SUITE DE « L’apprentie…10 »
PRENDRE CE RÉCIT AU CHAPITRE 7 N’A PAS GRAND INTÉRÊT, N’HÉSITEZ PAS A LIRE LA TOTALITÉ DE CETTE HISTOIRE EN VOUS RENDANT SUR MON PROFIL POUR Y TROUVER LES CHAPITRES PRÉCÉDENTS
Elle se précipita dans sa direction en hurlant le prénom de sa petite fille.
– Angela ! Angela ! viens, ma chérie !
Le vieux, surpris, s’arrêta et tourna la tête dans direction. Elle s’agrippa à lui et pesa sur de toutes ses forces sur son corps fatigué, l’obligeant à s’agenouiller.
Narcisse qui avait assisté à toute la scène, prit son fusil à lunette et visa le premier garde qui venait d’épauler et de mettre en joue Vanessa. La détonation retentit, emplissant l’espace. Il vit le garde s’affaisser. Son visage traduisit la stupéfaction. Il lâcha son fusil et porta les mains à sa jambe, contemplant son genou explosé et le sang qui pissait, maculant de rouge la petite cour ombragée. Le deuxième garde déposa son arme à terre en tournant la tête dans tous les sens, cherchant où pouvait bien se trouver le tireur qui les prenait pour cible.
Vanessa reprit alors le contrôle de la situation et s’adressa au sbire qui venait de mettre à plat ventre.
– Tu vas me chercher Ange ! Pas de blague ! Compris ?
Ce dernier se releva lentement, les mains sur la tête, jetant des regards affolés vers la montagne. Une deuxième détonation retentit. La balle souleva une gerbe de graviers juste à côté de l’homme qui se mit à hurler. Il n’eut pas le temps d’atteindre la porte d’entrée. Ange fit son apparition. Il portait un vieux pantalon de chasse et un maillot de corps blanc. Mal rasé, il regarda Vanessa d’un air mauvais et eut un geste d’impuissance à l’intention de son grand-père qu’elle maintenait fermement. Ce dernier ne cherchait pas à se débattre. On aurait dit qu’il attendait le bon moment pour agir, sûr de lui. Ange, mû par une pulsion subite, se précipita vers lui dans la cour au mépris du danger. Il voulait visiblement en découdre avec Vanessa. Sa rage aveugle se lisait sur son visage.
Une troisième détonation le stoppa net. Ange venait de recevoir une balle qui lui avait traversé le bras. Il s’écroula au sol et se mit à ramper en hurlant de douleur en direction de Vanessa. Le sang coulait abondamment de sa plaie. Il retira son maillot et enveloppa son bras pour réduire l’hémorragie. Il resta étendu sans bouger à geindre. Ses yeux avaient perdu de leur intensité et il n’était plus l’héritier espéré. Il se montrait tel qu’il était vraiment, un parvenu lâche qui avait profité de la situation dominante de sa famille.
Vanessa se releva et se saisit de la canne du vieux. Ils étaient maintenant à sa merci. D’un signe de main, elle fit un signe en direction de la montagne. Le vieux s’adressa à elle, espérant sans doute l’amadouer par de nouvelles propositions.
– Ecoute, petite, ce n’est pas comme ça qu’il faut traiter les affaires ! On peut se parler toi et moi. Mi vene in quella di pigliallu à calci ! dit-il en désignant Ange. C’est un bon à rien ! Je l’ai toujours su ! Mais, toi ! Tu es de la trempe des Di Marco ! Tu es comme moi ! Le club, je te le donne ! Il est à toi ! Et pour que tu puisses élever mon arrière-petite-fille, je lui donne de l’argent. Beaucoup d’argent ! Bien plus que tu n’en as jamais vu ! On signe les papiers sur la table de la cuisine et basta ! Tu repars ! Tu oublies cet imbécile ! Il ne te touchera plus ! Ca te va petite ? Dis à celui qui se cache qu’il peut venir ! Il ne serait pas un peu photographe, par hasard ? Je lui offrirai un verre de vin, de mes châtaignes et un peu du fromage de mes chèvres !
Vanessa écoutait attentivement. Le vieux se taisait à présent, attendant sa réaction.
– Tu me laisserais le club ? Et, j’aurais de l’argent ? Combien ?
– Le club, je te l’ai déjà dit ! Et l’argent ? 200, 3OO …
– 500 000 euros ! Pas moins ! Je te connais, qu’est-ce que tu attends de moi en retour ?
– Va bene, pour 500 et puis, tu sais, entre amis, c’est normal de se rendre des services.
– Qu’est-ce que tu appelles des services ?
