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Les sujets qui fachent

Les sujets qui fachent



En attendant Sabine, en retard, je papotais avec madame Dubus qui se rendait au cimetière en promenant son petit chien. Cette petite dame à l’allure fragile avait perdu son mari il y a quelques années et, presque tous les jours, je la voyais passer devant la maison, toujours très élégante comme aujourd’hui, dans son ensemble veste-tailleur vieux rose. Bien qu’elle aille vers ses 62 ans, elle restait coquette avec des jambes parfaitement galbées et un petit cul splendide, mis en valeur par une jupe droite assez moulante. Elle me parlait encore de ses minuscules problèmes de santé de la semaine ; la retraitée de l’éducation nationale était charmante et cultivée mais hypocondriaque. Ses cheveux, bien qu’un peu raides, étaient encore abondants, bien rangés de chaque côté d’une raie centrale. Elle leur avait redonné de l’éclat en les teintant en roux flamboyants, mais la jeune mamie devait être une rousse authentique car de petites taches parsemaient ses bras nus.

Sabine, enfin arrivée dans sa Clio pourrie, salua mon interlocutrice d’une façon assez distante avant de me faire la bise. Madame Dubus, avant de reprendre la route du cimetière, s’accroupit pour libérer son chien de la laisse qui s’était prise dans ses pattes. Sa jupe droite remonta sur ses jambes ce qui nous permit, à Sabine et à moi-même, d’apercevoir sa petite culotte. Elle était jaune abricot, en tissu très fin. Une très étroite bande de dentelle noire encerclait les cuisses fluettes. Sabine, en franchissant ma porte, se permit une pique désobligeante sur les bonnes femmes d’un certain âge qui portaient des culottes affriolantes. Je demandais quand même à Sabine pourquoi elle se montrait si agressive envers cette brave dame.

— Tu sais qu’elle a été directrice de l’école primaire pendant 20 ans et elle a eu mon fils dans sa classe. On est en conflit depuis, pour une sombre histoire de stylo qu’un des élèves lui avait volé sur son bureau. Elle a fouillé tout le monde et cela ne m’a pas plu du tout. Je ne mets pas en doute ses capacités pédagogiques ; tous les parents d’élèves ont apprécié à juste titre son boulot, mais le coup de la suspicion sur mon fils m’est resté au travers de la gorge !

Devant l’écran de l’ordinateur, elle m’expliqua ce qu’elle attendait de moi : il me fallait transférer des photos du baptême de son unique petit-fils de l’appareil photo de son fils sur un DVD. Il fallait aussi imprimer une ou deux prises de vue qu’elle affectionnait. C’est mon ex-épouse, en allant découvrir le nourrisson gardé par Sabine, qui lui avait suggéré de faire appel à mon savoir-faire pour ce genre d’opération. Sabine et son mari, la cinquantaine, comme mon ex-épouse et moi, étions des amis de longue date.

Pendant tout le temps que je m’activais, Sabine, assise à mes côtés, me raconta le gros problème qui la préoccupait depuis presque six mois. Elle n’en dormait plus. Son filleul les avait invités, son mari et elle, à son mariage mais Julien, son mari, refusait catégoriquement d’y aller : le filleul était gay et il épousait son compagnon. Julien n’était pas un catho traditionaliste mais une espèce d’intégriste laïque qui voulait préserver les Valeurs qu’il croyait être les bonnes !

Depuis des mois, ma copine travaillait Julien au corps, mais il restait droit dans ses bottes. Bien entendu, les négociations houleuses virèrent aux scènes de ménage, le ton monta semaine après semaine. Un dimanche, alors qu’ils étaient invités chez des cousins, avant de monter dans la voiture, Sabine me raconta que son mari avait exigé qu’elle change de robe immédiatement, car celle qu’elle venait d’acheter mettait trop en évidence ses kilos superflus et ses gros genoux. Son mari avait dorénavant honte d’elle… Ce que Sabine vit se confirmer dans d’autres occasions. Pourtant la copine était loin d’être moche bien qu’elle ne corresponde pas du tout aux critères de la Beauté que des médias voulaient imposer.

