Les douces teintes du crépuscule peignaient le ciel pour prolonger les adieux de la journée. Au cours de cette heure tardive, une demoiselle se pavanait dans un parc public, cherchant une place. Elle finit par s’asseoir sur le banc d’une table de pique-nique.
Dans ses mains, elle avait une boulette de papier contenant des comprimés de Stilnox – un somnifère – achetés dans une pharmacie. Elle avait pris le temps de soigner sa fausse ordonnance médicale pour s’approvisionner en nouvelles substances.
— J’espère que c’est mieux que le Xanax ! s’enthousiasme-t-elle.
Trois comprimés du somnifère venaient d’être avalés avec un peu de salive. Ils étaient rectangulaires et très petits. Elle savait qu’elle devait attendre une trentaine de minutes pour que les effets se produisent.
Pour patienter, elle fouilla une poche de son pantalon pour trouver ses cigarettes. Elle sortit la dernière Chesterfield, l’amena jusqu’à ses lèvres, l’alluma et prit une bouffée.
La ruée de chaleur qui lui était familière la submergea. L’ingestion soudaine d’oxygène et de fumée avait pris le dessus lorsqu’ils remplirent ses poumons roses de jeune adolescente. Elle ferma les yeux et expira lentement la fumée.
L’effet du Stilnox laissa place à un profond sommeil.
C’étaient trente milligrammes de trop…
La gamine se réveilla dans un endroit inhabituel. Elle était dans une posture étrange et avait dormi dans un bus d’auto-école abandonné. L’endroit semblait être un cimetière de voitures.
La jouvencelle s’appelait Émilie Deschamps.
Émilie avait dix-huit années de vie et deux grandes années de décadence. Elle était habillée d’un tee-shirt vert à col large, d’un treillis militaire et de bottes de travail. La brunette coiffée d’un bonnet gris aux mèches courtes qui s’échappaient du couvre-chef se leva et s’assit sur un siège du bus.
Son cerveau était sorti d’un rêve…
Un œil fermé et l’autre entrouvert, elle vit sur sa montre qu’il était déjà onze heures. Elle essaya de récupérer la scène qui s’était déroulée : c’était érotique, une sorte d’amour, avec beaucoup de chaleur.
Émilie s’adossa contre la vitre du bus, frustrée d’avoir perdu à jamais le moment ultime de ses chimères. Elle fronça les sourcils et glissa une main curieuse entre les cuisses : c’était humide. Ç’avait dû être un sacré délire !
Se léchant les doigts, elle sortit son paquet de Chesterfield.
N’importe quelle fumeuse confrontée à un paquet de cigarettes vide pouvait rapidement devenir très irritable. Elle s’attendait vraiment à trouver au moins une cigarette. Elle soupira longuement et sortit du bus en jetant le paquet vide. En fait, personne ne savait qu’elle fumait. Elle avait de l’argent, mais pas l’âge pour convaincre les kiosquiers, ni même les passants…
Non pas qu’elle n’avait pas dix-huit ans, mais son visage juvénile ne lui donnait guère plus que quatorze petites années. Une bouille bien trop innocente.
En marchant en direction de la route, elle tenta de demander à des gens une cigarette, mais elle essuyait des refus ; parfois des réprimandes. Au loin, une voiture s’était garée dans le parking derrière un petit magasin, alors elle espéra que cette personne serait l’élue.
Trottinant jusqu’à la voiture, elle se mit devant la vitre côté conducteur et toqua dessus. La femme d’un âge plutôt dans la trentaine ouvrit la vitre et demanda :
— Oui ? Je peux t’aider ?
— Excusez-moi, Madame, mais pourriez-vous m’acheter des cigarettes ? J’ai de l’argent. Le tabac est dans le magasin…
La femme jeta un regard curieux et lui répondit :
— Tu ne devrais pas fumer à ton âge.
Elle se retint de faire un charabia sur son véritable âge et répondit :
— Je sais, mais vous pourriez me faire une faveur ?
La femme la regarda de haut en bas avec la même expression sérieuse avant de finalement soupirer en regardant le parking.
— Comment savoir si ce n’est pas un coup monté ?
— Qu’est-ce que vous voulez dire ?
— Comment je sais qu’il n’y a pas un policier au coin de la rue qui m’attend pour m’att****r en train d’acheter des cigarettes pour une mineure ?
— S’il vous plaît, tout ce que je veux, c’est un paquet de cigarettes ! Je vous attends à côté pendant que vous en achetez, et après, vous me les donnez !
— Qu’est-ce que j’y gagne ? sourit-elle.
— Vous pourriez être heureuse de m’avoir aidée !
— Je suppose que si je refuse, tu trouveras un autre moyen pour en avoir, pas vrai ?
— Oui. Alors, autant que ce soit vous ! dit-elle en lui rendant son sourire.
