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Les voyages forment la jeunesse

Les voyages forment la jeunesse



Jetez cet ouvrage par-dessus bord, jeune homme ! Daniel est un farceur.
— Pardon, madame, à qui ai-je l’honneur ?
— Vous le saurez plus tard mais croyez-moi, cessez de lire ce ramassis de mensonges ! Toute sa vie, Daniel a eu besoin d’argent, parce qu’il comptait sur sa plume pour vivre, le pauvre homme ! Mais son éducation puritaine l’empêchait de dire la vérité. Alors il a fait de moi un homme, et vertueux qui plus est ! Notre traversée sera encore longue. C’est la première fois que vous allez vers les Amériques, je suppose, vous êtes si jeune ! Voulez-vous la connaître, la vérité ?

La dame avait au moins quarante ans, ce qui me semblait hors d’âge. Je lui répondis avec trop de légèreté peut-être que j’étais friand de connaître sa version. Elle se fâcha et affirma que ce qu’elle allait me dévoiler était la véracité même. Je lui présentai mes excuses et l’assurai de ma plus vive attention. Voici ce que j’entendis :
***

Je me pendis un triste jour… au cou d’un palefrenier. Je n’eus aucun plaisir quand il abolit mon pucelage, en hennissant comme un cheval. Puis j’eus un gros chagrin d’amour, dont je ne dirai mot. Daniel, à qui je voulus bien raconter mon aventure un soir de nostalgie, me harcela pour en savoir plus, je lui fis croire que nous avions été capturés par les Barbaresques, mon amant et moi. Billevesées !

En réalité, brisée par l’amertume et vêtue en garçon, je m’embarquai comme mousse sur un bâtiment qui faisait voile vers les Amériques. Nul ne s’aperçut de la supercherie, un bandage aplatissant mes seins. Mais j’étais trop joli garçon, on me le fit vite comprendre. Je feignis alors un attachement profond pour l’aumônier du bord, qui voulut bien se contenter des quelques caresses manuelles que je lui prodiguais et qui le jetaient, une fois satisfait à bon compte pour moi, dans d’ostensibles repentirs. Il me demandait alors de le fouetter vigoureusement, ce qui ne manquait pas de le remettre en forme. C’était à n’en plus finir. Les vieillards ont parfois de surprenantes résurgences. Mais il était jaloux et protégea ma vertu, car je partageais sa modeste cabine. Quand il dormait, couchée dans mon hamac, j’utilisais le manche de sa discipline pour me donner un semblant de plaisir, en pleurant mon amour perdu à tout jamais.

Cet aumônier avait coutume de se stimuler en lisant quelques passages d’une des bibles qu’il comptait distribuer à des sauvages qui ne savaient pas lire. Adam et Ève sans vêtements, les filles de Loth, Booz endormi et Ruth au sein nu, quelques vierges violées par des soudards, voilà qui le mettait en forme. Il en allait de même de la nudité érigée de Noé devant ses fils. Mais vous imitez Noé, si je ne m’abuse !

***

C’était vrai. Mes culottes ajustées – je portais à gauche, comme le voulait la mode en ce temps-là – ne dissimulaient point que mon membre s’y trouvait fort à l’étroit. La dame était légèrement vêtue ; ses chevilles fines dépassaient de sa jupe de batiste. Elle avait délacé son corsage, prétendant qu’elle avait trop chaud, ce qui me permettait de voir la naissance de ses seins que je trouvais fort beaux pour une personne de cet âge. Il est vrai que je n’avais jamais encore eu l’occasion d’en contempler d’autres.

Après avoir déploré de n’avoir point à sa disposition la discipline de l’aumônier, car elle m’aurait bien fouetté le cul nu, me dit-elle, afin de me punir de ma grave indécence, elle se prit à rire. J’avais en effet passablement rougi, et mon membre avait encore gagné de volume.