J’étais bien content que Sabine ne soit pas face à moi pour me raconter ses malheurs, car elle avait la fâcheuse habitude de postillonner en parlant. Ce n’était pas un ou deux postillons qu’elle envoyait mais carrément une bonne giclée qu’on prenait en pleine face quand on ne prenait pas garde. Je ne l’avais jamais connue maigre, Sabine, mais là, Julien avait raison, elle avait pris quelques kilos, la copine. Son jean blanc était bien tendu et épousait l’arrondi du bas de son ventre tandis que le bouton en métal qui fermait la ceinture du pantalon était au bord de la rupture. Sabine avait cependant fait un effort dans son look. Elle avait paré ses lèvres d’un rouge pompier et arborait un débardeur blanc, parsemé de paillettes dorées, bien tendu par des seins lourds qui dévoilaient leur blancheur dans le décolleté du vêtement.

Je jouais sur la saturation et le contraste de la photo alors que Sabine évoquait la prise de bec sanglante de cette semaine avec son mari : Julien avait évoqué la débilité profonde de certains membres de la famille de Sabine, notamment sa mère. Sabine en avait profité pour remettre sur le tapis l’humiliation que lui avait fait subir son mari lors de sa mini aventure extraconjugale avec une blondasse anorexique. Elle n’était pas près d’oublier les allusions des gens qui lui voulaient du bien… Une boule profondément ancrée en travers de la gorge de ma copine…

Sabine me demanda s’il était possible, avant d’imprimer les photos, de rectifier la coloration de sa coiffure. Faut dire que sa coiffeuse, une copine de classe à laquelle elle restait fidèle, n’avait visiblement pas de grands dons artistiques et n’avait pas fait de stage de visagiste. Les cheveux de Sabine étaient coupés beaucoup trop court et le gel appliqué sur la coiffure l’avait transformée en teckel après un gros orage. Horrible, avec, cerise sur le gâteau, une coloration qui évoquait la frite trop cuite !

— Au fait, en discutant de mon problème avec ton ex, elle m’a suggéré de faire appel à tes services pour jouer le rôle de mon époux pour le mariage. Tu as toujours dit que tu étais contre tout intégrisme, c’est le moment de le montrer par un acte militant, non ? En plus ça m’enlèverait une énorme épine dans le pied ; je ne veux pas me payer la honte de débarquer toute seule à la mairie. Bien entendu, la famille de mon filleul sera dans la confidence, je te demande juste de faire acte de présence pour la cérémonie, un petit quart d’heure. Tu ne peux pas refuser ce petit service à ta vieille copine !

Pour plaisanter, je lui répliquai que cela ne me gênait pas du tout mais que je n’aurais que les contraintes de la fonction de mari… sans les avantages !

— Tu es un chou, je t’adore ! Si tu veux profiter de ta fausse épouse provisoire d’un jour, cela ne me pose aucun problème. D’autant que je pourrais, par la même occasion, rendre la monnaie de sa pièce à Julien, qui m’a ignoblement trompée.

J’étais pris à mon propre piège pour une simple boutade, car Sabine était loin de faire partie de mes fantasmes érotiques brûlants. Je n’avais pourtant pas l’intention de la blesser : c’était une copine que j’aimais bien. Le plus difficile ce fut de l’aider à se débarrasser de son pantalon. D’abord, je reçus une giclée de postillons quand elle m’expliqua la procédure. Sabine rentra son ventre pour que je puisse libérer le bouton de la ceinture et, à genoux sur la moquette de la chambre, je tirai le vêtement vers le bas avant que, les mains appuyées sur mes épaules, elle lève chacune de ses chevilles.

