VIII. Hélène et ses secrets (Partie 2)
A. Initiation
La réception est constituée d’une simple pièce donnant sur un minuscule hall donnant sur les escaliers. Le gérant a les yeux plongés vers sa télé, il les plonge dans le même élan dans le soutien-gorge de Nat qui se penche vers lui. Il la reconnaît sans doute, lui tend une clé. Au premier à gauche au fond à droite sur la cour, c’est plus calme pour travailler. Il lève les yeux avec regrets, mais nous aperçoit, les ouvre plus grand, mais nous somme déjà en train de monter l’escalier…
La pièce est claire, agréable. Nat ferme la fenêtre, tire les rideaux, la lumière fuse par un fenestron, elle ne l’occulte pas gardant un peu de pénombre.
Il y a un grand lit en 140, un autre de 130, chacun pourvus soit de fauteuils, soit de chevets. Un bureau assez grand, une armoire en bois, ancienne ou se voulant d’époque. La salle de bains intègre le WC, un bidet, une douche asse grande. Pas de luxe, mais efficace. Le tout est propre sent bon, le matelas est souple, mais pas avachi. La décoration est simple, quelques tableaux, une grande glace vers l’armoire. Une bouilloire dans un coin petit-déjeuner, avec du café soluble, du thé en sachets.
Des chaises complètent le mobilier.
– Ça a l’air propre, je suis passé des centaines de fois devant, je ne l’ai jamais remarqué cet hôtel…
– Tu sais, ce sont des survivants, destinés aux employés en déplacement, commerciaux et ouvriers. Ils sont souvent vides le week-end, les touristes ne venant pas dans ces banlieues, sauf pour séjourner une nuit les jours d’affluence…
– Ce sont ce qu’on appelait les hôtels borgnes ?
– Oui, les prostituées affluaient, maintenant elles ont été chassées, ils ont du attiré d’autres clients, en particulier les assistances qui recherchent des hôtels pas cher, propres, faciles à trouver.
Je suis ébahie, MJ a réponse à tout…
– J’ai fait une étude de commerce sur l’hôtellerie…
– Ah…
– Bon… Les filles nous voilà ici pour mener à bien une initiation. Si vous désirez caf, thé, on peut mettre la bouilloire, sinon, nous ferons une pause vers quatre heures…
– On commence, on t’écoute…
– Voilà !… Je vais être votre maîtresse de jeu. Vous écoutez et obéissez à mes désirs, à mes ordres, sans rechigner, sans essayer de comprendre parfois. Ce seront des saynètes, seule ou à deux. Je vous informerai de ce que je veux, ou vois laisserai sans autre explication, à vous d’improviser selon votre humeur, vos désirs, ce que vous pensez sur l’instant. Agissez le plus vite possible, rien n’est dangereux, il y a plusieurs possibilités dans chaque décision.
– On se déshabille ?
– Pas du tout Maman !… Je vous le dirais, peut-être ce sera vous qui comprendrez…
– On commence…
B. Tableau 1
Maman, je vais t’appeler par ton prénom c’est plus simple.
Tu viens d’entrer dans la salle d’attente d’un gynécologue de ton choix… Tu as pris rendez-vous pour un contrôle il y a un mois. Tu es seule en entrant.
Une secrétaire vient en te voyant sur son écran de contrôle au bout de quelques instants.
Elle valide ta venue et te signifie qu’il y a peu d’attente. Elle viendra te chercher.
Vas-y…
J’entre dans la pièce, puis cherche la salle d’attente, entre et m’assieds. Je fais semblant d’avoir compris la secrétaire et me plonge dans la lecture d’un magazine.
– MJ tu seras le docteur…
Elle fait semblant d’entrer, après que la secrétaire l’ai accompagnée dans une autre pièce en apportant son dossier.
– Bonjour…
– Bonjour docteur, je pensais voir Dr Pierre Durant ?
– Il est en congés, je suis sa remplaçante, mais ne craignez rien, je vous connais déjà…
– Ah ?
– Oui, l’informatique… Mais évidemment je ne connais que les actes marqués lors de vos visites… Je vois des contrôles réguliers, des ordonnances de pilule, puis plus rien depuis 3 ans ?
– Oui, je suis ménopausée…
– Vous n’avez consulté personne depuis ?
