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L’ombre de Madame

L’ombre de Madame



Chapitre 7 : Maîtresse et Kajira, même combat

Près de sa Maîtresse, celle-ci lui demande de fermer ses yeux. Puis, de sa langue, elle lèche le corps de sa Kajira tout en la dénudant sensuellement. Dans un soupir de bonheur, Corinne lui susurre que ce soir, c’est elle qui sera la Kajira. Sans même manger, elle prend la main de Mathilde et l’entraine sous la douche pour la laver avec amour et tendresse. Elle va même jusqu’à insinuer sa langue en ce lieu qui la répugnait il y a encore peu. Mais c’est aussi un jeu auquel les deux femmes sont habituées car cela se termine toujours par des orgasmes démentiels.

Bien plus tard, après avoir mangé son repas froid, elle entraine Mathilde dans son lit et les deux femmes recommencent à s’aimer avec la passion qui les dévore.

En cette matinée de mercredi, Mathilde s’est réveillée plus tôt. Vêtue comme une Kajira, elle descend préparer le déjeuner de sa Maîtresse et l’emporte auprès de son lit. Là, à genou, tenant le plateau à bout de bras, elle patiente.

L’odeur du café éveille Corinne qui s’étire en fixant son amour. Assise au bord du lit, elle admire sa Kajira tout en déjeunant. Son repas du matin terminé, elle entraine Mathilde sous la douche et se laisse laver amoureusement par sa soumise. Puis, portant un plus long camisk, Mathilde enfile un long manteau sur l’ordre de sa Maîtresse.

Dans le bureau, sans quitter son camisk, Mathilde se met au travail, sa chaine dûment cadenassée à sa cheville. À chaque sollicitation de sa Maîtresse, c’est à quatre pattes qu’elle vient près d’elle. Chaque demande raisonne comme un ordre impératif dans son corps de Kajira. Parfois, toujours lascive, toujours plus amoureuse, elle se glisse entre les jambes de sa Maîtresse et lui donne du plaisir avec sa langue. Même quand Madame reçoit une ou plusieurs personnes dans son bureau. Plus rien n’effraie Mathilde que le jour de la cérémonie qui approche à grand pas. Surtout que demain, elle passera le plus clair de sa journée auprès de Maître Marc dont elle connait les sentiments amoureux envers la Kajira qu’elle est mais aussi ceux qu’il porte à sa Maîtresse vénérée. Une journée bien remplie, dans l’entreprise, plus personne ne cherche à savoir ce qu’est devenue Mathilde sauf une seule personne. Bien entendu, le weekend prévu par Corinne ne tombe pas à l’eau. Il s’est juste déplacé pour se transformer en une cérémonie, celle de l’union d’une dominatrice et d’une Kajira.

Madame entraine Mathilde dans les rayons d’un supermarché. Dans un camisk un peu plus long mais tout aussi peu couvrant, Mathilde marche devant, poussant le caddie et prenant les articles que sa Maîtresse lui dicte. Entre les deux femmes, c’est bien plus qu’un jeu, c’est une complicité de chaque instant. Chaque action est dictée par ce désir profond de continuer, de repousser les limites dans cette nouvelle vie jusque dans les plus petits détails du monde de Gor. Cependant, Corinne ne tient pas à ce que tout soit vécu, surtout pas les parties les plus cruelles, les plus violentes. Aussi, elle a commencé à réécrire les chroniques de Gor à sa sauce, une version plus légère, moins violente, moins cruelle. Tout ça, cela plait à Mathilde, cela la rapproche davantage de sa Maîtresse.

De retour chez elle, Corinne donne quelques instructions à sa Kajira tout en soupant d’une excellente soupe.

– N’oublie pas demain chez Maître Marc, ma chérie.

– Je n’oublie pas, Maîtresse. Devrais-je me donner à lui ?

– Évidemment, il a déjà ma bénédiction pour te baiser car, tu vois, je sais que tu es en manque d’une bonne bite, la sienne, si je t’en crois, elle est particulièrement attirante.

– Oui Maîtresse, c’est vrai, je le confesse. Qui plus est, il sait s’en servir nettement mieux que mon dernier homme, mon ex-mari. De plus, je devine que son sexe sait divinement vous faire jouir, vous aussi.

– S’il me faisait l’amour devant toi, en éprouverais-tu de la jalousie ?

– Maîtresse, si tel était le cas, vous devriez me punir avec la plus grande sévérité. Comme Kajira, il est des sentiments qu’une esclave ne peut avoir, la jalousie surtout.

