Je sors du bureau de mon patron. La mission est simple m’a-t-il dit : une grande société du CAC 40 s’apprête à traverser une crise financière. Elle a besoin d’une expertise pour l’aider à développer et conduire une stratégie qui permette de réduire les effets de cette annonce sur les marchés.
— Vous êtes jeune dans le métier. En temps normal je ne vous aurais jamais confié une telle responsabilité mais j’ai de bonnes raisons de croire en votre potentiel ! Vous n’êtes plus un junior. Alors lancez-vous, c’est une opportunité que vous devez saisir mais sachez que c’est quitte ou double. Vous réussissez, et je vous promets un bel avenir. Je n’ai pas besoin de vous expliquer ce qu’il arriverait dans le cas contraire.
Le contrat est clair. L’excitation face à ce nouveau défi se mêle à la joie que me procure cette opportunité incroyable de faire mes preuves et au stress qui commence à nouer mon ventre…
La nuit a été courte, impossible de trouver le sommeil. Vers cinq heures du matin je me suis réfugié sous la douche. Encore quatre heures d’attente. J’ai relu au moins cinq fois le dossier de la société, imaginé tous les scénarios possibles, élaboré des axes de communication potentiels, déterminé les cibles probables… Il ne me reste plus que deux heures avant de rejoindre l’équipe qui doit s’envoler pour une première réunion à Berlin.
Le taxi me dépose sur un petit aéroport de la banlieue parisienne. Derrière le grillage du parking les mécaniciens s’affairent autour d’un Falcon 2000DX. Pas d’autres voitures sur le parking. Surprenant, je suis en avance mais pas tant que cela.
Je pousse la porte du VIP lounge. Un steward élégant et discret me sourit.
— Monsieur P. ?
— Oui, bonjour.
— Voulez-vous me suivre, vous êtes le premier, les autres passagers ne devraient pas tarder. Nous avons un retard annoncé de quinze minutes. Voulez-vous boire quelque chose ?
— Un café merci, sans sucre.
Le steward disparaît dans l’office, je pose mon imperméable et mon porte-documents sur le canapé et m’y installe confortablement. Un fond sonore à peine perceptible me berce… un lied de Brahms, le maître du contrepoint… probablement Unter Blüten des Mai’s spielt’ich mit ihrer Hand …
Un plateau sur lequel fume une tasse de café est déposé sur la table basse.
— Combien de personnes sont attendues sur ce vol ?
— Trois monsieur, me répond le steward, mais il semblerait qu’il y ait une défection de dernière minute dont nous attendons confirmation.
Il devait y avoir Madame G., la Présidente-Directeur Générale de la société et monsieur F., son Directeur Général. Je vais donc me retrouver seul avec l’un des deux. Cela n’est pas fait pour me rassurer. Je sens que je vais d’entrée de jeu jouer fort ou perdre fort. Bon allez ! Courage.
Je termine mon café lorsque le crissement des pneus d’une voiture me signale l’arrivée du passager suivant. Pas de vue sur le parking. Je me lève et attends l’entrée de celui ou celle qui va, j’en suis sûr, passer le vol à me tester. Un regard rapide dans la glace pour vérifier la tenue du nœud de cravate et la porte du lounge s’ouvre sur le steward qui m’a accueilli.
— La personne que nous attendions est arrivée et a déjà embarqué. Voulez-vous me suivre, s’il-vous-plaît.
Je ramasse mon imperméable et ma serviette et suis mon guide jusqu’au pied de l’avion où m’attend un membre de l’équipage chamarré comme un maréchal d’Empire.
Quatre marches et une hôtesse m’accueille avec un sourire aérien. La longue cabine grise et bordeaux sent le cuir et le bois précieux.
— Venez ! Installez-vous ! Nous sommes en retard et j’ai horreur de perdre mon temps ! Nous ferons les présentations après !
La voix impérieuse est d’évidence féminine. Elle est sortie d’un des deux larges fauteuils de cuir beige qui me tournent le dossier.
Une main manucurée se tend vers le fauteuil de droite m’invitant à m’asseoir sans délai. Une nouvelle main, celle de l’hôtesse me libère de mon imperméable. Me voilà assis et sanglé sur mon fauteuil. Je me retourne vers la voix impérieuse.
— Pierre de P., dis-je en forme de présentation.
— Madame G., appelez-moi madame la présidente ! Comme cela les présentations sont faites.