– Non.
– Un médecin référent ?
– Heu… Non.
– Il me faudrait vous examiner. Quelle est la raison de votre présence ?…
– Je…
– Vous pouvez parler Hélène. Rien ne sortira de cette pièce. Vous avez souhaité un examen, donc un souci, des questions sur votre sexualité après ménopause ?
– Oui… Je n’ai pas l’habitude, mais vous êtes une femme…
– Oui…
– C’est que je ne ressens plus rien lorsque…
– Ah ! Je comprends. Pas de désir avant ?
– Non.
– C’est lui qui exige ?
– Oui…
– Il vous caresse avant ?
– Un peu, mais il me force à le caresser…
– Votre mari a quel âge ?
– 52.
– Je vois… Donc vous ne ressentez rien lorsqu’il vous fait l’amour. Ses caresses vous laissent indifférente ?
– Absolument… Pourtant, avant…
– Il y a eu un événement particulier ?
– Ma fille est partie de la maison, ça a été dur. J’ai beaucoup souffert de cette séparation.
– Vous aimez toujours votre mari ?
– Ah… Je pense qu’on ne fait que partager l’appartement, notre lit, les repas et encore… C’est tout. Pas de discussions, pas de projets… Je prends des cachets, j’ai vu mon médecin traitant qui m’a conseillé du repos…
– Vous faite une dépression suite au départ de Nat, conjointement à votre état post-ménopause… Il vous faut réagir.
– Oui… Ça va mieux depuis qu’elle revient souvent. Je suis aussi en retraite maintenant.
– Parfait. Je vais vous examiner, veuillez vous déshabiller complétement dans l’isoloir, puis vous installer sur le fauteuil.
Je m’exécute rapidement, monte sur le fauteuil d’auscultation et attend.
– Voilà. Je vais examiner vos seins, vous faire un frottis avec un contrôle des cavités et nous discuterons de la suite à donner.
Elle me palpe, en regardant ses appareils, fait une échographie des deux seins, c’est froid…
Elle fait de même sur mon pubis, contrôlant rapidement si rien n’est suspect.
Elle essuie ma poitrine avec une serviette stérile, fraîche, c’est bon, elle est douce…
– Détendez-vous, je vais prendre votre tension.
Je lui abandonne mon bras…
Elle prend une autre serviette, nettoie mon pubis, largement…
– Vous pouvez mettre vos pieds dans les étriers ?
Je m’exécute, mon minou s’ouvre largement, elle passe un casque équipé de lampes de loupes, et d’autres trucs… Elle vient entre mes cuisses, je sens son doigt gainé… Je frissonne…
– Laissez-vous faire, ne vous contractez-pas.
Son doigt glisse dans mon vagin, tourne, retourne…
– Je dois examiner votre vulve. Vous êtes d’accord ?
– Pourquoi ?
– Parfois il y a des saignements, des douleurs à cause de petites plaies suite à une sécheresse. Par manque d’excitation, de préliminaires, conjointe à votre état.
– Ah ?
– Oui, on retrouve cela lors d’un viol… Vous n’avez pas subi de viol ?
– Non…
– Un acte un peu brusque ?
– Oui… Mais consenti, enfin…
– Vous avez des difficultés avec votre mari ?
– Oui, je ne le supporte plus, je ne veux plus de lui…
– Vous avez envie d’un autre homme ?
– Je ne sais pas…
– Vous n’avez plus eu de rapports sexuels depuis combien de temps ?
– 10 mois, presque un an…
– Vous vous excitez de temps en temps ?
– J’ai un canard, mais… Je regarde des vidéos, et puis je pense souvent à…
– Vous avez des fantasmes ?
– Oui… Ça me stimule un peu…
– Vous pensez à quelqu’un ? Un amant, une femme, votre fils ou votre fille ?
– Oui…
– Qui ?
– Ma fille, j’aimerais qu’elle m’aide…
– Qu’elle vous caresse ?
