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La déchéance

La déchéance



20 Avril 2012
Deuxième journée de séminaire de management qu’organise tous les ans la société pour laquelle je travaille. C’est la première année que les conjoint(e)s sont invité(e)s au repas du soir de la dernière journée. Le séminaire se tient dans une demeure de maître, proche de Toulouse.
Muriel, ma femme arrive à 8 heures pile, en plein apéro. Malgré la fraicheur, voire même le froid de la saison, elle porte comme à son habitude une courte jupe, beige, des souliers claires à talons, un veston tailleur orange claire. Elle est belle, élégante. Je suis pourtant étonné de découvrir qu’en dessous de sa veste elle n’a mis que son body blanc. C’est vrai qu’à moins de le savoir on ne remarque pas que c’est un body.
Elle a du succès et est immédiatement entourée de plusieurs hommes. Jaloux comme je peux l’être, je reste près d’elle et je surprends à plusieurs reprises des regards indiscrets vers son décolleté ou vers ses jambes. Je m’irrite d’ailleurs lorsque je constate que certains mouvements de Muriel écartent les pans de sa veste dévoilant le haut de son body et donnant du même coup une jolie vision sur sa poitrine, le body étant transparent à cet endroit. Je lui fais la remarque qu’elle aurait pu s’habiller plus sobrement !
J’ai d’autres raisons de m’irriter. A table, Muriel étant assise entre moi, à sa droite, et Antoine, mon plus proche collaborateur et adjoint, à sa gauche, je constate rapidement le jeu du serveur qui reste bien plus longtemps que nécessaire derrière ou à côté d’elle pour la servir ou servir son voisin de table, l’obligeant à se bouger ou se pencher de côté donnant ainsi une vue plongeante sur sa poitrine et l’occasion de découvrir ses auréoles bruns foncés et ses tétons d’un rose sombre. Je remarque aussi que sa jupe est fort remontée sur ses cuisses, ce qui doit plaire également au serveur.
Mon irritation grandit encore plus lorsqu’il devient évident qu’Antoine ne se gène pas pour draguer Muriel de manière éhontée durant tout le temps du repas. Je crois d’ailleurs surprendre à plusieurs reprises une de ses mains posée sur le haut de la cuisse de ma femme, mais je me persuade d’avoir la berlue, de mal voir, placé comme je suis.
Le repas terminé, des sessions de travail réservées au top management sont relancées, les personnes non concernées étant libérées et invitées à quitter les lieux, mais sans obligation. Je suggère à Muriel de rentrer à la maison mais elle préfère rester, souhaitant me voir dans mon milieu de travail. Je suis flatté et je n’insiste pas. Nous sommes six à nous enfermer dans une salle et on commence à travailler. Muriel s’est également jointe à nous et s’est installée dans un fauteuil. Evidemment comme il fallait s’y attendre, après un certain temps elle commence à s’ennuyer et tourne en rond. Je deviens nerveux, j’ai du mal à me concentrer. Je ne suis pas le seul d’ailleurs. Je suis sur le point de perdre patience lorsqu’entre Marc, un collaborateur d’Antoine qui s’est absenté, j’ignore pourquoi, à cette séance de travail. Marc, après avoir récupéré quelques affaires, comprend vite que la situation est tendue et invite Muriel à faire un tour. Je les vois quitter la pièce avec un grand soulagement.
Une heure et demie plus tard, une pause est proposée. Je suis surpris de ne pas voir Muriel que j’avais complètement oubliée. Je décide d’aller à sa recherche et j’avise mes collègues que je n’en aurai pas pour longtemps.
