Maîtresse a parachevé de faire de moi un être dont le seul sentiment est la honte la plus totale. Cela a pris du temps et nécessité de multiples vexations et humiliations, allant crescendo au gré de son désir de faire de moi son ridicule pantin. Comment oublier ce jour d’été où sur une terrasse bondée, alors que j’avais malencontreusement renversé un verre d’eau sur ses genoux, elle me gratifia d’un sec et sonnant aller-retour avant de s’exclamer à haute voix, devant les autres clients médusés, que j’étais décidément trop stupide et que j’allais voir ce qui allait m’arriver à la maison, où elle entendait claquer sévèrement d’autres joues, pour me faire ravaler mon idiotie. Elle avait ainsi révélé pour la première fois ma condition, devant tous ces gens que je ne connaissais pas. Maîtresse filmait toujours toutes les punitions et humiliations qu’elle me faisait subir, puis un jour elle commença à faire venir du monde à la maison, ses meilleures amies et amis, pour visionner ces films dans lesquels elle m’amenait à la déchéance la plus complète. J’étais contraint de les regarder en leur compagnie, assis nu, ligoté et bâillonné sur le canapé, entouré de deux de ses plus proches amies qui commentaient abondamment la vidéo en question, tout en s’amusant avec leurs doigts à parcourir ma nudité sans défense. Elle leur demandait ensuite ce qui les amuserait d’expérimenter sur moi, dans tout ce qu’elles avaient vu, puis m’emmenait dans la chambre secrète, où elles les laissait assouvir leur plus sombres fantasmes sur ma chair offerte en pâture. Si elles étaient accompagnées de leur mec, Maîtresse me contraignait à lécher les testicules de ces mâles, comme une petite chienne bien dressée, devant elles, puis à prendre en bouche leur engin jusqu’à ce qu’il crache son infâme semence jusqu’au fond de ma gorge. Elle vérifiait ensuite, me faisant ouvrir la gueule et l’inspectant jusque sous la langue, que j’avais bien tout avalé de cet humiliant cadeau. Maîtresse adorait aussi révéler, et me forcer à en faire la démonstration, la pathétique rapidité de mes éjaculations. Elle m’attachait nu, pieds et poings liés, sur une table en ne laissant qu’une seule de mes mains libres de ses mouvements. Et ainsi entravé, elle m’obligeait à m’astiquer le haricot, devant toutes ses copines qui entouraient le meuble sur lequel j’étais enchaîné, tout en étant contraint de la fixer droit dans les yeux pendant toute cette très courte séance d’onanisme. Les quelques misérables secondes qui me suffisaient pour ressentir déjà la chaude sensation de ma propre semence se répandre sur mon ventre, étaient à chaque fois une incroyable source d’hilarité pour ses amies. Maîtresse récoltait ensuite, à l’aide d’une petite cuillère, cette preuve de mon inexistante virilité et me la faisait ingurgiter jusqu’à la dernière goutte. De châtiments en humiliations, je progressais ainsi sur le chemin de croix qui devait me conduire à la déshumanisation la plus totale. Je fus éduqué à la laisse et à la gamelle, à spontanément offrir mes fesses à la morsure des mains, brosses à cheveux, tape-tapis, martinets, cannes et autres divers instruments que Maîtresse jugeait bon d’y appliquer, à goulûment quémander crachats et filets de salive dans ma gueule béante, à me parer de l’or liquide sortant des intimes organes de parfaits inconnus, à aboyer pour m’exprimer, à suivre Maîtresse à l’étranger pour des parades de dominatrices dans les rues de grandes villes où j’étais exhibé comme une bête, j’ai tout subi pour la contenter. Mais le jour où elle paracheva définitivement son modelage pour faire de moi ce que je suis, le voici. Cela se passa en fait sur tout un week-end. Maîtresse convoqua une vingtaine de personnes, femmes et hommes confondus, mais mes yeux furent bandés avant leur arrivée. Maîtresse m’imposa ensuite une cagoule et un casque auditif durant les deux jours, de manière à ce que je ne puisse ni les voir, ni les entendre. Du samedi matin au dimanche soir, dans la moiteur de la chambre secrète, j’ai subi les pires outrages et humiliations ainsi que les plus infâmants tourments et châtiments que Maîtresse m’ait jamais infligés, devant des yeux que je ne pouvais voir et parmi des rires que je ne pouvais entendre. Puis elle me livra à tous les sorts douloureux et dégradants, que ces multiples mains inconnues infligérent à ma chair nue avec la volupté de l’impunité de leurs égarements. Je n’ai jamais su qui était présent lors de ce long supplice mais ce que je sais depuis lors, comme me l’a expliqué Maîtresse, c’est que de façon encore plus sûre qu’avec un fer rouge, je porte désormais sa marque. Cette marque pourpre qui vient envahir ma face, à chaque fois que dans la rue je suis confronté à un regard empli de sous-entendus amusés, à un sourire narquois, à un éclat de rire ou à d’ironiques messes basses, sans savoir si cela m’est réellement destiné, car je ne peux désormais m’empêcher de penser que ces personnes étaient peut-être présente lors de ma dégradation et connaissent tout de mon intimité. Maîtresse m’a également prévenu que tous avaient profité de faire un selfie en ma compagnie. Peut-être, m’a-t-elle dit, qu’un jour quelqu’un te présentera une de ces photos, alors quelque soit cette personne, jeune ou âgée, femme ou homme, connue ou inconnue, que ce soit dans la rue ou à ton bureau, dans un magasin ou un restaurant, dans un parc ou dans un train, tu devras instantanément prendre la pose, tête basse et main dans le dos, pour lui exprimer ta plus totale soumission et accepter de la suivre là où elle aura décidé de t’emmener pour y subir ce qu’elle aura décidé de te faire subir. La marque que Maîtresse me fait ainsi arborer, je ne peux que la connaître, mais eux-seuls peuvent la voir avec certitude. Ce sceau d’infâmie, qui colore mes joues lorsque je sors, est le tampon administratif qui marque mon appartenance à Maîtresse, et à ceux et celles que je ne connais pas encore.
Le sceau de Maitresse
8. septembre 2021
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