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Charlotte

Charlotte



Je suis en première année à l’université. Les études sont difficiles, mais pouvoir vivre dans son petit studio d’étudiant, loin de ses parents, c’est quand-même vachement le pied. C’est bon de pouvoir enfin être libre et de faire ce qu’on veut, même si faut quand-même rester un minimum sérieux. Je me suis fais de nouveaux amis parmi les gens de ma fac. Le soir, on sort souvent ensemble et faisons la fête en buvant comme des trous jusqu’à rentrer complètement plein mort. Pourvu que mes parents n’apprennent jamais ça.

Parmi notre petit cercle, je flash complètement sur Charlotte. C’est une fille de dix-neuf ans, petite, mince, avec de longs cheveux noirs. Mais vraiment, noir, tellement qu’à mon avis cela doit être une couleur. Elle est un peu l’outsider de notre groupe. Elle est timide, toujours sérieuse, et ne fait jamais la fête. Elle doit tellement peu souvent sortir de chez elle qu’elle est pale comme un mort. Si elle ne s’habillait pas toujours de façon coincée genre petite fille gentille, je pourrais la confondre avec une gothique. Mes amis sont au courant que j’ai le béguin pour elle. Ils n’ont d’ailleurs aucune gêne pour me charrier souvent :
— Mais elle est plate, Alex ! Déconne pas ! Plate comme une planche à pain ! Qu’est ce que tu lui trouves ?
Comme si la beauté d’une femme dépendait de la taille de sa poitrine… sérieux… Ce qu’ils peuvent être immature parfois. Ce que je lui trouve ? Elle est trop belle et aussi très intelligente. Intelligente pas seulement dans le sens qu’elle s’en sort super bien dans ses études, mais parce qu’elle est cultivée et ouverte d’esprit. Quand on lui parle, on comprend tout de suite que ce n’est pas une cruche qui passe son temps à s’abrutir devant de la téléréalité. Elle n’est pas superficielle, du genre à s’extasier sur un Bratt-Pitt, à ne penser qu’aux prochaines soldes, ni à crier comme une demeurée à la moindre mention d’un certain boys band. Elle est plus mature que son âge. Je voudrais juste pouvoir la dérider un peu, qu’elle se détente et se lâche ; je remarque bien qu’elle garde toujours une certaine distance avec les gens.

Nous nous entendons bien. Peut-être un peu trop. Les filles, je sais comment ça marche. Quand tu les rencontres, ou tu sors avec elle, ou tu deviens amis ; mais une fois que tu es ami, c’est fini, il y a plus moyen de pécho. Craignant que mes chances ne déclinent encore plus avec le temps, je me décide un jour de me lancer et de lui déclarer ma flamme. Je m’attendais à ce qu’elle refuse, mais cela ne rend pas la chose plus facile :
— Je suis désolé Alex, je t’apprécie beaucoup, mais ce n’est pas possible, me répond-t-elle particulièrement embarrassée.
— Mais pourquoi ? fais-je.
Pitié, qu’elle ne me dise pas des banalités genre « j’ai peur de perdre un ami » ou des conneries de ce genre.
— Je… Je ne suis pas une fille pour toi, c’est tout.
— Tu ne crois pas que c’est à moi d’en décider ça ?
Non mais, qu’est ce que c’est que cette réponse !
— Je suis désolée, fait-elle, juste avant de m’abandonner limite en courant.
J’ai le cœur brisé. Mes potes essaient de me remonter le moral en me convainquant de sortir faire de la fête le soir même. Nous allons nous éclater dans un cercle étudiant où j’essaie de l’oublier dans l’alcool. Je finis la soirée complètement minable, il a fallu me ramener chez moi en me portant à bout de bras. Le lendemain, je suis malade au point que j’en ai loupé les cours. Au moins, mon corps est dans le même état que mon esprit : complètement en ruine.
Je la revois les jours qui suivent. L’ambiance est tendue, nous sommes tous les deux gênés. Nous nous évitons le plus possible et lorsque nous sommes ensemble, nous parlons très peu. Avec le temps, les choses s’améliorent et redeviennent normale. À vrai dire, même plus que normal. Je me fais peut-être des illusions, mais j’ai vraiment l’impression qu’un truc est en train de naître entre nous. Quelque chose qui est plus que de la simple complicité entre amis. Plusieurs mois passent ainsi. Mes sentiments ne font que grandir pour elle. Je l’aime, elle me fait envie. La nuit dans mon lit, je me branle en pensant à elle. Je me fais gicler en m’imaginant toutes les choses que j’aimerais lui faire. Des choses… impures. Du genre qu’une fille comme elle ne voudrait certainement jamais faire. J’ai honte, c’est mal, je le sais, mais elle me rend dingue.