– Bien, nous verrons bien ça en temps voulu. J’ai aussi appelé Sylvie, elles viendront, avec Isabelle, t’apporter tes nouveaux vêtements. J’ai décidé que tu ne porterais plus que des camisk, mais plus classe pour sortir dans la rue, plus habillée pour travailler, du genre ao-dai. Sinon, le même bout de tissu pour rester à la maison. Quoi encore, oui, ton appartement sera vidé d’ici la fin de la semaine et tes affaires, celles qui ne peuvent plus servir seront brulées le soir de la cérémonie dans le jardin. J’ai encore l’impression d’oublier quelque chose…Oh, Marc m’a dit que ton triskell sera prêt demain, les bijoux aussi mais pas encore terminer sans un essayage. Oh oui, il m’a parlé d’un collier définitif. Là, ma chérie, je te laisse le choix. Ce n’est qu’après la cérémonie que tu n’auras plus d’autre choix que de m’obéir sans ne plus discuter !

– Ma Maîtresse est pleine de bonté pour sa Kajira, cela remplit mon cœur d’amour.

Puis, impérial, son martinet en main, elle montre ses pieds à sa Kajira. Une Kajira qui s’empresse de lui donner satisfaction avec une joie qui la transfigure et cela plait à sa Maîtresse. Reprenant sa lecture, elle s’amuse d’un passage hautement pornographique pour le lire à voix haute et dans le ton du passage. Plus elle lit, plus sa main gauche s’enfonce dans son sexe et c’est pareil pour sa Kajira. Même que Mathilde éprouve toujours plus de difficulté à lécher les pieds de sa Maîtresse, n’étant pas autorisé à lécher plus loin, plus haut. Quand les deux femmes jouissent presque en même temps, toutes les deux se regardent un long moment. Puis, Corinne glisse de son fauteuil, prend la même position que sa Kajira.

– Que faut-il pour être une merveilleuse Kajira comme toi, ma chérie ?

– Il faut une Maîtresse exceptionnelle comme celle qui se trouve en face de moi, c’est aussi simple que ça, Maîtresse.

– Non, il faut autre chose, on ne peut pas accepter d’être humiliée en public en se laissant pissé dessus comme tu le fais sans qu’il y ait autre chose.

– L’amour que je porte à ma Maîtresse me permet de me dépasser, me surpasser. Je vous ai dit, il n’y a pas longtemps que j’étais prête à donner ma vie pour vous. Regardez-moi bien dans les yeux mon amour.

Mathilde prend le couteau à viande sur la table, pose le tranchant sur son avant-bras et le coupe légèrement sans n’émettre le moindre signe de douleur, pas la plus petite contraction. Alors que le sang coule, elle ne bronche pas.

– Non, ce n’est pas ce que j’attends de toi, ma chérie, pas ça. Viens que je te panse. Et merde !

– Pourtant, c’est le destin d’une Kajira que de donner sa vie à sa Maîtresse ou son Maître.

– Ce n’est pas ce que je veux, c’est clair ?

Le ton est monté d’un cran et Mathilde sait désormais que sa Maîtresse ne lui ordonnera jamais de s’ôter la vie.

– Je remercie ma Maîtresse parce désormais je sais qu’elle ne m’imposera jamais le sacrifice suprême.

– Arrête avec tes bêtises, tu veux bien ! Quand tu me parles ainsi, tu me fais peur.

– Ce n’est pas ce que je voulais, Maîtresse, non, ce n’est pas ce que je voulais. Pardonnez-moi en me punissant comme je le mérite.

– Ça oui, je vais te fouetter comme ça, demain, Marc verra que je peux être méchante avec ma Kajira d’amour.

Un pansement sur l’avant-bras, Mathilde vient au salon se mettre en position pour subir sa punition, les jambes écartées. Elle retire sa camisk devant sa Maîtresse avant de lui tendre le martinet et tendre ses bras au-dessus de sa tête en croisant ses poignets.

– Cinquante coups me semblent une punition adéquate si vous me frappez aussi fort que vous pouvez. Cela dit, cent serait plus à propos vu l’offense que je vous ai faite, Maîtresse.

– C’est exactement ce à quoi je pensais, ma chérie. Sache encore que tu devras te pommader le corps toute seule, je te refuse mon lit pour cette nuit. J’ai même une chaine pour te fixer à cette colonne.

– Que la volonté de ma Maîtresse s’accomplisse pour le bien de sa Kajira.

Puis, le martinet en main, Corinne regarde Mathilde mettre ses mains derrière sa nuque en écartant ses jambes. Sans attendre, elle commence à la fouetter de toutes ses forces et sur tout le corps de sa Kajira, ne lui épargnant aucune zone, même pas son sexe. La rage habite Madame, c’est on ne peut plus clair. Plus elles frappent, plus sa Kajira serre les dents. Déjà, des larmes coulent de ses yeux. Corinne essaie coute que coute de ne pas en tenir compte.

