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Le salon des artistes indépendants

Le salon des artistes indépendants



Capitaine gros nichons était très satisfaite de la maquette que j’avais réalisée. Le maire du bourg de deux mille habitants lui avait proposé une double page – en papier glacé s’il vous plaît – dans le bulletin municipal, pour fêter le vingtième anniversaire du salon des artistes indépendants du village. Elle présidait cette association depuis sa création.

Les parents d’élèves l’appelaient « Capitaine » car, cette directrice d’école maternelle avait vite fait de remettre au pas les gamins qui oubliaient les règles élémentaires de la politesse et du savoir-vivre. Bien que Brigitte soit quinquagénaire, les charmantes têtes blondes, qui se voyaient soulevées et secouées à un mètre du sol par la maîtresse, qui frisait quand même le mètre soixante-dix, n’avaient guère envie de renouveler leurs turbulences. Il n’est pas nécessaire de rentrer dans des explications inutiles pour justifier le patronyme supplémentaire « gros nichons » que la population masculine, à l’unanimité, lui avait octroyé.

La double page consacrée à l’exposition de peintres amateurs devait être numérisée avant de passer chez l’imprimeur. À droite, trois photos de tableaux des membres de l’association que j’avais réalisées avec mon reflex numérique. À gauche, l’éditorial de Brigitte et sa photo dans le coin supérieur gauche.
Elle y tenait à sa photo la présidente, pour une fois qu’elle était à l’honneur pour son dévouement bénévole ! De mauvaises langues prétendaient qu’elle avait aussi l’ambition de présenter une liste aux prochaines municipales…

Brigitte m’avait aussi réquisitionné pour que son portrait – qui allait figurer dans le bulletin municipal – soit le moins moche possible. Elle se trouvait horrible sur ses anciennes photos d’identité. Manifestement, l’institutrice sortait de chez la coiffeuse. Cette dernière lui avait mélangé des mèches blonde et châtain, courtes, empilées les unes sur les autres, une véritable tête de chrysanthème. Son visage, d’un ovale parfait, était malheureusement affligé d’un long nez disgracieux et d’un kyste graisseux au bord des lèvres. La coiffure, pour le moins démodée, s’harmonisait parfaitement avec un chemisier blanc, dont le décolleté en jabot était fermé par un gros nœud. L’armature d’un soutien-gorge renforcé se dessinait sous le tissu léger. Bien qu’elle soit vieille-France, j’aimais bien Brigitte. Elle habitait à trois cent mètres de chez moi, je la voyais partir au travail tous les matins, à pied, quel que soit le temps. On taillait une petite bavette régulièrement et, comme je lui avais fourni pour son école du matériel informatique obsolète provenant de mon entreprise, on avait vraiment sympathisé.

On était en tout début d’après midi. Je nous préparais un café dans la cuisine avant d’aller, avec la copine, concrétiser notre maquette sur l’ordinateur. Brigitte, qui était restée dans la véranda, m’interpella vivement sur ma négligence car je n’avais pas encore mis en terre les plants de tomates que son mari m’avait fournis. Par la lucarne rectangulaire de la cuisine, j’observais l’institutrice qui éliminait avec ses ongles, les feuilles basses des plans de tomates et les mendiants qui poussaient impunément à la jonction des feuilles saines et déjà fleuries. Accroupie et concentrée sur sa tache, sa position involontairement indécente troubla l’observateur qui était censé préparer le plateau pour le café.

Sa jupe droite était remontée sur ses cuisses maigrichonnes et je distinguais parfaitement sa petite culotte blanche et satinée. Le tissu synthétique était tendu à l’extrême dans l’entre jambes, à cause de la position accroupie de Brigitte. Il moulait adorablement le minou de ma visiteuse. Je distinguais parfaitement les deux bourrelets de la foufoune encerclant une fente profonde qui semblait aspirer le tissu. Ou bien il manquait une taille à la petite culotte, ou bien Brigitte avait elle prit un peu de poids ? Toujours est-il que l’intimité féminine était dévoilée de façon aussi réaliste que si la lingerie était absente. Je ressentis même une petite coquetterie dans ma démarche en apportant enfin le plateau réclamé.