Je découvre madame G. Comme tous les spécialistes de finances, je connais son visage pour l’avoir souvent vu à la une de la presse économique. Je n’ai, en revanche, jamais eu l’occasion de la rencontrer. La réputation qui la précède est plutôt exécrable : hautaine, cassante, distante…
Cependant certains « blogs people » la classent, avec force prudence, dans la catégorie des femmes couguar. Cette nouvelle race de femmes mûres complètement décomplexées est présentée comme des croqueuses de viande fraîche à l’image de Demi Moore et son chevalier-servant Ashton Kutcher, 29 ans ou Madonna et Alex son ex boy-friend. Pour l’heure, ce n’est pas du tout l’impression qu’elle me donne. Madame G. a à peine levé les yeux de son « Financial Time ». Les yeux mi-clos, elle semble plongée dans la lecture des cours de la bourse. Je glisse discrètement mon regard pour découvrir une des femmes les plus craintes dans le milieu industriel.
La cinquantaine, les cheveux bruns coupés au carré, une mèche blanche naturelle barre son front. Le visage a l’air dur malgré les lèvres charnues délicatement dessinées au pinceau et rehaussée d’un peu de gloss. Le mètre soixante-dix de Madame G. est glissé dans une veste et une robe en mohair noir. Le délicat travail de fins fils de métal noir entrelacés dans la matière et la fermeture par des boutons CC strassés façon manchette à petites chaînes métalliques signent de manière indiscutable un ensemble de la marque Chanel.
— Je vous écoute, jeune-homme. Vous devez avoir un point de vue sur la situation ! Siffle-t-elle sans lever les yeux de son journal, ni même se tourner vers moi.
— Je crois, madame la présidente que votre entreprise s’en est tirée sans stratégie financière de crise jusqu’à présent, mais vous réalisez maintenant que, si vous voulez survivre, il vous faut une stratégie. L’augmentation de la sinistralité en France comme à l’international doit en effet inciter votre entreprise à la prudence. Au regard du contexte économique tendu, il est en effet nécessaire d’exploiter toutes les ressources notamment internes, qui favorisent la génération de cash supplémentaire. Bla, bla, bla…
Je ne suis pas vraiment sûr qu’elle m’écoute. À peine un cillement des yeux. Je continue mon topo en essayant de convaincre à défaut de séduire.
Madame G. plie calmement son journal, appuie sa nuque contre le repose-tête du fauteuil. Elle ferme les yeux. Avec une précision chirurgicale elle déchausse sa paire d’escarpins à bride arrière en satin noir et pose ses pieds sur le siège qui lui fait face.
J’arrive au terme de ma démonstration et attends avec anxiété le couperet d’une éventuelle appréciation.
— Dites-donc, mon petit, vous savez que votre patron est un ami personnel. Je lui ai demandé de mettre à ma disposition le meilleur de son équipe. Je me demande s’il a bien compris ce que voulait dire le meilleur de son équipe.
— Euh !…
— Bon, nous en reparlerons plus tard. Mais parlons de vous. Vous avez quel âge ?
— Trente-et-un ans, madame.
— Madame la présidente…
— Euh ! Bien sûr, trente-et-un ans, madame la présidente.
— Venez vous asseoir sur ce fauteuil, me dit-elle, tout en me désignant d’une main nonchalante une masse de cuir blond en face d’elle tout en ramenant ses pieds sur l’épaisse moquette du jet.
Je me lève et viens m’asseoir en face d’elle, les mains sagement posée sur les accoudoirs.
— Vous voulez boire quelque chose Pierre.
— Un Perrier, peut-être, madame la présidente.
Tout en parlant, elle a appuyé sur un bouton et l’hôtesse apparaît comme par enchantement.
— Apportez nous deux Whiskies, du Yoichi 1987, dit-elle à l’hôtesse en ajoutant à mon intention :
— Le Yoichi a été élu meilleur single-malt au monde, vous allez m’en dire des nouvelles, mon petit.
Elle a reposé sa nuque sur l’appui-tête et fermé les yeux.
Quelques minutes plus tard, l’hôtesse dépose sur l’accoudoir de chacun de nos fauteuils un verre de cristal.
— Fermez la porte, et que l’on ne nous dérange sous aucun prétexte.
L’hôtesse s’éclipse sans un mot et la porte d’acajou verni se ferme sans un bruit. Pendant quelques secondes le silence s’installe dans la cabine rendant perceptible le léger ronronnement de la climatisation.
