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La P … respectueuse

La P … respectueuse



J’ai glissé peu à peu dans la fange. Je mets cela sur le compte de l’âge
et d’une inéluctable usure. La honte et le scrupule disparurent peu
après. Je constatais autour de moi que ceux de ma génération
descendaient la même pente. Pouvais-je me singulariser à l’égard de
cette compagnie ? Le vice et la désillusion étaient aussi leur lot. En
foule on se damne. L’enfer c’est les autres : nous au milieu. Bref j’ai
eu peu de mérite à mentir et tromper. La naïveté de mon mari aurait pu,
aurait du me retenir. J’ai soupçon qu’il a toujours su et qu’il n’a
voulu par lâcheté briser le miroir mensonger du présent. Avec cette
caution j’ai ainsi persévéré.

Les premières tentations sont venues du bureau. Rien que de banal. Il
est inconcevable qu’au terme d’une vingtaine d’années une complicité
quotidienne ne crée certains liens et que cette connivence ne nous
invite à une familiarité plus tendre. J’ai vite cédé à la tentation. La
galanterie est si française. Il est notoire qu’on plaisante et drague
une jolie femme. Celle-ci prend cela comme un jeu ou un hommage. Il
n’est plus besoin que d’une étincelle pour embraser toute la plaine. Il
semble qu’on ait inventé les agapes arrosées pour cela. Je n’ai eu qu’à
imiter mes autres collègues féminines. Diabolique mimétisme.

Jacques était un notoire beau gosse. Seul me retenait qu’il avait
collectionné les autres femmes du service. J’avais mis le point
d’honneur à lui résister longtemps. Cette feinte pudeur est à décharge
et témoigne s’il en est de mon grand fond pervers. Le Don Juan concerné
ne fut guère dupe. Un bon chasseur sait attendre. Rien ne signalait que
ce jour put être celui de ma chute. Un verre de trop en décida. J’ai
juste honte que la mise en scène en fut banale et si sordide. Nombre
furent témoins qu’il m’entraîna ce soir-là dans un bureau. Je l’avais vu
faire avec d’autres. Je fus le pauvre objet qu’on prostitue.

Je vous passe les détails. Il ne manqua de me faire observer que je
suçais avec dextérité. Il déniait que j’eus appris cela seule avec mon
époux. J’étais percée à jour. Il se fit les jours suivants plus
pressant. Dès que le vin est tiré … Nous n’eûmes pas de scrupule à
être amants de l’heure. Les couples se font et se défont au fil des
saisons. J’avoue qu’aller au bureau assurée d’y trouver son amant et de
s’y faire sauter confère du charme à la journée. De rendre jaloux et
d’exaspérer l’envie de quelqu’une ajoutent aussi à ce plaisir.
Immanquablement j’avais sauté le pas. J’outrais davantage mon maquillage
et mon vêtement. Je faisais pute.

Mon Don Juan comme prévu m’abandonna pour une autre. J’en fus assez
mortifiée. Je crus pour devoir laver l’affront à la fois affecter du
dédain et me jeter dans les bras du premier venu. Les candidats ne
manquèrent guère. Je m’étais signalée comme garce. Cela sonna l’hallali.
C’est à qui me prendrait. N’ayant que l’embarras du choix, je choisis de
baiser utile. Mon chef de service m’avait marqué sa jalousie et
s’empressa de se déclarer. Pouvais-je décemment lui refuser ? D’autant
qu’il me laissa espérer des rêves de promotion. Peu à peu mon amertume
se mua en cynisme. Il me fallait me venger des hommes.

J’étais devenue une sorte de proie. Les premiers temps j’eus crainte que
mon mari ne me reprocha mon accoutrement. En effet j’arborais maintenant
une jupe courte, des bas et des escarpins. Je ne dédaignais pas de
montrer ma culotte sexy et dont la transparence n’était la moindre des
qualités. Les autres filles en étaient offusquées. Leur audace n’allait
jusque-là. Je savais que le moindre mec en baverait et serait à mes
pieds. A la façon d’une alcoolique j’étais portée par l’ivresse de
subjuguer tout homme. J’étais devenue ce qu’on appelle : une femme facile.

Ainsi me prit-il fantaisie un soir de marquer une halte dans un bistrot.
Celui-ci étai empli d’une majorité d’hommes. Je ne pus passer longtemps
inaperçue. Instinctivement je vins me ranger auprès de celui qui me
paraissait le mâle dominant. Je fis en sorte de paraître sensible à son
baratin. D’âge mur il impressionnait par sa force bestiale et un visage
couturé de cicatrices. Je songeais qu’il ferait mon affaire et que les
autres autour n’auraient qu’à s’incliner. Jambes flageolantes et toute
mouillée j’attendis mon sort. Nous allâmes dans sa voiture.

