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Le bon coin

Le bon coin



J’aime à rendre service. C’est dans mon ADN. Il arrive parfois que cela soit payé d’ingratitude. Ce genre d’avanie ne m’a jamais découragé. Ma philosophie est de faire confiance aux autres et d’aller de l’avant. Il est vrai que pour cette fois je n’eus à faire trop d’effort pour être motivé et entraîné. Il s’agissait d’une belle blonde (désesperate housewife) fraîchement divorcée et dont j’étais ami de l’ex-époux. J’avais spontanément offert mes services. Les méchants diront que mon élan était d’opportunisme et que depuis longtemps je convoitais cette belle personne.

A ces calomnies j’oppose un mépris poli. J’avais vu surtout que la pauvre se noyait dans un verre d’eau et que tous ces détails et soucis matériels allaient finir par l’achever. Mon rôle était de déblayer et de lui simplifier la vie. Je suis irremplaçable en ce genre d’adversité. A mon ancien boulot on m’avait surnommé le bulldozer. Je ne lâchais rien. Je menais au bout mes missions. Pour la belle Blandine je fus sûrement allé jusqu’au bout de la Terre. J’orchestrais son déménagement et vendais le surplus sur le site « Bon coin ». Elle avait cependant toujours son sourire triste.

Je lui représentais que c’était un mauvais moment à passer et que bien d’autres avaient traversé. J’étais le bon samaritain à l’occasion et elle en rencontrerait bien d’autres. Elle ne devait pas se laisser abattre et que sans doute il lui serait offert l’opportunité d’une nouvelle vie. A quarante balais on n’est pas fini. Moi à plus de soixante je pète le feu et dévore la vie à pleine-dent. Le début de la retraite avait sonné pour moi comme un nouveau départ. A mes dires enfin elle souriait. Je l ‘encourageais à ménager son ancien mari et à préserver l’équilibre émotionnel de ses enfants.

D’autres gars s’étaient offerts à l’aider. Elle m’avoua avoir décliné leurs offres car leur mobile était sordide car intéressé. Elle éprouvait pour la première fois et cruellement qu’une femme divorcée devenait du coup une proie et un gibier. Ces salauds couraient à la curée. Gêné je baissais les yeux, la honte me traversant que je pus comme ces coquins être animé du même calcul graveleux. Etais-je à la hauteur de sa confiance candide ? Je me promettais de ne toucher jamais à Blandine.
Mon goût pour elle ne m’interdisait pas de demeurer un gentleman.

Elle m’assurait qu’elle était tout en confiance avec moi. Je goûtais moyennement que je lui évoquais un peu son père. Elle ajouta avec le dernier sérieux que trop d’hommes l’avait déçu dont son mari. Je tâchais de défendre celui-ci qui était encore un ami. Je dus quand même concéder que le mâle est souvent hâbleur et lâche. Nous promettons beaucoup et assurons peu. J’hasardais qu’elle était encore une jolie femme et que sûrement et bientôt se présenterait un preux chevalier qui lui redonnerait goût à la vie. Souriante elle répondait : « Tu n’en as pas marre de dire des bêtises. »

Puis il y eût cet épisode. Un jour par inadvertance un SMS lui parvint sur son iphone qu’elle avait laissé sur la desserte. Machinalement je regardais l’écran. D’un coup d’œil je reconnus et l’auteur et le numéro de celui-ci. Il s’agissait d’un bellâtre, ami de son mari et qui longtemps avait tourné autour d’elle. Il n’avait pas été pour rien dans la détérioration de ce couple. Cet imbécile était parti aux États-Unis ces deux dernières années. Attiré par le sang il se manifestait à nouveau. Son SMS des plus familiers attestait qu’il avait renoué avec Blandine. Cela me chagrina fortement.

Deux jours après et à dessein, je glissais dans la conversation le nom du zigoto et lui demandais : « As-tu des nouvelles de cet imbécile ? Il est parait-il revenu en France. » Je la vis rougir. Elle me mentit me répondant qu’elle n’en savait rien. J’étais blessé qu’il eût ce genre de secret entre nous. Je subodorais le pire. Je ne comprenais pas qu’elle reconnut le plus naturellement du monde que ce dragueur invétéré avait comme d’autres tâchait de reprendre contact avec elle. Elle ne s’était pas privée de se gausser des autres. Là mon imagination pouvait croire à une anguille sous roche.