Pour réaliser une bonne photo, j’avais aménagé un coin de mon bureau en mini studio : un spot dirigé vers le plafond, un panneau de tissu gris, punaisé au mur, un trépied solide supportant mon reflex. J’avais de la place dorénavant dans le bureau car mon épouse avait emmené son horrible table de travail Louis numéro machin et le fauteuil assorti. Madame avait décidé de vivre en ville, chez une copine divorcée… Le théâtre, les concerts, l’opéra l’intéressaient nettement plus que la vie à la campagne avec un mec qu’elle avait épousé il y a trente ans et qui l’ennuyait profondément aujourd’hui. Grand bien lui face !

Sur les trois essais photographiques, Brigitte en sélectionna un où elle souriait naturellement et qui, après quelles retouches Photoshop, sembla lui convenir parfaitement pour illustrer le bulletin municipal.

— Enfin et pour une fois, je n’ai pas l’air trop moche ni trop vieille en photo. Est-ce que ça te dérangerait de m’en faire des photos d’identité ?
— Avec le plus grand plaisir mais, les nouvelles normes administratives imposent de ne pas sourire et d’avoir le cou parfaitement dégagé alors, avec le gros nœud du chemisier, il n’y a aucune chance que cette photo soit acceptée à la sous-préfecture.
— Je ne vais quand même pas rater l’occasion d’avoir une tête correcte sur mon nouveau passeport ! Je suppose que tu as déjà vu une femme en soutien-gorge ?

Ni une ni deux, Brigitte se débarrassa de son chemisier et reprit la pose devant le réflex. Quelle paire de nichons ! Vu l’opulence des bonnets du sous-tif, il fallait au moins deux mains pour englober totalement une mamelle.

— Ton mari est un sacré veinard d’avoir à son entière disposition une poitrine aussi somptueuse, digne des stars d’Hollywood, et je ne blague pas.
— Ne parle pas des choses qui fâchent… Après trente ans de mariage, on n’a plus rien à se dire, on vit chacun de son côté, à peine cinq mots par jour, je fais mes aquarelles, il joue un peu de clarinette et passe le reste du temps à peaufiner son jardin… Quelle vie féerique n’est-ce pas ? On reste ensemble un peu par lâcheté et un peu pour les enfants mais ça fait belle lurette qu’on fait chambre à part.

Brigitte n’était pas triste après ces confidences inattendues. Un sourire las et blasé enlaidit un instant son visage.
Je me trouvais un peu con d’avoir provoqué ce malaise et, tout penaud, pris au dépourvu, je ne pus que sortir lamentablement :

— Quel gâchis lamentable !

Brigitte avait renfilé son chemisier, sans le boutonner, et me guidait dans la retouche de sa photo d’identité. Satisfaite, elle enleva les punaises qui tenaient le morceau de tissu qui avait servi de fond neutre pour ma prise de vue.

— Mais c’est un Vanderm !

Surpris, je la vis remettre ses grosses lunettes et scruter la peinture. Un rectangle, colorié de grosses tâches étirées ressemblant à des nuages aplatis, qui avait été caché par le tissu.

— Tu as dû payer ça un sacré paquet !
— En fait je ne l’ai pas payé du tout, c’est un cadeau de Vanderm qui alors, n’était pas connu du tout. Il y a trente-cinq ans, j’avais choisi de faire mon service militaire comme coopérant. J’ai bossé deux ans, comme ingénieur, dans une usine textile à Monastir, en Tunisie. Vanderm, lui, avait un contrat civil de cinq ans, comme styliste dans une usine de meubles à côté. Il était plus âgé que moi et déjà divorcé. Moi j’étais célibataire. On a sympathisé car on allait boire un verre, le soir, au Ribbat Palace, bourré de touristes. C’était juste histoire de voir si les jeunes et opulentes touristes teutonnes n’avaient pas, momentanément, besoin de compagnie virile.
— Et vous aviez du succès ?
— Quelquefois mais, bien souvent, c’étaient leurs mamans qui nous accordaient généreusement leurs faveurs. Après vingt-trois heures, quand leurs maris ronflaient, on les attendait dans ma voiture. Un peu de boîte de nuit, quelques verres d’alcool, puis, direction une plage privée dont on avait les clefs. Il y avait toujours deux couvertures dans le coffre.