— D’accord, mais comme je connais les commerçants du coin, je préfère aller dans un autre kiosque. Je ne veux pas avoir d’ennuis avec la justice. Laisse-moi t’accompagner jusqu’à la gare, d’accord ?
— Merci !
Émilie fit le tour de la voiture et grimpa sur le siège passager.
— Comment vous appelez-vous ? Moi, c’est Émilie.
— Enchantée, Émilie. Je suis Nasha.
Nasha Bañuelos Mayonga était une demoiselle qui aimait charmer ses pâles ennuis, l’ennui du chemin, le vol des heures. Sa chevelure blonde et bouclée avait des tresses qui tombaient en longues touffes. Son teint bronzé et son visage trahissaient ses origines hispaniques. Habillée de manière plus féminine que la fumeuse, elle avait aussi des manières plus douces, plus sensibles…
Lorsque Nasha démarra la Citroën, elle conduisit en direction de la gare, et prit soudainement une petite ruelle. C’était certainement pour éviter les problèmes ; peut-être était-elle trop anxieuse ?
En éteignant le moteur, l’Hispanique se tourna vers la jeunette.
— J’ai un paquet de cigarettes sur moi. Je te le donne si tu me montres tes seins.
— Hein, quoi ?
— Tu ne veux pas ? murmura-t-elle.
— Non, mais… Quoi ?! Sérieusement ? C’est quoi ce chantage ? Je rêve ou vous voulez me mater ?! C’est n’importe quoi ce que vous me dites ! Vous êtes une perverse !
— Non, pas spécialement… dit-elle timidement.
Émilie tira sur la poignée, mais les portières étaient verrouillées.
— Bon, allez, ouvrez les portes, je veux partir !
Nasha sortit une Marlboro et la lui tendit.
— Attends ! D’accord, je ne vais pas te forcer. Tiens.
— Euh, donc vous m’en donnez une, comme ça ? Pourquoi vous changez d’avis tout à coup ?
— Je veux juste te regarder fumer.
— Euh… Pourquoi ? À quoi ça sert ?
— Je… J’aime bien… regarder… une fille fumer…
Émilie était noyée dans un océan de perplexité, mais elle en avait marre, alors elle prit cette putain de clope. Sa main tremblait imperceptiblement lorsqu’elle souleva le long cylindre blanc jusqu’à sa bouche. Elle pinça les lèvres et embrasa le tabac sec. Elle aspira une belle bouffée de fumée, la retint un moment, et l’expira longuement. Quel soulagement ! Voyant que Nasha était immobile et sage, Émilie demanda :
— Donc, là, ça vous plaît ?
Nasha fit un « oui » de la tête en souriant gentiment.
— Bien…
Émilie savourait l’expérience d’être prodiguée d’une telle attention. Pendant qu’elle prenait plaisir à fumer, elle se détendait, alors que la respiration profonde, la satiété de son habitude et l’afflux d’oxygène dans son corps s’installaient.
Comme la fumeuse avait pris sa troisième lente et sensuelle bouffée, elle avait fini par comprendre que Nasha était une fétichiste très timide. L’Hispanique la regardait avec passion dans les yeux, les joues pourpres, et il n’y avait que du désir.
Émilie sentit soudainement une faille à exploiter.
— Je veux avoir tout le paquet, sinon, je parlerai de vos agissements.
— Non ! Je t’en prie, n’en parle à personne ! Je suis gênée…
— À propos de quoi ?
— De ces choses…
— Ces « choses » ? Quelles sont ces choses ?
En rigolant, elle rajouta avec un certain culot :
— Moi pas comprendre, moi, idiote ! Parler meilleur !
— Je ne veux pas que les gens sachent que j’aime regarder des… (elle inspire lentement.) Des jeunes fumeuses…
— Vous êtes une perverse ! Mais comme je suis une gentille fille, je vais vous laisser me reluquer. Vous aimez me reluquer, pas vrai ?
— Oui…
— Dans ce cas, donnez-moi le paquet.
Nasha s’exécuta tout de suite et le chantage continua :
— Je veux vous voir vous caresser.
— Pardon ? s’étonna-t-elle.
— Si je suis aussi excitante que vous le dites, je veux que vous vous branliez devant moi ; mais vous restez habillée.
— Je… Je peux le faire ?
— Oui. Faites-le.
Nasha glissa une main hésitante sous sa jupe et, vaincue par une chaleur passionnelle, les doigts caressèrent le petit bouton de chair qui était déjà sorti du capuchon. Timidement, elle se titillait le clitoris, puis se laissa emporter par une pulsion. Elle se délectait de la voir fumer de manière malicieuse et terriblement hautaine. Elle regardait son visage angélique, ses habits rebelles, ses lèvres qui soutenaient la cigarette…
Émilie la regardait droit dans les yeux. Elle prit une longue bouffée et, paresseusement, fit sortir une fumée noire par ses lèvres pincées.