Cent coups plus tard, comme la première fois, le corps de Mathilde n’est plus qu’un vaste champ de douleur rouge vif. Sur la table basse, Corinne laisse choir son martinet et un grand tube de pommade. Elle a vaincu ses désirs de tout arrêter avant la fin de la punition. D’un geste, elle entoure la cheville de sa Kajira d’une chaine dont elle fixe l’autre extrémité à la colonne.

– Bonne nuit Kajira. Dit-elle en tentant de cacher son émotion.

– Bonne nuit Maîtresse, merci pour cette merveilleuse punition.

– De rien ! Le ton est morne, monocorde, terriblement dur.

Mathilde sourit en regardant sa Maîtresse monter l’escalier. Elle a réussi à la rendre plus distante de sa personne pendant la punition. D’une main, elle tartine son corps de cette pommade. Puis, au pied de la colonne, elle se couche en boule à même le sol sans rien pour se protéger du froid de la nuit.

Au matin, Corinne découvre sa Kajira roulée en boule au pied de la colonne. Sa main voudrait la réconforter, sa tête s’y refuse. Elle doit se faire v******e pour ne pas se jeter sur Mathilde, implorer son pardon, l’aimer. Du bout de son pied, elle bouscule légèrement sa Kajira.

– Debout Mathilde, il va être l’heure.

– Oui Maîtresse. Permettez à votre esclave de vous souhaiter le bonjour. Ma Maîtresse a-t-elle bien dormi ?

– Je me suis sentie un peu seule, mais j’ai bien dormi.

Elle ment, Mathilde le sait, l’ayant entendu descendre plusieurs fois pour l’observer.

– Dois-je vous préparer votre déjeuner, Maîtresse ?

– Si ta chaine le permet, vas-y.

Dans la cuisine, bien que la chaine soit un peu courte, Mathilde parvient à préparer un déjeuner copieux. Pour elle, un quignon de pain lui suffira. De toute manière, elle a décidé de perdre quelques kilos, une bonne dizaine.

Mathilde, délivrée, monte dans la chambre de sa Maîtresse, fait le lit après l’avoir aéré sur le rebord de la fenêtre. Puis, elle profite de ce moment pour se laver et enfiler une camisk afin de sortir dans la rue avec sa Maîtresse.

En bas, Madame termine de se préparer quand Mathilde la rejoint, toujours pied nu. À son collier, Corinne fixe la laisse et toutes deux montent en voiture.

– Ma chérie, aujourd’hui, j’exige que tu choisisses ton triskell avec grand soin. Je veux aussi que tu te choisisses les bijoux dignes de ta Maîtresse et ne regarde pas à la dépense. Cependant, jusqu’à la soirée, je ne veux être au courant de rien. Je veux te découvrir comme le marié qui découvre sa future épouse, mon amour. Le ton adouci de Corinne émeu sa Kajira.

– Bien Maîtresse. Il en sera fait selon vos désirs.

– Avec Sylvie et Isabelle, choisis les tissus, les coupes et regarde qu’elles ont bien découpés tes robes. Surtout la vietnamienne, l’ao-dai, si cela te convient, fais-en sorte que toutes les autres aillent la même coupe.

– Bien Maîtresse. Puis-je dire que je vous aime, Madame ?

– Tu peux le dire et le redire autant de fois que cela te plaira, ma chérie.

– Je me dois aussi de complimenter Madame pour n’avoir pas succombé à la tentation de s’apitoyer sur sa soumise. Je devine que vous avez dû souffrir.

– Tu as deviné juste ma chérie, je crois avoir autant souffert que toi, même si ce n’était pas de la même manière. Comment va ton corps ?

– J’ai encore un peu mal, mais sinon, tout va pour le mieux, ma Maîtresse est près de moi.

– Merci mon amour, je t’aime, ma chérie. Faut que j’apprenne à mieux me contrôler quand je te punis et c’est loin d’être simple.

Un baiser sur la joue de sa Maîtresse, Mathilde est heureuse que sa Maîtresse prenne de la distance en la punissant.

Madame s’arrête avant la boutique de Marc. Mathilde ne peut s’empêcher d’embrasser la joue de sa Maîtresse avant de sortir de la voiture. Il reste deux cents mètres avant d’atteindre la boutique.