– Tu pourrais garder quelques valises ou …
– Remplies de came ou de billets tes valises, c’est ça ?
– Qui peut le savoir … mais oui, c’est possible, qui peut le savoir !
– Alors, il me faut une commission sur chaque valise ! 50 OOO euros ! Sur un compte à l’étranger !
– Tu demandes beaucoup, petite ! Ca se réfléchit ! 30 000 ?
Ange se redressa et s’adressa à son grand-père :
– Ne l’écoute pas, c’est une salope ! Elle va nous embrouiller !
– Toi, tu te tais quand je parle ! Vai à fatti leghje ! Tu n’es plus de la famille ! Qu’est-ce que tu en dis, petite ?
– 30 000, c’est pas assez ! Je veux ma part sur la came, c’est à prendre ou à laisser ! Vous n’êtes pas en position d’exiger quoique ce soit ! Maintenant, dit-elle, c’est moi qui décide ! Voilà ce que je veux : je reprends Angela et vous me versez 50 000 euros par valise sur un compte à l’étranger ! Kapisch ?
– Tu es dure en affaires, petite ! Mais, c’est bien comme ça ! L’amitié, ça ne se marchande pas ! Je ne peux rien te refuser, tu vois, si c’est pour la petite !
– Je savais bien que nous pourrions nous entendre ! C’est en paix et pour le bien de tout le monde que je le fais ! La famille, c’est sacré !
– Ca, je crois que ça ne va pas être possible !
Vanessa se retourna vers celui qui venait d’entrer dans la cour. Narcisse tenait un portable qu’il agitait.
– Tout est enregistré. Tu peux raccrocher, je viens de transférer les confidences du vieux à l’instant à notre avocat ! Avec les photos que je lui ai laissées avant de partir, c’est fini pour les Di Marco !
Le vieux le toisa et cracha dans sa direction. Ses lèvres tremblaient et son regard se durcit à nouveau. Enfin, il prononça quelques mots incompréhensibles avant de parler d’une voix éteinte :
– Toi, tu ne mérites pas que je te parle ! Ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, c’est moi qui le décide ! Les juges, ils mangent dans ma main ! Alors, tes enregistrements de merde, je m’en fous ! Tu entends, je m’en fous !
Narcisse qui l’écoutait tranquillement lui coupa la parole :
– Sur le continent, les juges ne te connaissent pas ! Mais, ce n’est pas ça qui est impossible ! Dis-lui Vanessa ! C’est le moment !
Vanessa sortit du sac à dos les trois enveloppes et les agita sous le nez du vieux.
– Ca, tu vois, vieille merde, ç’est la preuve que ta pourriture de petit-fils n’est pas le père d’Angela ! Il y a trois analyses ADN, la mienne, celle de Narcisse et celle de notre fille ! Je te les donne ! Ca te fera des souvenirs !
Puis, lâchant le vieux, elle se précipita en direction de la maison. Ange qui avait tout entendu se leva malgré la douleur et lui barra le passage.
– Tu dis n’importe quoi ! Angela est ma fille ! Je t’ai suffisamment baisée, petite pute, pour le savoir ! Lui, c’est un PD qui n’a pas de couilles ! C’est moi, le père d’Angela !
Pour seule réponse, elle leva la canne et lui en donna un premier coup qui lui brisa le nez. Le deuxième lui fracassa le genou. Emportée par sa rage, elle frappa encore son ancien compagnon qui hurlait de douleur à chaque fois que la canne du vieux touchait une partie de son corps. Ange s’écroula au sol essayant de se protéger et d’éviter vainement le châtiment que Vanessa lui réservait. Il fallut que Narcisse la prenne dans ses bras et jette la canne au loin pour qu’elle retrouve peu de calme.
Sur le perron, dans un rayon de soleil, elle vit apparaitre alors sa petite Angela qui lui faisait signe. Derrière elle, une vieille femme portant un fichu noir contemplait le carnage. Sa main ridée essuya une larme quand la petite courut rejoindre sa mère pour se jeter dans ses bras.
Narcisse se rapprocha alors de Vanessa, l’enlaçant tendrement, ses lèvres effleurèrent les siennes et dans la petite cour ensanglantée, ils étaient désormais, tous les trois, seuls au monde, à devoir construire un avenir pour eux deux et pour leur petite fille.
— F I N —
Voilà un bon récit de 11 épisodes qui se termine, merci à tous ceux qui ont pris le temps de lire les 11 chapitres, sans çà l’interet et bien moindre.
Il est évident que j’aimerai vraiment avoir votre avis sur ce récit, vos commentaires.
Merci
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