Quand je commence à m’astiquer vraiment tous les jours, je n’en peux plus. Il faut que je lui parle. Je me dis que les choses ont bien évolué entre nous. Je suis certains que je ne me fais pas des films, qu’il y a quelque chose de réciproque. Je fais alors une deuxième tentative un soir où nous rentrons à moitié bourré d’une soirée, une des seules à laquelle elle n’ait jamais accepté de venir.
— Alex, ce que tu es lourd ! répond-t-elle à ma déclaration. Je pensais qu’on avait mis tout ça derrière nous.
Sa réaction me fait mal, mais je refuse de m’avouer vaincu :
— Je sens bien qu’il y a un truc entre nous, ne me dis pas que je m’imagine des choses.
— Alex, je t’aime beaucoup, mais… tu ne me connais pas vraiment. Il y a des choses, si tu savais… cela te ferait peur et tu prendrais des jambes à ton cou. Je ne veux pas que ça arrive, je tiens trop à toi pour ça.
— N’importe quoi ! fais-je énervé qu’elle me fasse finalement le couplet du « je ne veux pas, cela gâcherait notre belle amitié ». Tu sais que tu peux tout me dire. Je ne vois pas ce qui pourrait me choquer.
— Je…
Je sens qu’elle hésite.
— Non. Je ne suis pas une fille pour toi, je te l’ai déjà dit. N’essaie pas d’en savoir plus, Alex, s’il te plait.
Putain de merde. Cette fois, plus que de la tristesse, c’est surtout de la colère que je ressens. Elle me rejette, elle refuse de me parler. Elle ne me fait pas confiance ? J’essaie d’insister pour les tirer le vers du nez, mais au bout d’un moment, elle fait un malaise. Elle a dû boire bien plus que ce qu’elle pouvait tolérer. Nous sommes dans la rue, au beau milieu de nulle part. En bon gentleman, je la ramène chez elle en la portant. Je lui prends ses clés pour entrer et l’amène jusqu’à sa chambre. Elle s’écroule sur le lit et s’endort tout de suite. Si j’étais la pire des ordures, je profiterais d’elle, mais je ne suis pas comme ça. J’hésite un instant à l’abandonner, mais je décide de rester. Non pas parce que je suis un type louche ou un pervers, mais au contraire, parce que je veux être un bon ami. Elle est malade, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de la laisser seule. Je ne voudrais pas qu’elle fasse un c*** éthylique ou une merde de ce genre.
Le lendemain, elle se réveille avec une sacrée gueule de bois. Elle s’étonne de ma présence, je lui explique ce qui s’est passé. Elle semble avoir oublié une bonne partie de la soirée d’hier, mais bizarrement, pas le moment où je lui ai révélé mes sentiments. Elle me remercie pour ce que j’ai fais pour elle, puis je prends congé quand je sens qu’elle va suffisamment mieux. Chienne de vie.
J’essaie de faire ce qu’elle m’a conseillé et de l’oublier, de passer à autre chose. J’ai rencontré quelqu’un, mais cela n’a pas duré longtemps. C’était bon d’être de nouveau en couple, et surtout de pouvoir enfin rebaiser, mais une fois les couilles bien vidées, il ne restait plus grand chose ; je n’avais pas vraiment de sentiment pour elle. Finalement, c’était surtout une histoire de sexe ; j’ai fini par la larguer.
Je suis toujours proche de Charlotte, mais c’est plus une torture qu’autre chose. Je suis jaloux à chaque fois que je vois un homme lui tourner autour. L’idée quelle puisse être avec un autre me rend fou. Par chance, elle les envoie tout le temps balader. Néanmoins, je continue à me demander : pourquoi s’obstine-t-elle à repousser tout le monde de cette façon ? Quelle est cette chose qui est censée me faire peur si je l’apprenais ? Je me suis mis à m’imaginer plein de choses, du genre que c’est peut-être un transexuelle ou d’autres trucs du même genre. C’est peut-être idiot, mais je veux savoir.
Une fille comme elle ne pouvait pas rester éternellement célibataire. Elle finit par trouver quelqu’un. Putain, ce que je suis écœuré. Qu’est ce qu’il a de plus que moi ce con ? Pourquoi veut-elle bien de lui et pas de moi ? Quand je le rencontre la première fois, je réalise tout de suite que c’est un vrai connard. Qu’est ce qu’elle lui trouve, sérieux ? Je ne comprendrais jamais les femmes. Je ronge mon frein en silence et continue de jouer les bons amis, mais cela me tue. Je ne supporte pas l’idée qu’elle puisse se faire toucher par un autre. Qu’il puisse la baiser, profiter de son corps, et pas moi, jamais. Je la veux, tellement.