Peu après j’oubliais l’incident. Mon sentiment pour elle grandissait de jour en jour. Un matin j’aperçus sa voiture garée près du Mac DO. Cette petite auto rouge était reconnaissable entre toutes. Je voulus lui faire une surprise en venant par l’arrière de l’établissement. Je la reconnus d’abord derrière la vitre riant et sursautais la seconde suivante. Elle était en face de l’autre abruti d’Amérique. Celui-ci tout bronzé avec des lunettes noires faisait moults gestes pour accompagner ses paroles. Ils avaient l’air de s’entendre comme larrons en foire. Je revins triste à ma voiture.

Il eût été à propos de démarrer et les laisser. Au contraire je me garais plus loin afin de mieux les épier. Plus d’une fois pris de scrupule je fus tenté d’abandonner le terrain et d’aller nourrir ailleurs ma rage. Je n’attendis pas longtemps. Ils sortirent hilares. Tout en complicité. Ils démarrèrent chacun de leur côté. Je crus d’abord que leur chemin les séparait. Au bout de cinq minutes il parût qu’ils se suivaient l’un l’autre allant dans la même direction. Au bout d’un temps, ils entrèrent dans la zone industrielle pour s’arrêter auprès d’un des maints hôtels du lieu.

Ils s’embrassèrent à une centaine de mètres de moi. Je fermais les yeux. Quand je les rouvris.Ils avaient disparu. Manifestement rentrés dans l’hôtel. Je n’en supportais pas davantage et redémarrais. De colère et de rage je tins à me saouler là-bas à une brasserie du centre. Le soir je tins à m’excuser auprès de la belle. Je prétextais que je devais d’urgence dépanner une autre amie. Le procédé était un peu puéril comme si je voulus la rendre jalouse et lui faire sentir qu’elle n’était pas le centre de mon monde. Je n’avais que des images d’elle sautée par l’autre idiot.

Les jours suivants elle perçut ma gêne voire mon irritation. Je protestais d’avoir des soucis. Elle me dit avec une apparence d’innocence qu’elle avait besoin de moi et de mon enjouement quotidien et que de me savoir malheureux l’affectait comme par ricochet. Elle parut sincère dans son émoi bien qu’elle trouvait par ailleurs à se divertir avec un autre coquin. Cela augmentât mon humeur noire. Au bout du compte elle devina qu’elle avait part dans le refroidissement de nos relations. Elle devint à mon égard plus nerveuse. Tout éclata une après-midi.

Nous regardions ensemble une partie de tennis à la télé. Nous en étions à la deuxième semaine de Roland Garros. Nous avions un peu forcé sur le Porto. Surtout moi. Elle était assise nonchalamment position lotus face à moi. Elle avait une courte robe. Elle m’exposait impunément sa culotte blanche. J’étais un peu irrité de cette liberté avec moi. Manifestement elle ne me comptait que comme une portion congrue. Elle n’en tordait pas moins avec le doigt son cheveu blond en signe mutin et provocateur. L’alcool l’animait. Elle se comportait en garce.

Au début nos regards se croisèrent attestant d’une gêne mutuelle. Nous affections de nous intéresser au match. Pour ne pas parler ou débiter de banalités nous continuions à nous verser à boire. Le résultat fut que nous fûmes ivres. Elle davantage que moi. Là m’offrant sans vergogne le spectacle de sa culotte blanche et transparente, elle me jeta soudain : »Pourquoi tu fais la gueule ? » Je sursautais. N’ayant pas renoncé à tout ressentiment je balançais : « Laisse tomber! » Éméchée elle devint furieuse résolue à savoir toute la vérité.

Je tâchais de me reprendre mais il était trop tard. J’étais acculé dans le coin du ring. Il me fallait lui débiter un conte. J’avouais la moitié de la vérité. Je racontais que son ex-mari avait vu l’autre jour sa voiture garée près d’un hôtel et qu’il l’avait vu la seconde suivante sortir avec l’autre imbécile et que manifestement ils avaient tous deux baisé. Cela l’avait bouleversé. Il m’en fit part le soir-même au téléphone. Il haïssait ce type cause sûrement du début de leurs malheurs. Bref voilà la raison de mon amertume. Elle crut mon histoire. Elle en était à son tour honteuse et peinée.

Elle convint des faits voire de son incartade. Se rebiffant elle me dit que son ex-mari n’avait plus de droits sur elle. Qu’elle avait droit de coucher avec qui lui plaisait. Je lui rétorquais cependant qu’elle ne devait pas se jeter dans les bras d’un sale type qui avait fait tant souffrir son ex et père de ses enfants. Elle reconnut que j’avais raison. De toute façon ils avaient rompu. Je devinais que le salaud l’avait largué. Je pus savoir que cela était récent. Chose sordide je perçus dans les méandres des explications qu’elle déplorait plutôt d’avoir perdu un bon amant. Le sexe lui importait.

