LU SUR LE NET
La chaleur était tombée avec le soir. Une journée difficile au bureau, puis une heure de voiture sous l’orage l’avait épuisée. Aussi, le repas du soir vite expédié, Hélène avait-elle pris une bonne douche. Et maintenant, simplement vêtue d’une chemise de nuit et d’un peignoir léger bleu foncé, elle paressait agréablement, engloutie dans un grand fauteuil, les fenêtres et la grande porte-fenêtre ouverte sur la terrasse et le jardin. Elle rêvait, les yeux perdus dans la nuit. Une douce lumière baignait le salon, autour d’elle, et la chaîne diffusait une musique apaisante.
Elle allait se lever pour préparer une tasse de thé quand son attention fut attirée par une tache claire dans les buissons, sur sa gauche. Quelqu’un l’observait du jardin. Elle s’élança vers la fenêtre, mais elle ne surprit qu’une silhouette en jeans, qui fuyait éperdument à travers les buissons vers la haie, au fond du jardin.
Sa première réaction fut la colère, mélangée de honte. Quelqu’un l’espionnait du jardin. Qui ? Depuis quand ?
Elle ferma les rideaux, gagna la cuisine. Là, en attendant que l’eau soit chaude, elle réfléchit. Son premier mouvement de colère était tombé. Lui succédait un sentiment plus calme, plus doux. Ainsi, elle pouvait encore faire naître le désir chez un homme ? Car son admirateur était bien un homme, plutôt jeune, elle en était sûre. Depuis combien de temps ne lui avait-on pas rendu un tel hommage ? Il lui fallait reconnaître que les vêtements plutôt informes qu’elle portait d’habitude et l’air revêche qu’elle abordait la mettaient à l’abri des regards des autres. Elle but son thé, posa la tasse sur l’évier, éteignit les lumières et gagna la salle de bain. Elle se dévêtit complètement et se regarda dans le grand miroir. Non pas comme on se regarde, matin et soir, presque distraitement, après la douche. Non, elle s’observa comme auraient pu l’observer les autres, ceux qu’elle croisait tous les jours.
Hélène était grande, plus d’un mètre soixante-cinq. La pratique de la natation lui avait donné un corps souple et délicatement musclé, mais depuis deux ans qu’elle ne nageait plus, son corps avait pris une sorte d’onctueuse douceur. Une épaisse chevelure d’un blond tirant sur le roux encadrait un visage dont l’ovale était devenu plus flou avec les années. Ses yeux bleu ardoise entre des paupières un peu plus ridées, avaient gardé cette luminosité de la jeunesse. Ses lèvres, naturellement rouges et pulpeuses, un peu grandes, ressortaient sur sa peau blonde parsemée de quelques éphélides, juste sous les yeux. Elle remarqua qu’elle avait gardé beaucoup de charme. Suivant son corps du regard, elle se jugea sans indulgence. Les épaules, d’abord douces et arrondies. La poitrine avait gagné en moelleux et en épanouissement ce qu’elle avait perdu en arrogance. Les seins fermes et doux, accrochés haut, séparait un doux vallonnement ombré. Les aréoles, larges et légèrement granuleux avaient une teinte d’abricots secs tranchant sur le blanc laiteux de la peau. Les tétons se dressaient fièrement en leur centre. Elle en fut étonnée. Étonnée et troublée. Elle avait oublié cette douce sensation.
Poursuivant sa découverte, elle observa son ventre, un peu rond, et le nombril, bien centré, duquel partait un fin duvet, prémices d’un buisson d’or roux qui couvrait un mont de Vénus proéminent. La taille était fine. De ses hanches larges, en forme d’amphore naissaient des cuisses charnues et des jambes longues et fuselées, dont le galbe était accentué par le port de mules à talons habillant un pied mutin. Ce galbe creusait la cambrure du dos, mettait en valeur deux fesses pâles et bien rondes, séparées par une vallée pleine d’ombre et de mystère de laquelle sortaient quelques poils fous. Sans être un canon de beauté, elle avait un corps plus qu’intéressant, genre poivrier, avec les pleins et les déliés au bon endroit.