C’est sans surprise que la découvre quelque mois plus tard complètement en pleurs. L’imbécile l’a plaqué. Je devrais en être heureux, mais je ne le suis pas. Bordel, quand on a une fille comme elle, on ne s’en débarrasse pas comme une merde ! On la câline et on la choie ! J’ai envie de lui casser la gueule, sérieux ! Je la prends dans mes bras pour la réconforter, mais c’est chez Benny, son meilleur ami qu’elle parvient à sécher ses larmes. Je ne connais pas ce gars-là, je ne l’ai jamais vu, mais de lui aussi, je suis jaloux. Si je ne peux pas sortir avec, j’aurais au moins eu envie d’être la personne dont elle est le plus proche. Je me console en me disant que c’est difficile de rivaliser avec quelqu’un qui la connait depuis plus longtemps que moi.
Le temps défile encore. Nous sommes passés tous les deux en seconde année. J’espérais qu’elle finisse par me confier son secret, mais même après plus d’un an, je remarque qu’elle prend toujours bien soin à marquer une certaine limite entre nous. Je ne parle pas simplement d’une friendzone, on dirait qu’elle a simplement peur d’être proche de quelqu’un.
J’ai essayé, j’ai vraiment essayé de l’oublier, mais je n’y arrive pas. Cela tourne presque à l’obsession. Ça serait plus facile de tourner la page si je finissais pas découvrir que c’est une grosse conne qui n’en vaut pas la peine, mais plus je la connais, plus je tombe amoureux. Cette fille est juste parfaite. J’ai craqué de nouveau, et j’ai repris mes masturbations en pensant à elle. Je la veux… c’est viscéral. Est-ce qu’elle sait au moins combien elle me fait souffrir ? De toute façon, c’est mieux comme ça, mieux vaut qu’elle n’en sache rien : qu’est ce que cela apporterait ? Je veux néanmoins passer une nouvelle étape avec elle. Je tiens à être plus proche, plus intime. Je tente alors de la convaincre de me confier son secret. Elle m’énerve : elle ne lâche rien. Elle ne veut vraiment pas me parler. Depuis le temps qu’on se connait, elle devrait pouvoir me faire confiance, bordel !
« Être un type bien », c’est important pour moi. J’ai toujours essayé d’être gentil, de ne jamais agir comme un connard ; mais parfois, je reste humain, et je fais des conneries en dépassant les bornes, comme quand je décide d’aller voir directement son meilleur ami pour avoir des réponses vu qu’elle n’est pas prête à m’en donner. Je connais pas ce « Benny » — quel nom ridicule, quand-même — je ne l’ai jamais vu. Il lui a fallu du temps avant même qu’elle me révèle son existence. J’ai dû mener un vrai travail de détective pour avoir des informations sur lui. Première surprise : il travaille dans un sex shop. Coincée comme elle est, je ne l’imaginais pas côtoyer ce genre de mec. Quand j’arrive sur place pour avoir un tête-à-tête, seconde surprise : il est tatoué et percé de partout ; un vrai cliché ce type. D’un pas assuré, je vais l’aborder et lui avoue d’entrée qui je suis.
— Ah, c’est vous l’ami dont elle parle tout le temps, me dit-il d’un ton sympathique.
Curieux, elle, elle ne me parle presque jamais de lui. Cela me rend jaloux. Je ne sais pas ce qui me prend. Je lui explique tout. Je lui raconte que je sais qu’elle a un secret que je veux savoir. Si ce gars est vraiment son meilleur ami, il doit le savoir, non ? Il me fixe silencieusement dans les yeux en prenant le temps de me jauger, puis il me répond enfin :
— Je comprends votre situation. Si j’étais à votre place, je voudrais savoir moi aussi, mais vous savez aussi bien que moi que ce n’est pas à moi de vous le dire.
J’avais donc raison, il sait.
— Je le sais, mais…
— Mais je sais aussi comment fonctionne Charlotte, me coupe-t-il. Parfois, elle a besoin d’un coup de pouce. Vous tenez vraiment à savoir ?
— Oui, fais-je d’un ton péremptoire.
Il me regarde encore en réfléchissant un instant, puis il semble avoir pris une décision lorsqu’il prend un bout de papier et inscrit quelque chose dessus avant de me le tendre.
