Tous les jours, tous les matins je livre le pain dans cette partie de la région. Je ne sais pas pourquoi mais je n’ai jamais eu envie de quitter cet endroit qui m’a vu naître voilà une quarantaine d’années.
Une vingtaine d’années que je fais le boulanger itinérant. Pas une vocation à la base mais au final une révélation. Voilà un métier qui m’apporte et m’a ouvert bien des portes pour tout vous dire.
Vingt ans que je trimballe ma camionette de villages en villages, de hameaux en hameaux. Je couvre une large superficie et j’ai pu entendre et même vivre des secrets largement entretenus.
C’est ainsi que j’ai fais la connaissance de la petite Sophie. Enfin »petite » n est sans doute pas le terme le plus approprié même si elle n’était pas spécialement de grande taille, en revanche elle était largement connue de la population masculine locale pour sa silhouette. En effet la demoiselle -dix-huit ans à l’époque- était surnommée « vache laitière » en raison d’une poitrine énorme et d’un cul non moins imposant. Ses longs cheveux blonds aux limites de la rousseur interpellaient les garçons au plus jeune âge et ses beaux yeux bleus embellissaient un visage déjà très agréable. La pire chose qui aurait pu arriver était d’en tomber amoureux. Dès qu’elle fut en âge de comprendre la chose, les garçons lui tournèrent autour… en vain.
Herta , c’était son prénom, passa des années sans véritablement profiter de ses atouts. Il faut dire que la demoiselle avait été élevé dans une éducation stricte et qu’elle se montrait travailleuse dans la ferme familiale. Il n’y avait pas vraiment de place pour le loisir et le divertissement.
Herta venait d’atteindre sa majorité. Bien sûr comme toutes les filles de son âge elle se posait des questions à propos des hommes et de la sexualité mais elle ne poussait jamais très loin. Elle avait vu toutes ces années lors de ses heures de cathéchisme, ses cours à un lyçée éloigné de chez elle, elle avait vu tous ces garçons qui la regardait au fur et à mesure qu’elle prenait des formes. Même le père Duhamel, le curé de la paroisse de la commune, elle n’avait jamais pu oublier son regard le jour de sa première communion lorsqu’elle avait porté cette robe insuffisamment ample et qui faisait d’autant davantage ressortir une imposante poitrine ainsi que de larges cuisses appétissantes. Elle n’avait que 13 ans et déjà à cette époque elle comprit ce que le mot « désirable »voulait dire.
Donc toute son adolescence elle évita tout contact un peu trop intime avec les garçons. Les remarques plus ou moins déplaçées, un tant soit peu salaces, elle prit le parti de les ignorer.
Mais le temps passait et les hormones firent leurs effets, elle ne put résister longtemps à ce feu qui lui démangeait l’entrejambe. C’était comme une maladie à soigner ,du moins c’est ce qu’elle se disait dans les premiers temps pour s’accommoder au mieux de ses convictions catholiques. Pris comme ça la chose lui semblait plus acceptable. Pendant longtemps elle repoussa nombre d’avances venant de locaux d’âge, de style et d’origine largement diversifiées.
Jusqu’à ce qu’elle fasse la connaissance de Gaspard, un saisonnier, ouvrier agricole comme tant d’autres qui arrivaient dans le coin pour un tas d’obscures raisons. Gaspard ne ressemblait pas au autres. Lui il venait de la ville, de la Grande Ville. Il disait poursuivre des études d’architecture si je me souviens bien, il ne pouvait que s’illuminer dans les yeux d’Herta et bientôt arriva ce qui devait arriver…
Un après-midi de pluie, tout le monde s’était réfugié à la ferme sauf Herta et Gaspard. Ces deux là profitèrent de plusieurs heures pour faire plus ample connaissance. Le garçon de la ville montra à la belle fermière les différentes façons de faire du bien à un homme et lui révéla par la même occasion à quel point ses rondeurs généreuses pouvaient se révéler un atout.
Maintes et maintes fois elle eut l’occasion d’en faire profiter un grand nombres d’hommes de la région à la sexualité débordantes…
Mais ceci est une autre histoire.
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