Mon goût pour la nudité remonte à loin et c’est sans doute à cause de ma copine Alia. Elle avait deux ans de plus que moi et nous étions dans le même collège. Ce fut elle le déclencheur.
A l’heure où j’écris ces lignes, j’ai vingt-sept ans. Et je me mets toujours nue aussi facilement, quel que soit l’âge des personnes et quel que soit le type de relation que j’entretiens avec elles. D’aucuns diront que ce n’est pas bien, mais ça m’est égal. Je n’ai jamais trouvé de mal à prendre du plaisir, à partir du moment où l’on ne blesse personne.
Dans ma mémoire, je collectionne les occasions qui se sont présentées de me mettre toute nue devant quelqu’un. Et j’aime plonger ainsi dans mes souvenirs, surtout quand je suis seule, pour me faire du bien. Cela dit, j’aime aussi les confier à mes partenaires. Il y en a qui sont un peu choqués, mais la plupart, avouons-le, se régalent en m’écoutant leur décrire des situations. Je ne sais jamais trop s’ils jouissent de mes paroles ou de mon corps. Sans doute des deux à la fois, mais allez donc distinguer l’origine de la jouissance, à compter du moment où le mental et le physique sont en jeu.
Pas plus tard qu’hier, j’ai montré mes seins à un monsieur qui était venu m’aborder dans un jardin public que j’aime bien. J’étais assise sur un banc, au soleil, et je bouquinais. Je lui ai donné une bonne soixantaine et je l’ai laissé s’asseoir à côté de moi pour bavarder. Entre le moment où il a posé ses fesses sur mon banc et celui où j’ai relevé mon tee-shirt pour lui montrer mes seins, je pense qu’il s’est écoulé une heure. C’était dans un agréable sous-bois de jeunes sapins, invisible depuis les allées. A peine avais-je relevé mon tee-shirt qu’il s’est penché pour me téter un sein. Pendant ce temps, j’ai défait le bouton de mon short en jean, puis j’ai baissé la fermeture éclair. Je ne portais rien dessous. Et en voyant apparaître mon pubis dans l’ouverture, il s’est aussitôt mis accroupi pour passer sa langue dessus. Il était dans tous ses états, mais moi aussi. J’aime tellement me mettre toute nue devant n’importe qui. Car j’ai fini toute nue, assez rapidement. Le temps qu’il baisse son pantalon et son caleçon, j’avais enlevé tout ce que je portais, à l’exception de mes tennis. Ensuite, je l’ai sucé, puis je me suis allongée sur le dos et il m’a prise sur la mousse du sous-bois, sans mettre de préservatif.
J’apprécie les hommes un peu âgés, surtout ceux qui m’abordent dans la plus grande délicatesse. Je sais dès le début ce qu’ils ont derrière la tête, mais j’aime bien que ça dure un peu. Qu’on discute de tout et de rien, puis que des allusions surviennent au fil du dialogue. Des allusions et des regards.
Une fille qui lit toute seule sur un banc public est une proie aux yeux de ces hommes seuls qui se promènent, mais je me considère plutôt comme un appât. Ce sont les hommes qui tombent dans mes pièges, et non l’inverse. Mais, au bout du compte, chacun s’y retrouve. Et je n’ai pas souvenir qu’un homme ait été déçu par un piège que j’avais tendu. J’ai beau chercher, je n’en trouve pas. En revanche, j’ai choqué quelques hommes. La plupart s’en sont remis assez vite, mais il est vrai que j’ai souvent tendance à me mettre toute nue sans que l’autre s’y attende. Et rares sont les hommes (ou les garçons) qui ont reculé. Très peu ont pris la fuite. Beaucoup auraient pourtant pu le faire, notamment au cours de mon adolescence.
Je me souviens du mercredi après-midi où je me suis rendue chez ma copine Léa. Je savais qu’elle avait un cours de danse et que c’était la semaine où elle était chez son père. Il travaillait de nuit et je savais qu’il se levait vers 14h. J’ai sonné à sa porte vers 15h. J’ai fait semblant d’être déçue que Léa ne soit pas là. Je devais lui rendre des DVD et son père m’a proposé d’entrer dans la maison. J’avais quatorze ans. Je portais une robe orange, assez courte, moulante en haut, flottante en bas. Dessous, je n’avais pas de soutien-gorge, et je savais que ça sautait aux yeux. J’avais tout calculé.
Le père m’a offert un Panaché et on s’est assis dans le salon, moi dans le canapé et lui dans un fauteuil situé en face. Je l’avais déjà croisé quatre ou cinq fois, en venant chez lui avec Léa, et j’avais surpris à plusieurs reprises ses regards sur moi. C’était un homme au physique ordinaire, assez grand et mince avec des lunettes. La quarantaine. Et nous avons assez longuement parlé ce jour-là, lui et moi. De ma vie, principalement. De ma scolarité, de ce que je voulais faire plus tard, de mes loisirs, de mes goûts, puis des garçons. Il regardait souvent mes genoux, je me souviens. Mes genoux et mes cuisses, puis ma poitrine de temps en temps. Il s’appelait Michel et buvait de la bière.