— Tenez, dit-il. Venez à cette adresse, demain, à vingt-et-une heure trente.
— Qu’est ce que cela veut dire ?
— Il y a des choses qu’il est difficile d’expliquer et qu’il est préférable de montrer.
— Merci, fais-je confus.
— Ne dite pas ça. Vous allez me détester après ça. Avant d’essayer de me casser la gueule, rappelez-vous juste que c’était VOTRE décision. Ok ?
Je quitte le sex shop un peu dépité. Je ne comprends pas ce qu’il a voulu dire par là. Tout ce que je sais, c’est que je suis prêt à tout pour découvrir la vérité. Le jour-J, je me rends alors sur place. Cela doit être une erreur, c’est l’adresse d’un de club privé. J’essaie malgré tout d’entrer, histoire de ne pas avoir fait tout ce chemin pour rien, mais je me fais jeter par le balourd qui monte la garde.
— Laisse-le, Marcus, entends-je soudain. Il est avec moi.
Benny apparait de l’intérieur du bâtiment et me fais signe de le rejoindre. La montagne de muscles me laisse passer. Je fixe ce dernier d’un air de défi avant de pénétrer dans ce repaire secret. Benny me fait traverser un long couloir. Il y a de la musique, mais je comprends tout de suite qu’il ne s’agit pas d’une boite de nuit. Il fait sombre, les murs noirs sont tapissés de tentures de velours rouges. Je n’ai plus de doute quand j’arrive à un bar : je suis dans une espèce de boite à partouse ou un club d’échangiste. Les gens sont à moitié nus, des couples, voire carrément des groupes s’embrassent et se pelotent sans aucune pudeur. Je peux même entendre des cris très explicites provenant de derrière certaines portes. Qu’est ce que je fous là ? Je n’ai jamais mis les pieds dans ce genre d’endroit, ce n’est pas mon genre. Et surtout, quel est le rapport avec Charlotte ? Qu’est ce qu’elle y ferait ici ?
— Tu veux toujours savoir ? me demande mon guide.
— Oui.
— Par là, me dit-il en pointant du doigt l’escalier. Premier étage, troisième porte à droite.
Je ne sais pas par quelle force mystique je ne pas fais demi-tour. Je suis gêné par tout ce qui m’entoure. Toute cette débauche et cette aura de sexe me met mal à l’aise. Je vais à l’étage et traverse un couloir. J’entends du bruit à travers les portes. Il y a des gens en train de baiser là-dedans. Combien sont-ils ? J’arrive devant celle indiquée par Benny. Je m’arrête un instant. J’hésite. Qu’est ce qui m’attends derrière ? Il est trop tard pour faire marche arrière, de toute façon. Je prends une bonne bouffée d’air avant de tourner la poignée. J’entre dans la pièce, le cœur serré, et n’arrive pas à croire ce que j’y vois.
La scène est tout simplement surréaliste. Une fille est en train de se faire prendre par trois mecs juste devant mes yeux. Elle est allongée sur l’un qui lui baise la chatte, tandis qu’un autre lui bourre le cul, le tout pendant qu’elle suce le dernier. Tout autour d’eux, il y a un cercle d’hommes en train de se branler en les matant. Certains sont à poil, d’autres habillés. Je ne comprends pas ce que je fais là. C’est complètement dingue. Je pensais que ce genre de truc n’arrivait que dans les films pornos, où les gens sont payés, pas dans la vraie vie.
Il me faut un temps pour la reconnaitre, ou plutôt pour l’accepter : cette fille au milieu de tous ces mecs, c’est Charlotte, ma Charlotte. Je suis troublé, j’ai l’impression de rêver. Charlotte est une fille prude et timide. Ce n’est juste pas possible qu’elle soit là, dans cet antre de la perversion, au centre d’une orgie.
Les mecs sont loin d’être doux avec elle. Il la bourre comme une salope. Ils la traitent de pute et de sac à foutre. Elle beugle comme une furie. Pourquoi personne ne fait rien et se contente de regarder ? Ils sont malades où quoi ? Il faut intervenir ! Je fais un pas en avant avec l’intention de casser la gueule à ces connards pour qu’ils la laissent tranquille, quand j’entends sa voix :
— Ouiiiiii ! Encore ! Putain ! Bande de salauds ! Plus fort ! J’adore vos bites !