— Je suis sûre que vous ignoriez que le meilleur whisky au monde était japonais. Mettez-vous à l’aise, nous avons près de deux heures de vol. Vous pouvez enlever votre cravate et votre veste. Allez, c’est casual aujourd’hui !
Je me rassieds après avoir enlevé les deux attributs qui transforment un consultant en être humain.
— Ecartez les cuisses, Pierre ! Je voyage toujours avec les pieds posés sur le siège en face de moi.
Un peu surpris, j’écarte les jambes et Madame G. pose ses pieds entre mes cuisses.
Elle a refermé les paupières et reprend sa position initiale tout en jouant avec son verre.
À travers le nylon gris, le rouge sombre de ses doigts de pieds parfaitement manucurés attirent mon regard.
Les minutes s’écoulent en silence. Une douce torpeur m’envahit. Je crois que je somnole. Soudain une légère pression sur mes cuisses me réveille. J’écarte machinalement les jambes pensant qu’en m’assoupissant, je les ai resserrées. Madame G. semble plongée dans un profond sommeil si j’en crois son visage détendu et son souffle léger et régulier.
Je prends le temps de m’arrêter sur son visage. La cinquantaine est marquée avec beaucoup de charme. Les traits se sont assouplis avec le sommeil, la bouche est finement ourlée et les lèvres épanouies. La mèche blanche qui barre le front ajoute une touche mutine à l’ensemble qui tout à l’heure me paraissait dur et austère. Je repense à la phrase de Coco Chanel dont le modèle somnole sous mes yeux : « Personne n’est jeune après quarante ans mais on peut être irrésistible à tout âge. » Je commence à me détendre, mes vieux démons se réveillent. Madame G. a enlevé sa veste et sous le chemisier dont un bouton est défait, je devine le mariage d’une riche dentelle Leavers noire aux fins motifs floraux et d’une maille plissée.
Leçon n°50 : Lui rappeler votre générosité.
La soie tendue du chemisier ivoire bouge au rythme lent de la respiration, laissant imaginer les rondeurs charnues de sa poitrine. Je tire, comme beaucoup d’homme, un immense ravissement à détailler les charmes d’une belle au bois dormant et ce plaisir est d’autant plus délicieux que la personne en face de moi est l’une des femmes les plus puissantes d’Europe.
Je continue mes observations par la petite rondeur d’un ventre mature, lorsque le pied de mon endormie vient de se poser sur mon entrejambe.
Une véritable panique m’extrait de mes rêveries. Le pied gainé de soie vient de se poser sur mon sexe. Tétanisé, je n’ose bouger… Je tente désespérément de rentrer mon ventre, de glisser mon bassin vers l’arrière mais rien n’y fait. Et si elle se réveillait ? Je me rassure en pensant que l’effroi est tel que mon anatomie intime, habituellement très sensible à ce genre de stimuli, ne risque pas de se réveiller.
La pression du pied sur mon sexe me paraît se renforcer. Ce n’est plus la pointe du pied mais toute la plante qui appuie lentement. Le premier pied vient d’être rejoint par le deuxième et la pression et le mouvement se transforme en caresses. Je ne rêve pas, il s’agit d’une caresse de plus en plus précise, adroite, experte. Elle ne peut pas être inconsciente. Est-ce la manifestation physique du rêve érotique dans lequel elle est plongée ? Les pieds ont maintenant enserré mon sexe. Je panique complètement. Pensez à mes impôts, à quelque chose de triste… Difficile tant la caresse se fait habile. Je sens malgré moi mon sexe se délover sous le tissu. Oh ! Bon sang… je ne vais pas tarder à être au summum de l’exubérance. J’ai l’impression que le sang afflue par gros bouillons et que de couleuvre mon sexe s’est transformé en cobra dressé prêt à cracher son venin.
— Ouvrez votre pantalon et baissez-le, vous verrez vous serez plus à l’aise.
La voix a résonné sur les bois précieux et l’épaisse moquette du Falcon.
— Ne vous faites pas prier, je sais pertinemment que vous en avez envie… ne serait-ce que par la consistance de votre sexe. Allez-y ne soyez pas timide, défaites votre ceinture.
Madame G. n’a pas bougé. Sa tête repose toujours sur le dossier du fauteuil, seules ses lèvres un peu pincées se sont entrouvertes pour laisser passer les quelques phrases qui continuent de claquer comme autant de coup de fouet.