Après mon deuxième Panaché, je suis allée aux toilettes. J’y suis revenue après le troisième et, à mon retour dans le salon, j’étais à poil. Je me suis plantée dans l’encadrement de la porte et j’ai attendu que le père de ma copine se tourne vers moi. Il a alors ouvert grand les yeux et lâché :
« Oh putain, non… »
Quelques minutes plus tard, il me prenait en levrette sur le canapé, sans préservatif. Ensuite, on est allé dans sa chambre et il ma sautée sous les draps en m’embrassant sur la bouche. Je l’avais sucé entre temps, tandis qu’il me tripotait les seins en me faisant des bisous dans les cheveux. A l’époque, je m’épilais seulement au maillot et je coupais mes poils très courts. Je me souviens parfaitement du moment où du sperme a giclé de la fente du gland du père de ma copine, pour se répandre dans mes poils.
Mais des hommes bien plus âgés n’hésitent parfois pas à aborder des filles seules, y compris lorsqu’il est évident qu’elles sont encore loin d’être majeures. Ce fut le cas un dimanche après-midi, à la fin de l’été, sur les bords de la Loire. J’allais avoir quinze ans Un vieux bonhomme qui est passé une première fois sur le banc où j’étais assise, en train de bouquiner. J’ai relevé son regard, puis il s’est éloigné. Deux minutes plus tard, je l’ai vu revenir et il s’est arrêté à ma hauteur. Il m’a regardé pendant quelques instants, de la tête aux pieds, puis il m’a dit :
« C’est une bien charmante robe que vous portez, mademoiselle. Mais elle n’est pas un peu légère à ce moment de l’année ? »
C’était une robe blanche, courte à toutes petites bretelles. Et là encore, on voyait que je n’avais pas de soutien-gorge. C’était à la mi-septembre, et en effet il commençait à faire un peu frais. Mais je m’en fichais. Je n’avais pas encore attrapé de proie ce jour-là. J’ai donné soixante-dix ans à cet homme et je me suis mise à bavarder avec lui. Mais lui ne s’est pas assis à côté de moi. Il est resté debout, à me parler, à me poser des questions et à me regarder, tandis que les promeneurs se raréfiaient sur les bords de la Loire. J’ai oublié son prénom, mais je me souviens très bien qu’après une heure passée à discuter tous les deux, il m’a suggéré de venir boire quelque-chose de chaud chez lui. Il vivait tout près. Je l’ai suivi, mais à distance, car il n’avait pas envie qu’on le voie en compagnie d’une adolescente. Quelques minutes plus tard, je l’ai vu entrer dans sa maison et j’ai sonné à la porte. Il m’a ouvert, m’a invitée à entrer dans son salon et m’a demandé s’il m’arrivait souvent d’accepter de suivre des inconnus de cette façon. Je lui ai répondu que ça m’arrivait parfois et il m’a caressé la joue. Je l’ai laissé faire. Il faisait assez bon chez lui. Je me souviens que le salon était rempli de bouquins et de vieux disques vinyles. Il y avait aussi un piano droit et des quantités de photos noir et blanc de musiciens accrochés aux murs. Ensuite, il m’a caressé les cheveux, puis la nuque, en me disant :
« Tu es troublante, petite demoiselle. »
Ce fut mon record de différence d’âge : soixante-deux ans.
Il était quatre fois grand-père, mais ses enfants ne lui rendaient plus visite depuis des années. J’avais l’âge d’une de ses petites-filles, et je n’ai pas oublié son prénom : Amélie. Je m’en souviens, car ce monsieur a souhaité m’appeler par ce prénom durant toute l’heure qui a suivi.
« Ma petite Amélie. »
« Ma petite chérie câline. »
« Ma mignonne, tu as de jolies formes à présent. »
Etc.
C’était son trip. Je l’ai laissé faire. Ce qui m’importait, c’était d’être toute nue devant ce vieux monsieur. Seulement ça. C’était une transgression et ça me plaisait terriblement. Il n’avait pas le droit de voir une fille de mon âge toute nue, ni de la toucher. Il n’avait pas le droit de plonger son visage entre ses cuisses, pour la lécher longuement, ni celui d’enfoncer sa queue dans sa petite moule, sans se protéger. Il n’avait pas non plus le droit de la sodomiser, ni d’éjaculer sur le bord de sa langue en lui disant des gros mots. Mais ça me convenait. Chacun son trip. Chacun ses façons de jouir.
La semaine dernière, je me suis mise toute nue devant le nouveau mec de ma mère. Il s’appelle Philippe. Cela fait quelques semaines qu’il vit chez elle. Il me fait un cadeau à chaque fois qu’il sait que je vais venir pour déjeuner ou dîner : une fleur, un livre ou un DVD. Je l’aime bien.