— Il ne faut point avoir honte de ceci, beau chérubin, c’est la nature qui commande et rien de ce qui est naturel ne saurait être mauvais. Voulez-vous m’accompagner dans ma cabine ?

Je la suivis, le cœur battant. Une fois la porte refermée derrière moi :

— Approchez ! Approchez, vous dis-je ! Voyons si votre outil est aussi gros que celui de mon bon Vendredi.

Elle tâta, soupira qu’il ne fallait pas rêver.

— Je ne veux point vous humilier, joli jouvenceau, la grosseur ne fait pas tout, il y a aussi la manière de s’en servir. Là, c’est tout neuf, n’est-ce pas ?

Ça l’était, en effet. Je hochai la tête pour le confirmer. À mon grand dam, elle me fit signe de m’asseoir et poursuivit son récit.

***

Lorsque nous fîmes naufrage, je fus seule à survivre. La tempête était épouvantable. Le navire fut drossé sur des récifs, les canots de sauvetage furent tous renversés par d’énormes vagues, et je me retrouvai jetée sur un sable inconnu, le corps moulu, mes vêtements collés à ma peau déchirée pour s’être trop frottée aux rochers aiguisés. Daniel raconte que je me rendis sur l’épave après m’être dépouillée de mes vêtements et qu’une fois sur le bateau, je mis d’utiles objets dans mes poches ! Il n’écoutait point ce que je lui exposais, il m’imaginait nue et cela suffisait à lui faire perdre l’esprit.

Sortie de ma torpeur ma première action fut en effet de quitter tous mes vêtements afin de constater les dégâts. Rien n’était cassé. Je nageai jusqu’à l’épave et réussis à me hisser à bord à l’aide d’un cordage qui en pendait. Cette douloureuse escalade me contraignit à aller d’abord à la recherche d’un onguent susceptible de calmer la brûlure de mon entrejambe…

***

Les poings dans le creux de sa jupe, elle affirma que chaque fois qu’elle y pensait, elle avait mal, et qu’il n’existait qu’un seul remède, qu’elle n’avait pas su trouver sur l’épave, hélas…

— Lequel ? demandai-je.
— Il faut donner sa langue au chat.
— Mais je la donne bien volontiers !
— … Eh bien, levez-vous, et approchez ! Approchez, vous dis-je !

J’obéis. Elle se leva également.

— À genoux !

Elle avait l’habitude de commander, cela se voyait. Pourquoi cherchait-elle à m’humilier ainsi ? Je me mis à genoux, non sans regimber quelque peu. Elle s’approcha de moi et releva sa jupe. Je compris alors ce qu’elle avait voulu dire en parlant de langue donnée au chat. La tête sous son ample jupe, les mains agrippées à des fesses dont la fermeté me surprit, j’aventurai donc ma langue, tant bien que mal, dans un pertuis tout nouveau pour moi.

— Cela suffit, commanda-t-elle soudain. Déshabillez-vous, déshabillez-moi, dépêchez-vous.

J’ôtai veste et chemise, enlevai mes culottes. Elle porta la main sur mon outil, comme elle l’avait qualifié, jugea qu’il ne nécessitait nulle autre intervention, s’impatienta car je peinais à défaire les boutons de son corsage, puis à délacer son corset. En bas, ce fut plus rapide. Sous sa jupe qui tomba il n’y avait rien, rien que ce qui fit mes délices…

Mais il me fallut lui obéir en tous points. Entrer, faire mine de sortir, bouger de bas en haut, de haut en bas, caresser ses seins, en pincer la pointe, plus fort, pas trop quand même, les tordre un peu, pas trop. Bouger, bouger… Ne pas se répandre surtout, pas si vite ! Hélas, l’ordre arrivait trop tard… Elle prétendit me haïr, en raison de mon égoïsme, voulut « se finir elle-même » comme elle dit, puis se ravisa. Regardant avec pitié mon outil rabougri, elle le caressa, y porta les lèvres pendant que ses mains en caressaient le voisinage, qu’elle se mit même à délicatement gober, d’un côté puis de l’autre. Ensuite sa langue le parcourut, sa bouche le captura et le libéra, une main s’en empara et le plaça devant l’antre dans lequel il pouvait pénétrer une seconde fois, car il était redevenu bien rigide.

