Le troisième jour, je me suis rendu compte, dès mon réveil, que quelque chose de singulier allait se produire.
Je m’apercevais en fait que ni elle ni moi, tout en ayant chacun notre part de contrôle dans ce contrat de séduction et de désir à deux, n’avions vraiment la main sur l’évolution de notre relation.
Si elle pouvait la deviner dans ses grandes lignes, elle ne savait pas précisément qu’elle était mon attente à l’instant où elle entrait dans ma chambre… et moi-même, je n’étais pas en mesure de dire ce qu’elle était capable d’accepter on non des volontés que je pourrais lui exprimer.
Il a fallu attendre ce troisième jour pour m’assurer qu’elle était d’une ponctualité exemplaire, ce qui était cohérent avec le sérieux qu’elle mettait à accomplir son travail d’infirmière, et plus encore de sa capacité à répondre à mes désirs avouables ou non.
Toujours cette odeur et le rythme de ses pas qui la précédaient et qui, avant même son entrée dans ma chambre, avaient le pouvoir de me troubler comme cet adolescent qui sommeillait encore en moi, mais qu’elle seule avait su réveiller.
Chaque jour elle me paraissait plus belle. Quand son visage apparaissait… c’était étrange, car tout en étant toujours aussi jolie et juvénile, j’avais cette sensation singulière qu’il y avait en elle une maturité qui s’affirmait davantage. Cela pouvait paraître ridicule, mais elle semblait gagner en assurance à chaque apparition, comme si ce n’étaient pas des journées qui défilaient mais des mois, voire des années depuis ce premier jour où je l’avais vue.
Ce qui est certain c’est qu’une évidente complicité s’affirmait désormais. Le premier signe de celle-ci étant cet échange de regards et de sourires qui nous suffisaient à nous dire bonjour, comme si nous n’avions pas de temps à perdre!
Et une fois cet échange de regards suffisamment long pour prouver qu’il n’était pas que formel, le sien glissait toujours en direction de la fenêtre, à la recherche de la preuve, qu’une fois encore il y aurait, en plus des soins qu’elle prodiguait plus ou moins à tous ses patients, quelque chose de particulier entre nous.
Bien sûr, dès ce moment-là, j’ai bien pensé qu’elle pouvait se comporter ainsi avec d’autres messieurs plus très jeunes et leur apporter aussi du réconfort…
Il me fallut beaucoup de courage pour lui poser la question, une fois encore ayant trop peur d’une réponse qui pourrait tout gâcher entre nous. Mais elle me confirma que ce petit jeu, elle ne se l’était permis qu’avec moi… sans savoir trop pourquoi, et sans préméditation. Comme une pulsion exprimée lors de notre première rencontre, parce qu’elle me trouvait séduisant, pas tordu comme beaucoup d’autres… comme un fantasme qu’elle avait déjà envisagé depuis longtemps, mais qu’elle eu soudain envie de concrétiser comme une évidence avec moi seul!
Bien sûr, je n’avais et je n’aurai jamais la certitude absolue qu’elle me disait la vérité, mais elle me semblait sincère, et cela m’excitait d’autant plus de savoir que j’étais probablement l’heureux élu d’un désir de jeune femme qui sommeillait en elle bien avant qu’elle me connaisse.
Il y avait une sorte de graduation dans l’expression du désir que je pouvais lui exprimer… d’abord quelques instants nous ne nous disions rien, et elle s’affairait à me prendre la tension, se permettant bien sûr de me toucher fugacement, alors qu’elle insistait pour que mes mains ne se posent jamais sur elle. J’en acceptai le principe sans trop de frustration, satisfait finalement de la position infantile que j’occupais auprès d’elle, comme si j’avais été bien plus sérieusement handicapé et enveloppé de son odeur délicieusement excitant comme peut l’être un fœtus baignant dans son apaisant liquide amniotique … et puis je savais qu’en la touchant , je risquais de tout réduire à néant…
C’est elle qui prenait alors la parole pour me dire : « Que désirez-vous aujourd’hui ? » … avec le même ton badin, détaché que s’il s’agissait de me servir une boisson !
Chaque étape était une étape supplémentaire par laquelle elle me démontrait jusqu’à quel point pouvait aller son impudeur…. J’avais peur d’un refus, peur de la décevoir en exprimant un désir déplacé ou trop ambitieux… mais une fois encore, elle ne me décevait pas, se prêtant au jeu avec une application de bonne élève appliquée. Je lui ai demandé avec une certaine simplicité de se mettre entièrement nue… et elle l’a fait avec une simplicité plus confondante encore !
Tout ce que j’avais imaginé de la beauté de son corps dénudé, de la grâce de ses courbes et de l’élégance de sa silhouette ; tout cela était encore en deçà de la réalité.
J’ai déjà parlé de la beauté de ses seins et de sa poitrine, mais que dire de son sexe, de sa chatte ornée d’un duvet fin et exquis, du creux de ses reins, de son dos sublime… je ne suis pas vraiment très doué pour relater toute la beauté que peut revêtir un corps féminin qui semble nous transporter comme dans un paysage au reliefs infinis vers des contrées exaltantes et sensuelles…
J’ai eu l’occasion au cours de ma vie de voir bien des corps superbes et excitants, mais celui-ci était comme une sorte de condensé de tout ce que j’adore dans les courbes d’une femme. Elle alliait la vitalité de la jeunesse par la fermeté de ses chairs, le grain exquis de sa peau et l’amplitude de la maturité, issue du relief généreux de sa somptueuse poitrine et de son cul si attirant !
J’adorais la clarté de sa peau lumineuse, et la profondeur intense de sa pilosité brune mais à la toison si fine, comme une ombre portée à l’orée de son sexe émouvant de délicatesse et de mystère. Sa chevelure ténébreuse, elle aussi, semblait être l’écrin idéal pour faire ressortir la lumière qui se dégageait se son corps à la peau presque diaphane d’une clarté de porcelaine.
Toute cette séance trop brève, elle s’est déplacée autour de moi, habillée de ses seules ballerines aux hauts talons tout justes assez hauts pour que ses mouvements soient confortables tout en réhaussant sa belle féminité, la cambrure de ses reins, l’ondulation exquise de sa démarche.
Comme à chaque fois où elle se rhabillait, j’essayais de retenir visuellement le plus longtemps possible l’empreinte de cette apparition, de la part de son corps… et je ne pouvais m’empêcher de penser à son « mec » comme elle disait, qui était probablement le seul à jouir plus que moi du spectacle de sa nudité !
Avant qu’elle ne parte ce jour-là, je me suis risqué à lui poser une question : « Est-ce qu’il est au courant ? » Je n’ai pas eu à lui en dire davantage… elle savait de qui je parlais… elle prit le billet posé sur le rebord de la fenêtre, le rangea dans son sac, fit un élégant pas de côté pour se rapprocher de la porte, comme si elle cherchait à se protéger de quelque chose… elle m’adressa un regard plus espiègle encore qu’à son arrivée.
Elle ouvrit la porte. « Oui »
Ce jour-là, c’est le dernier mot que j’entendis d’elle.
Alors que je profitais encore de son odeur et de la vision encore fraîche de son corps nu pour me masturber, je n’arrivais pas à me défaire de la présence de ce jeune homme qui jouissait plus encore que moi de son intimité !
Nous étions trois finalement à connaître le secret de cette relation, et pour moi cela changeait beaucoup de choses !
(à suivre… )
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