En laisse, Mathilde marche derrière sa Maîtresse. Sauf que cette fois, la laisse est fixée à son clitoris. Fière, Mathilde chantonne une douce mélodie qui loue les vertus de sa Maîtresse. Corinne n’est pas sourde, elle ralentit même son pas pour mieux entendre chanter sa Kajira. Marc sort sur le trottoir, les aperçoit s’approcher et sourit de voir Mathilde et Corinne si heureuses. Près de lui, les deux femmes peuvent voir pour la première fois la Kajira de Marc. Devant Marc, Mathilde s’incline et se met en Nadu à même le trottoir. Surprise, la Kajira de Marc, Catherine, fait de même.

– Tu vois ma chère, si ma Kajira n’est pas encore au même niveau que la tienne, elle apprend vite. Oh mais dis-moi, tu me l’as sévèrement punie là !

– Cent coups de martinet et elle n’a pas crié une seule fois. De plus, elle a dormi au pied de la colonne dans le salon.

– Bien, je vois avec plaisir que tu commences à comprendre comment elles fonctionnent nos Kajirae. Bien, toi, tu ne rentres pas, tu files à ton bureau engueuler tes directeurs. Entre Mathilde, je te laisse faire connaissance avec Catherine. Et toi, t’es encore là ?

– Ok, j’y vais. À plus.

– Non, je ne te la rends que demain à la première heure. C’est que comme tu m’as donné carte blanche, je vais en profiter pour lui faire la totale.

– Demain, huit heures, c’est promis ?

– Promis juré. Je vois que tu y tiens et ça, tu vois, ça n’a pas de prix.

La tête baissée, Corinne prend congé. Vingt-quatre heures sans sa Kajira, c’est un long calvaire qui commence pour elle.

Dans la boutique, deux Kajirae discutent soumission. Marc s’approche, les deux soumises font silence.

– Bien, pour commencer, tu me retire ton collier et tu essaie celui-ci.

– En acier chromé, Maître Marc ?

– Exacte. Celui-ci, il est mort. Mais un neuf, une fois à ton cou, c’est comme tes anneaux. Il te plait ?

– Maître Marc, c’est là un présent inestimable.

– Il vient de ma Kajira. Elle tenait à t’offrir ce présent en te sachant adepte de ce mode de vie. Ensuite, essaie…non, Catherine va te parer de ces bijoux. Faites attention, ils ne sont pas encore aboutis, ok ?

– Bien mon Maître.

Mathilde ne répond pas, elle observe cet homme très avenant. Sur son visage, de l’or, du platine et déjà quelques pierres précieuses viennent voiler légèrement son visage. Devant un miroir, elle s’admire sans fin. Enfin, se dit-elle, elle devient cette femme qu’elle rêve d’être. Peu à peu, son corps nu s’habille de ces métaux précieux. À chaque fois, elle peut s’admirer devant ce miroir. Elle voit son corps s’embellir.

– Bien, je vois que tout te va à merveille. Voyons ton triskell. Il te plait ?

– Beaucoup Maître. Le nom de ma Maîtresse est bien visible. Ce numéro, il sert à me référencer dans le fichier international des Kajirae, c’est bien ça ?

– Effectivement. Voici le certificat avec le nom de ta Maîtresse, le tien et tout ce qu’il y a savoir sur vous deux.

– C’est fantastique Maître Marc. Je ne sais comment vous remercier.

– Simplement en restant avec nous deux jusqu’à demain matin. Et puis, il y a encore les deux boutiquières qui ne devraient plus tarder maintenant.

– Il me tarde de vous remercier tous comme il se doit d’être.

– Ne t’inquiète pas pour ça, cela viendra en temps et en heure. Tu veux un verre ?

– De l’eau, merci Maître Marc. Le collier, dois-je le fermer maintenant ?

– Là, je te laisse le choix entre sur le champ ou lors de la soirée. Cela va sans dire que si tu le ferme maintenant, je vais devoir te mettre les fers qui vont avec. Encore une chose qui va avec les bijoux, ceci.

– De petits grelots ?

– Oui, Catherine pose-les-lui.

Catherine se penche, pose le premier sur l’anneau intime, les deux autres sur les anneaux de la poitrine. Marc lui explique qu’en temps normal, toute Kajira qui faisait tinter ses grelots était sévèrement punie si cela réveillait son Maître.

– Maître Marc, il ne reste que la pose de mon anneau nasale.

– Oh oui, où avais-je la tête, viens dans mon labo, ça ne prendra pas longtemps.

En quelques minutes, moins d’une heure, Mathilde porte fièrement son quatrième anneau définitif sous son nez. Dans la boutique, deux voix amies se font entendre. Mathilde s’empresse d’aller saluer les deux femmes. À genou, elle baise leurs pieds tout en les déchaussant.

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