A nouveau, une émotion douce et oubliée la fit frissonner. Des remous qu’elle n’avait plus ressentis depuis des années agitèrent son bas-ventre, creusant ses reins, faisant onduler son bassin. Elle passa ses mains sur ses seins, sur son ventre, caressa sa toison, ses cuisses. Elle sentit distinctement sa chatte s’entre ouvrir et s’humidifier.
Comment, après neuf ans de mariage plus ou moins raté, un divorce houleux et deux ans de refuge et de solitude dans cette petite maison de banlieue, pouvait-elle avoir oublié qu’elle avait un corps ? Il est vrai qu’elle avait consacré ces dernières années à sa carrière. Pour oublier les rancunes, les colères, l’amertume, les mots couverts mais critiques de ceux qui l’avait connue mariée. Quelques sorties entre collègues de bureau ne lui avaient laissé que des souvenirs pour le moins mitigés. Elle s’était trouvée vieille, inutile et s’était lancée à corps perdu dans le travail. Et à trente-quatre ans, elle devenait une vieille fille aigrie. Il avait fallu l’aventure de ce soir pour qu’elle s’en rendit compte.
Hélène remit sa chemise de nuit et se coucha. Mais le sommeil fut long à venir. Son esprit tournait sans cesse, et son corps lui rappelait sa présence, après si longtemps, comme un vieil ami oublié. Sa dernière pensée, avant de sombrer dans le sommeil, fut « Heureusement, demain c’est samedi … »
Au matin, le soleil la réveilla. Peu à peu, les souvenirs de la soirée se rappelèrent à sa mémoire. Qui pouvait bien l’espionner ? Il lui fallait savoir. Et pour ça, préparer un piège ! Douche matinale prise et petit-déjeuner avalé, elle descendit au salon. Après réflexion, elle déplaça quelques meubles, modifia légèrement les éclairages. Dans la cuisine, elle posa l’escabeau près de la fenêtre haute, pour pouvoir observer le jardin sans être vue. Elle sortit sur la terrasse pour vérifier son œuvre. Au dernier moment elle se souvint d’une vieille paire de jumelles de théâtre, et à tout hasard, elle les rechercha dans une vieille malle et les posa à portée de mains. Si elles étaient assez bonnes pour reconnaître un acteur sur scène, elles lui permettraient sans doute de mieux voir ce petit curieux. Satisfaite, elle consacra le reste de sa journée aux tâches habituelles du samedi, lessive, courses, mais cette fois avec plaisir. Une grande impatience l’habitait, et elle avait hâte à la nuit.
Le soir, longtemps avant la tombée de la nuit, elle s’était préparée. Comme pour un rendez-vous amoureux. Elle avait pris une bonne douche, s’était parfumée de lavande, avait choisi dans sa garde-robe des dessous grenat, un slip suffisamment étroit pour laisser deviner l’ampleur de ses fesses, un soutien-gorge pigeonnant pour faire ressortir sa poitrine. Là dessus, elle avait enfilé une nuisette en dentelle presque transparente et un déshabillé flottant. Elle ouvrit en grand les rideaux du salon, les fenêtres et la porte. Tout était prêt !
Dès la nuit, elle monta sur l’escabeau de la cuisinette, et regarda dehors. Elle n’attendit pas longtemps avant de voir une silhouette glisser furtivement dans l’ombre et se tapir derrière le buisson de rosiers. La lune, à demi pleine, éclairait suffisamment le jardin. Elle saisit ses jumelles et les braqua sur sa cible. Ce visage lui disait vaguement quelque chose. Un souvenir ténu qui lui rappelait un jeune homme, aperçu une ou deux fois au centre commercial. Entouré de monde … la boulangerie ? Le kiosque à journaux ? Elle ne fréquentait que ces endroits. A mois que … ? La lumière se fit ! Un jeune homme vu plusieurs fois à la pizzeria où elle allait manger de temps à autre. Maintenant, elle en était sure. Le grand jeu pouvait commencer.