– Non !… Qu’elle me guide, qu’elle me montre… Je suis nulle… Je ne sais rien… Mon mari était le premier et le dernier…
– Ah, vous… Rassure-vous c’est comme le vélo, ça revient, et le faire avec un homme ou une femme, il n’y a pas grand écart… Votre désir, votre sexualité, est en vous… Stimulez-vous, et tout rentrera dans l’ordre…
– Mais…
Son doigt bouge de nouveau, je ne me souvenais plus, cette fois je le ressens… Je réagis…
– Allez-y, continuez à vous exciter…
J’introduis un doigt dans mon vagin détrempé maintenant, comme je faisais de temps en temps… Mais c’est meilleur… Je flatte mon clitoris avec mon pouce… je lâche un cri…
– Voilà… Vous voyez, ça revient… Allez-y, faites-vous jouir, prenez vos seins, vos tétons. Excitez-les…
Je monte doucement vers le plaisir, elle me sourit, regardant mes cuisses ouvertes… Sa respiration devient rauque, elle enlève les gants…
Je continue à me prodiguer du plaisir, j’ai deux doigts dans mon vagin, qui me font un phallus de chair, entrant et sortant en rythme…
Mes seins vont de droite à gauche, lourdement, je le sens… Elle a une main sous sa robe légère…
– Ça vous plaît ?
– J’ai envie de toi, touche moi…
– Bah, bah, bah… Non, non, on arrête…. On sort du sujet si je puis dire…
Je me retrouve béate sur le lit, cuisses écartées, MJ près de moi… Deux étudiantes en train de se masturber, disait ma fille…
– Bon, l’épreuve, enfin le test, ce n’était pas une punition, nom de nom…
– Pardon, on a dérapé maîtresse…
– N’en rajoute pas MJ, des gynécos comme ça…
– Avoue que tu y as pensé parfois !
– C’est vrai, mais pas réalisé.
– Moi si, mais c’était un mec…
– Oh…
– En tous cas vous l’avez bien interprété. Bravo.
– Hélène ?
– Oui ?
– Ça va ?
– Un peu sonnée… Je ne m’attendais pas à ça…
– Tu l’as joué à merveille et surtout tu ne t’es pas forcée à simuler… C’est sorti naturellement…
– J’ai une partenaire parfaite…
– On boit un coup ?
C. Tableau 2
Nous reprenons nos esprits avec un thé. Je repense à ce que je viens de faire, m’écarteler nue devant ma fille et son amie… J’ai parlé de moi ouvertement, mes ressentis, mes difficultés… Je me suis masturbée devant elle, j’ai crié même… J’ai vraiment joui… J’avais envie d’elle…
J’ai remis ma robe…
– C’est bon, juste la robe pour le cadre… MJ tu n’as rien enlevé…
– C’était juste…
– Bon, le second tableau, qui sera sans doute le dernier va vous permettre d’aller plus loin.
– Hélène tu as franchi une étape importante. On peut dire que tu n’as aucune raison à tes craintes… Tu jouis quand tu veux, si toi, ou quelqu’un d’autre t’y amène.
– Oui…
– Maintenant il faut oser. Oser avec un être différent, partager un acte, sentir des émotions, autres que le simple plaisir charnel. Je vais essayer de t’y amener par l’intermédiaire de MJ. Je désire que tout acte soit consenti, partagé. Je ne veux pas intervenir et MJ garantira ma neutralité…
– Bien Nat, je garantirai, si je suis en état…
Elles échangent un regard, c’est fou ce qu’elles sont belles…
– Hélène, tu viens de prendre ton pied, mais je t’ai interrompue avant la fin. Toi MJ, tu as été freinée dans ton élan. A deux doigts, toujours sans allusion, de craquer pour ta patiente, ce qui ne t’était jamais arrivé…
Mais tu traverses une passe difficile. Tu viens de te faire larguer par ta copine. Oui, tu es lesbienne dans l’âme… Cette femme encore jeune, t’a émue. Plus âgée, mais terriblement attirante, naturelle et spontanée je dirai, encore vierge de perversions, elle ne demande qu’à s’ouvrir. Tu la sens sensible, en plein doute sur sa sexualité défaillante, son absence de libido, prête à penser ou faire n’importe quoi, fixant tout cela sur sa fille, seule personne de confiance autour d’elle.
Tu l’as aidée d’une manière non conventionnelle, l’amenant à se prendre en main ( ?). Il ne lui fallait que les mots, que l’occasion, que de la tendresse et ton écoute.