Après avoir jeté un coup d’œil dans le parc, je parcours les couloirs, ouvrant et fermant des portes dans l’espoir de découvrir ma femme que j’imagine endormie dans un fauteuil. Et c’est justement en refermant la porte d’une immense pièce remplie de bric et de broc que j’entends des murmures. J’entre dans la pièce et c’est plus par curiosité que par désir de trouver Muriel que je me dirige à pas feutré vers l’endroit d’où proviennent ces messes basses. Au détour d’une énorme armoire, je me fige de stupeur : ma femme est là devant moi, de dos, jambes légèrement écartées, la jupe remontée jusqu’aux hanches, le haut du body rabaissé. Un homme sur sa gauche l’embrasse dans le cou et lui caresse les fesses. Je le vois écarter de la main un pan de la fermeture du body lorsqu’il lui malaxe les fesses – le body s’attache dans l’entre jambes par des boutons pression en plastique. A sa droite un autre homme est penché sur sa poitrine. Je ne vois pas sa tête. Son allure m’est familière, mais je suis tellement sous le coup que je n’arrive pas à le reconnaître. Il la lèche et lui suce les tétons, une main lui caressant le dos. Je vois la main droite de ma femme qui s’affaire. J’entends des soupirs, des murmures, des bruits divers. Devant ma femme se trouve un autre homme, dont je ne vois que le haut de la tête. Sa chevelure m’est également familière, mais je n’arrive pas à l’identifier. Que lui fait-il ? Je sens un énorme coup de poing dans la poitrine, une douleur fulgurante dans le ventre et en même temps je me mets à bander comme un cheval. Je reste là à regarder, perplexe, plein de douleur et d’excitation. L’homme sur sa gauche bouge de place, s’accroupit derrière elle, lui prend les fesses dans les deux mains et enfouit sa tête, sa langue dans le cul. Dans son déplacement, il ne m’a même pas vu, j’en suis abasourdi. Ma femme lâche un profond soupir, un long « Oh oui », se penche légèrement en avant et tend sa croupe, sans doute par reflexe. L’homme sur sa droite se redresse, prend ma femme par le cou et attire son visage vers lui pour l’embrasser goulument sur la bouche. De sa main droite il lui plote les seins, lui titille les bouts. Maintenant je le reconnais : Antoine, le salaud, tout comme je reconnais l’homme que Muriel cachait avant qu’elle ne se penche en avant et qui maintenant me regarde droit dans les yeux : Lucas, mon patron, mon responsable hiérarchique directe, celui qui décide de mes augmentations, de ma prime de fin d’année, de ma carrière presque. Les salauds ! Une colère terrible me prend, une envie de meurtre. Et je débande sec. Lucas, sans un mot se précipite vers moi et se plante devant moi. Il met une main sur ma poitrine et me dis : »Ne reste pas là » tout en me poussant doucement sur l’épaule pour me faire faire demi-tour. Je m’effondre et je me mets à pleurer. Lucas me pousse doucement vers la porte ; je tourne la tête pour regarder ma femme : rien n’a changé, elle se fait toujours brouter le cul par l’inconnu qui a glissé maintenant une main entre ses jambes alors qu’Antoine, qui m’a enfin vu et me regarde avec des yeux plein de consternation, guide la tête de ma femme vers son sexe qui pointe hors de son pantalon et que je ne remarque que maintenant. Le salaud, le salaud, le salaud. Sentant que je tente de résister, Lucas me pousse avec plus de fermeté : »Allé, viens, tu n’as rien à faire ici ». Arrivé à la porte il me met gentiment dehors : « Va rejoindre les autres, tu as sûrement encore beaucoup de travail ». La porte se ferme sous mon nez, j’entends le verrou qu’on tire. Je me retrouve seul comme un con.
……
Nous avons fini depuis trois quart d’heure lorsque Muriel me rejoint dans la pièce où nous avions travaillé. Je l’attends, assis dans le fauteuil. Rien dans sa tenue vestimentaire, ni son attitude ne laisse à penser qu’elle s’est fait baiser par trois mecs. Je suis immensément triste et ne réagis même pas lorsqu’elle me raconte « de bonne foi » qu’elle s’est perdue dehors et que quelqu’un a dû la ramener en voiture !
Comment continuer à vivre avec une femme si infidèle et menteuse ?

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