Ce que j’avais omis de dévoiler c’est que ces dames, souvent un peu éméchées après la boîte de nuit, en voulaient pour leur argent. C’était luxure et fornication non stop. Il n’était pas rare que la mère qui accompagnait sa fille au dancing nous suive sur la plage pour bénéficier de la même prestation de service. Quelquefois on n’arrivait à séduire qu’une seule coquine mais notre conquête se montrait toujours ravie que deux amants la besognent de concert.
Suite à une demande insistante de deux Luxembourgeoises assez fofolles, dont les maris étaient restés bosser au pays, on ajouta, dans le coffre, une bouteille d’huile d’olive vierge. Cet excellent lubrifiant bio nous permit, le lendemain, de satisfaire ces vicieuses en les sodomisant délicatement, sous le clair d’une lune splendide illuminant une mer d’huile. Un peu de poésie, que diable ! On inscrivit donc naturellement au menu, en option, cette prestation supplémentaire qui, ma fois, rencontra quelques succès inattendus.

La vie était géniale en coopération, juste après soixante-huit. Les autres coopérants Français étaient des jeunes couples d’enseignants. À la fin de chaque trimestre, ils organisaient des méga noubas. Vanderm et moi, étions toujours invités, à condition de venir avec nos conquêtes du moment. Danse, herbe magique jusqu’à minuit puis, toutes les dames étaient invitées à déposer leur petite culotte dans un grand panier. Après un grand brassage, chacun des mâles, les yeux fermés, tirait le slip dont la propriétaire allait subir leurs assauts. Une fois, lors de ces parties échangistes, je tombais sur une prof de biologie qui me demanda de la baiser sans préservatif car, elle était en pleine période d’ovulation et son mari n’arrivait pas à lui faire de bébé, après trois ans de mariage. Pour assurer, elle est revenue tous les jours. Pour nous c’étaient les vacances perpétuelles et la baise devenait notre seule préoccupation après ses cours, dans mon bureau à l’usine.

Certes, on ne se comportait pas en adulte, sans aucune discrimination d’âge. À Pâques, des charters complets débarquaient des retraités venus bénéficier de la thalassothérapie gratuite. Les retraitées n’avaient ni tabous ni inhibitions, elles s’envoyaient en l’air rien que pour le plaisir, sans se poser de questions métaphysiques. Vanderm avait réussi à couvrir un mur de son salon rien qu’avec les petites culottes de ses conquêtes de la thalasso. Il y avait toutes les tailles, quelques shorts en satin, du synthétique agrémenté de broderies transparentes, parfois de dentelles. Toutes les couleurs étaient représentées : des roses, des blanches, des bleus, des vertes et des pas… parfaitement propres. Ces dames étaient évidemment aussi tentées par l’exotisme des jeunes guides tunisiens ou les employés de l’hôtel mais, il n’y eut jamais de concurrence. La preuve en est qu’un soir, alors qu’on buvait un verre avec deux amis tunisiens, une dame d’un certain âge, très chic, couverte de bijoux, vint nous contacter à notre table. Elle nous désigna de la main ses trois amies restées assises à une table voisine et nous tint un discours très clair :

— Mes amies et moi avons envie de faire… une petite fête coquine et on vous trouve très mignons. On n’est plus de jeunes jouvencelles mais, si vous nous faîtes l’honneur de vous montrer très gentils avec nous, notre générosité financière vous étonnera…

On se retrouva donc tous dans ma villa de fonction. Quatre soutien-gorge furent vite accrochés au lustre du salon, suivis de près par les petites culottes. L’ambiance était festive, les quatre copines inséparables, veuves ou divorcées étant véritablement motivées. Les étalons ne se montrèrent pas avares de caresses et ils furent récompensés à la hauteur de leur sacrifice. Nos verges passaient d’une bouche à l’autre, comme dans un test comparatif de la fellation chez les seniors. Le bouquet final fut digne de Fellini : les croupes de ces dames, alignées, côte à côte, et les étalons qui passaient de l’une à l’autre à la demande pressante des coquines.