Comme j’étais à genoux, j’y suis resté pour dégager son minou en écartant l’élastique latéral de son slip blanc, assez échancré. Tout se passa ma foi fort bien. La toison brune était fournie et soyeuse. Le minou, assez dodu, exhalait l’odeur de la Soupline à la lavande mêlée d’une pointe de jasmin, qui devait être son parfum intime.

Quand je la pris par la taille pour la faire pivoter et lui demander d’appuyer ses bras sur le lit et de bien écarter les jambes, elle râla car elle crut que j’allais déjà conclure. Sabine se réjouit qu’il n’en fût rien mais trouva l’intrusion de mon index dans son orifice anal un peu désinvolte ! Sabine sembla satisfaite de mes préliminaires. Elle accepta même de faire virevolter ses seins lourds dans l’espace, rien que pour me faire plaisir. À quatre pattes dans la largeur du lit, elle m’accorda une fellation en s’appliquant tellement que je me rendis compte trop tard que j’étais à la limite de l’éjaculation.

Un peu honteux, je lui expliquai que mon esprit devait reprendre le dessus sur mon corps et, qu’il me fallait absolument une pause d’une minute ou deux. Elle ne perdit pas au change, car en attendant je la fis se relever pour lui enfiler deux doigts dans la fente et lui accorder une petite gâterie supplémentaire. À un certain âge, plus rien n’étonne mais, quand je vis la main de Sabine descendre sur son ventre et s’agiter sur la partie supérieure de son minou, je fus interloqué. Quand elle sentit ma main inoccupée descendre de ses fesses par l’arrière et s’immiscer entre ses fesses, elle anticipa. Inclinant le buste et ouvrant les jambes, elle facilita l’accès de l’index dans un petit orifice inoccupé. Sabine augmenta son rythme respiratoire sous l’action synchronisée des trois mains dévouées à son plaisir exclusif.

M’envoyant une giclée de postillons en tournant la tête, Sabine me demanda si j’étais enfin prêt car elle n’en pouvait plus d’attendre. Assise sur le bord du lit, les cuisses béantes, elle me laissa l’initiative. Je saisis donc ses chevilles et je les levais assez haut pour faire basculer ma copine en arrière. Je ne pouvais pas rater ma cible dans cette position et je ne l’ai pas ratée. Pour augmenter la pénétration, j’ai passé mes épaules derrière ses genoux et j’ai poussé jusqu’à ce que mes mains puissent agripper ses gros nichons. Éjaculation tout à fait honorable et bien franche. Comme on était donneurs de sang tous les deux, donc pas séropositifs, Sabine m’autorisa à ne pas me servir d’un préservatif.

Lors du mariage, tout se passa comme prévu, sans la moindre anicroche.

Pour me remercier, Sabine m’invita, quelques semaines après, un week-end, dans son appartement de la côte normande. Julien était en Pologne, avec des copains, pour chasser le gros gibier. Elle me sortit le grand jeu : Champagne, string, bas à couture… Complètement pompette, elle me proposa de passer par sa petite entrée de service, par curiosité, pour voir ce que cela faisait. Comme on ignorait tous les deux les secrets et les finesses de la sodomie, l’essai s’avéra peu convaincant avec, en plus, les moyens du bord, de l’huile d’olive mais… de l’extra vierge. On n’en gardera pas un grand souvenir. Certes Sabine avait un assez gros postérieur, mais un très étroit orifice anal… Les deux jours suivants, on choisit la bonne vieille fornication traditionnelle. Assez parlé d’Amour !