— Ne vous faites pas prier !
Je suis partagé entre l’idée que je puisse avoir une relation « inappropriée » dans un jet privé avec une grande patronne et les conséquences que cela pourrait entraîner. Je sais qu’une fois les ardeurs assouvies le retour à la réalité peut être brutal : « Post coïtus, femme triste. »
La tentation est trop forte. Le sang qui continue à maintenir sa pression dans mon extrémité semble avoir vidé une partie de mon cerveau. Tant pis ! L’occasion est trop belle ! Mais à mon rythme ! Je me lance avec audace.
— Je vais me mettre à l’aise puisque vous me le proposez mais j’entends que vous fassiez de même… Madame la présidente…
— Bravo, jeune homme, de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace. Votre patron ne s’est pas trompé, au moins sur votre sens de la décision. Vous jouez gros, ce n’est pas pour me déplaire. Alors allons y ensemble.
Madame G. a ouvert les paupières, s’est légèrement redressée sur son fauteuil. Son regard se plante dans le mien. Un léger sourire mi-ironique, mi-provocateur donne le coup de départ de notre effeuillage.
Je calque le mouvement de mes mains sur celles de Madame G. Ses doigts manucurés se glissent sous les boutons nacrés de son chemisier. Elle écarte les deux pans. Le tissu glisse, avant de tomber sur la moquette. Nous nous retrouvons torse nu. Le soutien-gorge de soie noire tranche sur la peau diaphane et laiteuse Alors que ses mains se portent sur le côté de sa jupe pour y chercher la fermeture éclair, mes doigts dénouent la ceinture de mon pantalon. Nous soulevons de conserve nos reins et nos deux vêtements rejoignent le chemisier sur la moquette. Ses yeux s’arrêtent sur la bosse qui déforme mon caleçon.
— Attendez car pour l’étape suivante, vous avez peu de chance de me suivre !
Ses mains se sont glissées dans son dos et dégrafent l’attache du délicat soutien-gorge. Le tissu en glissant libère deux magnifiques seins opalins, lourds, mûrs, dont les aréoles légèrement grumeleuses forment un cercle brun au milieu desquels pointent deux énormes mamelons.
Son regard guette une réaction. La pointe de ma langue vient caresser le tranchant de mes incisives.
— Carnassier jeune homme ou jeune loup affamé ? Continuons !
Nous saisissons tous deux l’élastique du dernier rempart avant l’exhibition totale. Les deux tissus glissent simultanément et découvrent la peau plus pâle et plus tendre, puis les premiers poils pubiens avant de passer les cuisses, les genoux et les chevilles.
Madame G. semble donner le rythme. Les yeux fixés dans les miens, elle écarte lentement ses cuisses laissant apparaître à ma grande surprise un buisson touffu de poils longs et soyeux. J’aurais parié, eu égard au soin général de sa mise, qu’elle s’épilait avec un soin précis. Je l’aurais cru jardin à la française et je suis face à la végétation folâtre d’un jardin à l’anglaise.
J’ai moi-même écarté mes cuisses. Je commence à prendre goût à ce jeu d’exhibition-découverte. Mon sexe dressé vers le plafond de la cabine ne semble pas souffrir de la pesanteur, le gland rose foncé est à moitié décalotté sous la tension. Je passe machinalement une main sous les bourses que j’expose avec un peu plus de visibilité. Le regard de madame G. se pose sur mon sexe tandis que ses doigts commencent à écarter la toison drue. L’index et le majeur, placés en fourche au sommet de son sexe écartent les lèvres, découvrent une fleur de chairs roses, rouge vif, aux pétales brillants et nacrés. Son autre main se glisse vers la fente offerte et commence une lente caresse.
Ma main droite s’est saisie de mon sexe dressé et commence au même rythme à faire coulisser la peau le long de la colonne de chair tandis que l’autre main caresse doucement les bourses.
Pendant plusieurs minutes nous nous masturbons en silence.
— Continuez, me dit-elle dans un souffle.
Elle s’est levée et s’est agenouillée entre mes jambes. Sa main continue à s’agiter entre ses cuisses. Elle approche son visage de mon sexe jusqu’à le toucher. De la pointe de la langue, elle caresse les bourses que je lui cède volontiers pour me saisir d’un de ses seins qui repose sur le bord du fauteuil. D’un coup, elle enfouit son visage entre mes cuisses, fouaillant les chairs, lapant, suçotant, aspirant tout ce qui passe à hauteur de sa bouche. Les lèvres remontent le long de la hampe. Je lui laisse le terrain libre en posant une main sur sa tête jusqu’à l’amener jusqu’au gland.