J’hallucine. Je vais me réveiller, c’est juste pas possible. Ces mots ne peuvent pas avoir été prononcés par ma Charlotte. Non, je ne suis pas en train d’assister à un viol. Elle est consentante et prends manifestement son pied. Je ne sais plus où me mettre. J’observe la scène avec les autres, médusé. À un moment, ses yeux se tournent vers moi. Elle me fixe, elle m’a reconnu, c’est certain. Elle m’a vu avec mon regard choqué et scandalisé. Cela ne change rien, elle continue de pomper ce sexe qu’elle a dans la bouche sans se soucier de moi.
La scène se poursuit devant mes yeux. Les mecs se relayent en changeant de trou. Ils se servent d’elle comme d’une chose, tandis qu’elle ne cesse de crier :
— Aaah oui, utilisez-moi les garçons ! Je suis votre garage à bites ! Votre pute ! Je ferais tout ce que vous voudrez, mais pitié, baisez-moi !
Je ne la reconnais pas. Cette fille d’apparence si innocente, se comporter de façon si obscène… Même dans mes rêves les plus pervers, jamais je n’ai osé imaginer…. Je ne comprends pas : c’est la fille de tous mes fantasmes, je suis jaloux à chaque fois qu’un mec approche d’elle. Je la veux pour moi tout seul. Je rêve de son corps et de pouvoir lui faire l’amour, j’ai envie de casser la gueule à ces enculés qui ont à la fois l’audace et la chance de la toucher, et pourtant, j’ai sorti ma bite de mon pantalon et ai commencé à me branler comme tout le monde. Je suis dur. J’ai beau essayé de le nier, quelque part, tout ceci m’excite.
Je ne suis apparemment pas le seul. Certains voyeurs ont déjà giclé un coup dans le vide en voyant la scène. Quelques uns sont partis, les autres semblent décidés à assister au spectacle jusqu’à bout. Un gars qui n’en peut manifestement n’en peux plus et s’avance vers elle pour se faire sucer. Elle accepte son pénis sans discuter. Si n’importe qui peut participer, je me demande ce que font les autres. Je préfère ne pas me poser trop de question.
Ils la font changer de position. Ils la malmènent, ils la giflent, ils la fessent, ils l’insultent de tout les noms, jamais elle ne se rebelle. Ce n’est pas la Charlotte que je connais, timide mais avec son caractère. Elle se donne entièrement à eux, leur faisant confiance pour lui donner du plaisir en en prenant sur elle. De temps en temps, elle me regarde. Elle ne fait ça avec personne d’autre du public, rien qu’avec moi. Je lis dans son regard à la fois de la provocation et de l’excitation. Comme si cela l’excitait de savoir que j’étais là, en train de la regarder, et de me branler.
Cela dure une éternité. Ils la baisent, ils l’enculent, ils la forcent à les prendre dans sa bouche jusqu’à en manquer d’air. Ils la retournent dans tous les sens comme une vulgaire poupée gonflable. Je n’avais jamais vu une fille se faire traiter comme un tel déchet, et surtout aimer ça. À la fin, ils lui attachent les mains dans le dos et lui ordonne de se mettre à genoux. Ils se branlent devant sa figure, prêt à éjaculer. Les salauds, je les déteste d’être de telles ordures, mais quelque part, je tuerais pour être à leur place pour lui décharger moi aussi mon foutre sur sa belle petite gueule.
— Oh oui ! Oui ! s’extase-t-elle, complètement en transe. Allez-y ! Souillez-moi de foutre ! Couvrez-moi de sperme ! Giclez-moi dessus !
Elle ouvre grand la bouche en sortant la langue pour souligner son impatience et sa soumission. Cela me donne envie de m’astiquer plus fort. Un premier mec beugle soudainement :
— Aaah ! Oui ! Allez, bon appétit sale chienne !
Il lui envoie son foutre au visage. Les autres suivent les uns après les autres. C’est une véritable douche de sperme. Certaines personnes de l’assemblée viennent se joindre à la fête pour l’arroser. Moi je n’en peux plus de la voir comme ça, le corps littéralement inondé de semence d’hommes qui coule le long de sa peau. Je finis par craquer et à me faire éjaculer dans le vide. Je l’aime trop et je suis trop choqué pour ce qui se passe pour m’avancer et me soulager sur elle comme le font d’autres, mais j’ai tout de même trop besoin d’évacuer du sperme pour me calmer. Mon esprit pervers me fait m’imaginer malgré moi que je lui jouis à la figure et qu’elle accepte mon don avec un sourire de bonheur. Je me sens si sale.
Je me vide bien les couilles, puis, honteux, je rouvre les yeux. C’est terminé. Elle est entourée de bites qui ont fini de juter pour elle. Les sexes encore bandés semblent sourire d’un sourire béat, épuisé. Charlotte elle-même semble heureuse, radieuse. Elle branle quelques unes de ses queues en train de ramollir en leur faisant des bisous.
