Dernier en date des grands récits de la soumission féminine, « Cinquante Nuances de Grey » de E. L James connaît un succès de librairie qui ne se dément pas. Ce livre décrit l’initiation érotique d’une jeune femme naïve et innocente par un homme d’affaires richissime d’âge mûr. Au programme de ce parcours, on retrouve les grands rites de la soumission dans lesquels l’héroïne s’enfourne avec de plus en plus de délectation. Elle dira d’elle-même qu’elle a l’étrange impression de se sentir comme «un réceptacle, une coupe vide qu’il remplit à sa guise».
Au fur et à mesure du récit, on se rend compte qu’elle prend plaisir aux rapports sadomasos que lui impose le pervers Christian Grey. Plusieurs fois, elle voudra faire cesser cette v******e en ayant l’envie de le supplier d’arrêter, mais elle ne le fera jamais :
«J’aurai envie de le supplier d’arrêter. Mais je me tais. »
Typiquement féminin, le fantasme de soumission serait l’un des plus répandu mais aussi le plus redouté quant à sa réalisation. C’est aussi l’un des scénarios de séduction les plus éprouvés avec de multiples variantes. Je n’en finit pas de me remémorer toujours le même type de scénario où je dois fuir poursuivi par un homme qui veut me prendre de force. Dans mes fantasmes les plus fous, j’ai toujours souhaité qu’il m’utilise comme un objet, un morceau de viande. Qu’il m’ouvre les jambes pour me pénétrer de force.
Aujourd’hui, c’est devenu un jeu entre nous et je prends cela comme une preuve d’amour de sa part. Je sais ce que je veux. Etre à la fois rebelle et passive. Mon fantasme est assumé et bien vécu. Alain, mon mari s’en vante souvent.
« Elle adore ça quand je la jette sur le lit et que je la pénètre sans préliminaire, en lui tenant les poings tout en lui mordillant le cou. Elle jouit très rapidement! »
Jouer la passivité, c’est à la fois retrouver le plaisir régressif d’être gérée par l’autre. Ne pas être responsable du scénario sexuel, ni de ma propre jouissance. Donc de repousser toute culpabilité. L’avantage qu’offre le lâcher-prise est de nous permettre de nous laisser surprendre par nos pulsions et par notre propre montée de jouissance que nous ne contrôlons pas.
Le fantasme de viol est aussi une source d’excitation extrême pour moi. Bien entendu , un viol souhaité contrôlé ou la v******e physique et l’humiliation n’est qu’un jeu dans le couple.
La sexualité reste affaire de tabous et de méconnaissance de ses propres envies indispensables à notre équilibre. Pour beaucoup de femmes, fantasmer sur le viol, ce n’est pas rechercher le viol mais c’est une façon d’exprimer l’agressivité de son désir.
Aucune d’entre nous ne désire vraiment être violentée au sens propre, mais se faire prendre de force par un beau mâle peut s’avérer excitant au plus haut point. Cette fantaisie provient de nos pulsions a****les et de notre désir de nous faire posséder. Cela remonte à la nuit des temps. Internet m’a facilité les choses en rendant la pornographie plus accessible.
Et quand il mêle à cela une pointe de sadomasochisme, aïe cela devient si bon ! La frontière entre la douleur et le plaisir est mince, et les hormones lâchées durant les relations sexuelles et la douleur peuvent rendre cette frontière encore plus ténue. La douleur perçue durant les fantasmes peut aller de la légère gêne d’un fessier nu prêt à recevoir la fessée jusqu’à être sévèrement torturé. Parfois la douleur est la punition pour être sexuel, pour mauvaise conduite.
La plupart de mes fantaisies érotiques ont pris racine dans l’enfance et l’adolescence. Des expériences sensuelles, des scènes vues ou vécues, peut-être même traumatisantes à l’époque du style fessées publique, honte et humiliation, se sont transformés des années plus tard, et sous certaines conditions, en scénarios érotiques. La fessée en fait partie.
Quand je dis que je me sens excitée à l’idée de me faire agresser sexuellement ne signifie aucunement que je le serais si ça m’arrivais dans la réalité. Ca doit rester un jeux entre adultes consentant.
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