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Samia – 20 Le Nord.

Samia – 20 Le Nord.



Deuxième partie.
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Notre séjour au Cap d’Agde se termine sur une note humide ! Jibi me donne son adresse et son téléphone, on peut aller leur pisser dessus quand on veut. Le jour du départ, je reçois une enveloppe au camping, les photos de Dave, le photographe connu. Je suis belle à côté de ce garçonnet… Ah, mince, c’est Julien.
Je suis triste de quitter le Cap d’Agde : les vacances sont finies. J’ai quand même un sale goût en bouche, pas comme Jibi et Cynthia, plutôt de ce qui s’est passé avec Kriss.
Le retour n’est pas intéressant, parce que tout se passe trop bien. On est pris en stop par des gens sympas, au lieu de prêtres lubriques. Alors je vais faire le grand écart entre Agde et Lille et gommer le voyage du retour. Si vous vous baladez dans le parc naturel du Morvan, levez la tête, ma chatte est juste au-dessus de vous !
Les parents de Julien sont mitigés, heureux de voir un fils devenu « clean » mais pas très enthousiastes à l’idée qu’il épouse une Rom. Je ne crois pas les avoir convaincus que j’étais un bon parti… mais, ils veulent le caser et surtout, qu’il arrête de se « poudrer » le nez et de picoler.
Le mariage va se faire rapidement, grâce aux relations de mon futur beau-père. Mon père est parti vers le Sud. On se parle au téléphone, il me donne sa bénédiction… On se verra plus tard. Vous voyez, rien de passionnant. Avec les parents de Julien, je fais profil bas, pas de caprices, pas de punitions pour Julien, ou alors en privé. Je veux que rien ne vienne faire capoter mon mariage. Bientôt, je serai la Comtesse Samia de Préville ! Ah, putain ! Ça me troue le cul, tellement c’est classe ! Moi qui suis née sur la route, je vais devenir une aristocrate… avant de passer à autre chose. C’est une étape, dès que j’ai une opportunité, je la saisis par les cheveux ou les poils de sa chatte.
Je joue donc les fiancées modèles.
On habite la grande maison de la famille de Préville, pendant que celle des concierges, où on habitera, est remise en état. C’est une jolie petite maison datant de la fin du 19e siècle. Je surveille les travaux, choisis les couleurs, fais installer une véranda. Mon beau-père finance les travaux, mais il me refuse une piscine, le rat ! Je passe aussi plusieurs jours avec lui dans ses usines : « Les filatures du Nord Est ». C’est une très grosse affaire et bientôt, elle sera à moi… enfin, comme Julien a un frère et une sœur plus âgés, elle sera à nous pour 1/3 quand mon beau père rendra le denier soupir.
Qu’est-ce qu’il y a de très amusant dans ma vie de fiancée modèle ?
Les rapports entre mes futurs beaux parents. C’est la mère de Julien, née Cynthia Ballard, ma future belle mère, qui est la riche héritière. Elle a la majorité des actions. Sylvain, mon futur beau-père, a amené le titre de noblesse et il « file doux ». Je crois que père et fils sont des mâles oméga – c’est-à-dire au bas de l’échelle – même si le père est d’une autre trempe.
Cynthia amène ses amants chez eux, comme c’était le cas au Touquet, mais lui ne peut pas bouger.
Le petit déjeuner se prend à 8 h. Une bonne le sert, je suis là avec Julien et Sylvain. Sa femme se pointe avec un amant, pas toujours le même, qu’elle bécote devant son mari. Vous voyez, le père et le fils sont pareils !
***
On est à une semaine du mariage. Ce matin, Sylvain, mon futur beau-père, me dit qu’après le voyage de noces, je serai chargée des contacts avec les différents syndicats. Il croit sans doute que je suis une fille du peuple, comme les syndicalistes et… il n’a pas tort.
Je dois préparer mon enterrement de fille de jeune fille. Dans la famille de Préville, ils le font un peu à l’américaine, les amies de la mariée lui préparent des surprises à la con. Je m’entends très bien avec la sœur aînée de Julien, Emma. Elle est la seule un peu rock’n roll, même plus que ça. Je lui ai demandé de s’occuper de mon enterrement de vie de jeune fille ! Elle a une trentaine d’années et ne veut pas travailler dans l’usine. Heureusement que l’autre frère seconde son père. J’ai aperçu un tatoo sur le bras d’Emma, c’est ma sœur de tatouage.
Ce matin, on parle de la fameuse soirée. Emma commence par me demander :
— Qui s’occupe de l’enterrement de vie de jeune homme de Julien ?
— Aucune idée. Personne encore, je pense.
Elle réfléchit, puis me regarde tout à coup en riant. Je lui dis :
— Quoi ? Pourquoi tu ris ?
— Non, pour rien.
— Allez, dis-moi.
— Bon… Ça ne te dérange pas que je dise que Julien n’est pas très viril ?
— Bien sûr que non.
— Alors, je me suis dit, si on l’habillait en femme afin de faire un double enterrement de vie de jeunes filles ?
Il faut un moment pour que je visualise la scène et… j’adore. Je lui réponds :
— Tu es géniale, c’est vendu ! Tu t’en occupes ?
— D’accord. Si on faisait ça dans une boîte gay, filles et garçons ? J’ai une copine parmi les ouvrières de l’usine et on sort souvent ensemble dans une boîte de ce genre…