Je dus cependant évacuer toute équivoque. Un instant en effet il avait
cru que j’étais une de ces bourgeoises, prostituée d’occasion. Il était
inconcevable à cet orgueilleux de payer pour baiser. Il se réjouit de
découvrir que seul le vice et les sensations fortes m’avaient amené là.
Il me loua pour ma pipe à la fois douce et énergique. Il me dit qu’il
était assez familier de mon genre salope. D’autres femmes perdues
venaient des fois échouer dans ses parages. Comme d’autres
s’ensevelissent dans l’alcool, elles demandaient qu’à être foutues et
humiliées telle de basses créatures. Cela reflétait ce soir-là mon
programme.

Cet homme grossier et éloigné de ma condition me procurait la jouissance
recherchée. J’étais sa divine surprise. Sur moi il se vengeait
assurément de ses humiliations. Il voulut savoir de ma vie. Il ne fut
pas mécontent d’apprendre que mon mari bandait mou. Il m’assura que je
serais ici toujours la bienvenue. J’aimais la queue et ne faisait nulle
manière sur toutes ses fantaisies. Il est vrai qu’une heure durant il me
bourra l’un l’autre trou au fond de la voiture. J’en sortis magnifique
et toute revigorée. Aucun au bureau ne m’avait sauté de la sorte. Je
trouvais ce jour-là de la vertu au peuple. Il m’importa peu de lui
abandonner ma culotte en trophée.

Je devins une familière du bistrot. D’autres obtinrent le même
privilège. Il ne me déplaisait pas d’être leur chose. Ils avaient
décrété que j’avais le feu au cul et qu’il me fallait cela avant que de
rejoindre mon mari. Il semblait que d’autres bourgeoises alentour
sacrifiaient au même rite. Je vins à sympathiser avec l’une d’elles.
C’était une femme raffinée. Grande blonde et d’un âge avancé. Elle
touchait aux soixante. Je sus que son mari était un notaire du coin. Il
lui passait ses fantaisies. Le bougre de son côté collectionnait les
jeunes filles. Elle avait une prédilection folle pour l’ouvrier, le
chômeur voire le nègre ou l’arabe.

Il lui importait surtout d’être baisée et rabaissée. Elle assumait
tranquillement ce masochisme. Il lui avait fallu un certain temps pour
découvrir le secret vrai de sa jouissance. On la surnommait : la
marquise. Cela lui allait bien. Elle ne se déparait jamais de son flegme
et d’un visage indifférent même quand un type l’enculait dans la voiture
et que nous passions à leurs côtés. Elle m’enviait d’avoir recouru
plutôt qu’elle aux amants. Elle me dit que de toute façon il n’y avait
pas d’autres moyen de soutenir un mariage. J’approuvais. Il m’était
inconcevable de quitter mon mari.

Si je pouvais éprouver plus de remord à l’égard de celui-ci ce fut à
cause de mes autres avanies. Notamment je crus devoir céder aux
inspirations impérieuses de ma perversion en répondant aux avances de
certains proches, amis et familiers de mon mari. Il n’était pas rare que
nous recevions ses complices de bridge et de tennis avec leur conjoint.
Nombre étaient hâbleurs et hommes à femmes. Mon mari au milieu de ces
machos n’en paraissait que plus fade. Tous l’aimaient cependant fort
sincèrement. Il avait une qualité de sagesse et de bon conseil que tous
louaient. C’était une sorte de saint.

Je ne cache pas que sa vertu m’irritait voire m’humiliait. J’ai
manifestement voulu me venger. Je ne suis pas moins sévère avec ceux qui
le trahirent avec moi. L’un d’eux me concéda un jour qu’il trouvait mon
mari aveugle et imbécile. Il était notoire que j’étais une fourbe et une
vicieuse. Nombre n’aspiraient qu’à me sauter. Dans ce nid de vipères je
n’avais que l’embarras du choix. Pourtant je jetais mon dévolu la
première fois sur Henri le meilleur ami de mon mari. Presqu’un frère
pour lui. Ce Henri avait eu l’audace de venir me sermonner. Il trouvait
inconvenant que je donnas prise aux ragots.

Je savais à ce coquin nombre de maîtresses lesquelles eussent pu être
ses petites filles. Ce vicieux dont je détestais sa gourde de femme ne
manqua pas d’air ce jour-là. Je décidais sur le champ de l’attirer en
mes filets. Je voulais lui donner une leçon et établir par la preuve par
neuf qu’il était non moins immoral que moi. Je me souviens de cette
circonstance. Nous discourions dans la cuisine. C’était au mois de mai.
La fenêtre était ouverte. C’était les premières chaleurs. Clope au bec
j’arborais après le boulot une mini jupe et des bas et des mules au pied
assez vulgaires. Plus d’une fois et à dessein me baissais-je devant lui.