Notre relation, très secrète, continua sans contrainte, selon nos envies, de façon très aléatoire. Sabine avait décidé de reprendre sa vie en main, sans céder dorénavant aux exigences de son époux qu’elle envoyait promener de plus en plus. Elle revoyait des copines et des copains avec lesquels elle avait rompu les relations, inféodée alors aux exigences de son mari. J’eus l’occasion d’en côtoyer plusieurs : un bouddhiste, des féministes, des couples assez marginaux et folkloriques qui vivaient plus ou moins en communauté écologique, quelques artistes amateurs…

Un jour, Sabine me piégea. Elle m’avoua après qu’elle avait eu envie de rompre la routine et de s’encanailler un peu, pour voir si elle était capable d’aller jusqu’‘au bout. Elle me demanda donc de l’accompagner, puisque je passais le week-end seul, à un apéro dînatoire, le samedi soir, chez un couple d’amis que son mari ne pouvait pas voir en peinture. Deux autres couples étaient aussi de la fête. Vers 21 heures, la conversation dévia dangereusement sur le mariage pour tous. La maîtresse de maison, une petite bonne femme sympa, un tantinet dodue, mit le holà tout de suite :

— Vous savez très bien qu’on ne s’est pas réuni pour évoquer des sujets qui fâchent, on est là pour faire la fête, non ? Alors ces dames vont passer dans la salle de bains pour se préparer pendant que ces messieurs vont se mettre à l’aise ; le devoir vous appelle et j’espère que vous serez à la hauteur…

Sur ce, elle dégrafa sa robe en passant les bras derrière son cou, et elle apparut, très souriante, dans un ensemble de lingerie noir, slip et soutien-gorge et des bas assortis. Le soutif était en maille transparente et dévoilait les aréoles de ses gros seins. La culotte noire, de grande taille, était aussi suggestive. Du côté pile on ne voyait que les broderies en relief alternant avec des zones transparentes. Par contre, côté face, quand elle prit le chemin de la salle de bain pour aller rejoindre ses copines, son popotin se dévoila complètement à travers le tissu totalement transparent. Quel cul !

C’était la première fois que je participai à une soirée coquine. Cela se passa fort bien, les participantes étaient sympas et sans chichi. Ces dames se firent brouter le minou, faisant un essai comparatif, passant d’un mâle à un autre, piaillant comme de jeunes mésanges qui réclamaient leur pitance à leurs parents. Elles se montrèrent, en retour, ma foi, fort reconnaissantes. Je venais d’enfiler la maîtresse de maison dans une levrette dont j’avais le secret, quand on me tapa sur l’épaule : un invité me demanda de changer de partenaire, car il s’était démerdé comme un manche. Le pauvre était tombé sur son épouse comme partenaire ! Bref, j’ai dû me farcir sa grande sauterelle d’épouse, une maigrichonne totalement dépourvue de poitrine. On ne peut pas gagner à tous les coups !

J’avais pu constater quand même que je n’étais pas le seul dépravé de l’assemblée, car le maître de maison insista pour que ces dames posent pour une espèce de photo souvenir, disons… un peu particulière. Avec un réflex numérique, il les immortalisa, seulement vêtues de leurs bas et de leurs chaussures à talons, alignées côte à côte sur la pelouse. Sabine et la grande sauterelle debout et les deux autres accroupies. Il dut prendre plusieurs clichés car ces dames n’arrivèrent pas à faire pipi en même temps, comme le photographe les y avait invitées.

Le printemps arriva ainsi que La Grande nouvelle qui allait perturber (doux euphémisme) tout le quartier, les mois qui suivirent. J’en eus la primeur, tout à fait par hasard par ma voisine de 82 ans qui venait de recevoir un coup de fil de sa nièce. Le scoop !
Sa nièce, qui habitait un appartement dans un bloc huppé de la ville voisine, venait de l’informer que sa voisine allait prochainement reprendre la pharmacie de notre quartier. Elle négociait ces temps-ci l’emprunt avec sa banque pour finaliser la reprise avec l’ancien pharmacien qui prenait sa retraite. L’information a priori semblait banale, sauf que…
La future pharmacienne partageait son appartement actuel avec une dame plus jeune, architecte de son état et qu’elles s’embrassaient sur la bouche, tous les matins, sur le palier avant de partir au boulot. Fichtre ! Ma voisine, tout émoustillée, me demanda de garder le secret quelques jours. De toute évidence, elle voulait garder l’exclusivité de l’information pour la révéler à tous les gens qu’elle rencontrerait en faisant ses courses.