Elle m’étonne de plus en plus, si ça se trouve, c’est une butineuse. Je veux dire qu’elle aime les filles.
Le lendemain soir, Emma vient me chercher. On passe prendre sa copine qui travaille dans un des ateliers. Elle est encore plus rock’n roll. Nettement, même. Grande, mince, des cheveux noirs et une cicatrice en travers d’un sourcil, mais une vraie, pas comme un chanteur pour minettes qui se coupe le milieu du sourcil pour faire genre, « je suis un dur ». Elle me dit :
— Alors, c’est toi qui vas épouser le fils du patron ?
Elle me tutoie alors que je serai bientôt la patronne ! Enfin, un peu… Mais vous me voyez lui dire « Mademoiselle, chacun à sa place ? » Non ! Je lui dis :
— En effet. Tu le connais ?
— Oui et vous allez très bien ensemble
Elle se fout de moi, là ? Oui, elles se mettent à rire toutes les deux. Je ris avec elles. Je suis contente d’être avec ces filles, parce que par moment, les de Préville, j’en ai jusque là. Je veux toujours devenir comtesse, mais j’ai besoin d’amies du peuple. Emma a aussi l’air d’avoir besoin de changer de monde. On monte dans sa petite voiture et 15 minutes plus tard, on s’arrête devant une maison aux volets fermés. Sur la porte, il y a juste le dessin d’un monocle. On rencontre le patron, un costaud avec un pantalon de cuir et les cheveux rasés.
Emma lui dit ce qu’on veut faire. Il la regarde, surpris, puis éclate de rire. Voilà, c’est bien parti pour enterrer ma vie de jeune fille et la vie de jeune homme de Julien. Après cette soirée, il sera… un homme ! Enfin, peut-être.
Mon futur beau-père m’a donné un budget pour la soirée. Je le confie à Emma. Après tout, on est dans la même famille.
***
Trois jours plus tard, Emma vient m’aider à tout préparer pour la soirée. Elle est accompagnée par une de ses amies qui l’aide à me coiffer et me maquiller. Elles rasent même ma petite pelouse qui a eu le temps de repousser, un peu. Emma m’apporte aussi une jolie robe rose… La totale « jeune fille » ! Et puis, ça devient intéressant, elle appelle Julien, son frère. Il sait qu’on va passer la soirée ensemble, mais il n’en sait pas plus. Dès qu’il me voit, Julien s’exclame :
— Comme tu es belle !
— Toi aussi, tu vas être belle. Déshabille-toi.
La coiffeuse maquilleuse glousse un peu en voyant son petit zizi. Ensuite, elle s’occupe de lui : coiffure, maquillage, vernis sur les ongles. Il a des cheveux assez longs et grâce à un brushing, il a vraiment une coiffure de fille. Voilà, il est presque… prête. Je lui donne une jolie culotte avec de la dentelle et une robe qui ressemble à la mienne, mais en bleu pastel. Franchement, elle est très mignonne ! Emma et sa copine le lui disent aussi et c’est vrai. Il lui reste à mettre des chaussures avec un petit talon, pas plus pour éviter qu’il se casse la figure. Julien manque un peu de nichons, mais il y a de la dentelle assortie à sa culotte à l’endroit de la poitrine.
On se regarde toutes les trois dans un miroir… Pas mal… surtout moi, bien sûr. Franchement, faut aimer le second degré pour se déguiser en vraies pétasses. On s’arrange pour quitter la maison en douce. J’ai pas envie que les parents fassent une crise en voyant leur nouvelle… fille.
On prend la voiture d’Emma. Je parle avec elle et la maquilleuse. Julien, comme à son habitude, ne dit rien : sois belle et tais-toi. Je lui demande :
— Ça te plaît, être en fille ?
— … Euh… oui…
Pas loquace, la gamine ! On va chez l’amie d’Emma, Manu, qui est ouvrière. Il y a aussi trois de leurs amies qui ne sont pas du tout le genre de fille qu’Emma devait rencontrer dans les rallyes d’aristos. Il y a une autre ouvrière de l’usine, une serveuse et une « on ne sait pas ». Des filles plutôt jolies, mais des Chtis de base. Deux d’entre elles sont sûrement des butineuses, maintenant vous savez ce que ça veut dire. On s’embrasse toutes. Elles trouvent Julien trop mignonne, je relève sa jupe pour montrer sa jolie culotte en dentelle. Julien est toute rougissante, une vraie future mariée. Je crois que ce déguisement lui plaît, il serait bien mi-chair, mi-poisson. Je vais peut-être le faire dépuceler ce soir, on verra….
On part dans le centre-ville. Dans les rues, les gens se rendent tout de suite compte que c’est un enterrement de vie de jeunes filles : six filles un peu bourrées qui rigolent. Des garçons nous abordent, ils veulent embrasser la future mariée pour lu porter sa chance. Ils embrassent… Julien aussi, bien sûr.
Après s’être bien fait remarquer, on rejoint le bar, QG de Manu et Emma. Les clients sont au courant et ils sont ravis de nous voir. Il y a des butineuses et puis des mâles gays, mais dans le style du patron : crâne rasé, moustaches, jeans troués avec traces de cambouis. Moi, je me réserve les filles, et Julien, je lui laisse les hommes. Quoi ? C’est lui qui ressemble à une fille. Euh… moi aussi, c’est vrai. J’ai un peu trop picolé !
Le patron du bar nous dit :
— On a fermé les portes pour être entre nous, si vous voulez vous détendre…

À suivre.

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