— Alors les garçons, ça vous a plu ? J’ai été bonne ?
— Oh oui, Charlotte, tu as été superbe ce soir, répond un grand black.
— J’ai été une bonne salope ?
— La meilleure.
Elle a le visage, les seins, et le ventre maculé de sperme. Elle joue avec en se l’étalant, puis se lèche les doigts pour le gouter. Jamais, au grand jamais, je n’aurais cru Charlotte aussi salope.
Je remets ma bite dans mon pantalon et sors de la pièce, troublé. Je ne sais pas ce que je suis censé ressentir, ce que je ressens en ce moment. Je descends retrouver Benny.
— Alors, tu as tout vu ? me dit-il.
— Oui, j’ai tout vu.
— Voilà, maintenant, tu sais. Tu as envie de me casser la gueule ?
— Non. Je voulais savoir, et tu m’as aidé.
— Tu regrettes ?
— Je ne sais pas.
— Tu veux lui parler ?
— Je… je ne sais pas.
— Viens, je vais vous trouver un coin où vous pourrez discuter en privé, prend-t-il la décision à ma place. Je vais aller la prévenir. J’imagine qu’elle t’a vu.
Il m’emmène dans une chambre vide. Avec un grand lit rond, et des miroirs partout. J’attends environ dix minutes, quand je vois Charlotte débarquer fébrilement, recouverte d’un peignoir, les cheveux mouillés. Elle vient de sortir de la douche. Je préfère la voir comme ça que toujours souillé par tous ces mecs.
— Hey, me salue-t-elle sobrement comme si rien ne s’était passé.
— Hey, fais-je pour lui répondre.
Elle semble calme, bien qu’un peu sonnée. Je la sens étonnement détendue. J’ignore si c’est l’effet du sexe sur elle, où le fait qu’elle se sente mieux en ma présence maintenant que « je sais ».
— Tu ne t’es pas enfuis en courant, j’imagine que c’est bon signe.
— Je ne sais pas.
— Je ne voulais pas que tu l’apprennes comme ça.
— C’est Benny qui m’a invité.
— Je me doute. Comment m’aurais-tu trouvée, sinon ?
— Ça n’a pas l’air de t’avoir dérangé.
— Je… Je me suis un peu laissée emportée par la folie du moment. Je suis toujours comme ça quand je… Enfin… bref. Ça m’a excitée que tu sois là. Encore plus quand je t’ai vu te branler pour moi… Ça t’a plu ?
— Je ne sais pas.
— Je t’ai vu pourtant jouir. J’en ai jouis rien qu’à le voir.
Je ne dis rien, je ne sais pas quoi dire. Je suis complètement dépité. En s’en rendant compte, elle semble regretter son commentaire.
— J’imagine que je te dois quelques explications, dit-elle pour couper le silence.
— Tu ne me dois rien.
— Si, je te le dois. Tu voulais savoir, non ? Et bien voilà. Je… je ne suis pas normale, Alex. Sentimentalement, j’ai des besoins… particulier, des besoins honteux, qui feraient que je perdrais tout respect de mon entourage si cela se savait.
— Tu as besoin te faire prendre par plusieurs mecs à la fois ?
— Non, enfin pas vraiment. Je suis une soumise, Alex. J’ai besoin qu’on… me prenne, qu’on me malmène, qu’on me traite comme une chose, une esclave. Je sais que c’est sale, mais c’est la seule chose qui m’excite.
— Comment c’est possible ? Comment s’est arrivé ?
— Qu’est ce que tu crois ? Qu’il m’est arrivé un truc horrible quand j’étais petite et que cela m’a brisée à vie ? L’explication est plus simple que ça : je suis comme ça, c’est tout. C’est… mon truc. J’ai toujours été ainsi, il m’a juste fallu du temps pour le comprendre. Quand j’étais adolescente, j’ai toujours été attirée par les vilains garçon. J’ai eu mes premiers rapports sexuels avec de véritables connards, mais je n’ai jamais réussi à prendre mon pied. Au début, je pensais que c’était juste parce que mes ex étaient nuls au lit, puis à force, j’ai finis par croire que je n’aimais simplement pas le sexe que c’était pas pour moi.
— Comment en es-tu arrivé là, alors ?
— Et bien, un jour, j’ai rencontré un vrai salaud. Il me traitait comme de la merde, mais il me faisait jouir comme personne. C’est là que j’ai compris. J’aimais ça, me soumettre à un homme, qu’il puisse me faire ce qu’il veut.
