INGÉNUE
Lundi 10 Février 1992
Aux alentours de 19h00.
Quelque part dans Paris
– Ok, je ramène le vin, à tout à l’heure.
Je raccrochais puis enfilai ma veste de cuir et claquais la porte de mon studio. Empruntant la rue Rambuteau j’entrais dans l’échoppe du caviste, là j’arrêtais mon choix sur un gewurztraminer millésimé, au fleuriste du coin, une rose blanche que je pris non emballée, puis devant le Centre Beaubourg j’hélais le premier taxi qui me déposa vingt minutes plus tard aux alentours de la porte d’Orléans.
Ça faisait deux ans que je n’avais pas revu Sophie CHARPENTIER et je me faisais une véritable joie de la revoir ma petite Sophie…
MA PETITE SOPHIE ???… Ça me faisait drôle de l’appeler comme ça, mais je n’arrivais pas à l’appeler autrement, pas plus qu’à l’imaginer différemment que comme elle était quand nous nous sommes connut.
Nous étions dans la même classe… au cours préparatoire, à l’époque elle était petite, boulotte et blonde platine avec d’éternelles couettes et un petit nez retroussé. Nous avions six ans et j’étais le « fripon » qui tirait sur ses couettes blondes… par jeux, toujours gentiment et doucement juste pour qu’elle me court après dans la cour de récréation.
Combien de fois les bonnes sœurs de l’école nous ont séparés ? Parce que quand elle pleurait je la prenais dans mes bras et la couvrait de baiser et de câlins.
Combien de fois ai-je été puni ? Parce que quand un primate lui tirait sur les couettes à l’en faire pleurer, j’allais lui coller mon poing sur le pif… PAF !!!
On était amis depuis l’âge de six ans et nous en avions vingt-deux et ça, ça n’avait pas de prix.
Je sonnais à la porte et elle m’ouvrit. Je redescendais immédiatement de mon petit nuage en la voyant. Je la retrouvai comme je l’avais laissé deux ans auparavant. C’était une belle plante qui avait magnifiquement poussé, elle s’était affinée mais était resté pulpeuse, ce qui bizarrement ne m’a jamais attiré, et Jessica RABIT ou Rita Hayworth n’avaient rien à lui envier…. Plus que tout, elle était EPANOUIE.
Elle se jeta dans mes bras et je lui claquais deux bises sur les joues, puis je lui tendait la rose blanche.
– Pour toi.
Et enfin la bouteille de vin.
– Pour nous.
Elle prit les deux et s’attarda sur la bouteille.
– Tu t’es parfaitement souvenu de mes goûts.
– Non, je ne les ai jamais oubliés. Rectifiais-je, dis donc tu es radieuse, ça te réussit d’être amoureuse.
Elle sourit et répondit un vague « merci ».
Je retirai ma veste et chercha du regard ses parents afin de les saluer, depuis le temps que l’on se connaissait nos parents respectifs étaient également devenus amis.
– Tes parents ne sont pas là ? Demandais-je.
– Non ils sont à la campagne.
Je m’installais dans le canapé et l’attendit pour prendre l’apéritif.
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– Comment étaient les ris de veau ? Questionnât-elle
– Merveilleux.
– Et avec ton vin, c’était divin.
– Madame fait des rimes ?
– Non, ça je te le laisse. Fit elle en me faisant un clin d’œil.
Elle revint de la cuisine et s’installa dans le canapé à mes cotés. Là nous parlâmes de tout, de rien, elle dirigea un moment la conversation sur nos conquêtes respectives, puis soudain changea brutalement de sujet.
– Tu te souviens de quand on était petits ?
Nous n’avions pas abordé le sujet au cours de la soirée.
– Bien sur. Répondis-je.
– Ne bouge pas. Fit-elle en se levant précipitamment.
Elle fila dans la salle de bains et s’enferma pendant cinq minutes. Quand elle reparût dans le salon, j’éclatais de rire.
Elle avait gardé son chemisier blanc, mais avait passé une jupe courte noire, des socquettes blanches et avait refait ses couettes d’antan… Une écolière.
– Je peux ? Demandai-je en tendant la main ouverte.
Elle se penchât et glissa une de ses couettes dans ma main.
– Je t’en prie.
Je tirai délicatement sur sa couette. Ses cheveux étaient fins et soyeux.
Elle fit une « grimace » souriante, fronçant son petit nez…. Je reculais comme si j’avais vu le diable.
– Qu’est ce qu’il t’arrive? Fit-elle surprise.
– Ne refait jamais cela.
– De quoi parles-tu ?
– De ta « grimace »
Elle resta perplexe quelques secondes.
– Pourquoi ?
Je soupirais.
– Parce que ça me plait tellement que… Ça me fait craquer.
Elle plongea ses yeux bleus lavande dans les miens et fronça son nez à nouveau.
Je craquais. Je collais mes lèvres sur les siennes et glissai avidement ma langue dans sa bouche. Je déchirais son chemisier, découvrant ainsi sa poitrine, elle ne portait pas de soutien-gorge, qui m’hypnotisait. Je secouais la tête pour évacuer l’ivresse du moment… ou de l’alcool. En réalisant ce que j’étais en train de faire je la repoussai gentiment.