Vous allez vous retrouver d’une manière fortuite, et prendre rendez-vous en dehors de vos contextes… Donc restaurant, repas chez l’une ou l’autre, night-club… On a le choix.
– Miam, miam…
– Hélène tu comprends ?
– Oui, je vais faire un premier pas dans l’inconnu(e).
– Nat tu te rends compte que le sors te pousse vers elle…
– Perturbée par ce qui vient de t’arriver, tu t’arrêtes prendre un verre d’alcool, du vin blanc dans le premier bistrot. C’est en plein centre ville… Nat, tu arrives vers ton annexe, c’est là que tu dînes souvent et là tu reconnais Hélène…
Que je suis bien au soleil de ce café, sur cette belle place en centre-ville. Je profite de cet instant pour me calmer. Mes nerfs ont subi un choc !… Le vin est délicieux, frais, doux… Il glisse et me détend… Tiens, Nat, pardon, ma gynéco remplaçante…
– On n’avait pas rendez-vous ?
Elle me sourit, me demande si elle peut partager ma table, elle a oublié de me faire une ordonnance…
– Oh, nous verrons un autre jour… ça va mieux maintenant… Vous prenez ?
– On peut se tutoyer, nous avons partagé des minutes d’intimité… Pareil, je prendrais bien la bouteille…
– D’accord, je n’en suis qu’au premier.
– Tu habites loin ?
– Un peu, je suis venue en bus, et toi ?
– Pas très, j’ai pris un studio pour être près du cabinet.
– Tu vis où autrement ?
– Bof… je suis de la région lyonnaise, j’ai immigré dans le sud-est il y a trois ans, je travaillais en milieu hospitalier, je voulais changer et passer dans le privé…
– A ton compte ?
– Oui. Mais c’est pas facile, je fais des remplacements.
– Tu es jeune… C’est super d’avoir réussi tes examens…
– Oui, surtout le tien !…
– Je voulais dire être gynéco…
– Oui… Je n’ai pas eu de temps pour moi, et maintenant je suis un peu larguée côté mecs… Enfin, je gère…
– Tu vis seule alors ?
– J’avais une amie qui est partie avec un chirurgien…
– Oh… Amie tu dis, tu aimes les femmes ? En exclu ?
– Non, je te dis, je me sens larguée côté mec, une femme, j’ai le choix dans mon boulot…
– Moi, j’ai passé la cinquantaine…
– Je sais, et alors ? Moi j’ai ans d’études ça marque…
– Pourtant tu as dû en croiser des beaux mâles…
– Oui, mais pas le temps pour s’y attarder… Se faire peloter dans la pharmacie, ou dans la salle de repos, oui. Se retrouver en week-end sur la côte en Ferrari dans un 4 étoiles, se laisser démonter toute une après-midi, la nuit qui suit, puis apprendre qu’il va retrouver sa femme… J’ai donné… Les mecs comme ça et les rencontres au boulot…
– Tu fais quoi ce soir ?
– Rien, mon mari m’attend pour bouffer…
– Je… Je viens de penser, je ne travaille pas demain, ça te dis de sortir ou de venir à la maison, on se fait un dîner ? Tu aimes le chinois ?
– Oui, mais…
– Attends, tu ne vas pas flipper pour un mec… Il te baise mal, plus du tout même. Les connaissant, il va tremper son biscuit ailleurs… Tu n’as jamais découché ?
– Non…
– Et bien il aura un début à tout. Téléphone ou laisse un message, tu lui dis que tu es avec Nat, une amie, je peux témoigner… On sort et tu passes la nuit chez moi… Là ! Il a découché lui ?
– Oh, il part les week-ends, avec ses copains, foot, rugby…
– Mon œil, il se fait une gamine dans un coin et baise tout le week-end… salaud… Tiens, ressers-nous…
Elle est super… Elle me pousse… Moi, passer la nuit dehors… Je ne l’ai jamais fait, qu’en vacances… Elle m’invite… Je lui plais ? Elle veut sortir vraiment avec moi ? Elle me croît lesbienne ? Si je lui dis non… Si je refuse… Si Nat me voyait… On est en plein centre…
Je n’ai jamais embrassé une femme… Elle ne le sait pas… Comment on fait ? Pareil ? Avec la langue…
On ressent quoi ? Et puis si… Mon dieu…
Quel goût ça a une chatte ? La sienne est jeune, belle, est-elle rasée, j’ai lu ça dans les magazines, les jeunes se rasent le minou… Et att****nt des saloperies avec leurs jeans troués, leurs shorts trop court et leurs strings minimalistes…
– Alors, tu rêves, tu es d’accord, on s’offre une soirée pyjama ?