Alors que je rentrais d’un déplacement professionnel de 15 jours à l’étranger, tout le bourg était au courant. Évidemment, en passant de bouche à oreille, la réalité des faits s’était altérée et, pas qu’un peu… Beaucoup de gens étaient persuadés que la copine de la pharmacienne, l’architecte, allait raser la moitié de l’officine pour en faire un truc super design tout en bois et verre, moitié habitation pour elles et moitié pharmacie. D’autres concitoyens croyaient dur comme fer que le couple homosexuel était des militantes féministes et qu’elles allaient, à coup sûr, convoler officiellement en mairie pour affirmer leur identité. Je passe sous silence d’autres rumeurs aussi improbables que calomnieuses…

Ce qui était certain, c’était que Monsieur le Maire, un peu dépassé par les événements, avait réuni ses adjoints dans une réunion secrète pour leur demander si, oui ou non, on pouvait célébrer un premier mariage homosexuel en mairie. Il en était à son second mandat, les élections municipales approchaient et le premier magistrat tenait à conserver sa place (l’indemnité financière liée à sa charge était loin d’être négligeable). Le nouveau bulletin paroissial prit le relais, paraît-il, en lançant une pétition contre cette union contre nature. C’était totalement surréaliste… Les bruits qui avaient circulé n’avaient certainement aucun fondement ; ce n’était qu’une accumulation de rumeurs et de ragots nauséabonds et malsains.

Sabine, en mai, lors de la cérémonie de la remise des médailles du travail, interpella publiquement le maire sur l’attitude qu’il comptait prendre sur le mariage homosexuel, voté par les lois de la République. Le premier magistrat, très hautain, botta en touche. Il avait d’autres vraies priorités, d’après lui… Bref, Sabine se sentit humiliée par ce macho analphabète et décida de constituer une liste contre lui, pour les municipales du Printemps suivant. Je ne me dégonflai pas et j’acceptai sa proposition de figurer sur sa liste de rébellion, face à ce pleutre de maire qui, pour ménager son électorat, refusait de prendre franchement position sur le mariage pour tous. Le problème, c’est qu’il fallait dorénavant respecter la parité homme/femme et que les dames qui possédaient une certaine notoriété ne se bousculaient pas au portillon pour figurer sur la liste de Sabine. On était début septembre, il fallait faire fissa.

La réunion pour la rédaction du premier tract de la campagne de notre liste fut sympa. Certes, il fallait trouver encore trois colistiers mais Sabine ne doutait pas de les dénicher. Il faisait un temps horrible quand on sortit, vers 21 h ; un vent glacial qui accélérait la vitesse de la pluie qui fouettait les visages. Comme j’étais venu directement du boulot, en voiture, je me proposai pour reconduire ceux qui étaient à pied. La dernière fut Murielle, une bonne femme très dynamique et rigolote. Instinctivement, je coupai le moteur pour l’accompagner dans le noir jusqu’à sa porte et vérifier éventuellement s’il n’y avait pas de visiteurs indésirables. Ses enfants passaient le week-end chez leur papa, son ex-mari.

Il y a quand même des gens qui cherchent leur malheur. À mon avis, de la façon dont elle s’était habillée ce soir, Murielle, bien qu’elle n’ait que 32 ans, n’avait aucune chance de retrouver un copain. C’était pourtant une blonde aux yeux verts, au visage mignon, à la poitrine presque arrogante. Affligée d’une croupe gigantesque, cette dame exubérante avait choisi de porter un pantalon-caleçon noir en tissu très fin, qui lui moulait ses cuisses et ses fesses, toutes deux énormes. Il fallait vraiment le faire exprès ! Cela ne lui allait pas du tout. En plus, le caleçon dévoilait par derrière les contours d’une petite culotte d’un fort beau gabarit, sans parler du fond de culotte renforcé pas du tout esthétique. Par devant le renflement du pubis tendait à tel point le tissu que l’on distinguait l’emplacement de la fente du minou, qui semblait aspirer le tissu.