— Allez donc ! ordonna-t-elle. Et soyez vigoureux.

Je fis de mon mieux.

— Piochez en profondeur. N’hésitez pas à défoncer mais ne pesez pas ainsi sur moi, prenez appui sur vos genoux et vos coudes, et pincez les pointes de mes seins. Ne me soufflez pas dans le cou… Oh, embrassez-moi si vous y tenez…

Elle me repoussa soudain, m’intima l’ordre de me retirer et de m’allonger à côté d’elle. Qu’avais-je donc fait pour la courroucer ainsi ?

— Ah non, ce n’est pas l’heure de flancher ! s’indigna-t-elle en voyant mon outil commencer à se recroqueviller.

Elle le prit vigoureusement en main, le secoua, m’enjamba et s’empala sur lui, plaf ! Se souleva et se laissa retomber, maintes et maintes fois. M’ordonna de pincer derechef la pointe de ses seins, plus fort, mais pas trop quand même. Puis de glisser mes mains sous ses fesses afin d’en accompagner les mouvements, d’en profiter pour atteindre l’autre orifice et d’aller jusqu’à y aventurer un doigt.

Elle ferma les yeux, cria que ça lui faisait un bien fou, affirma que j’étais son nouveau Vendredi et me laissa la possibilité de prendre mon plaisir, ce que je fis peu de temps après, non par stricte obéissance mais parce que je ne pouvais faire autrement.

— Je continuerai mon récit demain après-midi, promit-elle en me congédiant après m’avoir ordonné de me rhabiller.

Soupa-t-elle dans sa cabine ? Ou à la table du commandant ? Je ne l’avais jamais vue au restaurant du bord. Je dormis mal. Que n’étais-je dans ses bras ! Pourquoi m’avait-elle chassé ? Ne me trompait-elle pas avec un matelot ? Et que faisait-elle le matin ? C’est le cœur battant que le lendemain, en début d’après-midi, je grattai à la porte de sa cabine. Elle me fit asseoir et reprit son récit.

***

Ce pauvre Daniel prétend que je fus contrainte de façonner quelques poteries, que je fis cuire au soleil ! Il y avait évidemment des casseroles dans l’épave et je les transportai à terre, avec bien d’autres choses utiles. Mais il omet d’en parler, tout simplement parce que je lui ai dit que je me servais de leurs queues pour me donner du plaisir ! À cette fin, j’avais d’ailleurs aussi les bougies, divers flacons, le manche des outils du charpentier du bord, que sais-je encore ! La discipline de l’aumônier avait disparu, il n’avait pas voulu s’en défaire quand il avait quitté le bâtiment.

Il me fallait vivre, donc manger, m’abriter. Pas me vêtir, car il faisait chaud, et je pouvais demeurer nue. Je pris fusils et poudre dans l’épave, Daniel s’en fait l’écho. Quelques graines aussi, que j’eus évidemment l’idée de semer, alors qu’il prétend que c’est par hasard, en secouant leur sac, que quelques-unes tombèrent sur le sol et germèrent ! Il ne m’écoutait pas, vous dis-je, quitte à me faire passer pour une idiote !

