Le porno chosifie l’être humain
Faites le test si vous ne l’avez jamais fait : dès qu’une jolie fille bien apprêtée, fraîche et sexy passe dans la rue, ne vous attardez pas à la dévisager. Regardez plutôt les hommes autours : une grande majorité va, non seulement poser les yeux sur elle, mais en plus, la toiser des cuisses à la poitrine. Elle sera réduite à son corps.
Le porno laisse une image fausse de la femme. Les images véhiculées dans le cadre de la pornographie sont le plus souvent celles de femmes toujours et immédiatement disponibles, parfaitement épilées, sensuelles et entreprenantes. Or une femme n’est pas toujours disponible, a besoin de temps et n’a pas forcément envie d’être « prise » sur le sol de la cuisine. Cette dernière expression reflète d’ailleurs bien l’aspect de « consommation » lié à la pornographie. C’est la femme l’objet principal du porno. Les scènes sont bien souvent filmées par l’homme dont on ne voit pas le visage quand il n’est pas carrément flouté !!
Le porno laisse une image fausse de l’homme. L’homme quand à lui est « performant », bien membré et l’acte peut durer, durer… et ce, dans de multiples positions. En général, l’acte sexuel n’a rien à voir avec ça. Beaucoup d’adolescents en arrivent à complexer de la taille de leur sexe alors que ce n’est pas la taille qui compte. Sur certaines vidéos, l’homme en scène est parfois menteur (je pense à ces pseudo scènes amateurs où l’homme se fait passer pour un faux agent de l’industrie du porno) et pervers (adepte de filles trop jeunes et qui sont censées avoir plus de 18 ans). Vous pouvez ainsi croire que vous êtes un peu comme ces hommes qui jouissent sous vos yeux. D’ailleurs, ne jouissez-vous pas aussi comme eux ?
Le porno laisse une image fausse de la relation sexuelle. Je crois qu’une relation sexuelle, pour être saine, est a minima, empreinte de complicité, si ce n’est d’amour. Ça peut être une distraction, un bon moment en couple en toute simplicité et sans chichi, mais s’il n’y a aucune complicité entre les deux partenaires, on glisse vite vers un manque de sens et de respect. La relation sexuelle, pour être épanouissante, doit être un moment de partage, à deux, qu’il dure toute la nuit ou toute la vie… Enfin, c’est mon avis.
Le porno rend dépendant
Il devient vite une drogue
Le porno n’est pas illégal. Il surfe sur une pulsion naturelle liée à la survie de l’espèce : la reproduction. La dépendance est donc très pernicieuse et difficile à éliminer à première vue. Je me demandais toujours comment cesser de me masturber car on a toujours le matériel sous la main à moins de s’émasculer (ce que je déconseille, il y a d’autres solutions). Le désir est là lui aussi et surgit souvent quand on s’y attend le moins.
On trouve beaucoup de défenseurs de la pornographie. On trouve aussi beaucoup de défenseurs du cannabis ou du binge dringking, parceque c’est cool et que ce n’est sûrement pas mauvais. Si vous estimez bien vivre la pornographie, très bien. Si vous aimez cela, sans en abuser, très bien, vous n’êtes sûrement pas porno-dépendant. Quelle chance ! Mais n’allez pas dire partout que ce n’est pas une drogue ou que ça ne peut pas être une drogue.
Tant de personnes sont brisées par le cannabis ou l’alcool. De même, des millions d’hommes et de femmes ont leur vie brisée par la pornographie. Alors oui, je suis sûr que la pornographie peut provoquer des désordres psychologique (lien en anglais) et rendre dépendant. J’en parle pour l’avoir vécu. Toute habitude excessive peut mener à une addiction.
L’industrie l’a d’ailleurs bien compris et en profite pour faire de l’argent. Beaucoup d’argent. Comme l’ensemble des drogues de la planète, la pornographie est très, très lucrative. Elle représentait en 2010, 37% du trafic Internet mondial…
Mieux vaut s’y prendre tôt pour contrer le poids des habitudes
Au cours de la vie, pour faire simple, deux mécanismes freinent le sevrage à la masturbation et à la pornographie :
les pulsions sexuelles
la difficulté à se débarrasser des habitudes
Jeune, les pulsions sexuelles naissent et augmentent très vite à l’adolescence et diminuent progressivement pour atteindre un plateau ensuite. Et zéro en fin de vie.
Mais dans le même temps, plus on vieilli, plus les habitudes sont tenaces.
Moralité : mieux vaut s’en sortir tôt ! Sinon l’on peut aussi tomber dans l’addiction sexuelle avec multiplication à outrance des partenaires…
Graphique-jeunesse-vieillessePulsions sexuelles vs poids des habitudes
Le porno isole
On parle, pour décrire la masturbation, de plaisir solitaire. Au stade de la porno-dépendance, je ne crois pas que l’on puisse parler de plaisir solitaire. J’utiliserais plutôt le terme « d’habitude isolante”.
L’égocentrisme du début (mon plaisir, où je veux, quand je veux) se transforme avec le temps en une prison psychologique.
L’isolement n’est pas forcément visible, il est avant tout invisible.
Cet isolement se manifeste par une absence au moment présent (au travail, avec son conjoint, ses amis…), un besoin de s’isoler pour consommer de la chair en image (voir en chair et en os), un besoin de se masturber sans même en éprouver une once de plaisir (oui oui, l’orgasme devient tellement routinier qu’il n’est alors plus qu’une sensation sans un vrai plaisir associé) !
On veut s’en débarrasser mais on se sent seul sans pouvoir en parler.
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