– Mais…
– On fera sans alors, je t’ai vue à poil déjà… Hi, hi, hi…
Je prends mon téléphone, compose chez moi… Aucune réponse… J’appelle son portable… Messagerie…
« Allo, oui, c’est moi, dis ne t’inquiète pas, je sors avec une copine, elle m’a invité chez elle, je dormirai là-bas. Ne t’inquiète pas, bonsoir et bisous. »
– Parfait… Bon, on a la soirée… Tu veux qu’on mange en ville, tu préfères le calme, un ciné après ? ou avant ? Disco vers minuit ? C’est rare que je sorte avec une femme… Ah oui, tu ne t’occupes de rien, je t’ai invitée, c’est moi qui paie.
– Mais non, je…
– Suffit, c’est dit, allez, on bouge… D’ailleurs, ta bouteille est morte …
– Eh bien !…
Finalement, son studio est à deux pas. Nous passons devant un vendeur de sushis, elle commande un assortiment pour deux avec une bouteille de vodka…
Un petit studio richement aménagé, très féminin, des meubles de prix, un superbe canapé blanc, moderne, électrique…
Elle me fait l’honneur de son chez-elle pour quelques temps…
– Il est à une amie qui est partie aux États-Unis, je n’ai même pas de charges…
– Il y a un garage ?
– Oui, une place en souterrain, mais sécurisée.
– C’est chouette, la vue sur la place, la mer au loin…
– J’y suis depuis début Juin, les vacances de Pierre, le gynéco que je remplace, mais tu le connais, il est bien. Il me gardera peut-être, on créera un véritable cabinet, ce serait mon rêve… Car c’est trop cher de s’installer. Et puis il y a la place pour deux praticiens.
– Belle perspective, tu dois être impatiente. Il est marié ?
– Oui, avec deux beaux enfants. Sa femme ne travaille pas, elle était commerciale.
– Tu veux boire quelque chose ?
– Oh, j’ai ma dose… je n’ai pas l’habitude de boire de l’alcool hors repas…
– Si tu veux que l’on fasse quelques boutiques…
– Avec plaisir.
Nous voilà reparties en chasse de nouveautés… Elle ne regarde pas les prix, juste ce qui lui plait. Nous sommes attirées par un nouveau magasin, très mode, assez original.
Un genre Desigual de luxe… Mais avec d’autres vêtements magnifiques, et quelques créations…
Elle essaie la première, une robe agréable, colorée, à bretelles fines, décolletée, un dos aussi décolleté, tissus épais, mais très agréable au toucher…
– Sublime…
– Oui ?
– Tu veux l’essayer aussi, viens…
– Je rentre avec elle dans la vaste cabine, ôte ma robe le temps qu’elle retire la sienne, je la passe, nous sommes de la même taille…
– Jolie… Rien à dire, tu es sculpturale là-dedans… Laisse-moi te l’offrir… J’y tiens…
– Mais pas du tout…
– Elle ne te plaît pas ?
– Mais si, mais…
– Alors c’est dit, j’aime gâter mes clientes…
– Oh, je t’offre quoi alors ?
– Je te dirai, je réfléchis…
– Bon…
Nous regagnons le studio, les magasins commencent à baisser leur rideau. Il fait bon, je suis heureuse de cette magnifique robe… Tout de même, 160 euros…
Elle a tiré les rideaux, laissant entrer un peu d’air dans la pièce. Le lampadaire crée une ambiance douce. La rue se vide. Elle prépare le repas, je la regarde… Elle est belle, à l’aise, décontractée…
Elle me rejoint sur le canapé avec un assortiment de biscuits et une coupe de champagne chacune…
– A notre amitié…
– D’accord, à notre amitié… Et merci encore, je suis confuse…
– Non, ça me fait réellement plaisir, on dirait qu’elle t’attendait…
On s’embrasse en trinquant, deux bises appuyées qui résonnent…
– Tu as été parfaite la première fois, le tableau était simple, c’était du vécu… Tu as assuré ton rôle…
– J’étais en confiance avec toi MJ…
– Hé ne sortez du rôle… MJ n’existe pas, c’est une praticienne…
– J’étais en confiance avec vous, vous avez su me rassurer, je suis toujours très tendue à l’idée de me faire ausculter le sexe…
– Pour nous, pas de sexe, juste des mots savants, pas de sensations, juste une patiente avec son anatomie… Au bout de quelques années, plus rien ne nous perturbe.