Le moteur de ma grosse berline allemande de fonction démarra, mais ma boite de vitesse automatique resta bloquée. Murielle, sur le pas de sa porte, m’offrit une hospitalité que j’acceptais de bon cœur : on était à l’autre bout de la ville, le temps était épouvantable, je n’avais pas ma parka fourrée à capuche. J’appellerai le camion de dépannage le lendemain matin. J’allais dormir dans le clic-clac du salon, en slip, bien au chaud sous une couverture polaire, à trois mètres d’un insert qui ronronnait.

Dans la nuit, Murielle me secoua et se glissa sous la couverture : elle n’arrivait pas à trouver le sommeil. Elle m’interdit d’allumer car elle ne voulait pas que je la voie toute nue. On s’envoya donc en l’air à la seule petite lumière du foyer à bois. Je découvris le corps de Muriel au toucher, mes mains naviguant sur l’immense surface de sa croupe ferme. Une petite baise ma foi inattendue et agréable. Au petit matin, je pris le café tout seul. Murielle m’avait laissé un petit mot sympa avant d’aller faire son jogging avec des copines.

Sabine n’arrivant toujours pas à clore sa liste, elle me chargea personnellement de démarcher madame Dubus, vu le contentieux entre l’ancienne directrice d’école et ma copine. Inutile de préciser que ce n’était pas le genre de tâche dont j’étais friand ! L’ancienne institutrice ne fut pas vraiment enchantée en m’ouvrant la porte car j’étais venu à l’improviste… Faut dire qu’elle portait un vieux tablier boutonné sur le devant, des savates qui avaient connu des jours meilleurs et des bigoudis recouvrant la quasi-totalité de son crâne. Bref, toute honteuse de son apparence peu flatteuse. L’invitation à participer aux très prochaines élections municipales ne l’intéressa absolument pas.

Avant de partir elle profita de ma présence pour me demander de l’aider à rentrer son citronnier et son laurier rose. Les grosses gelées étaient passées. Courbé en deux, je tirai les énormes jarres sur roulettes et la retraitée m’aida en les poussant. Elle avait choisi de s’accroupir. Bien stable sur ses jambes, marchant en canard, elle me guidait de la voix puisque je ne voyais rien de ce qui se passait derrière. Le bas du tablier était remonté sur ses cuisses et, à chacun de ses mouvements de jambes, je voyais son minou. J’étais venu vraiment trop tôt, elle n’avait pas eu le temps de s’habiller, la pauvre. Son minou était étrange : deux demi-sphères dodues, anormalement allongées et une fente étroite et très étirée, comme une olive trop mûre, prête à exploser. Ce qui était certain, c’est qu’elle était rousse et que sa toison, bien que clairsemée, occupait un large triangle. Une dernière fois, avant de prendre congé, je lui reposai, sans grand espoir, la question de sa présence sur notre liste.

— Non, vraiment pas motivée, mon cher Pierre, à moins que… Une simple supposition pour éventuellement reprendre en considération votre proposition. Supposons qu’un charmant garçon se montre, disons charitable, avec une pauvre veuve…

Ce n’était ni ma prestance ni mon intelligence qui l’intéressaient. En fait, elle avait lu dans un magazine médical qu’il y avait une augmentation des cancers, strictement féminins, chez les dames qui n’avaient plus de relations sexuelles comme les vielles filles, les veuves ou autres divorcées. Mon grand-père m’avait inculqué le sens du devoir et du sacrifice pour les bonnes causes.