J’escomptais bien qu’il se rinçât l’œil et vit notamment que je portais
un string et que j’avais la fesse ferme. Le résultat ne se fit pas
attendre. Une bosse caractéristique marquait un certain endroit du
pantalon. A mon regard précis il rougit. Je souris. Je lui dis avec une
vulgarité calculée : « Je vois que je te fait bander. C’est bien la peine
de me sermonner. » Ne lui laissant le temps de répondre j’annulais en un
instant la courte distance entre nous. Je fus sur lui et d’autorité je
lui mis la main au paquet. J’aimais faire cela à certains hommes. Je
frémis de sentir sa bite à travers la toile et m’enquis de la caresser.

Il ne fit pas de manière après que j’extirpa celle-ci. Je le suçais
accroupie sans considération pour les autres dont on entendait le
brouhaha au salon. J’espérais presque que quelqu’un nous surprit en
cette position. Cela m’excitait d’autant. Je n’en pris pas moins mon
temps. Je voulais montrer à cet abruti que ma réputation n’était pas
galvaudée. J’obtins enfin qu’il allât au bout et me lâcha son foutre
dans la bouche. Je le plantais là pour aller en la salle de bain me
rincer. Triomphante je vins rejoindre les autres. Assise près de son
épouse je ne l’en toisais pas moins face à moi.

Cette soirée affectant de plaisanter avec sa femme, je ne l’en allumais
pas moins. Croisant et décroisant les cuisses. Je montrais
ostensiblement entre celles-ci ma culotte transparente où l’on
distinguait des poils pubiens. Il me plaisait de savoir qu’il bandait de
nouveau. Je pris sur moi de n’aller courir jusqu’à lui pour recueillir
une seconde fois sa bite dans la bouche. Je savais dès que possible
qu’il accourrait se soulager en moi. Je n’attendis longtemps. Le
lendemain peu après que je fus rentrée, il sonna. Mon mari ne rentrait
de suite. Il me prit debout contre le frigo. L’insulte se mêlant à ses
ruades. Je triomphais. J’accueillis le doux nom de pute.

Le goret mainte fois débarquait aux mêmes heures. Il lui prit cette
fantaisie d’aller baiser dans le lit qu’il savait conjugal. Il n’eût
cure des protestations où je lui suggérais d’adopter la chambre à côté.
Il trouvait bon que nous fassions souffrir le sommier où son meilleur
ami dans quelques heures se répandrait en ronflements. Moi même j’y
rencontrais une certaine qualité de jouissance. Mon mari ne m’avait
jamais enculé dans cette couche. Un autre à présent s’assurait de la
tâche. Mi-honteuse je m’empresserais plus tard de changer les draps.

Henri non content de m’avoir sauté n’en voulait pas moins attendre mon
mari pour papoter et savourer du Whisky. Je suis sûre à peu près que mon
mari devinât la qualité des relations que j’avais avec son meilleur ami.
J’ai plutôt honte pour ce dernier qui aurait du davantage que moi être
atteint de remord. Au contraire il ne put s’empêcher de se vanter de sa
bonne fortune. Les autres mâles furent vite au courant. Ils voulurent
obtenir leur part de gâteau. Je ne pouvais décemment le leur refuser.
Henri désappointé du se résigner à me partager. Je tâchais de contrôler
les rendez-vous.

Il y eût un jour télescopage. J’en ris encore. Henri justement se
trompa. Il prétexte jusqu’à ce jour de sa bonne foi. Il se trouva dans
la cuisine avec un autre. Tous deux éclatèrent de rire. D’un même élan
je les branlais et suçais tour à tour. J’avais pris habitude avec mes
amis du bistrot d’être des fois objet de plusieurs mâles. Ce mot de
tournante me ravissait. Cette fois-là dans la cuisine sur le carrelage
je dus subir leurs assauts et au final une double pénétration. Heureux
ils éjaculèrent sur mon visage. Se tapant sur la cuisse et après une
bonne douche ils s’enquirent d’attendre mon mari au salon pour fêter
leur victoire.

Le mot : putain me paraît faible pour caractériser l’état où je suis
parvenue. Souvent dans l’œil du cyclone j’ai peu conscience de ce
vertige. Je ne mesure qu’à présent les risques insensés auxquelles je
fus exposée. Je baisais à tombeau ouvert. Plus d’une fois c’eut pu mal
finir. La cinquantaine a sonné. Je me vois mal raccroché. Au contraire
ma lubricité augmente. Je suis en quête de sensations. La marquise d’un
air désolé me dit qu’on n’en sort pas. Mon récent fantasme serait que
mon mari consent à assister. J’aimerais qu’il constate à quel point sa
femme est devenue une putain.

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