— Je ne comprends pas, qu’est ce qui t’excite dans ça ?
— Je ne sais pas comment expliquer ça. Les gouts et les couleurs, tu sais. J’aime…. sentir le désir primal chez un homme, le besoin. Le sentir s’abandonner à ses pulsions a****les et m’abandonner avec lui. Cela me donne l’impression d’être quelqu’un d’autre, d’échapper à la réalité. J’aime qu’un homme me fasse sentir que c’est moi qu’il veut, que c’est de moi qu’il a besoin pour se soulager, qu’il est prêt à tout pour ça. Cela me donne envie de me soumettre, de tout faire pour lui donner du plaisir, qu’il aime ça au point de devenir accro.
— Comment ça a fini avec ton connard de copain ?
— Mal. J’ai découvert qu’ils couchaient avec des autres filles dès que j’avais le dos tourné. Je suis peut-être une soumise, mais j’ai des limites. Si je suis avec un homme, je veux qu’il me veuille moi et rien que moi.
— Que s’est-il passé ensuite ?
— Je l’ai largué, je suis partie. J’ai très mal vécu cette séparation. Pas parce que je l’aimais ou que c’étais l’homme de ma vie : ce n’était pas le cas, et à vrai dire, on est même pas resté un an ensemble, mais parce que j’ai réalisé ce que j’étais. Je me suis senti sale, honteuse, indigne d’être aimée. Je n’en avais jamais parlé à personne jusqu’alors. J’avais du mal à accepter ce que j’étais, ce que j’aimais. J’ai essayé d’avoir des relations « normale » après cela, mais rien à faire, cela ne me satisfaisait pas. J’ai essayé de pousser certains de mes copains à pimenter nos rapports, à être un peu plus… bestial, mais cela n’a pas marché non plus. Cela les a mis mal à l’aise ; quand cela ne leur a pas fais peur. Ils m’ont fui. Certains m’ont dit des choses… horribles. Que je n’étais pas normale, que je devais me faire soigner, que j’avais un problème. Pendant longtemps, je les ai cru, jusqu’à ce que… je rencontre Benny.
— Comment ça ? Qu’est qui a changé ? Vous êtes sorti ensemble ?
— Non, non. Benny et moi… je sais que ça va te paraitre surprenant, mais on n’a jamais rien fait. Lui, son truc, c’est vraiment le sado-maso. J’aime être dominée, mais là, c’est encore un tout autre niveau. Non. Il m’a simplement appris que… je ne devais pas avoir honte, que je n’étais pas « anormale ». Il m’a fait comprendre que j’étais juste différente, avec des besoins différents. Il m’a fait rencontrer des gens « comme moi », des gens différents, avec des gouts… originaux. Ça m’a fait du bien. J’ai enfin pu parler sans tabou, me sentir libre, acceptée. Je sais que j’aurais toujours du mal avec les gens, que la société ne me comprendra jamais, mais au moins, je ne suis pas seule.
— Mais comment es-tu arrivée dans ce club ?
— C’est compliqué… Ou simple, je ne sais pas. C’est Benny qui m’y a introduite. Les propriétaires sont des amis à lui. J’étais reluctance au début, mais il a fini par me convaincre. Ici, je pouvais tester mes limites. Explorer ma sexualité sans honte ni conséquences. Vivre des aventures sans lendemain avec des inconnus qui ne me connaissaient pas. Cela m’a permis de me découvrir moi-même. Cela ne veut pas dire que je suis heureuse comme ça. J’ai évidemment envie de rencontrer quelqu’un et de vivre l’amour, mais au moins, ici, je peux me libérer de mes frustrations sexuelles.
— Ils ne m’avaient pas l’air de t’être si inconnu que ça tout à l’heure.
— Oui, glousse-t-elle. Je suis devenue une habituée ici. Alors à force… Mais… tu comprends maintenant ? Tu comprends pourquoi je ne t’ai rien dit ?
— Oui, tu avais peur que je prenne la fuite, ou que je raconte çà tout le monde et que cela se sache. Mais regarde ! Je suis toujours là ! Je pensais que tu pouvais me faire confiance quand-même !

— Non, ce n’est pas ça. Enfin, pas QUE ça. Bien sûr, au début, j’avais peur que cela t’effraie, mais… Alex… J’ai envie d’un petit-ami, mais j’ai besoin de plus qu’un petit d’ami, j’ai aussi besoin d’un maitre qui me domine et qui m’utilise. Quelqu’un qui n’a pas peur d’être brutale et autoritaire avec moi. Tu es un garçon gentil, et tu me plais beaucoup, vraiment. Mais justement, gentil, tu l’es trop. C’est pour cela ne pourra jamais marcher entre nous. J’ai déjà emprunté cette voie auparavant, je sais comment cela se termine. On s’entendrait bien, mais tu ne pourras jamais me satisfaire sexuellement, et pour moi, le sexe, c’est très important dans la vie d’un couple.