– J’ai repensé au premier test… (Sans rapport, mais je l’ai ressenti…) tes doigts m’avaient donné du plaisir tout naturellement…
– Tu es très belle et j’ai réagi en tant que MJ et non en tant que médecin… Et puis j’ai été éprouvée par cette séparation d’avec mon amie… Tu lui ressembles… J’ai eu envie de toi…
– Hé les filles, on est dans un studio, en centre-ville et vous faîtes connaissance, le test c’est pas de mise là…
– Cette séparation t’a marquée, ça fait longtemps ?
– Quelques mois, avant que je vienne ici, c’est un peu pour ça que je suis partie, on vivait à Avignon depuis trois ans…
– Tu l’aimais vraiment…
– Oui, un amour très fort, très partagé, jusqu’à ce qu’elle rencontre cet homme…
– C’était ta première expérience ?
– Non, j’avais eu des aventures féminines, des passades de quelques semaines, mais pas de relation suivie. Elle ce fut un coup de foudre mutuel, nous nous sommes comprises immédiatement, et aimées profondément. Notre complicité était sans faille, nous vivions une idylle, merveilleuse, nous complétions dans tous les domaines. Le sexe nous rassemblait, devenait le ciment de notre relation. Je n’ai pas connu d’hommes durant ces trois années… Un pur bonheur, sur mon nuage… J’en suis redescendue, lorsque j’ai eu des doutes, elle rentrait tard, avait changé, son apparence, ses gestes, ses yeux, sa coiffure aussi… Elle recevait des appels, ne m’en parlait pas, était rêveuse certains soirs… Je lui ai demandé pourquoi ces changements… Elle m’a répondu qu’elle venait de décider de partir avec un homme, son amant depuis quelques semaines… Elle regrettait pour nous, pour moi, mais elle sentait qu’il était temps de faire sa vie, et souhaitait une vie de couple, des enfants, retrouver sa sexualité hétéro… Tu imagines… Je me suis plongée dans mon travail, j’ai changé de région, j’ai trouvé ça… Je suis guérie d’elle, mais j’ai vécu les meilleures années de ma vie avec elle pour l’instant, car je compte bien retrouver ce bonheur dans d’autres bras…
– Pas hétéro ?
– Je ne sais pas, l’avenir me le dira…
– Tu as eu des relations depuis ? Je veux dire avec des mâles ?
– Oui… Quelques-unes, quelques filles aussi, on ne refait pas.
– Tu fais comment pour en rencontrer ?
– Je connais un établissement discret qui nous accueille. C’est simple, sécurisé… On peut danser… Le niveau est très correct.
– Je ne connais pas ce genre de club…
– Oh, ce n’est pas interdit d’y aller, de regarder… Ensuite c’est comme avec les mecs. Mais tu sais qu’elles aussi sont là pour ça, faire une rencontre homosexuelle, s’envoyer en l’air quelques minutes, quelques heures ou rencontrer l’amour…
– On pourra y aller si tu veux…
– Je ne suis attirée par…
– Les femmes ?
– Pardon… je ne voulais pas… J’oublie vite, je suis conditionnée… Ma vie a été un homme, unique, exigeant les derniers temps. Je me suis acquittée de mon rôle d’épouse et de mère jusqu’au bout… C’est vrai j’en ai marre, je veux cesser… Ou il revient, ou on se quitte…
– Ah, tu en es là ?