Je me bâtis une cabane, je capturai quelques chèvres et un bouc, qui obstinément préféra les chèvres… Et je vis en effet, un beau jour, des naturels débarquer non loin de moi. Ils avaient un prisonnier. Ils voulaient nullement le manger, contrairement à ce que prétend Daniel, mais le sacrifier à quelque dieu sanguinaire, comme ils le sont à peu près tous. Je les observai à l’aide de ma lunette de marine… Vous ai-je dit qu’elle aussi, comme les bougies ou la queue des poêles… ? Ils étaient beaux, leurs jeunes muscles jouaient sous leur peau qui luisait au soleil. Ah, il était loin le temps où je fuyais les hommes en raison de mon immense chagrin d’amour ! Ils étaient six, ces sauvages. J’en aurais bien fait mes compagnons de plaisir mais comment les capturer ? Et quand bien même, l’homme étant jaloux par nature, ne se seraient-ils pas entretués pour qu’un seul d’entre eux me possédât ?

Leur prisonnier n’était pas le moins beau… Vous ai-je dit qu’ils étaient nus ? Daniel prétend qu’il me fut impossible de déterminer s’ils étaient hommes ou femmes. Le fourbe ! Quelques coups de fusil tirés en l’air les mirent en fuite. Ils se précipitèrent dans leur pirogue en abandonnant leur prisonnier, comme je l’avais escompté. Il était pieds et poings liés, les mains dans le dos. Je m’approchai de lui. Il me regarda, d’abord épouvanté puis à demi rassuré devant mon sourire. Sans doute me prenait-il pour quelque déesse, mais bienveillante pour une fois. Je me gardai de le délier et m’amusai de son corps, que je caressai partout en passant doucement la pulpe de mes doigts sur sa poitrine imberbe, car il était jeune, tout comme vous, ses cuisses musclées, son ventre plat, son énorme membre vite dressé… M’empaler ensuite sur ce mât de cocagne me combla… infiniment !

***

Elle devint rêveuse. J’osai lui affirmer que moi aussi, plus modestement sans doute, mais…

— Voyons cela, soupira-t-elle. Déshabillez-vous. Votre outil est rigide, en effet. Je vous laisse l’initiative, une fois ne sera pas coutume. Faites de moi ce qui vous plaira.

Je la déshabillai, avec plus de facilité que la veille, la priai de s’allonger sur son lit, effleurai tout son corps en y passant doucement la pulpe de mes doigts, comme elle venait de me dire l’avoir fait à son sauvage. Ce faisant, mon outil ne perdit rien de sa raideur et sa dimension me sembla démesurée. Je m’en servis pour caresser ses seins, son ventre, ses joues, ses lèvres, ses cheveux si soyeux…

Elle me commanda soudain de venir en elle. Je m’efforçai de faire mieux que la première fois, retardant tant que je le pouvais le moment de me répandre. Mais pas suffisamment encore, hélas ! Elle soupira, me commanda de rester nu et poursuivit :

***

Satisfaite infiniment – ce jour-là ! – je crus devoir l’abandonner sur la plage, souffrant probablement de la faim et de la soif. Ainsi, pensais-je, il ne m’en sera que plus reconnaissant quand je daignerai m’occuper de lui. Dissimulée derrière des buissons, je l’observai à l’aide ma lunette et il me fut agréable de constater qu’il se remit à bander très vite. Regardant avec plus d’attention, je vis que quelques crabes avaient escaladé son corps et chatouillaient ses parties intimes. Cela me fit d’abord rire, puis ne laissa pas de m’inquiéter : n’allaient-ils pas les rendre inopérantes ? Je me précipitai pour chasser ces crustacés. Mon sauvage n’avait été qu’un petit peu pincé, et le volume de son membre s’en trouvait magnifié. Je m’empalai donc une nouvelle fois, et fus une nouvelle fois comblée.

Il paraissait docile et respectueux. Aussi lui déliai-je les pieds. Il me suivit dans ma hutte. Sa démarche était gracieuse, il me plaisait infiniment. Je consentis alors de lui donner à boire. Il m’en sut un gré infini.

— Tu ne boiras désormais qu’après avoir goûté à mon suc, lui dis-je.