La voix grave de Brigitte me rappela à la réalité

— Tu sais que ce serait génial que tu contactes Vanderm, pour le convaincre de parrainer le vingtième anniversaire du salon. S’il te plaît, Pierre…
— Très peu de chance que ça marche, je l’ai perdu de vue depuis si longtemps. Il m’avait parlé, s’il arrivait à faire des économies, de chercher une petite maison vers Saint-Guénolé, mais c’est un mec tellement imprévisible.

Brigitte sembla abandonner son idée et me demanda la permission d’utiliser la salle de bains pour se donner un coup de peigne. Tant mieux, car je me voyais mal demander à un peintre, maintenant de renom, de chapeauter ce salon d’amateurs. En plus je n’avais nulle envie de faire des recherches sur le Net pour contacter mon ancien copain. Soulagé et la planche des photos d’identité de Brigitte élaborée, je paramétrais l’imprimante.

— Je tiens absolument à ce que tu contactes Monsieur Vanderm.

Surpris par le ton grave et impératif de Brigitte, je pivotais immédiatement mon fauteuil de travail. Dans l’encadrement de la porte du bureau, elle se tenait droite, sévère. Elle ne portait que sa petite culotte blanche, décorée d’une large ceinture de broderies. Ses bras croisés sur la poitrine retenaient les seins lourds, légèrement affaissés. Elle ajouta un petit commentaire :

— On va joindre l’utile à l’agréable. Je propose une transaction. Tu me promets d’essayer de convaincre ton ami et, moi, je me sacrifie à tes instincts lubriques. De toute façon, je trouve aussi que c’est du gâchis de laisser mon corps à l’abandon si longtemps. Marché conclu ?

Les préliminaires furent réservés. Debout l’un en face de l’autre, nus, on explorait timidement le corps de l’autre. Brigitte avait les hanches larges mais, curieusement, les longues jambes étaient un tantinet fluettes et le fessier assez plat. Je me goinfrais quand même de ses seins moelleux pendant que sa petite main donnait de la vigueur à mon membre réjoui.

Au bout de dix minutes, Brigitte m’informa qu’il n’y avait pas que les seins comme zone érogène chez la femme. Un peu vexé, je me tenais de lui montrer que mon savoir faire n’avait pas de limite géographique. Je l’ai fait s’asseoir sur le bord du lit, l’ai prié de s’allonger bien confortablement, je me suis agenouillé en plaçant ses cuisses sur mes épaules et j’ai plongé la tête entre les cuisses ouvertes. Le minou joufflu et charnu s’ouvrit lentement. La toison clairsemée de longs poils frisés n’entravait pas mes caresses buccales. Une délicate pénétration de mon index suivi par un gentil frottis du clitoris libéra Brigitte de sa crispation. J’en profitais pour augmenter le rythme, la foufoune était bien trempée et ma copine commençait à émettre des petits soupirs de satisfaction. Comme ma partenaire semblait libérée maintenant, j’en profitais pour explorer, avec un doigt, un petit orifice qui me semblait sympathique et discret. Un « Oh ! » de surprise effleura mes oreilles mais elle ne m’empêcha pas de poursuivre la visite. J’avais fait mon boulot et je me relevais pour reprendre, debout, ma respiration.

— Une petite fellation te ferait elle plaisir, cher ami ?
— Mais comment donc, Très Chère

Brigitte, amusée, observa mes instructions pour cet exercice en apparence banal mais que je préférais lui faire exécuter selon mes règles. C’est donc à quatre pattes sur la largeur du lit, face à moi resté debout, que Brigitte s’approcha de mon phallus, juste à hauteur de son visage. Les mamelles s’animèrent dans le déplacement, comme je l’avais subodoré. Elles se balançaient lentement et je les agrippais fermement quand Brigitte commença à me lécher la queue. Il fallut quand même que je la prie de la prendre en bouche plus profondément car, elle ne faisait que sucer du bout des lèvres.

— Ah non, pas de préservatif s’il te plait, on est entre gens de bonne compagnie et on peut se faire confiance mutuellement non ? Pour une fois que je baise, je veux de la chair fraîche et sentir ton sperme dans mon ventre.