– Dans la tête, oui… Je viens de comprendre que c’est moi qui vais mal, qui veut changer, donc je veux goûter à nouveau à la vie… Le naturel a un sexe, long et dur, qui me manque depuis quelques mois… Mais aussi des caresses, de la tendresse, des baisers de feu, des bras dans lesquels dormir…
– Tu veux vivre ta vie de femme, être amoureuse, te donner, recevoir, vibrer, partager un avenir, nouveau, clair, bleu…
– Oh, oui, tu me comprends…
Elle me dévisage, s’approche…
Sa main quitte ma main, vient sur mon visage, caresse mes boucles…
J’ai envie qu’elle le fasse, j’ai envie de goûter ses lèvres. Le sors a décidé, il l’a mise sur mon chemin ce soir…
Ses lèvres sont douces, elle m’attire contre elle, je fonds… Son baiser est tendre, nos langues se fondent, nous respirons plus fort…
Elle m’enlace, je caresse son visage, ses cheveux, comme je faisais à Nathalie le soir avant qu’elle s’endorme…
Sa robe d’intérieur s’est ouverte, ses seins pointent… C’est trop… La même chose… La même position qu’avec Nathalie chez moi, je suis à quelques centimètres… Ma main n’y tient plus et empaume les globes… Que de douceur !…
Elle passe sa main dans mon dos, dégrafe, descend le zip, écarte le tissus… Ma robe s’ouvre, découvrant ma poitrine…
J’ai envie de les goûter… Les pointes sont érigées… Ma langue vient lécher le premier téton…
– Hélène, qui t’a permis ? Je suis ton guide ! MJ tu as pris l’initiative de l’embrasser, tu sais où cela va te mener…
– Oui…
– Hélène est-ce que tu l’acceptes ? En deux mots, veux-tu faire l’amour avec cette femme ce soir ?
– Oui… je veux découvrir…
– Veux-tu passer la nuit avec elle ? Entrer dans le monde lesbien, devenir sa maîtresse, son amante, avoir des relations suivies sans doute ?
– Oui, je la désire…
– Alors continuez, mais je voulais que ce soit dit…
MJ a des larmes dans les yeux. Je l’embrasse de tout mon amour de femme, de mère, d’amie, d’amante, je sèche ses larmes, caresse ses seins, fais glisser sa robe… Je suis à moitié sur elle maintenant, comme si c’était moi qui guidais nos ébats…
Mon sexe coule doucement, je fonds et nos corps s’enlacent, nos poitrines se touchent, nos baisers sont de plus en plus profonds… Elle vient à son tour prendre mes seins, caresser, boire à leur source, je jouis de ces contacts si tendres…
Je l’enlace, elle monte sur moi, me dominant, glisse un peu, sa langue suce mes tétons, m’emporte… Elle fait glisser ma robe à terre, se défait de la sienne…Puis elle appuie ma tête sur un coussin, sur un accoudoir…
Je suis offerte, nue et sans défense… Elle glisse entre mes cuisses… Première caresse directe, je ne respire plus… Ses doigts découvrent ma toison blonde, trempée de désir… Mon clitoris dressé, attendant d’être câliné à son tour.
– Tu es trempée…
Ses doigts m’effleurent, mon désir explose…
Mon clito vibre sous son index, se soulève, j’écarte les cuisses au maximum…
Son doigt glisse sur les grandes lèvres, les écarte tendrement, puis viennent tout contre ma source… Ma corolle rose s’écarte, petites lèvres fragiles, qui sont à sa merci…
Je sens un flot de liquide, mon ventre brûle d’impatience, une phalange pénètre mon puits d’amour…
Je ne peux retenir mes râles, c’est trop, trop de tendresse, trop de désir… Mon bassin ondule, demandant plus…
Je perds conscience du temps, de l’endroit, je suis avec elle, contre elle… Sa tête se glisse entre mes cuisses, sa langue vient mettre le feu…
Je n’ai jamais connu un tel orgasme… Mon ventre va et vient, se soulève, je gémis sans retenue, je me lâche…
– Oh, oui… Viens !… Emporte-moi dans ton monde… Je jouis !… Ou… Oui… Encore !…
C’est insupportable, clitoris, lèvres, vagin, utérus, je ressens les moindres sollicitations, ses doigts sont en moi, palpent, cherchent, ça y est, j’explose… Elle vient de trouver mon point G… Je pleure de plaisir… Un torrent s’échappe de mon sexe, par petits jets… J’ai honte, je ferme mes cuisses…