Un court coup de langue préparatoire, comme un salut rapide et mon sexe disparaît au fond de la gorge de madame G.
Ouaouh ! Incroyable ! Je suis en train de me faire sucer à 3000 mètres d’altitude par une telle femme. Je rêve ? Dans mes fantasmes les plus évolués, jamais je n’avais osé imaginer une telle scène. La bouche monte et descend avec une régularité de métronome. Le silence est seulement troublé par quelques bruits de succion et, de temps en temps, une sorte de grommellement de satisfaction.
Elle vient de glisser une main sous mes fesses et un doigt inquisiteur suit mon périnée jusqu’à l’œil de bronze avec lequel il joue. À ce rythme je ne vais jamais tenir. Sentant l’excitation me gagner, je repousse avec douceur mais fermeté son visage, je me relève et la pousse vers son fauteuil.
Nous respirons probablement à la même altitude car elle a tout de suite compris que j’entendais, moi aussi me désaltérer.
Nous nous retrouvons dans une position inverse. Moi, à genoux entre ses cuisses, mes doigts écartant la toison qui couvre son sexe. Avec la même avidité a****le, je plonge dans les chairs offertes, fouaillant avec gourmandise le sexe offert. Madame G. appartient visiblement à la catégorie des femmes fontaines. Les premières caresses de ma langue, de mon nez et de ma bouche ont déclenché une véritable inondation. Dire que je me désaltère est peu dire, je la bois, l’absorbe, la déguste.
Ses cuisses se sont refermées sur mon visage. Des poussées spasmodiques agitent son bassin qui vient régulièrement buter contre mon visage.
Je me redresse, saisis sous les genoux les jambes de ma partenaire et les ramène contre sa poitrine. Madame G. tend la main pour se saisir de mon sexe et le guider vers le sien. Je m’enfonce lentement entre les chairs humides. Nos corps s’épousent avec volupté. Nous restons aboutés, nos corps arqués, tendus par l’incroyable plaisir de cette réception-pénétration. Mon sexe planté dans cet extravagant bouquet de roses cherche à s’enfoncer plus profondément.
Nos regards, nos souffles sont maintenant suspendus l’un à l’autre dans une égale communion. Je me retire lentement, Madame G. fait une petite moue. Je replonge avec vigueur. Ses mains saisissent mon cou qu’elles poussent vers sa nuque. J’enfouis mon visage dans la tiédeur de ses chairs parfumées. Nos reins se mettent à onduler de conserve. La lente marée enfle et le rythme du flux et du reflux s’accélère. Une odeur d’algue et de sable humide remplit maintenant la cabine. Nos corps chaloupent, chavirent comme dans une valse orageuse. Ses mains s’agrippent à mon cou comme à une bouée. Nous suffoquons. Je glisse mes mains sous ses fesses ; soulève ses reins pour que nos corps s’épousent. Chaque union se désunit dans un clapotement de houle.
Nos yeux se sont fermés pour mieux se refermer sur le roulis du plaisir qui gagne nos reins, nos cuisses, nos ventres. Madame G. vient de coller ses lèvres sur les miennes, sa langue tentaculaire s’enfouit dans ma bouche, fouille mes muqueuses, m’aspire. Je sens monter le plaisir comme raz-de-marée envahissant, irrésistible. J’éclate en une longue éjaculation tandis que le ventre de madame G. se raidit après plusieurs crispations spasmodiques.
Nous restons de longues minutes immobiles, cherchant à calmer notre respiration haletante. Madame G. passe sa main dans mes cheveux, sur mon front enfiévré. Ma tête repose sur sa poitrine que je picore de tendres et apaisants baisers.
— Vous vous demandez quelles vont être les conséquences de cette aventure, Pierre ?
Tout en caressant mes cheveux avec douceur, madame G. me ramène à la réalité. Un doute affreux s’insinue. Je savais que ce moment arriverait. La voix a perdu de sa superbe arrogance. Elle dépose un baiser dans le creux de mon oreille.
— Ne vous inquiétez pas. Je vous crois assez intelligent pour que cet épisode reste entre nous… Je crois que vous avez tout à fait votre place au sein de notre équipe… J’en parlerai à votre patron.
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