Elle entra hardiment dans le salon, faisant tournoyer autour d’elle le déshabillé, montrant ses jambes. Elle prit une livre sur la table et s’assit dans un fauteuil, face à la porte-fenêtre. Elle savait que son voyeur était aux premières loges, et, négligemment, elle croisa les jambes, prenant son temps. D’un mouvement naturel, elle laissa glisser sa robe de chambre, d’abord une jambe dévoilée, puis l’autre. Là-bas, dans le jardin, son observateur ne devait rien perdre du spectacle de ses cuisses ouvertes puis refermées lentement. Peu à peu, elle oublia cet homme au jardin, et pour elle-même, entama une sorte de ballet à travers la grande pièce. Comme elle ne l’avait jamais fait. Elle mit une jambe sur une chaise, pour replacer sa mule, dévoilant largement son entrejambe. Elle sentait son sexe s’ouvrir, son slip mouler son intimité. Jamais elle n’avait été aussi exubérante. A un moment, elle monta sur un tabouret pour prendre un livre en haut de la bibliothèque, prenant bien garde à présenter un maximum de chair nue. Elle s’était maintenant dédoublée, l’une d’elle montrant tour à tour ses jambes, ses épaules nues, et l’autre elle critiquant ces façons d’intrigante. Une pute, voilà ce qu’elle était. Une pute qui montrait son cul, pour appâter le chaland. Une femme, qui était femme, fière de son corps, chantait l’autre elle-même. Sa féminité sourdait de partout, humidifiant son intimité. Ses seins étaient durs, sensibles même à la légèreté du vêtement, les pointes saillantes sous les voiles. A un moment, elle laissa son déshabillé glisser sur ses épaules, dévoilant sa poitrine, juste soutenue par las balconnets du soutien-gorge.
Parvenue à cet état d’excitation, d’exaltation, Hélène voulut en voir le résultat sur son spectateur. Elle s’enfuit à la cuisine, grimpa sur l’escabeau. Le spectacle en valait la peine. Le jeune homme se masturbait derrière les rosiers. Elle voyait clairement sa bite sortie par la braguette, sa main allant et venant, coulissant sur ce mandrin. A cette vue, elle perdit presque l’esprit. Sa main à elle fourbit dans son slip, s’infiltra dans sa fente. Elle y enfila un, puis deux doigts et commença à se caresser en cadence. Au moment où elle crut devenir folle de désir, elle vit la queue éjaculer à grands traits pâles. Elle enfonça alors brutalement ses doigts dans son vagin, et son ventre fut inondé d’une coulée brûlante, des spasmes la prirent, comme si le sexe du jeune homme avait été en elle. Les jambes tremblantes, elle fut obligée de s’asseoir sur la dernière marche de l’escabeau. Elle jouit longuement. Lorsqu’elle reprit ses esprits, il n’y avait plus personne dans le jardin.
Le dimanche, vers midi, Hélène alla jusqu’à la galerie commerçante, pour mieux voir qui était son voyeur. Tout à fait par hasard, elle le reconnut qui entrait à la pizzeria. Elle entra derrière lui pensant se mettre à une table proche de lui. Mais, à sa grande surprise, elle le vit derrière le comptoir, préparant les boissons. Le patron vint vers elle, pour prendre sa commande. Il lui dit qu’elle devait attendre un peu, il était tôt, et seul son fils Pierre et lui pouvaient faire le service. Ainsi, c’était le fils du patron ? Elle but un porto en attendant sa pizza, mangea de bon cœur sous le regard tantôt sournois tantôt effrayé du jeune homme. Quel âge pouvait-il avoir ? Vingt ans, à tout casser. Elle but un café et rentra chez elle, satisfaite de sa découverte. Elle savait qui l’espionnait.