Il ne me comprit pas, naturellement. J’appuyai sur ses épaules pour le mettre à genoux et approchai de sa bouche mon blond pubis. Il darda sa langue, lécha, suça… Elle était autrement plus douce que celle de mes chèvres, sa langue ! Le soir venu, je préparai un repas pour deux et pris le risque de lui délier les mains. Il dévora, s’allongea à même le sol et s’endormit. Je fis de même, sur ma couche de peaux de biques. Au petit jour du lendemain, il avait disparu. Je crus avoir rêvé, et la déception mouilla mes yeux de larmes. Mais il revint, les bras chargés de fleurs. Il me tendit le bouquet, que je voulus bien accepter. Il se prosterna et bredouilla quelques mots que je ne compris pas. Une imploration, sans doute. Que voulait-il obtenir ? Je lui serais bienveillante tant qu’il serait en mesure de me satisfaire sans toutefois se rendre importun. Retenez bien ceci, jeune homme, car c’est ainsi qu’il faut toujours se comporter envers les femmes. J’offris mon corps à son adoration, il me caressa longuement… Caressez-moi !

***

Je commençai par les pieds. Mais elle me dit de cesser de la chatouiller, et d’aller plus haut. Plus haut étaient les genoux…

— Plus haut, vous dis-je, gronda-t-elle.

Alors les cuisses, si douces à l’intérieur… Et la sublime porte ? Ses lèvres roses, finement ourlées, luisantes, attirèrent ma bouche. La dame estima que je m’y prenais mal.

— Léchez, me prescrivit-elle, puis introduisez votre langue. Plus haut se trouve un bourgeon, comme une framboise. Découvrez-le, taquinez-le du bout de la langue… Prenez-le entre vos lèvres, mais doucement, ne le maltraitez pas… Aspirez quelque peu, maintenant. Voilà, vous y êtes…

Je fis mon possible. Cela lui plut, sans doute, car elle m’intima l’ordre de venir en elle et de ramoner de bon cœur ! Mais cette fois encore, hélas, en dépit des consignes qu’elle jugea bon de réitérer, je me répandis trop hâtivement en elle, et la dame en fut fort affligée. Elle me traita de butor. Je lui promis de reprendre des forces très vite mais, alors que j’aurais tout donné pour passer la nuit avec elle, elle m’ordonna de me rhabiller et me chassa.

Quelques matelots me semblèrent goguenards en me voyant quitter la cabine de la dame. N’allaient-ils pas m’y remplacer ? N’allait-elle pas leur ouvrir sa porte, sa porte et le reste, puisque je n’avais pas su pleinement la satisfaire ? La jalousie me tarauda, et je ne pus fermer l’œil de la nuit. Par ailleurs, une crainte m’obsédait : qu’allaient dire le comte et la comtesse mes parents, quand je leur présenterais cette femme que j’avais décidé d’épouser devant Dieu et devant les hommes ? Eux qui m’avaient déjà choisi une fiancée, fille d’un vicomte de leurs amis, que je devais précisément rencontrer à Philadelphie !

Contrairement à la prescription de celle dont je croyais être devenu éperdument amoureux, je n’avais pas jeté le livre et j’en repris la lecture. D’abord indigné par les libertés que Daniel avait prises avec la vérité, j’en vins enfin à comprendre que la dame se moquait de moi. J’étais jeune et naïf, ignorant encore la monstrueuse duplicité que peut réserver l’âme féminine.

Le lendemain après-midi, après m’être juré de me montrer d’une froideur extrême et de rester imperméable à toute tentative destinée à me jeter dans les abîmes de la concupiscence, je la priai de poursuivre son récit, que je baptisai fable en moi-même.