– Non, laisse toi faire, jouis ta fontaine… ce n’est pas de l’urine, c’est un jus d’amour, de tout ce que tu as gardé en toi… Je l’ai trouvé et je vais le boire… Tu me fais un cadeau de reine…
Elle éponge un peu son beau cuir, lèche ma vulve…
On s’embrasse, pleinement, je me donne à elle, elle le ressent…
– Viens, à toi…
A mon tour, je caresse son corps magnifique, son ventre, son pubis presque roux, épars, mes lèvres découvrent ses seins, ses tétons dressés, durcis, ma main passe entre ses cuisses, mes lèvres descendent, elle est assise sur le canapé, écartelée, ma bouche s’approche, mes doigts glissent, tout devient plaisir, elle crie, râle, est prise de spasmes, je goûte son trésor ambré, sa liqueur, c’est du miel… je savoure… première fois… Que de temps perdu… C’est délicieux, elle jouit, je lèche, suce, excite, lentement j’entre en elle, un doigt léger… Elle s’ouvre sous lui et je ressens sa chaleur, sa douceur, comme si mon doigt était aspiré par son vagin…
Elle a un orgasme, je n’en peux plus… Je pousse deux doigts en elle, jusqu’au fond…. Puis doucement, j’entre et sors mes doigts comme un phallus, tenant le rythme de son souffle…
– Heu… heu… Oui…. Encore… Heu…
Ses cuisses s’écartèlent, son bassin monte et baisse, elle jouit…
– Oui !… Je jouis !… Nat, je t’aime !…
Ses râles résonnent, emplissent la pièce, le lit craque… Je me jette sur elle et l’embrasse à pleine bouche, elle se donne, me prend dans ses bras, me serre, caresse mes seins, griffe mon dos…
Nathalie se masturbe dans la pénombre, à moitié nue, surprend mon regard, descend sa robe, rentre ses seins, me fait chut avec son doigt sur les lèvres….
D. Épilogue
Je sais que toute histoire est plus agréable quand tout fini bien.
Nous venons de vivre des moments particuliers, intimes, un jeu de rôles entre femmes, entre épouse, fille, amie… Rien de tabou, juste des pensées qui s’expliquent dans la tête d’un être stressé, perturbé…
La mise en situation qu’a fait ma fille, vient de me libérer de ma déprime. Je viens de vivre des moments particulièrement intenses, inconnus à ce jour pour moi. Ce fut merveilleux. La nuit a continué, torride… 4 heures de sexe d’affilé… Ce fut intense, complet, au-delà de ce que j’avais pensé… MJ est une personne extraordinaire de tendresse, de beauté, de générosité.
Je suis juste rentrée, pour trouver mon époux inconscient, ivre, blessé à la tempe…
Pompiers, hôpital, je l’ai laissé en vie…
Le lendemain matin, j’ai fait ma valise et suis partie chez… Je ne sais plus, c’était du virtuel, j’ai cherché le studio, le cabinet, même le bar…
Le magasin existe ; je n’ai pas trouvé de robe aussi jolie…
J’ai déambulé dans la ville, un peu perdue, ma valise à la main.
– Qu’est que tu fais là ?
Je me retourne, c’est MJ… Seule…
– Bien et toi, tu es seule ?
– Oui, elle est rentrée. Je n’avais pas envie de m’enfermer, j’avais envie de rêver, de continuer, c’était si bien…Je lui ai dit « A demain soir, je vais chez mes parents… ».
– Tu as des parents ? Ici ?
– Non, ils sont séparés, ma mère vit en Australie…
– Ça te dirait de reprendre où on en était ?
– Tromper Nat ?
– Non ! Écrire le Tableau 3 !….
– Mais quel serait le thème ?
– Deux femmes tombent amoureuses. 25 ans d’écart, mais le même amour, la même soif de vie…
– Il n’y a pas d’homme là-dedans !
– Pourquoi tu en veux ?
– Je ne suis pas contre, je veux tout apprendre…
FIN
Auteur Marika – copyright 2016
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Ah, au fait, j’ai reçu une carte postale. MJ et Hélène sont toujours ensemble, Nat s’est mariée, après avoir ouvert son cabinet de gynécologie…
MJ a ouvert une boutique en centre-ville et vend des robes de luxe…
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