Mes parents ont divorcé quand j’avais douze ans. Et Philippe n’est pas le premier mec de ma mère avec qui je couche. Le premier, j’avais treize ans. Il s’appelait Ludo. Ma mère était au boulot et il regardait la télé au moment où j’avais traversé le salon en culotte, les seins à l’air. Mais avec Philippe, les choses se sont déroulées différemment. C’était un dimanche. Nous avions bien mangé et bien bu, mais ma mère a dû partir au boulot. Elle est infirmière et travaille la nuit. Je me suis retrouvée toute seule avec Philippe, devant un feuilleton à la télé. C’était en fin de journée. Je n’aurais pas dû m’attarder, mais finalement j’ai pris un autre verre de kir. C’était un feuilleton américain complètement débile, alors nous avons discuté un peu, Philippe et moi. On s’entend bien, mais c’était la première que je me retrouvais seule avec lui. On n’avait jamais vraiment parlé. On a pris un autre verre et Philippe m’a dit :
« Fais gaffe avec les contrôles sur la route. »
Je lui ai répondu :
« Ne t’inquiète pas, je pense que je vais rester dormir ici. »
Ma mère n’a jamais touché à ma chambre depuis le début de mes études et l’année où j’ai pris un studio en ville. La déco est intacte. Tout est intact, y compris les posters punaisés aux murs, mes peluches de gamine et quelques affaires de fin d’adolescence. Je me sens bien dans cette chambre. C’est un peu comme si j’y avais rendez-vous avec le fantôme de moi-même. Alors j’ai pris un autre verre de kir, et un autre encore. Nous étions tous les deux assis dans le canapé, Philippe et moi, et on se fichait complètement du programme télé. On picolait et il me regardait de façon de plus en plus insistante. Ce jour-là, je portais une chemisette blanche, un jean noir moulant, un soutif noir en dentelle et la culotte assortie. Je savais qu’il voyait mon soutif.
Et on a bu, encore et encore.
Puis grignoté un peu.
Jusqu’au moment où je lui ai dit que j’avais sommeil. Je me suis levée et suis allée dans la salle de bains. A la sortie, j’étais complètement à poil et je me suis approchée de Philippe pour lui dire bonne nuit. Ses yeux étaient grands ouverts comme ça. Il a regardé mes seins, puis ma chatte. Ensuite, il a relevé les yeux vers mon visage en disant :
« Mais qu’est-ce que tu fabriques, Manon ? »
J’ai pris l’air de ne pas comprendre et répondu :
« Ben quoi ? »
Il a dit :
« Ben, tu es toute nue… »
« Ah pardon, ai-je dit. C’est une habitude. »
Je me suis penchée pour lui faire une bise sur la joue. Puis deux.
Je me suis redressée et il a dit :
« Manon, bon sang… »
Je lui ai souri et, naïvement, je lui ai dit :
« Ben quoi ? »
Il m’a regardée assez longuement avant de réagir. Il m’a examinée de la tête aux pieds, ou plus exactement des seins à la chatte. Puis il a fait non de la tête, avant de me dire :
« Viens me faire un autre bisou. »
Je ne me suis pas faite prier. Il m’a enlacée en disant :
« Pourquoi tu fais ça ? »
Avant de répondre, je me suis mise à califourchon sur lui qui était tout habillé. Je lui ai dit à l’oreille :
« Parce que je t’aime bien. »
Une minute plus tard, j’étais debout sur le canapé, les cuisses écartés, la chatte posée sur la bouche du mec de ma mère. Il me la bouffait comme j’aime qu’on me la bouffe, avec ses mains qui cramponnaient mes fesses.
Au moment où j’ai pris sa bite dans ma bouche pour enrouler ma langue à la base de son gland, il m’a dit que j’étais une belle petite salope. Je n’ai pas répondu. J’ai sucé. Il m’a encore traitée de salope, puis de petite garce. Je m’en fichais. Ce qui importait, c’était d’être à poil devant lui. Qu’il voit toutes les parties de mon corps et qu’il en fasse ce qu’il veut. Tout. Je n’ai pas de tabous. Des hommes m’ont parfois demandé des trucs tordus, et même des choses un peu sales que j’ai accepté de faire. Du moment qu’il n’y a pas de douleur ni de mépris, je peux faire n’importe quoi. Je m’en fiche. Je crois que j’aime tout. Ni douleur, ni mépris, ni sentiments. Les sentiments gâchent tout en général. Je n’en veux pas. Les sentiments impliquent la jalousie et la possessivité. Donc des conflits.
Dites-moi le contraire. Allez-y. Je vous écoute. Dites-moi que notre culture judéo-chrétienne ne nous a pas mis de mauvaises idées en tête. Dites-moi que vous êtes sages comme des images, imperturbables. Essayez donc de me faire croire que vous ne rêvez pas de voir toute nues des filles que vous croisez au hasard dans la rue, au quotidien.
Racontez-moi donc ce grand mensonge.
Sourire.
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