CHAPITRE 2: La révélation
Le lendemain, samedi, je me suis réveillé assez tard. Ma nuit n’ayant pas été la moins agitée, j’avais eu du mal à me lever et m’étais rendormi plusieurs fois. Nina était déjà sortie, et m’avait laissé un message pour m’avertir qu’elle passerait la journée avec des amis. Tant mieux! Je ne me sentais toujours pas de croiser son regard aujourd’hui. Les images de la veille me hantaient encore. J’ai hésité à retourner dans sa chambre, sur les lieux du crime, peut-être trouver sa brosse à cheveux, ou une culotte encore une fois. Quoi que ce soit qui me prouverait que je n’avais pas rêvé. Mais je me suis retenu. A la place, j’ai zoné sur le canapé en jogging, jusqu’au milieu d’après-midi, jusqu’à ce que je me motive à sortir.
En revenant, Nina était rentrée. Je me suis senti mal à l’aise, mais me suis vite repris. Il n’était pas question que ce petit incident mette à mal la bonne ambiance de notre colocation. Je lui ai lancé un « salut » plus timide qu’à l’accoutumée, auquel elle m’a répondu par un sourire. J’aurais aimé pouvoir détourner le regard de son corps, mais son leggings, très moulant, ne m’aidait absolument pas! Du coup je me suis éclipsé pour aller prendre une douche. A mon retour, Nina était assise dans le canapé, envoyant des textos à je ne sais qui. Le silence était glacial. Je me suis assis à côté d’elle, et ai allumé la télé pour briser ce silence.
_ J’imagine que tu as aimé ce que tu as vu, hier, a-t-elle soudain lâché sans détourner les yeux de son téléphone.
J’étais pris de panique, je tremblais intérieurement mais essayais de rien laisser paraitre. J’ai joué la surprise.
_ Pardon ?
_ Non mais je t’en veux pas hein. Je peux pas t’en vouloir, je t’ai un peu laissé faire, quand même.
_ Quoi ? Non, mais… Je…
Mes bégaiements venaient de me trahir. Dos au mur, je n’avais plus intérêt à nier.
_ Comment tu sais ?
Nina s’est alors levée pour me faire face, et a simplement baissé son leggings de quelques centimètres. Assez pour voir sa culotte. La culotte dans laquelle, la veille, j’avais déchargé tout mon plaisir.
_ Je vais me doucher aussi, m’a-t-elle dit simplement, avant de quitter la pièce.
Je suis resté bouche bée. Je ne savais pas par quoi je devais être le plus choqué: parce que j’avais été démasqué? ou bien parce qu’elle avait délibérément porté une culotte souillée de mon sperme? Et elle ne pouvait pas ne pas savoir que j’avais joui dedans. Je n’avais pas été très fin, sur ce coup-ci. Cette dernière idée me restait en tête, et plus les minutes passaient, plus cela m’excitait. Je suis resté en état de choc, immobile sur le canapé, jusqu’à ce que j’entende les lattes du parquet grincer, et Nina revenir dans le salon. Elle s’est postée devant moi, avec un débardeur et un mini-short pour unique tenue, ses cheveux encore mouillés, et l’odeur du gel douche à la pêche qui embaumait la pièce. Elle m’a regardé droit dans les yeux.
_ Je crois que je te dois quelques explications.
On s’est installés à la table de la salle à manger pour pouvoir se faire face, mais avant tout, Nina a sorti deux verres et une bouteille de vin blanc. Elle a pris une première gorgée, puis a commencé:
_ Je sens que tu t’en veux un peu, pour hier. Et je ne veux pas du tout de ça. Au contraire, je l’ai bien cherché. Alors oui, au début, j’ai été surprise, je ne pensais pas que tu rentrerais si tôt. J’aurais pu m’arrêter mais je ne l’ai pas fait.
_ Pourquoi ?
_ Parce que ça m’excitait, et je voulais que tu fasses ce que tu as fait. Je t’ai vu pousser la porte, et crois-moi, à partir de là, mon excitation s’est multipliée par mille! Le coup de la culotte, par contre, je ne l’avais pas vu venir…
_ Pourquoi tu l’as portée aujourd’hui ?
Nina s’est arrêtée un instant, et a bu une grande gorgée en me souriant.
_ Parce que c’était sale et que ça m’excitait.
Je ne savais pas trop comment renchérir là-dessus. C’était certes terriblement excitant pour moi, mais j’avais énormément de respect pour cette fille, et ne comptais pas en profiter pour tirer quelque chose d’autre de tout ça.
