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Un compartiment pas tout à fait vide

Un compartiment pas tout à fait vide



Il y eu comme des choses étranges qui m’ont amené à me questionner sur mes fantasmes. Au fil de conversations inénarrables avec une femme dont j’ai pris soin de ne connaître que l’intime et non la personne, je me suis laissé convaincre à formuler des désirs flous, multiformes qui jusque là ne s’étaient jamais cristallisés en une histoire.
Ces désirs faits de sensations contradictoires, d’odeurs et de chaleurs reçurent enfin l’appuie de mon imagination et devinrent des récits que je partageai avec ma compagne inconnue.

Cela commence donc lors d’un long voyage. Ces trajets où les personnes défilent, montent et descendent du train tandis que vous restez à la même place durant des heures, comme si le reste du monde passait dans un film en accéléré et vous, vous seriez la seule chose réelle, le spectateur devant l’écran.
Dans ce compartiment il y a peu de passagers avec nous, moi et cette femme juste assise en face de moi qui détourne le regard dès qu’il croise le mien. Tout deux, nous observons les autres voisins de cette espace exiguë, l’extérieur aussi, et le plafond, mais pas l’un l’autre. Peut être est-ce trop tôt encore, car je le sais depuis que je l’ai vue s’asseoir, ses yeux encadré des rides particulières du rire me fascinent. Des voyageurs descendent, d’autres montent, j’aide une vielle femme à descendre une valise du porte-bagage et ma compagne de rêve doit plier les genoux pour me laisser manœuvrer. Nous échangeons deux murmures de politesses, elle me sourit et soudain je reste bloqué les yeux plantés dans les siens. Au prix d’un effort surhumain je me détourne et me rassois, fébrile, en me forçant à regarder ailleurs. Mes yeux tombent droit sur une femme entre deux âges qui s’installe en s’agitant, elle ôte un châle, se recule sur son siège puis se ré-avance de nouveau faisant remonter sa jupe jusqu’au bassin découvrant une paire de bas et un string . Sans se démonter elle réajuste sa tenue et se plonge dans un livre.
Je me tourne instinctivement vers la jeune femme en face de moi et nous échangeons un regard amusé. Nous sommes sans doute les seuls à avoir remarqué.

Nous commençons par échanger des regards, puis à mutuellement attirer nos attentions respectives sur les autres passagers et peu à peu une forme de dialogue silencieux s’établit. Nous rions d’eux, puis de nous qui rions d’eux. Elle commence à caricaturer la femme en jupe, la mimant en exhibitionniste qui s’ignore. Je lui réponds en désignant la bretelle de son débardeur qui a glissé de son épaule et mime ma réaction si ça avait été ses seins plutôt que sa clavicule. De fils en aiguilles, aux œillades se succèdent de petites provocations, des mimes comme un duel joyeux de mots mais sans les mots.
Nos voisins changent occasionnellement et durant les moments où tout le monde regarde ailleurs nous mimons des gestes de plus en plus intimes, de moins en moins avouables. A un moment elle tire légèrement son débardeur vers le bas, découvrant son décolleté et le renflement intérieur de ses seins. Ma langue humecte mes lèvres, je mime une rapide caresse sur un de mes tétons et son regard s’allume comme un éclat de rire mais juste avec les yeux.
Lentement, discrètement, nos mîmes perdent de la simulation et deviennent plus intenses. Nous ne nous caressons plus avec nos yeux, mais avec nos mains. Une transposition s’opère, comme si sa main était la mienne et inversement. Nous commençons clairement à afficher l’un à l’autre notre excitation.
Prenant toujours garde aux mouvements et aux regards des autres passagers nous nous dévoilons à chaque occasion, montrant de plus en plus de chair.

Quelques minutes plus tard caché derrière mon genoux levé, c’est ma queue qui est dehors et que je masturbe de plus en plus fort alors que ma complice sac pausé sur les genoux a ouvert son pantalon pour le descendre si bas que je distinguais clairement ses doigts faire des va et viens entre ses lèvres intimes.
Le trajet continue un peu ainsi et il ne reste finalement plus qu’un compagnon de cabine, endormi, et nous nous laissons aller à nous exhiber directement sans pudeur, assis ou debout changeant les poses selon l’envie . Sans que je ne le sache comment, nous nous retrouvons cote à cote à nous caresser mutuellement. Nous jouissons ensemble peu avant l’arrivée à sa gare.
Elle descend alors du train, ne me laissant pour adieu qu’un seul regard, et je réalise alors que tout au long de l’échange nous n’avons pas dit un mot.

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