Capitaine gros nichons prit la direction des opérations. Elle se croyait dans sa classe, l’instit ? La copine me fit allonger sur le lit, la queue tendue vers le plafond, en me plaçant un oreiller sous les reins. Comme si elle avait fait ça toute sa vie, Madame monta sur le lit et s’accroupit lentement, pour bien se positionner, les cuisses béantes au-dessus mon sexe. Pourquoi tant de complications, par Jupiter ? L’explication m’apparut dans la minute qui suivit. Après avoir trouvé une stabilité précaire, elle s’activa par des mouvements de croupe rapides en s’arrangeant pour que mon membre ne s’échappe pas de son vagin. Elle était très concentrée et n’avait cure de neutraliser l’échappée belle de ses seins qui tourbillonnaient joyeusement. Sans aucune gêne, Brigitte descendit alors sa main droite sur sa zone clitoridienne et entama un massage frénétique, un sourire d’extase sur les lèvres. Je n’osais aucun commentaire mais la copine semblait très experte.

Brigitte me fit jurer solennellement de garder secrète notre liaison éphémère mais elle n’évoqua en aucune manière la possibilité d’un second épisode éventuel. Je m’en remettrais sans problème, mais c’était peu flatteur pour ma prestation, que j’avais jugée fort honorable ma foi. Madame allait prendre congé en regagnant sa maison, le trou du cul et la foufoune à l’air libre sous la jupe car j’avais confisqué sa culotte, pour convenances personnelles…

— Pendant que j’y pense Pierre, il faut absolument que tu passes chez Roselyne ce samedi, celle chez qui tu as photographié le tableau aux orchidées. Elle assure la logistique et l’information sur notre salon et elle ne peut plus communiquer avec personne à cause d’un problème de messagerie sur son ordinateur. C’est vraiment pas le moment que la cheville ouvrière de notre organisation soit hors service ! S’il te plait, tu n’oublieras pas ?

J’arrivais au mauvais moment ce samedi matin là. Roselyne et son mari chargeaient, avec d’infinies précautions, des pots d’orchidées dans leur voiture. Ils semblaient être complices et heureux. Je ne les connaissais pas du tout car ils habitaient le village voisin. Le mari me montra un spécimen dont il était très fier car la plante était cultivée au Mexique et lui, il avait réussi à lui faire éclore des fleurs en France. Il y aurait des envieux et des jaloux lors de l’exposition annuelle du club des amoureux des orchidées qu’il rejoignait de suite, dans les salons de la préfecture.

Roselyne, entre deux voyages, me fit la bise et continua le chargement floral. Elle avait un visage bien rond, des joues dodues, fort rouges, un soupçon de double menton et des cheveux mi-longs, décolorés en roux flamboyant. Elle portait une espèce de tunique chinoise, sans manche, qui dévoilait une toison naissance et brune sous les aisselles. Malgré son petit gabarit et ses grosses cuisses, elle avait osé sacrifier à la mode du port d’un pantalon caleçon, d’un blanc irréprochable. Chaque fois qu’elle inclinait le buste pour se saisir d’une plante, la tunique dévoilait son énorme fessier aux sphères majestueuses et rebondies. Quel cul splendide ! Les broderies circulaires d’une petite culotte de grande taille se dessinaient sur le tissu immaculé, plaquées sur la croupe tendue. Monsieur parti avec sa précieuse cargaison, je m’installais aux commandes du PC pour détecter, dans les paramètres, une erreur que je corrigeai immédiatement. Je voulais être certain de la réparation, alors Roselyne téléphona à une amie pour qu’elle lui envoie un mail de vérification.

En attendant la réponse, je ne pus m’empêcher de demander à mon hôtesse comment son époux en était venu à se passionner pour ces orchidées qui envahissaient toute sa maison. Roselyne m’apprit que son mari était tombé dans une sévère dépression après que le chirurgien se voit vu obligé de supprimer sa prostate, il y a trois ans. Roselyne avait vécu l’enfer et puis, un jour, suite à un documentaire à la télé, son mari avait trouvé l’illumination salvatrice. Il accumula des livres sur les orchidées, fouilla tous les sites internet spécialisés et commença ses cultures avec passion.

Je me permis un commentaire, très solidaire du pauvre homme, privé de sa virilité dans une sorte infirmité bien traumatisante pour nous les hommes. Grossière bévue de ma part car, Roselyne éclata.