— Je te plais vraiment ?
— Oui, bien sûr.
— J’ai dû mal à te suivre, d’un côté, tu dis que je suis gentil et que je te plais, mais d’un autre, tu sors avec des connards qui te traitent comme de la merde et que tu quittes au bout de deux mois.
En disant ça, je pense évidemment à son crétin d’ex.
— Je sais. Je… C’est compliqué, ok ?! Tu crois que je n’en souffre pas, de ça ? Je ne suis plus une adolescente, je sais que les « vilains garçons » ne pourront jamais me rendre heureuse. Je cherche un homme à la fois dominateur, mais qui m’aimerait et me respecterait. Je sais que c’est contradictoire et impossible à trouver. Pourquoi tu crois que je passe autant de temps dans ce club ? Je… je suis désolée Alex. Je te l’ai dit, je ne suis pas une fille pour toi, je ne suis pas une fille bien.
J’ai la tête qui tourne et les pensées qui fusent. C’est beaucoup d’information à digérer. Cela explique tellement de choses, comme pourquoi elle ne passe quasi jamais ses soirées avec nous, pourquoi elle est à la fois timide, mais avec du caractère. C’est une nouvelle Charlotte que je découvre ce soir, pourtant, c’est aussi la même. C’est la même fille dont je suis tombé amoureux, et que j’aime toujours. Je l’imaginais douce, pure, innocente. En réalité, c’est une perverse. Cela me choque, mais est-ce un mal ? Au fond, nous sommes tous des pervers, certains ont juste plus de mal à l’accepter. Elle, elle sait l’assumer, et finalement cela la rend encore plus attirante à mes yeux. Je crois que c’est pour ça qu’au lieu de me barrer lorsque je l’ai vue avec ces trois mecs, je me suis branlé.
— Qu’est ce que tu en sais que je ne pourrais pas te satisfaire ? fais-je soudain après un long moment de silence sur un ton autoritaire.
— Alex, je…
Je la coupe tout de suite :
— Toi non plus, tu ne me connais pas. Je t’aime, je te veux. Même après tout ce que j’ai vu et tout ce que tu m’as dit. Tu le comprends, ça ?!
— Je… oui, rougit-elle.
— Je te veux, toi, et personne d’autre. Je fantasme sur toi depuis un an. Je me branle comme un fou en pensant à toi. J’ai envie de ton corps, je suis jaloux rien qu’à penser qu’un autre puisse te toucher ou profiter de toi. J’ai vu ces enculés te sauter par tous les trous. Ça m’a rendu malade, malade de ne pas pouvoir être l’un d’entre eux. J’ai pu voir le plaisir qu’ils ont eu à te baiser, le bonheur que c’est de pouvoir te baiser, l’extase quand ils ont éjaculé. Je veux le connaitre moi aussi. Je refuse d’abandonner maintenant que je sais que je te plais vraiment. Tu ne peux pas me dire ça, et me balancer que je suis incapable de te satisfaire avant même d’avoir essayer. Je ne peux pas continuer à vivre et à te côtoyer en faisant semblant de rien, sachant que tu viens ici tout le temps pour te faire prendre comme une chienne quand moi je n’ai pas le droit de tirer mon coup sur toi.
— Alex…
— Tais-toi ! Demain, tu viens chez moi, à vingt-heure. Je vais te prouver que je suis digne de toi. Je vais te baiser, Charlotte, et je vais te faire jouir plus fort que tout ces salauds réunis. Quand j’en aurais fini avec toi, tu auras l’impression que ce que tu viens de vivre aujourd’hui était de la rigolade. Je vais te faire mienne, et tu deviendras ma pute accro à ma queue.
Je ne lui laisse pas le temps de répondre. Je quitte la pièce furibond en claquant la porte. Je souffle un bon coup. Je réalise en fait que je ne suis pas vraiment en colère. J’avais juste besoin de lui dire ces choses, aussi sales et perverses qu’elles soient. Moi aussi j’en ai marre de jouer les gentils garçons, il est temps d’assumer mon côté pervers. Je suis un a****l prêt à tout pour pouvoir la sauter, au moins rien qu’une fois. Demain, je prie qu’elle soit là.

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