Sardoniquement je lui répliquais : « Baise autant que tu veux mais par pitié évite ce genre de sagouin. Fais cela discrètement et ailleurs » Je n’étais pas mécontent de lui faire la morale. En même temps que d’avoir vidé mon sac, je l’amenais sur le terrain glissant de la sexualité. Il était patent que ma sainte Blandine était taraudée par la queue ou plutôt que l’autre salaud l’avait converti à cette nouvelle religion. Elle semblait chagrinée en effet de ne pouvoir plus baiser. Tartuffe je lui dis qu’elle n’avait fait rien de grave et qu’elle avait bien fait de larguer ce coquin.

Manifestement rassurée car pardonnée elle se leva avec difficulté pour faire un bon café. En effet nous avions trop picolé. Peu après je la rejoignis dans la cuisine. Là machinalement encore sous le coup de l’alcool je vins juste derrière elle l’enlacer. Elle se laissa faire et tourna la tête afin de que je pus l’embrasser. Nous ne pouvions aller plus loin. Dans une demi-heure les gosses rentraient. Il nous était interdit de nous laisser aller à de telles bêtises. Je n’en caressais pas moins son cul. Elle me pressa la bite au travers du pantalon. Le week-end heureusement se profilait.

C’était celui où l’ex garderait les enfants. Il allait les emmener chez sa mère en province. Blandine mutine me dit qu’elle avait envie de profiter de monter nombre de choses dans le grenier et de refaire le papier peint dans une chambre. Bref elle avait volontiers besoin de bras. Je perçus parfaitement le message. Tout mon chagrin s’était envolé. Finalement l’épisode de l’autre gorille avait du bon. Je n’eus pas pu autrement obtenir les faveurs de ma chère Blandine. A l’égard des voisins il fallait cependant faire bonne figure. Ceux-ci de toute façon médisaient sûrement sur nous.

Ce samedi matin aussitôt que la porte fut fermée, elle se jeta sur ma bouche. Elle m’avait reçu dans sa robe de chambre. Dessous elle avait des sous-vêtements rouges affriolants dont des bas chair tout délicieux. Dessus ses petites mules claquant sur le sol elle dandinait du cul. Je tombais des nues. Je n’avais jamais perçu de façon quelconque ce côté garce. J’avais du mal à imaginer que ce put être si récent. Elle s’était bien moquée de moi. Elle avait du avoir nombre d’amants. Ceux des copains du mari qui la relançaient avaient pu en être en effet.

Cette idée me rendit furieux. Je n’aime pas être berné. Bref j’escomptais bien me venger et me payer sur la bête. Cette salope m’avait fait trop bander. Elle devait le payer. Nous passâmes de la case départ à celle du pieu. Ancien engagé et familier des prostituées je pus éprouver qu’elle était une sacrée garce. Elle suçait de façon incomparable. Elle avait appris cela depuis longtemps. Décidément je n’avais rien vu venir. Cette comédienne m’avait joué depuis le début.
J’étais cependant bon joueur. Je pus l’enculer. Elle aimait se faire foutre de cette façon.

Elle n’avait cure que je ne fus un Apollon. Elle m’avoua plus tard que ma bedaine mon crâne chauve et mes soixante ans ne lui répugnaient pas. Au contraire cela l’excitait : un homme mur, viril et cochon. Elle goûtait ma poitrine poilue et tous mes biscotos. Je sus par la suite que Giuseppe le livreur de mazout l’avait maintes fois besogné. Elle le recevait sans rien dessous la robe de chambre. Le reste s’ensuivait. Ce Week-end tout fut hâtivement expédié : papier peint et grenier. Je n’eus de cesse de ramoner la gueuse et elle méthodiquement de me bouffer couilles et énergie.

Je ne fus pas mécontent de renter chez moi (sur les genoux). Elle me décréta comme amant principal. Je lui étais une sorte de couverture. Elle me demanda de fermer les yeux sur ses autres turpitudes et de n’être point un jaloux. Là-dessus sa lubricité m’avait guéri du coup. Envolés mes sentiments. J’avais décrété que j’étais tombé sur une perle : une satanée salope et que j’en devais user comme tel. Je fus un peu gêné que son mari me remerciât d’assurer le bien-être de son ex et des enfants. Qui plus est il trouva bon qu’en sorte de bodygard je pus ainsi écarter tous les intrus.

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