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Chaude nuit d’été.

Chaude nuit d’été.



Ce matin-là, en vacances au Maroc avec quelques amis, j’avais pris l’initiative de me lever un peu plus tôt que d’habitude, en quête d’une solitude que je n’ai pas obtenu. Mes compagnons avaient fait de même. Nous nous apprêtions à prendre notre petit-déjeuner sur la table de la terrasse. Garnie d’une nappe ancienne à carreaux rouges et blancs, l’édifice rappelait les années cinquante. Peu après neuf heures, Léa est apparue, elle revenait de la plage. Ses cheveux incrustés de sel témoignaient qu’elle avait été nager très tôt. Elle portait une jupe bleue tirant sur le turquoise. Je l’ai trouvée très belle dans la lumière du matin. Elle se jeta dans les bras de son frère qui l’embrassa avec vigueur et affection, presque exagérément. Je les toisais discrètement tandis qu’une jalousie difficilement contrôlable s’emparait de mon humeur.
L’après-midi était clair, le soleil brûlait la peau par moments et donnait à la plage l’aspect d’une étuve invisible. Sans un mot, je me suis assis à côté d’elle, cible dissimulée de chacun de mes fantasmes clandestins.
Léa a sorti de son sac de plage en toile cirée une serviette de bain bleue marine qu’elle étala avec application sur le sable. Le vent en dispersa quelques grains sur la serviette tout juste posée. La jeune femme n’y prêta pas attention et elle retira sa jupe, dévoilant un corps impeccable et des courbes douces d’une grâce artistique. Je l’ai regardé comme jamais auparavant, je l’ai regardé enfin vraiment et je me faisais la réflexion que je n’avais probablement rien vu d’aussi beau. Sa peau ne comportait que de rares grains de beauté assez dispersés et je dû m’employer à détourner le regard afin de ne pas provoquer une érection malvenue. Léa souriait constamment et riait souvent de plaisir. Tout au long de l’après-midi, elle n’avait cessé de me répéter « il fait beau, soyons heureux  ! ».
Le soir était tombé sur la Méditerranée, et j’avais demeuré sur la plage. Au-dessus de moi, cinq ou six mouettes planaient en suspension et dominaient la mer ridée par un vent d’ouest. J’observais quelques promeneurs solitaires qui trimbalaient avec eux leurs airs aisés et décontractés. Le soleil, grain d’or roux, plongeait lentement dans l’horizon marin et je faisais front à ce spectacle. Des grappes de varech dansaient une valse improvisée dans l’écume des vagues qui se brisent dans le bas de la plage. Celles-ci attrapèrent mon regard quelques instants, et j’ai manqué le dernier soleil, celui qui s’éteint aux confins du ciel et de la terre, celui qui est pour moi le plus précieux.

Léa m’a rejoint au bout d’un moment. J’aimais être avec elle, j’aimais lui parler et la regarder bien sûr mais ce que j’appréciais le plus c’était de me taire avec elle. Quand elle ne disait rien, ni le temps ni l’espace ne conservaient de sens. Nous avons refait le monde jusqu’à tard dans la nuit. Deux bouteilles de Haut-Médoc nous dérobaient peu à peu nos inhibitions respectives. La lune brillait sur le sable encore tiède, ses yeux brillants surplombaient une bouche délicate et légèrement pulpeuse sur laquelle je me suis risqué de déposer un baiser. C’était gagné. Léa, passant sa main dans ma nuque, a répondu à mon baiser par le feu. Ses lèvres épousaient les miennes dans un balai redoutable. J’étais à la fois proie et chasseur, embarqué dans une ascension délicieuse vers le plaisir. Sa langue effleurait, cajolait la mienne. La paume de sa main se répandait sous ma chemise, palpait les contours de mon corps. Je bandais terriblement et mon cœur me frappait vigoureusement la poitrine. N’en pouvant plus, nous nous sommes déshabillés mutuellement. A califourchon sur ma taille, j’embrassais à présent la gorge nue de ma déesse brune, mes doigts flattaient sa modeste poitrine dont les tétons pointaient bientôt sous mes baisers avides. A ce moment, elle prit l’initiative de branler doucement mon membre déjà brûlant. Les vagues de chaleurs qui déferlaient dans ma tête et mon corps se multipliaient alors que Léa me prenait en bouche. Mon gland turgescent disparaissait entre les lèvres qui ceignaient par va-et-viens mon sexe, de sa base jusqu’à son sommet. Par intermittences, elle s’adonnait à me prodiguer de généreux coups de langues sur le gland, et plus particulièrement le frein. Elle marquait plusieurs pauses, m’embrassant goulûment pour mieux reprendre son jeu vicieux qui me conduira bientôt à l’éjaculation, ultime jouissance. Elle branlait avidement cette queue qui ne m’appartenait plus tant j’étais à la merci des sensations fulgurantes qu’elle me procurait. Je caressais le visage de Léa qui se crispait sous l’envie de me voir enfin jouir, accélérant alors obsessionnellement ses gestes délicieux. Mes muscles tremblaient, mes yeux se révulsaient, mon souffle s’emballait et mon orgasme explosa par secousses fournies, sur mon torse et entre ses doigts fins. Elle enlaça mon corps frissonnant, et je peinais à me remettre de la puissance cette détonation extraordinaire. Immédiatement, j’ai voulu lui rendre la pareille et je la renversais sur le dos d’un geste habile et précis. Couvrant l’intérieur de ses cuisses de baisers légers, j’ai découvert un sexe soigné, aux lèvres joliment prononcées que je ne tardais pas à caresser du bout de mes doigts. En passant ma langue à la commissure de ces dernières, je constatais que ma belle Léa mouillait abondamment et cela eut pour conséquence directe de m’exciter terriblement. Elle posa une main sur la cime de ma tête, empoignant une mèche de cheveux, comme pour garder une emprise sur ma personne. Du confins de ma langue, j’ai titillé le clitoris. Ramenant de ma langue un peu de la cyprine qui s’écoulait de la jolie petite chatte, je lubrifiais d’avantage la minuscule colonne de chair. Elle gonflait sous mes coups de langue. De bas en haut, de gauche à droite, je dessinais des ronds autours et sur le petit bouton de plaisir. Léa pressait ma tête contre son sexe, afin que je m’engage plus vigoureusement. J’accélérais la cadence, elle inondait mon visage, frémissais, gémissait, escaladait doucement le mont de son plaisir alors que je m’affairais sur le mont Vénus. Je buvais, tétais tout ce que je pouvais de ses sécrétions. Elle a joui dans un spasme d’une rare v******e, comme si le monde entier se dérobait sous elle. Son ultime cri d’amour déchira la nuit et, probablement repérés par des adolescents qui bavardaient un peu plus loin dans les dunes, nous nous sommes empressés de nous rhabiller pour mieux nous revoir la semaine prochaine.
S.

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