– Attend… Sophie, tu ne crois pas que…
Elle se leva furieuse et me poussa contre la large table du salon.
– HA NON !!! Hurlât-elle. Il n’y a pas de Sophie qui tienne…
Ses mains défirent frénétiquement mon ceinturon et les boutons de mon jean.
– Ça fait dix ans que tu me nargues avec ta bite dans tes jeans serrés, ce soir c’est mon tour d’en profiter. Et ne me sort pas le couplet sur l’amitié.
Tel un diable libéré de sa boite, ma queue, déjà raide, bondit dés qu’elle eu ouvert mon jean. Je ne portais rien en dessous. Elle la saisit et commença à me masturber.
– La vache !!! Tu ne fais pas semblant quand tu bandes, ça va être un véritable régal.
Elle se pencha et mit deux coups de langue parfaitement ajustés sur mon frein. Je sursautais, pris sa tête entre mes mains et la força à se redresser. Je l’allongeais sur la table et souleva sa jupe, découvrant sa toison d’or, coquine elle avait bien prévu son coup. Je me penchais pour aller glisser ma langue entre ses lèvres quand elle me saisit le visage et le ramena prés du sien.
– Ce n’est pas ta langue que je veux, c’est ta queue. Me dit-elle en me tendant une capote.
Je déchirais l’emballage et déroulais le préservatif sur mon engin turgescent puis le dirigeais vers son antre humide. Elle passa ses jambes autour de ma taille et m’attira en elle. Je la pénétrai d’un seul coup jusqu’au fond. Elle se cambra et poussa un petit cri. Je restais là au fond d’elle sans bouger. Elle était ouverte, accueillante et trempée. J’eu l’impression de flotter en elle. Elle commençât à faire onduler son bassin, puis saisit mes anches et m’invita à faire de longs et lents aller-retour en elle. La vision de son corps offert, allongé sur la table, m’étourdissais. Mes mains remontèrent sur ses seins et fit rouler ses tétons entre mes doigts au rythme des coups de boutoirs que j’imprimai entre ses reins. Elle se redressa et passa ses bras autour de mon cou. Je la soulevais, toujours en elle, et la plaquais contre le mur du salon. Mes coups de reins se firent de plus en plus rapides… de plus en plus violents. Elle de son coté commençait à crier Chaque fois que mon bassin venait claquer contre le sien.
Fini les petits écoliers, les petits étudiants qui se regardaient en coin en riant Nous n’étions plus que deux bêtes fauves assoiffées de sexe et d’orgasme.
Soudain je sentis son vagin se resserrer, à m’en faire mal, autour de mon sexe. Elle hurla, planta ses ongles dans mon dos et me mordit l’épaule au sang. Moi je me plaquais au fond d’elle et l’accompagna en jouissant aussi…
Je du prendre appui sur le mur en sentant mes jambes devenir fébriles, la tête me tournait. Elle détacha les siennes de mes anches et du s’agripper à mon cou quand ses jambes se dérobèrent sous elle. Nous nous laissâmes doucement glisser au sol. Un orgasme violent, d’une rare intensité m’avait fauché, comme s’il couvait depuis tout ce temps, quelque chose d’impitoyable… Nos membres étaient agités de soubresauts. Elle passa ses doigts sur mon épaule et déposa un baiser sur la morsure.
-Désolée. Fit-elle.
Je regardais la blessure.
– Tu m’as pas loupé dis donc… Comment je vais expliquer ça à ma femme ?
Elle éclata de rire, sachant que j’étais parfaitement célibataire.
– Dis lui qu’elle a de la chance, parce que si j’avais su que ce serait si bon, je t’aurais alpagué depuis longtemps.
Je souriais sous le compliment et déposa un baiser sur ses lèvres.
Elle se leva et secoua la tête pour remettre sa chevelure en place, les élastiques et les couettes avaient disparus depuis longtemps.
Elle me tendit la main et m’entraina dans sa chambre.
– Viens, j’en veux encore…
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Au matin, après m’être habillé, j’entrais dans la cuisine. Elle était là drapé dans un peignoir blanc. Elle me tendit une tasse de café.
– Noir sans sucre, comme tu aimes. Annonçât-elle.
Je bu mon café. Nous nous regardions sans prononcer une parole, les mots étaient devenus inutiles. Puis j’enfilai ma veste de cuir, elle me raccompagna à la porte et déposa un baiser sur mes lèvres.
– A bientôt. Fit-elle en refermant la porte.
Dans la rue j’avançais en faisant claquer mes talons sur le bitume. Il faisait froid mais le ciel était limpide. Tout en marchant j’allumais une cigarette et repensai à cette nuit. Toute ces années je m’étais demandé ce qui me plaisait chez Sophie, au point que notre amitié n’avais jamais été équivoque.
La réponse claqua en moi… C’était d’une évidente simplicité.
Ce qui me plaisait chez Sophie… C’était sa spontanéité.
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