— Vous êtes bien tous les mêmes les hommes, des égoïstes. Mon frère m’a tenu le même discours que le vôtre, la semaine dernière. Vous ne pensez qu’à vous. Et Roselyne dans l’histoire ? Je n’ai que soixante trois ans et mon métabolisme est encore parfait alors que mon corps est privé de tout depuis trois ans. Ma libido me pose vraiment des problèmes sérieux maintenant. En plus, je viens de lire dans une revue que la suppression totale des relations sexuelles augmentait de trente pourcent les risques de cancer des organes chez la femme.

Un peu perplexe devant la v******e de ses propos, je la laissais reprendre son souffle, sans mot dire, de peur d’en reprendre une seconde couche.

— Au fait, Pierre, vous êtes aussi concerné par cette étude car, pour les hommes, c’est le cancer des testicules qui augmentent aussi de 30 % ! Brigitte m’a confié que votre épouse avait quitté le domicile conjugal, n’est ce pas ? On pourrait peut-être, si vous me trouvez à votre goût bien sûr, conjuguer nos misères respectives, dans un but purement médical, cela va de soit. Ce serait un grand secret entre nous, personne ne doit être mis au courant évidemment, mon mari est très jaloux.
— Je suis assez déboussolé Roselyne car, tout à l’heure, Il m’a semblé Roselyne que vous étiez vraiment amoureuse de votre mari, non ?
— Bien sûr que je suis encore amoureuse, mais on ne parle pas d’Amour, on parle de sexe. Chaque millimètre de mon corps réclame des caresses, pour le plaisir je ne le nie pas mais aussi, pour éviter des ennuis de santé. La vie est courte. Pierre, mes sentiments sont pour mon adorable époux mais, mon cul m’appartient.

Considérant que le discours de la femme était imparable parce que profondément illogique ! Considérant également que Roselyne avait un cul somptueux, j’ai décidé de faire cause commune. Elle m’invita à l’appeler Rosy alors qu’elle s’enfilait un petit verre de rhum. D’après elle, ce dopage lui donnait de l’inspiration et il avait fait ses preuves au temps où son mari était en état de marche. Cette bonne femme m’avait l’air d’être un sacré phénomène.

Au pied de l’escalier en chêne, Rosy qui voulait faire les galipettes dans la chambre abandonnée de son fils, m’invita à ôter mes grosses chaussures. Elle venait, en effet, de passer une journée à cirer les marches et le parquet qui recouvrait l’étage. Dans la foulée, après les chaussures, je me débarrassai de mes chaussettes, puis du pantalon et de la chemise. Rosy me tira par la ceinture du caleçon avant de s’asseoir sur la seconde marche de l’escalier. Elle voulait peut-être vérifier le bon fonctionnement du matériel car, elle me baissa le caleçon sur les cuisses et entama une fellation de compétition. Je ne pouvais plus remonter mon caleçon tant mon membre était raide, alors il resta au pied de l’escalier.

— Quand on possède un beau cul comme le tien Rosy, monter l’escalier avec un pantalon et une culotte serait criminel et passible de poursuites judiciaires.

Elle rigola et accepta de se séparer de ces accessoires frustrants pour celui qui la suivait dans l’escalade. À mi-chemin de la montée, je lui imposai une petite halte qu’elle apprécia. Je lui fis juste monter la jambe droite d’une marche de plus que celle de gauche et, la croupe s’ouvrit… Le minou velu jaillissait d’entre ses cuisses béantes. Le régal d’une petite dégustation raffinée. Arrivée la première sur le palier, elle enleva la tunique et le soutien-gorge. Je me retrouvai propulsé et allongé sur le parquet par une furie déchaînée qui m’enjamba avant de s’accroupir au-dessus de mon visage.

— Encore et lèche-moi partout, partout, partout.

Le petit verre de rhum faisait son effet mais, j’étais loin d’y trouver à redire.
L’ancienne chambre du fils était occupée en partie par un panier à linge, une planche à repasser et une vieille commode. Une étagère, remplie de pots de confiture maison, surplombait un matelas posé sur un sommier métallique. Rosy, après une seconde mise en bouche de mon sexe, s’offrit en une levrette latérale fort agréable. Elle s’était tournée vers le mur à étagère et je soutenais sa jambe gauche en légère élévation, pour que la pénétration soit maximale. Je commençais à accélérer le rythme quand elle s’échappa par surprise de mon emprise.

