J’étais parvenue à
extirper sa belle queue. Elle comblait tous mes rêves. Je vis qu’il
était pas moins fier de son outil. Je tins à l’honorer. Je voulus qu’il
rende mérite à mes longues fellations.
Peu après la culotte qu’il avait tant reluqué vola par-dessus ma tête.
Il me lécha à son tour. Sa langue arpentant le moindre parcelle de ma
chatte. Je grimpais au énième ciel. Le saligaud prodiguait un cuni
merveilleux. Par jeu il me demanda à récupérer plus tard la culotte. Il
en faisait collection. Il goûtait particulièrement que celle-ci fut
rouge offrant par sa transparence le moindre détail du sexe. Pouvais-je
refuser à mon Don Juan ? Je lui demandais quel était le nombre des
culottes récupérées? J’ajoutais : »Tu reviens cher à toutes tes amantes.
» Il était nu à présent le fier Apollon.
Le combat fut âpre sur le divan. Il était un amant vigoureux et je
n’étais pas en reste. J’avais trop été frustré de sexe ces derniers
temps. Au diable l’hiver pourri, les microbes et un chef de service
tyrannique. Je voulais baiser tout mon saoul. Il m’importait peu
qu’éclatât ici toute cette lubricité. Karim devait se faire peu
d’illusion sur mon compte. En un souffle et l’examinant au fond des yeux
je lui dis : « T’as compris que j’aime trop la bite. Tu pourras venir te
servir quand tu voudras. » Il convint que j’étais un bon coup. Qu’il me
trouvait par ailleurs une fille sympa.
J’eus voulu peut-être un zeste de tendresse voire de sentimentalité dans
ses propos mais c’était trop demandé à la jeunesse et à un Don Juan. Je
devais être assez flattée qu’il voulut me re-sauter. Je compris qu’il
n’était pas mécontent de trahir l’autre femme, sa protectrice. Celle-ci
étant à peine plus âgée que moi. Cette garce était une grande
bourgeoise. Modeste secrétaire je lui faisais la nique. Vive la lutte
des classes ! J’informais à mon tour Karim que je couchais peu avec de
jeunes mâles et qu’il était ici l’heureuse exception. Pour finir je lui
dis dans un souffle : « Prend moi le cul ! »
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