L’Hispanique avait regardé toute la scène et son clitoris allait bientôt céder. Émilie regardait Nasha se branler avec un tel plaisir qu’elle se dit qu’elle devait être une sacrée allumeuse pour que cette femme soit complètement soumise et surexcitée.
Émilie se mouillait les lèvres absurdement. Elle avait pris une autre bouffée sur sa cigarette et avait laissé la fumée se dissiper doucement. Soudainement, sa main libre empoigna le bas de son tee-shirt, puis elle dit à Nasha d’une voix autoritaire :
— Vous voulez toujours les voir ?
— Oh, je… Oui ! S’il te plaît !
D’un geste rapide, elle souleva le bas du tee-shirt jusqu’aux dessus de sa poitrine pour révéler deux beaux petits seins. Nasha ne put contenir sa joie et lâcha un profond soupir en se branlant plus fort, plus vite, plus ardemment. Le bruit frénétique des clapotis trahissait la cyprine qui s’écoulait, mais elle se fichait bien de tout ça, préférant s’adonner à la perversion.
— Profitez de la vue ! rit-elle en prenant une autre taffe.
— Seigneur, je vais… Oh ! Je vais jouir !
— Allez-y, soulagez-vous, Nasha. Ça va vous faire du bien de libérer toute cette pulsion.
Ce fut sur ces doux mots qu’elle se cambra en serrant les cuisses avec les deux mains plongées dans sa jupe trempée. Émilie jeta le mégot dans le cendrier et s’étonna de voir la femme se contorsionner de plaisir.
— Wouah ! Vous aviez vraiment besoin de gicler !
— Pardon, je… Je n’ai pas l’occasion de le faire souvent devant des… De jeunes filles comme toi…
Tremblante, euphorique et honteuse, les émotions s’entremêlaient. Sa voix tressautait autant que ses jambes frissonnaient. Émilie remit son tee-shirt correctement et, amusée, lui demanda :
— Heureusement que je suis là pour vous aider à faire descendre toute cette tension ! Vous voulez encore vous branler ? Je peux m’en allumer une autre si vous voulez.
— Tu ferais ça pour moi ? souffla-t-elle.
— J’aime bien me sentir désirable…
Prenant une nouvelle clope, elle fit tourner la molette du briquet, et une merveilleuse colonne de fumée se déroula en de larges volutes. Les bouffées furent plus profondes, plus intenses, plus vicieuses. Elle fumait avec une telle insolence que Nasha ne put contenir un second orgasme qui la rendit totalement épuisée…
— Vous allez bien ? demanda Émilie.
— Je me sens… Je me sens tellement bien…
— Je vous trouve moins tendue après avoir autant déchargé. Je pense que nous sommes quittes. Merci pour les clopes, Nasha ! Je peux sortir, maintenant ?
— Attends ! Juste… Juste deux secondes…
*
Après une minute de conversation, Émilie baissa son pantalon jusqu’aux genoux. Elle écarta son string qui dévoila une vulve juvénile, brillant au soleil de par la cyprine qui s’écoulait. Il fallait dire qu’elle était tout aussi excitée, la gamine…
Nasha baissa également sa jupe pour révéler sa fente et, comme elle était beaucoup trop épuisée, ce fut la sulfureuse Émilie qui s’occupa de branler la perverse. Elle s’amusait à cracher la fumée sur la vulve et elle ne s’en privait pas.
Malgré la différence d’âge, c’était bien Nasha qui était totalement soumise à la petite Émilie.
Au fond, la gamine aimait bien ce jeu pervers.
Elle quitta le véhicule après deux heures…
*
Le rituel fut répété chaque week-end. Émilie courait, puis arrivait à l’heure dans la voiture de Nasha, et elles se livrèrent aux joies du saphisme, du fétichisme et de la pédophilie. Sur ce dernier point, aucune ne voyait un problème, tant la relation était fusionnelle…
La taquinerie de leurs premiers ébats était un prélude à d’autres situations. Nasha était passée du voyeurisme au cunnilingus. Il ne fallut que quelques semaines avant qu’elle ne pût la pénétrer avec ses doigts, puis avec des godemichets. Émilie aimait autant ça par un trou que par l’autre.
C’était surprenant de découvrir toutes ces pratiques à un âge aussi précoce. En vérité, il n’y avait pas d’âge pour découvrir son propre corps. C’était très agréable de se taper une belle blonde. Même si Émilie savait que cette femme était complètement tarée, elle s’en fichait, parce qu’elle aimait ce qu’elles faisaient ensemble.
La cigarette était une habitude malsaine, mais on pouvait en trouver les bienfaits en y regardant de plus près..
Ajouter un commentaire