A peine dans l’avion, je m’endormis.
A mon réveil, Christian sirotait un Mojito. L’avantage de la Business Class, ironisa-t’il.
Nous discutèrent de nos parcours respectif. J’avais 26 ans, kiné de formation, un grave accident de la route m’avait empêché de poursuivre cette activité et j’avais repris des cours de commerce. Lui avait 35 ans, fils de diplomates américains, il avait médecine, avec spécialisation en chirurgie. A peine son diplôme obtenu, une chute de cheval lui avait occasionné un trouble de nerveux qui se manifestait par un tremblement des mains, l’empêchant d’exercer. S’étant associé avec un ingénieur, il avait fondé cette société de prothèse qui commençait à percer sur le marché.
Durant le reste du voyage, nous avons parlé travail.
Une fois sur place, arrivé à l’hôtel, Christian alla prendre une douche. J’en profitai pour me branler en vitesse. Christian me faisait un effet inouï, m’excitant comme un pré-pubère.
Il sortit de la salle de bain déjà rhabillé. Il portait cette fois un polo et un bermudas, à nouveau parfaitement ajusté. Avec mon jeans et mon t-shirt, j’avais l’impression de ressembler à un clochard face à cet homme qui avait l’élégance d’un mannequin posant pour une affiche d’ Hugo Boss. Il me proposa d’aller faire un tour afin de découvrir la ville.
Nous avons mangé au Capital Grill, pour ensuite revenir à l’hôtel. A peine dans la chambre, Christian s’éclipsa dans la salle de bain et en ressorti torse-nu, vêtu uniquement d’un ample short de basket.
– Cela ne te dérange pas j’espère, me demanda-t’il.
Mon regard ne décollait pas de ce torse finement musclé, parfaitement imberbe. Ses pectoraux , légèrement marqués, montraient des tétons foncé. D’ailleurs, son métissage lui avait donné une superbe couleur matte, café au lait. Une fine ligne de poils noir remontait de l’élastique du short jusqu’au nombril.
– Non, lui répondis-je, je vais faire de même. Je me rendis dans la salle de bain et enfilai le premier short que je trouvai.
Une fois sur la terrasse, il me servit un cocktail à base de vodka acheté au Walmart voisin. Je remarquai qu’il me regardait également. Ou était-ce mon imagination ? Et que voyait-il ? Mon inactivité m’avait fait att****r une petite bouée, que je savais habilement masquer lorsque je m’habillais. Les poils sur mon torse n’avaient pas bougés, ni ceux de mes jambes d’ailleurs. Par ailleurs, une cicatrice de 20 cm de long marquait ma cuisse. Ainsi qu’une autre au coude. Je devais vraiment lui paraître hideux…
La discussion s’engagea. Nos passés, nos expériences, nos espoirs et nos déceptions. Après une heure, nous avions l’impression de nous connaître depuis toujours. Je tutoyais mon patron, il connaissais à peu près tout de moi… Je me dis qu’après tout, le sort n’étais pas si cruel.
Le chaleur des nuits floridiennes nous faisait légèrement transpirer. Christian partit chercher la troisième et dernière bouteille de ce délicieux cocktail qui semblait avoir le pouvoir de rapprocher les gens. Mentalement, et physiquement d’ailleurs, car Christian vint s’asseoir juste à côté de moi.
Je tentai de rester impassible, mais les événements prenaient toutefois une tournure. Je regardais ce torse, couvert d’une légère sueur. Son odeur mêlait à la fois parfum et transpiration. Mon érection reprenait de plus belle, et je faisais tout ce que je pouvais pour la dissimuler. Christian ma posa une question, que je n’entendis pas tant je l’observais.
Comme un idiot, je m’approchai de lui et déposai mes lèvres sur les siennes.
J’eus comme une décharge d’adrénaline lorsque je me rendis compte de ce que je faisais. Je m’écartai et vis Christian, qui me regardait, l’air amusé et surpris à la fois. Je sentis que je rougissais à vue d’œil. Pour toute réponse, il me rendit un baiser.
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