Envies

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J’ouvre les yeux et ne vois que le noir. J’émerge de mon rêve. Mais quel rêve? Je ne me souviens jamais de mes rêves.

Je suis couchée, à plat dos dans le lit. La couette est repoussée sur le coté, sur mes Amours qui dorment à mes cotés. J’ai chaud, j’ai froid, je ne sais plus très bien. Mon souffle est court. Mes mains courent sur mon corps; je baigne dans la sueur, mon entrejambe est littéralement inondée. Je suis vidée de toutes substances, comme après un orgasme.
Sur ma droite je devine plus que je ne vois, Christian et Véro. Leurs respirations sont calmes, presque à l’unisson. Ils dorment profondément. Veinards.
Et cette sensation de revers d’orgasme. Et cette sensation dans mon ventre. Et cette sensation d’envie de caresses.
Comme autonome, ma main sur mon pubis. Mon doigt dans ma fente. Ma phalange sur mon clitoris. Ce plaisir qui monte.
Et brusquement cette pensée :
« mais qu’est ce qui t’arrive ? Çà fait des années que tu ne t’es pas caressée, que tu ne t’es pas masturbée.. » Ma main qui se retire…

Je me tourne sur le coté et me blotti contre mon compagnon. Son corps chaud sent bon. Je passe ma jambe sur sa cuisse. Je pose ma main sur son ventre.
Je dois l’avoir dérangé. Le tempo de sa respiration a changé. Dans le noir, je sens ses yeux sur moi. Son bras qui se soulève, me prend sous son aile. Ma tête dans le creux de son épaule. Sa jambe qui s’écarte et s’insère entre les miennes. Sa main qui se pose sur ma hanche.
Dans un souffle
« Mais ! Tu es trempe de sueur ! Çà va ?.. »
« je ne sais pas pourquoi. J’ai envie de ta main. J’ai envie de…. »
Mes lèvres sur son téton. Baisers. Mon pubis sur sa cuisse. Frottis.

Il se dégage de Véro qui grogne en se retournant. Tout en me couchant sur le dos il tourne vers moi. Sa main sur mon sein droit. Ses doigts sur mon téton. Sa bouche sur mon sein gauche. Sa langue tournant autour de mon téton.
Sa main qui descend le long de mon ventre. Joue avec le nombril. Descend encore. Le pubis épilé. Ma fente. Le doigt passant entre les lèvres, trouvant le clitoris. Doigt, baguette magique. Instants magiques. J’ouvre grand mes cuisses. Le doigt rejoint mon entrée chaude et humide.
Lorsque le doigt me pénètre, un soupir rauque sort de ma bouche. Mon ventre se contracte. Ma tête se renverse en arrière. Ma main sur sa tête tient à poignée ses cheveux.
Pendant que son doigt va et vient en moi, son pouce joue avec mon clitoris. Je me sens partir. Je ne suis déjà presque plus là. Je sens que je vais hurler, lorsque ses lèvres se posent sur les miennes pour étouffer mon cri.
Et brusquement, mon corps qui s’arc-boute, mon ventre qui se contracte, ma respiration qui se bloque, mes mains qui serrent les cheveux ou le drap, mes pieds qui battent. Le Plaisir. L’Orgasme. Je suis partie. Loin.
Et tout aussi soudainement, le relâchement total qui me laisse inerte. Inondée de sueur. La bouche de mon compagnon sur la mienne. Son doigt encore en moi. Je suis bien, comme posée sur un nuage.
Doucement je reprends conscience. Je réponds enfin au baiser de sa bouche sur la mienne. Ma langue revit se mêlant avec la sienne.
Sa bouche contre mon oreille qui me susurre :
« j’ai envie de toi. »
« moi aussi. Fais lentement. Je veux te sentir. »

Dans le noir, ses mains me guident. Me font me mettre à plat ventre. Je cambre mes reins, soulève mes fesses, écarte les jambes.
Je le sens. Son sexe dressé contre mes fesses.
Une pensée dans ma tête.
« tiens ! Il n’a pas demandé s’il pouvait. »
Le gland descend ma raie, poursuit entre les jambes. Je le sens contre mon sexe. Raide. Dur.
« non ! Il va me faire l’Amour au sexe »
Et avec lenteur je ressens sa poussée. Je contracte mes muscles pour mieux le sentir. Il force. Le gland pénètre. Avec lenteur je sens le sexe me pénétrer. Il me semble plus gros, plus long que d’habitude. J’aime. Je l’aime.

Je sens son souffle dans ma nuque. Je tourne la tête.
« c’est bon. Continue. Encore. »
Un baiser derrière mon oreille. Son bassin qui ondule. Son sexe en moi.
Je plonge mon visage dans l’oreiller. Ses mains qui prennent les miennes. Unis.
Unis dans le plaisir. Au moment où je plonge dans le plaisir, d’une ultime poussée son sexe pénètre au plus profond. Je sens son épanchement chaud en moi. Unis dans le Plaisir. Son souffle dans mon cou. Son corps sur moi.
Un long moment, il reste ainsi, son sexe planté. Je suis bien.
Il se sort de sur moi, roule à sa place. Je me retourne, l’embrasse tendrement. Ma bouche descend : sa poitrine, son ventre, son sexe. Je le lèche, goûtant les reliefs de son sperme et de ma mouille. Plaisir.

Je me blottis de nouveau sous son bras, passe ma jambe sur sa cuisse, pose ma tête au creux de son épaule. Et tout aussi vite que je me suis réveillée, je m’endors.
Le petit matin me trouva dans ma position pour dormir : en chien de fusil, lui tournant le dos. Véro avait rejoint sa position, sous le bras de son mari, la jambe passée sur sa cuisse et sa main posée sur le ventre de notre compagnon.

Au petit déjeuner, Véro nous a regardés avec un petit sourire en coin complice. Elle a dû s’apercevoir de quelque chose…

Sylvia.