Allongé sur le lit de la chambre de madame Dubus, seulement vêtu de mon slip, j’attendis que la retraitée, qui occupait la salle de bain depuis un bout de temps, soit enfin disponible. Sa préparation fut si longue que je m’assoupis petit à petit. Enfin elle pénétra dans sa chambre, les cheveux bien peignés, ses petits seins libérés de tout soutien-gorge, portant seulement un shorty blanc satiné et à bords flottants, sans élastique sur les cuisses. Elle me sortit le pénis de mon caleçon et l’emprisonna de sa main gauche pendant que la droite s’empara de mes testicules. L’action conjuguée et consciencieuse de ses mains entraina une érection qu’elle jugea satisfaisante. Elle s’arrêta en effet pour monter sur le lit, enjamber mon torse de sa jambe droite et se déplacer pour être à la verticale de mon visage. Une de ses mains s’agrippa à la tête de lit tandis que l’autre écarta un des bords du shorty pour libérer son minou. Elle s’accroupit en écartant bien les jambes et m’invita à exercer mes talents avec le plus de douceur possible. Comme ma maman m’avait inculqué les bonnes manières concernant les personnes d’un certain âge, je ne lui mis pas mon index dans l’anus.

Après que j’eus rempli ma tâche, madame Dubus, ravie de ma prestation, s’allongea sur le lit pour se débarrasser de sa culotte en levant les jambes vers le plafond. J’en profitais pour sortir du lit, me mettre debout et présenter mon sexe à hauteur de sa bouche, espérant une récompense méritée. Que nenni ! Grosse frustration, la mamie rousse trouvant répugnant d’avaler ce morceau de viande symbole de la gent masculine. La bougresse se contenta de le lécher et encore, parce que j’avais insisté. Contre mauvaise fortune, je fis bon cœur avant d’enfiler calmement la fonctionnaire en retraite dans une levrette qui m’avait déjà valu quelques compliments de Sabine.

Épilogue.

Une troisième liste, soi-disant apolitique, s’est révélée au grand jour et ratisse très large dans l’électorat, en toute démagogie et sans aucun état d’âme ni scrupule ! La pharmacienne s’est finalement installée dans l’officine. On m’a dit qu’elle était compétente et sympa. Elle a inscrit ses deux enfants, d’un précédent mariage, à l’école du bourg. Elle n’a pas du tout l’intention de perturber la vie du village, encore moins de se marier avec son amie. Sabine n’arrive pas à compléter sa liste et va certainement se résigner à abandonner. Les fêtes sont passées, l’hiver a pointé l’oreille, les premiers flocons arrivent.

Mon ex-épouse m’a envoyé un mail pour l’année nouvelle. Certes, c’est la photo d’un pot de chrysanthèmes sur une pierre tombale, mais c’est le geste qui compte. En fait, en dessous de la photo, elle a ajouté un PS : Madame exige que je participe à l’achat de sa prochaine voiture. Elle manque pas d’air !

Le mari de Sabine m’a rendu visite. Ma copine lui a avoué notre liaison. Julien se fiche royalement que je baise sa femme à condition qu’elle émigre définitivement chez moi, avec armes et bagages, et le plus tôt sera le mieux. J’ai la nette impression que les sujets qui fâchent sont pour ma pomme ce coup-ci ! Sur mon répondeur, un message d’une hystérique : la fille de madame Dubus n’a pas l’intention de se faire spolier de son héritage par un gigolo à la noix de coco, etc.

Quand je suis entré dans la camionnette de police pour un petit excès de vitesse, Murielle était là aussi, encore en pantalon, mais avec le liseré bleu de la gendarmerie sur toute la hauteur de sa jambe et des rangers aux pieds. Je n’ai pas été verbalisé, mais, avant de sortir, elle m’a fait part de son inquiétude : un retard dans l’apparition de ses règles.
Mais bon, c’était pas la première fois…

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