Il plut au début de la semaine suivante, et il n’y eut personne dans le jardin. Mais le jeudi, le temps sembla se remettre au beau, et la température remonta, justifiant les portes et fenêtre ouvertes. Il ne revint que le vendredi soir. Mais elle l’attendait. De pieds ferme. Dès qu’elle l’aperçut se glisser à son observatoire, elle commença son numéro. Mais cette fois, elle n’allait pas le rater. Elle attendit, et quand elle présuma qu’il devait être mûr, elle sortit sans bruit par la porte de la cuisinette, déverrouillée pour la circonstance, et cria « Hé, Pierre, je vous ai vu ! … ». Aussitôt, une tentative de fuite, bloquée par un « Si vous partez, je dis tout à votre père … ». Le jeune homme se figea sur place. « Venez ici … ». Il se retourna et s’approcha piteusement. La braguette largement ouverte, la queue dépassant, mais maintenant flasque, il avait l’air misérable et honteux. Elle eut envie de rire, mais elle lui ordonna fermement d’entrer dans le salon. Là, prenant des airs de maîtresse d’école, elle lui demanda ce qu’il faisait dans son jardin. Elle ne put en tirer aucune explication valable, et pour cause, mais elle n’en avait pas besoin, elle savait … Toujours avec son air sévère, elle lui ordonna alors de se déshabiller. Comme il ne comprenait pas, elle lui expliqua que comme elle savait qu’il l’avait vue à moitié nue, c’était bien son tour. Avec peine, il s’exécuta. D’abord les chaussures, puis la chemise … Et chaque fois, il la regardait pour savoir si son supplice était terminé. Mais chaque fois, d’un geste vif de la main, elle le poussait plus loin. Le jeans, les chaussettes, et enfin, dernier rempart, le caleçon. Quand il fut entièrement nu, elle le fit se coucher sur le canapé.
Elle avait revêtu un de ses déshabillés vaporeux, directement sur ses sous-vêtements. A chaque mouvement qu’elle faisait, de larges pans de sa peau nue apparaissaient et le jeune Pierre pouvait parfaitement voir ses dessous de dentelle violette. Au début, il semblait terrifié, et n’osait bouger. Mais peu à peu, son état d’homme reprenait le dessus. Sa queue, qui jusqu’alors gisait tristement sur son ventre reprenait de la vigueur. A un moment, il fit même un geste pour caresser cette femme qui tournait autour de lui. Mais, d’un regard, elle l’en dissuada. Lorsque le membre du jeune homme eut acquis une rigidité suffisante, Hélène s’en empara et commença à la branler, puis à la sucer avec gourmandise. Chaque fois qu’il essayait de bouger, de la toucher, d’un geste ou d’un regard, elle le clouait sur le lit. Leur excitation montait et Hélène sentait son sexe couler dans son petit slip. D’un mouvement vif, elle l’enleva, et Pierre put découvrir toute la féminité d’Hélène, les grandes lèvres largement ouvertes, la mouille luisant dans les poils du pubis. Et Hélène sentait même qu’elle était humide jusque dans la fente de son derrière. En quelques mouvements très lents et très doux, elle finit de masturber Pierre, et récolta son sperme dans sa petite culotte qu’elle venait de ramasser. Puis, elle se mit en face de lui, dans un fauteuil, les jambes largement ouvertes, et se mit à se caresser, le fixant dans les yeux, un léger sourire sur les lèvres. Il n’osait bouger, faisant passer son regard à moitié exorbité du visage de cette femme à cette main qui disparaissait dans cette grotte brillante de sécrétion. Sentant venir l’orgasme, Hélène passa son autre main entre ses jambes, et s’enfonça vigoureusement un doigt dans l’anus, après l’avoir enduit de mouille. Elle s’enfila presque toute l’autre main dans le con et jouit violemment, sous les yeux de Pierre. Il en eut comme un hoquet, et sa queue se dressa brutalement.
Elle reprit son souffle en quelques minutes, sans bouger, maintenant Pierre immobile du regard. Elle se leva, enleva son déshabillé, dégrafa son soutien-gorge et se montra parfaitement nue. Pierre en était hébété. Cette magnifique sculpture, il ne pouvait en détacher les yeux. Une fois encore, il essaya de la toucher, mais une fois encore, elle l’en empêcha d’un regard foudroyant. Elle se mit à genoux à côté de lui, sur le lit, et balança sa poitrine sur son torse, sur son visage, sur son sexe. Pierre n’osait plus bouger. Mais, comme il était jeune, son membre se dressait de plus en plus vigoureusement sur son ventre, sous les caresses des seins et des mains d’Hélène. Quand elle sentit que ce membre avait acquis la rigidité souhaitée, Hélène enjamba Pierre, s’empala sur ce sexe dur comme un morceau de bois, et paisiblement, les yeux dans les siens, elle le viola.
Pierre revint souvent la voir par le jardin, le soir, à la nuit tombée. Chaque fois, elle dansa pour lui, puis le posséda. A l’automne, comme les hirondelles, il repartit. Pour Paris, pour ses études. Mais Hélène était réconciliée avec elle-même.
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