— Il reste des préservatifs de mon fils dans le tiroir gauche de la commode, ça peut être utile si tu es rigoureux sur l’hygiène…

Interloqué, je me levai pour essayer de comprendre mon imprévisible partenaire. Rosy se tenait debout sur le lit et, s’était saisi d’un pot de confiture. Elle me demanda de l’ouvrir, y plongea deux doigts qui, gorgés de gelée rouge, disparurent par derrière, entre ses cuisses. Méthodiquement, Rosy se lubrifiait l’anus.

— Tu es choqué ? Moi je n’ai pas honte d’avouer que j’aime bien me faire enculer de temps en temps… D’ailleurs mon mari le faisait très bien, je serais curieuse de voir si tu tiens la comparaison ?

À mon âge, plus rien ne m’étonnait, heureusement.

J’ai fait un brin de toilette intime avant de me rhabiller. Rosy avait préféré passer un peignoir, avant de prendre un bain chaud qui éliminerait les traces de gelée de groseille, après mon départ. Rien n’allait mal dans le fond, même le mail de la copine venait de confirmer que la messagerie du PC était redevenue opérationnelle.

— Tous les quinze jours, cela te conviendrait ?
— De quoi tu parles Rosy ? J’ai du mal à suivre.
— Et bien on va se voir tous les quinze jours pour la bagatelle, une fois chez moi, une fois chez toi. Secrètement, évidemment. Mardi dix-sept, vers dix sept heures chez toi, ça te convient ?

Dépassé par les événements, je fis semblant d’accepter avec joie cette programmation, mais l’exaltation de ma nouvelle maîtresse m’inquiétait fortement. Avant que je la quitte, elle insista pour me faire un dernier cadeau, une surprise, que son mari lui réclamait souvent. Rosy me demanda de la suivre dans le jardin, elle me confia son peignoir et fit quelques pas, nue dans l’allée de gravillons blancs. Face à moi, elle fléchit légèrement les jambes en écartant ses grosses cuisses et elle fit un gros pipi.

Épilogue

Je contactais Corentin et Anne au Guilvinec, pour qu’ils fassent des recherches sur la présence éventuelle de l’artiste en pays bigouden, vers Saint-Guénolé en priorité. C’étaient des anciens amis, enseignants coopérants en Tunisie mais, ils ne faisaient pas partie du groupe des fêtards partouzeurs.
Ils louaient une villa loin de la côte, un peu à l’écart de la colonie française installée en ville. Je compris un jour, les raisons de leur choix de vie, un peu par hasard. J’avais négocié avec Corentin pour qu’il revende sa voiture à mon directeur d’usine qui la convoitait. Le brave tunisien se sentit obligé de me dévoiler, après l’achat, le pot aux roses. Le breton et sa grosse épouse avaient rajouté une clause supplémentaire au contrat de vente : il avait dû honorer Madame pendant que Monsieur filmait la partie de jambes en l’air. Renseignements pris auprès des voisins tunisiens du couple, mon patron apprit que les bretons n’en étaient pas à leurs premiers échanges filmés, franco-tunisiens.

Pas de Vanderm dans le Finistère. Finalement, je retrouvais mon énergumène échoué à Senlis. Après quelques échanges de mails, on retrouva nos repères et notre amitié en évoquant nos débauches passées. Il en était à son troisième divorce mais il avait une flopée d’enfants et de petits enfants adorables.
Il accepta le parrainage, par amitié. Inutile de décrire l’explosion de joie de Brigitte quand je lui confirmais par téléphone la venue de l’artiste. Une demi-heure après, elle était chez moi pour me remercier à sa manière. Quand, les larmes aux yeux, elle me gratifia d’un baiser fougueux prolongé, je savais que les instants qui suivraient seraient chauds.