_ Bien, ai-je fini par dire, c’était excitant pour tous les deux alors. Mais ça s’arrête là, d’accord ?
_ Et bien, pas vraiment, en fait…
Entre temps, son verre était terminé, mais elle s’en est resservi un.
_ J’ai autre chose à t’avouer. Et j’ai une requête.
Elle avait l’air très sérieuse. Tellement sérieuse que j’en ai eu une boule dans la gorge.
_ Je… Je t’écoute.
_ Bien. Tu n’as pas idée depuis quand j’attendais ce qui s’est passé hier. Depuis quand je me masturbais en espérant que tu me voies. Marc, je suis folle de toi depuis que je suis gamine. Au début, j’étais amoureuse comme peut l’être une gamine, mais avec le temps, j’ai eu envie de toi. Tous les soirs. Tout le temps. J’allais sur Facebook pour te voir et fantasmer. Et ensuite je me branlais comme une forcenée. Alors t’imagines, le jour où tu m’as proposé d’habiter ici! C’est comme si mon fantasme allait se réaliser.
Je l’ai regardé en finissant mon verre, je n’étais pas sûr à 100% de ce qu’elle me voulait.
_ C’est quoi, ta requête, Nina ?
_ Je veux que ce soit comme dans mon fantasme, m’a-t-elle répondu la tête baissée.
_ C’est-à-dire ?
Elle a attendu un instant, elle était au bord des larmes, je l’avais rarement vue aussi stressée.
_ J’aimerais… J’aimerais être à toi. Que tu me possèdes entièrement.
J’ai vu une larme couler sur sa joue.
_ Je veux que tu me domines et que tu fasses de moi ce que bon te semble.
Mon coeur s’est mis à battre la chamade. Est-ce que j’avais bien entendu? Soit je rêvais, soit c’est un rêve qui était sur le point de devenir réalité. C’est vrai que depuis longtemps, j’attendais de tomber sur quelqu’un qui partageait ce fantasme de relation dominant/dominée. Un fantasme pas toujours évident à avouer, ce n’est pas avec mes conquêtes d’un soir que je pouvais partager ça. Et Nina, cette belle plante qui habitait avec moi… Nina, elle, aimait ça. Mieux, elle cherchait une relation comme ça. Non, mieux encore, elle me demandait à moi de la dominer. A cette idée, je me suis senti durcir dans mon boxer. Mais comment avait-elle su que je ne serais pas outré ? Et si je l’avais jetée à la porte, la trouvant trop perverse ? Pourquoi risquer tout ça à cause d’un fantasme ? Je me suis soudain demandé si elle n’avait pas trouvé quelque chose de compromettant dans mon historique de navigation.
_ Alors ?
Elle m’avait sorti de mes pensées.
_ Et bien… Si j’ai bien compris ce que tu veux… Et je te félicite d’avoir eu le cran de m’en parler… Mais si j’ai bien compris ce que tu veux, et bien, tu peux être sûre que ce serait un plaisir pour moi.
Dès lors, un sourire immense s’est imprimé sur son visage.
_ Attends, attends… Il faut que tu saches deux ou trois trucs d’abord. Je n’y connais pas grand chose à ce type de relation. Ce sera une aventure nouvelle pour tous les deux. Mais il y aura des règles à respecter. J’aurai des exigences. Ce sera un honneur pour moi de te posséder entièrement, mais tu devras être obéissante, sinon j’arrête tout. Tu es prête à ça ?
_ Oh que oui ! Depuis des lustres déjà !
Son enthousiasme était contagieux. J’ai fini par arborer un sourire à peine plus retenu que le sien.
_ Mais qu’est-ce qui me prouve que tu vas t’y tenir, lui ai-je demandé, qu’est-ce qui me prouve que ce n’est pas qu’un fantasme passager?
Nina m’a regardé, sans répondre à ma question, puis sans me lâcher du regard, je l’ai vue glisser sa main sous la table. Quelques secondes seulement. Elle m’a ensuite montré sa main, et ses doigts plus particulièrement. Luisants, humides. Visiblement, cette conversation l’avait émoustillée. Je me suis contenté de l’att****r par le poignet, et de sucer ses doigts. Ce goût sucré-salé m’enivrait déjà.
_ Je veux vraiment que tu fasses de moi ta chienne… m’a-t-elle dit en chuchotant, presque comme un soupir.
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