***

Mon bon Vendredi était un partenaire agréable mais trop souvent fatigué à mon gré. Aussi le faisais-je parfois s’allonger sur la plage et m’amusais-je à poser sur son bas-ventre deux ou trois crabes, ce qui ne manquait jamais de donner à son outil une dimension… colossale, pour mon plus grand bonheur. Un jour que je sommeillais sur le sable, il lui prit fantaisie de poser sur chacun de mes seins un des crabes qu’il venait de pêcher. Être pincée et chatouillée en même temps apporte un plaisir peu commun, je vous l’assure. Voyant que je ne le blâmais pas de son initiative, bien au contraire, il en posa un aussi sur mon pubis ! Il nous arriva souvent par la suite de jouer avec les animaux que nous prodiguait la nature. J’adorais les caresses des escargots, le cheminement des hannetons, le frétillement des crevettes, et même les oursins roulant de mes tétons jusqu’à la source de mes délices… Je ne me lassais pas, non plus, des baisers que dispensaient à mes seins les multiples ventouses des poulpes que Vendredi trouvait dans le creux des rochers. Une fois venu le temps de ma première récolte, nous nous amusâmes souvent, Vendredi et moi, couchés côte à côte sur le sable, à répandre sur nos corps, toujours nus évidemment, quelques poignées de grains de blé que maints petits oiseaux venaient aussitôt picorer. Quelle délicieuse sensation !

J’étais reine en ce paradis… Et mon bonheur s’accrut encore car d’autres sauvages débarquèrent un jour non loin de ma cabane. Ils avaient deux prisonniers, qu’ils s’apprêtaient à sacrifier. Vendredi, à qui je prêtai ma longue-vue, me fit comprendre qu’il les connaissait. Il me montra mes fusils, pour m’inviter à intervenir. Selon Daniel, j’assommai ou massacrai la plupart de ces sauvages, et délivrai le père de Vendredi. Non ! Quelques coups de fusils tirés en l’air mirent en fuite les gardiens, et je fus à même de constater que les frères de Vendredi étaient aussi beaux que lui, et aussi bien… gâtés par la nature. Je les nommai Samedi et Dimanche, et j’eus de quoi mieux satisfaire mes légitimes appétits. Tandis que l’un d’eux comblait le pertuis ordinaire, un autre explorait son petit voisin et le troisième bénéficiait de ma bouche.

Beau ténébreux, mon récit vous laisserait-il impavide aujourd’hui ? Voyons votre outil.

***

J’eus la faiblesse de la laisser faire. Elle le palpa, le caressa, le prit entre ses lèvres, entre ses seins, et tout cela longuement… et délicieusement pour moi, je dois le confesser. Bref, il prit une dimension prodigieuse et fut introduit partout où la dame le souhaitait. À moi seul je remplaçai Vendredi, Samedi et Dimanche. Imaginer la dame succombant, pantelante, aux assauts de ces sauvages me donnait du cœur à l’ouvrage… Cela prit du temps mais elle fut pleinement satisfaite.

Aussi me dit-elle un peu plus tard, alors qu’elle avait une main sur mon outil redevenu modeste et moi les lèvres sur son sein droit, qu’à Philadelphie il nous serait possible de nous revoir de temps à autre car son mari était très occupé par son commerce.

— Pourquoi pas ? répondis-je. Je vous écouterai avec le plus grand plaisir me narrer votre retour à Ithaque, car Homère a menti comme un Sarrazin en vous transformant en homme, n’est-ce pas ?

Elle rit de bon cœur.

— Tu as cru à mon histoire, au début !
— Si fait. Mais au début seulement.
— Que vas-tu faire à Philadelphie ?
— Prendre femme.
— Elle me remerciera, car voici ton éducation faite.
— Insuffisamment peut-être.
— Il nous reste quelques jours, nous les mettrons à profit.
— Je suis à vos ordres.
— Et moi aux tiens.

Quand le navire accosta, ma fiancée et ses parents trouvèrent que la traversée m’avait bien fatigué.

— Les voyages sont éprouvants mais forment la jeunesse, pontifia mon futur beau-père.

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HistoiresSexe

Je publie des histoires de sexe quotidiennes pour mes lecteurs.

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