Elle se débarrassa rapidement de son imperméable et de sa robe à grosses fleurs jaunes. Elle était dans le plus simple appareil, n’essayant aucunement de cacher la moindre parcelle de son corps nu. Quand Brigitte s’approcha pour me dévêtir, une suave odeur de jasmin me chatouilla les narines. Ma verge se retrouva vite en érection tant ma copine était motivée et active. Je trouvai que la moindre des politesses était de lui montrer que je n’étais pas un ingrat. Ma langue rencontra un filet, d’un liquide sucré, qui suintait de l’orifice anal. Instinctivement, je sortis vivement le visage d’entre ses cuisses, ce qui fit rigoler mon amie.

— Quel poltron ce Pierre ! Mais ce n’est que du miel, c’est le seul lubrifiant qui me soit tombé sous la main. J’ai pensé que ça te ferait plaisir… mais, c’est à titre exceptionnel, juste par curiosité de ma part.

Un camion de mon usine fit un petit détour pour charger quelques unes de ses œuvres et, le matin de l’inauguration, je le prenais en charge à la gare. Son crâne étant dégarni, il avait laissé pousser ses cheveux blancs pour les coiffer en queue de cheval. Une chemise blanche, du genre de celle de B.H. Lévy mais moins décolletée, confirmait son allure d’artiste. Je lui avais concocté un carbonate flamand et on passa notre temps à évoquer le bon vieux temps et à parler des amis disparus ou rescapés de notre épopée tunisienne. Je fus bien obligé d’expliquer l’absence de mon épouse et de donner quelques précisions sur ma vie sentimentale actuelle.

Dix-huit heures tapantes, on était au vernissage. Organisé par Brigitte et Rosy. Il fut à la hauteur de la notoriété de l’artiste. Plein de monde, des notables, des élus, la télé régionale, la presse locale… Mon ami était assailli de tous côtés, des interviews, des lithographies à dédicacer, des photos avec le maire et les organisatrices. Le gros choc médiatique de la décennie au village.
Vers vingt heures, la foule s’éclaircit enfin. La nuit tombait vite en automne, j’étais sorti discrètement savourer ma cinquième Gauloise de la journée quand l’invité d’honneur me demanda mes clés de voiture. Il allait forcément faire une connerie car il n’avait jamais voulu passer le permis, cet enfoiré. La connerie, il était effectivement en train de la faire mais, heureusement, mon véhicule ne craignait rien. L’épouse du Maire, un homme insignifiant mais gentil, sortit trois minutes plus tard, me jeta un regard dédaigneux et se dirigea vers mon monospace. C’était la maîtresse officielle du pharmacien et, aujourd’hui, elle avait fait fort, la pétasse, pour accueillir l’artiste peintre. La blondasse quadragénaire s’était maquillée à la truelle, son ensemble tailleur rose bonbon dont la jupe très courte cachait à peine la lisière de bas résille, lui donnait l’allure d’une pute de banlieue.

— Une bonne pipe avant d’aller au dodo c’est quand même mieux qu’une saloperie de médicament pour essayer de trouver le sommeil.

C’est sur ce commentaire très poétique que mon copain me demanda de le ramener dans mon pavillon. Il avait gardé ses vieilles habitudes, le drôle : il sortit de sa poche un minuscule string transparent, mauve, qu’il fit tournoyer fièrement au-dessus de sa tête.

Le lendemain matin, vers dix heures, Vanderm, tout guilleret, prenait sa douche. J’avais préparé le café quand je vis les filles se diriger, toutes excitées, vers la maison. J’ouvris la porte pour leur éviter de sonner et, toutes fières, Brigitte et Rosy posèrent sur la table, la page complète que le canard local avait consacré au vingtième anniversaire du salon des artistes indépendants. Je leur servis une tasse de café avant d’entamer la lecture de cet article dithyrambique. Je n’entendis pas la porte de la salle de bains s’ouvrir mais, tout le monde tressauta quand la voix tonitruante de mon copain retentit dans le couloir.

— Au fait, les deux bouseuses que tu m’as présentées, Brigitte et Roselyne je crois, elles m’ont bien cassé les couilles hier, au vernissage. Je n’ai rien contre le fait que la grande aime bien se tripoter le clitoris pendant que tu l’enfiles ni que la petite grosse t’oblige à l’enculer mais, il faut absolument leur dire qu’elles arrêtent de peindre, car leurs tableaux sont à chier, et je pèse mes mots…

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